Les montagnes russes

Cela faisait maintenant plusieurs heures que je discutais avec mon père et ma mère, et que nous rions de nos aventures passées. Cependant, au bout d'un moment, je revint à la réalité, et demandai à mes parents où nous étions. Ceux-ci se regardèrent, puis se retournèrent vers moi, le regard désolé. Ils ne me répondirent pas.

- Et puis, quel est ce point blanc au fond ? Répondez-moi !

- Si tu veux, on peut s'en approcher, me proposa ma mère.

J'acceptai, toujours inquiète du fait qu'ils ne me répondent pas. Nous continuâmes à discuter tout en marchant. Petit à petit, le point devenait de plus en plus gros, jusqu'à former un cercle parfait. Quand nous n'étions plus qu'à quelques mètres de cette source de lumière, mes parents se stoppèrent et me retinrent par le bras.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Et qu'est-ce que c'est ? Un portail ?

Mon père parut hésiter avant de me répondre.

- Oui, dit-il simplement.

- Qu'est-ce qu'il y a derrière ?

- T... ton ancien monde.

- Attends ! Quoi !? Tu veux dire que je suis morte et que là on est dans une espèce de paradis?

- Non, non ! On peut dire... que tu es entre les deux.

- Mais, pourquoi ? Comment ?

- Calme-toi et laisse moi t'expliquer, d'accord ? demanda mon père.

- Oui, vas-y, je t'écoute.

Ma mère posa sa main sur l'épaule de mon père, comme pour le retenir de me répondre.

- Vous allez me répondre ? J'en ai marre de vos secrets, dis-je. Depuis tout à l'heure on dirait que vous essayez de me cacher quelque chose.

Ma mère baissa la tête en signe de soumission. Ils allaient enfin me dire la vérité.

- Nous sommes ici dans un entre-deux. Entre la vie et la mort, commença mon père. La plupart des hommes ne se retrouvent jamais ici et vont directement dans ce que les hommes appellent le paradis.Tu es l'une de ces rares personnes car en utilisant ton sortilège tu as mal dosé chaque magie, constructrice et destructrice. Tu as endommagé ton propre corps et ton propre esprit. Cependant, il n'a pas été assez endommagé pour t'envoyer dans le trépas. Tu n'y a tout de même pas survécu.

- Et maintenant, qu'est-ce que je fais, je suis sensé rester ici pour l'éternité, dans ce vide étouffant ?

C'est à ce moment-là, que je sentis la gêne et la peur dans le regard de mes parents. Cependant, ma mère me répondit, grâce à un effort sur-humain que je pouvais percevoir.

- Tu as le choix. Soit, tu repars dans ton monde, soit tu acceptes ta mort et te diriges vers le "paradis". C'est à toi de choisir.

- Cela paraît évident, je retourne à Fiore. Pourquoi avoir mis tout ce temps à me le dire ?

- Parce que,... si tu choisis de rentrer, nous ne te reverrons jamais.

Je ne pus sortir un mot de plus, choqué par cette dernière nouvelle. Bien que j'avais envie de rentrer à Fiore, laisser mes parents derrière moi me fendait le cœur.

- Mais, vous aussi, vous pouvez prendre le portail vu que vous êtes là.

- C'est impossible, ma chérie, me répondit ma mère. Nous ne sommes pas réellement ici. Nous sommes des apparitions qui sommes là pour te conseiller et t'aiguiller.

- Je ne peux pas vous laisser là et partir, c'est impossible, m'affolais-je.

- Alors rentre avec nous, Saria, me proposa mon père en me tendant la main.

J'hésitais, allais-je vraiment laisser la guilde et partir avec mes parents ? Allais-je laisser ma nouvelle famille ? Soudain, je me remémorai ma discussion avec Makarov et Polyussica, quelques mois plus tôt. Faisais-je vraiment parti de cette famille rempli de mages plus talentueux les uns que les autres ? Makarov et Polyussica n'avaient pas confiance totalement en moi et en ma magie de toute façon. Je tendis ma main, pour attraper celle de mon père.

Flashback:

Saria était furibonde en sortant du bureau de Makarov. Comment pouvaient-ils ne pas avoir confiance en elle ?

Elle descendit l'escalier, d'un pas lourd et rapide, ne faisant pas attention au bruit qu'elle faisait. Dans la grande salle, tout le monde l'a regardé se diriger vers la sortie, étonné de la voir dans cet état-là. Mais avant de pouvoir passer la grande porte quelqu'un se mit devant elle, Natsu.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? lui demanda t-il.

- Rien, t'inquiètes, laisse-moi passer !

Il resta là, la regardant droit dans les yeux.

- Tu sais très bien que je ne partirais pas tant que tu ne m'auras pas répondu ?

Elle souffla pour montrer son agacement et se fit emporter par le jeune mage vers l'extérieur du bâtiment. Une fois dehors, ils commencèrent à marcher dans les rues, calmement, lui attendant qu'elle daigne parler.

- Alors ?

- R... elle le regarda et compris que ce n'était pas la réponse qui le satisferait. Non, rien, c'est juste Makarov et Polyussica qui n'ont pas confiance en moi.

- Quoi ? Tu as dû mal comprendre. Explique-moi ce qu'il s'est passé !

Elle lui expliqua en détail ce qu'il s'était passé, et quand elle eut fini, Natsu éclata de rire. Sur le coup, Saria ne comprit pas sa réaction et fut même énervée de voir que Natsu ne la prenait pas au sérieux.

- Ce n'est pas drôle Natsu. Je pensais vraiment qu'ils me prenaient comme un membre de Fairy Tail à part entière et pas qu'ils doutaient encore de moi.

- Je crois que tu as mal compris leurs intentions, Saria, commença la salamandre. Ils ne cherchaient pas à te rabaisser, ils sont juste inquiets pour toi. Que tu fasses des dégâts ou pas, ils s'en fichent, regarde le nombre de bâtiments que j'ai détruit lors de mes missions. Tu sais, tu fais partie de la famille de Fairy Tail, et c'est pour cela qu'ils s'inquiètent pour toi. Moi aussi j'ai eu droit à ces discours quand j'étais à la recherche d'Ignir et que je ne pensais plus qu'à ça, à en oublier mes besoins vitaux. Ils m'ont aidé petit à petit à me calmer, malgré le fait que je le cherche toujours. Ais confiance en eux, ils ne veulent que ton bonheur. Si vraiment ils ne te faisaient pas confiance, tu n'aurais pas rejoint la guilde. Tu ne penses pas ?

- Si, tu as sûrement raison. Merci.

Un silence s'installa, mais quelques secondes plus tard, Natsu le brisa.

- Tu peux avoir confiance en nous Saria, et si tu as besoin d'aide, si tu as besoin de parler, n'hésite pas, je te l'ai déjà dit, non ?

- Si, si, tu as raison, répondit-elle avec un sourire en coin.

Ils continuèrent donc de marcher, changeant de sujet pour détendre l'atmosphère. En rentrant, ce soir-là, Saria se rendit compte que Natsu avait été là, et que malgré son habituelle maladresse, il avait réussi à avoir les bons mots pour la rassurer. Elle s'était enfin trouvé quelqu'un de confiance.

Retour avec les parents de Saria :

J'enlevai soudainement ma main de celle de mon père et baissa la tête.

- Je ne peux pas rentrer avec vous, j'ai une nouvelle famille, maintenant. Je dois retourner auprès d'elle. Je ne vous oublierais pas, mais je pense avoir trouvé ma place là-bas et je sens que je pourrais être utile avec eux.

Mes parents échangèrent un regard qui montrait plus de fierté que de déception.

- Si c'est ce que tu souhaites, alors nous t'encouragerons, dit ma mère. Nous non plus nous ne t'oublierons pas. Allez, vas-y maintenant !

- D'accord, au revoir. Je vous aime !

Une larme chaude coulait sur ma joue, j'avais tellement envie de me retourner, tellement envie de les serrer dans mes bras, tellement envie de retourner rire avec eux. Mais au fond de moi, je savais que ce n'était pas ce dont j'avais envie. J'avais envie de revoir les mages, Makarov, Polyussica, Wendy, Erza, Gadjeel, Revy, Cana, Luxus, Mirajane, Grey, Happy, Natsu et tous les autres. Je ne devais pas faire marche arrière, surtout pas. Quand je passai ma jambe par le portail, juste avant d'être aspiré, j'entendis les derniers mots de ma mère, comme un chuchotement assez distinct pour que je l'entende.

- "Désolé de ne pas t'avoir cru plus tôt".

Fairy Tail :

Dans un lit, une jeune fille se réveillait soudainement, comme sortie d'un cauchemar. C'était Saria, qui sortait de son état d'entre deux. Elle s'était alors aperçu qu'elle était dans une chambre qu'elle ne connaissait pas. Se sentant prête à se lever et voulant savoir où elle était elle décida de sortir de la pièce. Une fois en-dehors de celle-ci, elle reconnue les murs fait de bois de la guilde. Soudain, un élan de ce qu'on peut appeler "l'espoir" la fit se précipiter dans les escaliers et dans la grande salle. Cependant, elle fut surprise de ne voir qu'un seul mage qui la regardait, étonné. Elle s'approcha de lui, et le questionna.

- Où sont tous les autres ?

Après s'être reconnecté à la réalité, l'homme afficha une mine désolé.

- Tu t'appelles Saria, c'est ça ?

- Oui, qui êtes-vous et expliquez-moi pourquoi il n'y a personne ici ?

- Je suis un membre de la guilde comme toi et je suis en charge de surveiller le bâtiment. Pour ce qui est des autres, je pense que tu devrais t'asseoir car cela risque d'être long.

En voyant la marque de Fairy Tail sur l'avant-bras de l'homme, Saria accepta et s'assit en face de lui. Ce dernier, compris qu'il avait toute l'attention de Saria et commença ses explications.

- Alors, commença t-il, cherchant ses mots, pour commencer tu es dans le coma depuis deux ans.

- Quoi ?! réagit-elle.

- Je ne blague pas, cela fait maintenant deux ans que les jeux se sont terminés. Au début, tout le monde pensait que tu étais morte, mais Mavis a senti que malgré le fait que ton coeur ne battait plus, une infime part de magie subsistait en toi. Ils t'ont ramené ici et installé dans la chambre du haut, espérant que tu te réveilles rapidement. Depuis, la guilde est redevenu la guilde la plus forte de Fiore et de nouveaux membres ont voulu l'intégrer. Cependant, il y a environ un an, toutes les guildes du pays ont étés touchés par le kidnapping de plusieurs de leurs membres, il fit une pause, Fairy Tail n'y a pas échappé. Au début, ce n'était que les petites guildes, mais au fur et à mesures, les disparitions se sont rapprochés de Magnolia. Les recherches n'étaient menées que par les guildes concernées, mais elles demandèrent rapidement de l'aide aux autres, plus grandes. Fairy Tail reçus beaucoup de demandes de missions et le Maître envoya quelques-uns de nos mages pour enquêter. Malheureusement, ils ne revinrent pas, comme tous les autres mages des autres guildes qui avaient tentés de découvrir le coupable de ces disparitions.

- Erza et les autres sont ceux qui ont été envoyés ?

- Non, enfin, pas dans un premier temps. Voyant que de plus en plus de mages disparaissaient, le Conseil de la magie a demandé à toutes les guildes de ne plus enquêter pour ne pas qu'il y ai plus de disparition. Il y a même eu des rumeurs qui disaient que les auteurs étaient le conseil de la magie lui-même, mais bien sûr le Maître ne les croyait pas. Cependant, comme tu t'y attends sûrement, il ne pouvait pas attendre que l'enquête du Conseil avance et à la différence de la dernière fois, il envoya presque toute la guilde, lui y compris, pour enquêter. Il pensait que plus il y aurait de monde, moins il y aurait de disparitions. D'ailleurs, en partant, c'est à moi qu'il a demandé de prendre soin de toi et de vérifier si tu te réveillais ou pas. Enfin bref, ils sont partis, et cela fait maintenant 102 jours que nous n'avons plus aucune nouvelle.

- Mais pourquoi n'avez-vous pas enquêté ou alerté le conseil ? demanda Saria de plus en plus affolé par les nouvelles qui s'entassaient dans son esprit.

En disant cela, elle sentit la peur et la honte de l'homme.

- Tout le monde à la guilde est parti, car sans les mages principaux, ils n'avaient plus confiance en eux et en la réussite de la guilde. Il n'y avait donc, plus assez de personnes pour lancer une opération. Maintenant, nous ne sommes plus que quelques-uns qui espérons le retour du Maître et des autres, même si nous ne sommes pas réellement convaincues, car aucune autre personne, quelle que soit la guilde, n'est revenu.

- Mais,... on ne peut pas rester là. Il faut aller les chercher.

- Tu n'as vraiment pas compris, si on y va, on disparaît et on ne revient pas.

- Les autres n'ont pas hésité eux.

- Oui, mais ils étaient plus nombreux. Personne ne serait parti tout seul.

- Tu ne peux pas dire ça, je suis sûr que Natsu, Erza, Grey, Gadjeel et plein d'autres seraient parti quand même.

- Là, tu parles des mages les plus fort de la guilde, qui ne sont même pas revenus. Tu penses vraiment qu'on aurait pu y arriver ?!

- Vous auriez pu essayer au moins.

- Nous ne sommes pas comme vous, abusant de notre confiance en nous !

Saria, sentait que le ton montait et qu'elle ne réussirais pas à convaincre cet homme qu'elle comprenait, au fond d'elle.

- Quand est-ce que vous n'avez plus eu de contact avec eux ? Où en étaient-ils de leur enquête ?

- Au bout de seulement une semaine, il y a 102 jours. Ils devaient se rendre dans un village, je crois qu'il s'appelait... Prin, mais je n'en suis pas sûr.

- Où devaient-ils commencer leur enquête ?

- A la première guilde qui a subit des pertes, c'est-à-dire a la guilde de Holy Mystery dans le Sud de Fiore. Mais attends, tu ne compte quand même pas partir à leur recherche, tu n'as toujours pas compris que c'est fou ?

- Je vais faire ce que j'ai à faire et merci des renseignements. Au fait, tu t'appelles comment ?

- Sana, pourquoi veux-tu le savoir sachant que tu ne reviendras pas ?

- Pour dire à Makarov que tu as bien veillé sur moi.

- Tu es vraiment folle.

Elle n'écouta pas la fin de sa phrase et parti vers chez elle. Quand elle fut arrivée, elle passa par la fenêtre et fut ravie de voir que cet appartement n'avait pas été vendu depuis qu'elle était dans le coma. Pendant le reste de la journée, elle prépara son sac et se rendit à la bibliothèque de la ville pour programmer son itinéraire. Elle ne partit de Fiore que le lendemain pour bien se reposer avant le voyage. Elle mit autant de temps que les autres mages pour rejoindre Holy Mystery et commencer l'enquête. Pendant quelques jours, elle suivit le parcours qu'avaient fait les autres membres de la guilde jusqu'au jour où un villageois l'a mis sur la piste de Prin, c'était bien le village que lui avait dit Sana. Elle décida donc de s'y rendre, mais gardait tout de même en tête le fait que c'était là-bas, que le mage avaient disparu, elle devait se méfier.

Après quelques jours de marches, elle arriva enfin dans ce petit village, "vide". Même la grande place était vide de monde..