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Arc 4 – Épisode 18 : Sentiments à Contre-Courant.

Kenshiro, à cause d'une utilisation de trop de son Kuwanoren, reste dans l'incapacité de se défendre face au Kirioku qui continue de s'approcher de lui, s'en léchant presque les babines. Tout à coup, Korit et Tekina, qui avaient été envoyés dans le décor par Rajik, atterrissent au bord du brouilleur, inconscients. Le Shirenai parvient, malgré ce qui l'assaille, à remarquer que leurs énergies ont diminué.

« Qui les a envoyés là ? » s'étonne Fumiaki.

Tenter de la libérer par la force n'a servi à rien. Peut-être que...

« Tu vas enfin me donner ce que je veux. » appuie le Zigrik.

« Tu sais quoi ? Je m'en fiche. »

Irritée par sa réplique teintée d'une certaine arrogance à ses yeux, il pose sa main, celle où la bague est présente, sur le front du sabreur. Contrairement à toutes les fois précédents, à sa grande surprise, rien ne se passe.

« Tu as encore de l'énergie en toi... Tu peux encore me donner quelque chose ! »

« Oui… Mais pas pour toi, Kirioku. »

« Tu me donneras tout ! Je vais te consumer ! Entièrement ! » lui vocifère-t-il sous la colère.

« Reviens, Fraya. »

« La ferme ! »

Soudain, les quelques souvenirs relatant leur rencontre et tous les moments qu'ils ont pu passer ensemble viennent attaquer l'esprit de celui qui la retient prisonnière. Il ne comprend pas ce qu'il se passe. Il est sensé lui prendre son énergie, non ? L'écho du passé qui lui met un sérieux coup est la fameuse embrassade où la Kozana a pu se confier à Kenshiro. Ses larmes, il ne les oubliera jamais.

« Arrête ça tout de suite ! »

« Fraya ! Reviens parmi nous ! »

Tout à coup, une légère couche grise vient envelopper la main utilisée par Fumiaki. Lorsque l'artefact rentre en contact avec elle, de nouvelles étincelles sont produites. L'explication derrière cette surprenante manœuvre remonte au moment où Kenshiro séjournait chez les Kiyuzas, peu de temps après la fuite de Fraya. Ki-Igno, le soupçonnant d'être à l'origine de celle-ci, le convoqua.

« Je t'ordonne de me dire où elle est partie ! »

« Vénérable, je le jure sur ma vie, je le jure au nom de Faironne, que j'ignore tota[...] »

Subitement, les sceaux présents sur le corps du chef suprême brillent. Un autre se dessine sous les pieds de l'exilé. L'énergie neutre qu'il avait éveillé à ce moment-là commence à être aspirée.

« Ne m'adresse plus jamais ce genre de mensonges ! Plus jamais en son nom ! C'est un blasphème venant d'un être comme toi ! Tu as déshonoré mon jugement ! Je vais te retirer définitivement tout ce que tu as acquis sur nos terres ! »

« Je… Vous… Implore de me croire… Je me suis… Plié à toutes vos règles… Et… Comme vous, je veux protéger notre monde… Et toutes les connaissances qu'il contient ! »

Le peu de spectateurs présents s'interroge sur la légitimité de la punition en cours. Le Kiyuza qui le forma se permet de se rapprocher de son chef.

« Vénérable Ki-Igno, nous comprenons votre colère. Cependant, permettez-moi de vous dire ceci. Cet homme, à travers sa volonté, sa sincérité et ses actes, me rappelle fortement celui qui, aux côtés du grand Ki-Ramen, a permis de mettre fin au sombre évènement produit il y a deux siècles. S'il insiste sur le le fait qu'il n'y est pour rien sur la fugue de notre Kozana, il dit sans doute vrai. »

Ne calculant pas son avis dans un premier temps, il poursuit le processus en cours. De plus en plus de ki s'échappe du malheureux Kenshiro.

« Pitié. Vénérable. Qu'en penserait Ki-Ramen, ou même Faironne si [...] »

Lassé d'entendre ça, le paternel de Fraya met fin à la souffrance de l'immigré. Épuisé par ce qu'il vient de subir, il ne parvient pas à se remettre debout. Ne souhaitant pas délivrer d'explications sur son acte, comme à son habitude dans ce genre de situations, le chef préfère se retirer dans ses quartiers sans prendre la peine de regarder ses concitoyens. L'instructeur du Shirenai vient auprès de lui et pose ses mains en direction du haut de son torse, procédant alors à un transfert afin de réparer les dégâts causés par le sceau. Ce procédé n'échappe pas à l'œil avisé de l'exilé qui s'empresse de le garder dans un coin de sa tête.

« Je… Vous remercie. »

« Économises toi, nouveau venu. Il n'est pas garanti qu'il revienne tout de même à la charge sous un coup de tête. Le vénérable est très contrarié pour des raisons qui l'importent. »

« Terminez ma formation… Je vais la retrouver. Je vous le jure. »

De retour dans le présent, le transfert qu'il réalise continue con cours.

« Tu ne… Savais pas… Qu'une telle chose existait entre les Kiyuzas… N'est-ce pas, Kirioku ? »

« Ordure ! »

De l'enveloppe grise qui bloque sa main, de fins fils viennent agripper le bras. De l'énergie se diffuse à partir d'eux.

« Je sais quel est… Son talent… A cause de lui, tu vas… Disparaître ! »

La balance énergétique dans le corps de Fraya penchant désormais en faveur du ki, Fumiaki est comme figé sur place. Kenshiro en profite pour se dégager. Cependant, voir sa protégée ainsi, il ne peut pas s'empêcher de l'enlacer dans ses bras.

« Fraya, je sais que tu es toujours là, alors écoute bien. Depuis ce jour, je n'ai cessé de penser à toi. Lorsque tu m'as délivré ta souffrance, je ne pouvais pas te laisser. Je comprends maintenant pourquoi tu en es arrivée là. Je suis vraiment désolé de n'être pas intervenu plus tôt. Tu le sais déjà. Au delà de tout ça, il y a quelque chose que je voulais te dire depuis longtemps… Fraya, je t'aime. »

Soudain, Fumiaki reprend connaissance.

« Lâche moi ! »

Grâce à une projection d'aura noire, il réussit à son tour à se retirer du Shirenai. Tout ce qu'il a pu lui transférer a néanmoins suffit à créer une perturbation énergétique dans son corps. La bague émet de plus en plus d'étincelles. Un feu noir involontaire s'échappe.

« Qu'est-ce... Qu'est-ce que c'était ça ? Qu'est-ce que tu m'as fait ? »

« Tu vas lui rendre son corps et revenir dans la prison d'où tu n'aurais jamais du sortir ! »

Le Zigrik titube. Les marques noires présentes sur le visage s'estompent petit à petit.

« Je m'affaiblis... Impossible ! Tu n'as pas l'énergie blanche ! »

Kenshiro, avec ce qui lui reste de forces, réactive son aura, défiant les contrecoups encore présents et bien actifs de son Kuwanoren.

« Fraya ! Si tu m'entends ! Libère-toi ! Retire cette foutue bague ! »

« Non ! Je... Je ne la lâcherai pas ! »

Par réflexe, le Zigrik tente de soustraire de l'énergie tout autour d'eux en posant les mains au sol. En vain. Rien ne lui vient. Il faut puiser ailleurs.Une cible. Vite. Une cible ! C'est alors que, en se retournant, il aperçoit du coin de l'œil le duo toujours inconscient.

« Si tu ne la libères pas maintenant, je vais t'y forcer ! »

Ne pouvant clairement pas compter sur sa foudre pour le moment, son attention est focalisée sur une récupération d'énergie neutre. N'étant pas un Kiyuza pur, le procédé ne s'enclenche pas aussi facilement. Malgré tout, il parvient à en prendre un peu, petit à petit. Pour le Kirioku, la présence de Korit et Tekina est une aubaine. Cependant, ils sont hors du brouilleur. Il faudrait l'agrandir.

« Zéréyon ! »

Kenshiro prend une énorme accélération. Pour le ralentir, le Zigrik tire une boule de feu noir, facilement esquivée. Il arrive à sa hauteur.

« Péopar Ki ! »

Il lui décoche un direct du droit dévastateur, le projetant violemment jusqu'au bord du sceau, tout près du duo, le sortant ainsi de son état.

« Sœurette ? Tu vas bien ? »

« J'ai mal... »

« On s'est fait avoir... Ce minus était plus fort que nous. »

« Où sommes-nous ? »

Ils se relèvent difficilement et constatent avec effroi le corps inanimé de Fraya.

« Oh non ! » crie Tekina.

« Qui lui a fait ça ? »

Ils trouvent le coupable.

« Lui ?! J'y crois pas ! » s'insurge Korit.

« Le grand Fumiaki ne peut pas se faire battre par lui là ! C'est pas vrai ! Il faut l'aider ! Sans lui, la mort de notre cousin ne sera pas vengée et les Zigriks continueront à être traités comme de la merde ! »

Après l'interjection de Tekina, leur ancêtre se réveille difficilement.

« J'arrive pas à franchir la barrière ! Nous sommes trop faibles pour forcer le passage ! » souligne le frère.

« Vous là... »

« Il est vivant ? » s'étonne la sœur.

Kenshiro est stupéfait de constater que, malgré tous ses efforts, malgré tout ce qu'elle s'est mangée, l'énergie noire s'accroche encore au corps de sa protégée.

« Vous voulez toujours votre vengeance ? »

« Oui ! Plus que tout ! Pourquoi ? »

« Je vais vous la délivrer. » leur affirme Fumiaki en faisant surgir une flamme noire dans la paume sa main droite avant de la poser sur le sceau.

Celui-ci s'agrandit et englobe le duo. Le Shirenai craint alors à un contre trois qui ne tournera pas en sa faveur à cause des antécédents de son combat.

« Aidez-moi… »

La fratrie l'aide à se remettre sur ses jambes.

« Votre énergie a beaucoup diminuée ! » souligne Korit.

« Vous êtes sûr de pouvoir […] »

Fumiaki l'interrompt brutalement en posant une main sur sa tête, ce qui la fige instantanément. Idem pour Korit. Leurs auras respectives surgissent et viennent alimenter le Kirioku. Ainsi, tout ce qui a été perdu à cause de la tactique fourbe du Shirenai est récupéré.

« Non ! »

De nouveau en pleine forme, Fumiaki se remet droit, absorption encore en cours.

« Ça fait du bien... »

Le dernier atout de son adversaire consiste à l'utilisation de ce qu'il a pu obtenir en énergie neutre.

« Zéréyon ! »

Il fonce à vive allure vers le Zigrik à l'énergie noire. L'absorption est terminée. Les deux victimes tombent au sol, de nouveau inconscientes.

« Péopar Ki ! »

Il le décoche un direct du droit. Fumiaki se le prend en plein visage. Une onde de choc s'en suit. Ils restent dans cette position pendant quelques secondes. Sur le moment, Kenshiro demande intérieurement pardon à sa bien-aimée, pensant qu'il est grand temps de lui retirer cette maudite bague. Alors qu'il allait y parvenir, l'être qui la possède se met à rire. Il a encaissé ?

« C'est tout ce qu'il te reste ? » lui nargue-t-il avant de sa poser sa main gauche sur son torse.

Il lui colle une sphère d'énergie noire à bout portant. Il se la prend de plein fouet, projeté à l'autre extrémité du brouilleur. Le Zigrik encore debout regarde l'objet qui lui a servi de prison depuis tant de temps, constatant qu'il ne s'emballe plus. Cependant, il sent qu'il n'a pas atteint le seuil nécessaire à une indépendance énergétique totale. Finalement, ces deux- là lui auront été plus profitables qu'il n'y paraît. Kenshiro se relève avec difficulté, en crachant un peu de sang.

« Tu peux encore tenir ?… Est-ce juste de la stupidité ou simplement ce que votre Code vous stipule de faire ? »

« Ni l'un… Ni l'autre… Mais ça, tu ne le comprendras jamais. »

« Si tu parles de ton lien pathétique avec elle, c'est encore plus stupide. » lui réplique-t-il tout en marchant lentement vers la proie qu'on lui a tant promis.

Avec le peu de forces qu'il lui reste, il tente de prendre son katana. Malheureusement, les vertiges qui l'assaillent le troublent trop.

« J'ignore toujours ce que tu m'as fait, Shirenai de foudre. Mais il semble que tu as trouvé le moyen de bloquer mon aptitude. »

Il sait que sa dernière chance de sauver sa chère Fraya vient de s'évaporer. Le désespoir qui en découle parviendrait presque à le faire tomber.

« A juger par l'état dans lequel tu es, tu n'es plus en mesure de le faire, non ? »

Fumiaki s'arrête devant lui, en lui relevant sa tête. Ils se regardent avec intensité droit dans les yeux.

« J'avoue que tu as été un adversaire remarquable. Tu t'es bien défendu. Tes tactiques étaient réfléchies et bien exécutées. Mais la chance a tourné en ma faveur. Contrairement à ce traître, tu respectes tes propres valeurs... Tu vaux mieux que tout le monde, je dois l'admettre. Dommage que, avec toutes les expérimentations que tu m'as démontré, tu ne sois pas un des miens. »

La dernière phrase lui tire un sourire.

« Que me vaut cet enthousiasme ? »

« Recevoir de tels compliments de la part d'un agent de l'Interdit… J'ignore si je dois le prendre bien ou non. Qu'on en finisse maintenant. Tue-moi. Je n'aurais plus à souffrir de ma faute. »

Sa requête attise la curiosité de son interlocuteur, lui amenant une certaine pitié dans son regard.

« Je ne vais pas te consumer entièrement comme avec ton allié aquamancien. Tu vaux beaucoup plus que ça. Lorsqu'il régnera sur ce monde, je lui proposerai qu'il fasse aussi don de sa force dans tes veines. »

« Que veux-tu dire par là ? »

C'est alors que Rai arrive tout près du sceau et les aperçoit.

« Laisse-le ! » exige-t-il.

« Te voilà toi. »

Rai active son aura, s'approche du brouilleur et tente de le briser grâce à l'énergie blanche. Fumiaki pose sa main droite sur le front du vaincu et commence à dévorer sa foudre et son ki éveillé. Son aura augmente en intensité au fur et à mesure.

« Non ! Je ne te laisserai pas faire ! »

Grâce à un puissant éclair blanc, il brise pulvérise le masque énergétique le sceau d'un seul coup. Cette action donne aussitôt leur position à toux ceux aptes à la ressentir. Ailleurs dans Faironne, c'est notamment le cas des deux anciens conseillers.

« Elles se sont retrouvées. »

« L'affrontement va commencer. Nous allons enfin savoir si tu as eu raison, cher Aritsune. »

« Nous avons accumulé assez d'énergie. Si ça se passe mal, nous intervenons, compris ? »

« Reçu. »

Rai fonce à vive allure vers son ennemi.

« Firaizer ! »

Il balance un éclair sur-développé à cause de son artefact. L'absorption terminée, Kenshiro tombe inconscient, comme les deux précédentes victimes. La puissance volée lui permet d'ériger une barrière d'énergie noire le protégeant de l'attaque de Rai qui n'a alors aucun effet sur lui. Le rayon se dissipe. La protection s'efface dans la foulée. Une flamme noire intense l'enveloppe.

« Ma chère sœur énergétique, la victoire est mienne. Tu ne pourras plus rien faire contre moi. Ton confrère m'a donné ce que j'avais besoin. Quoique tu tentes, j'exterminerai tous les Shirenais. Je vais briser l'équilibre que vous chérissez tant. Sa Majesté pourra s'extirper de sa prison. Ma mission sera accomplie ! »

Le porteur de l'Hoshaku active son aura. L'air s'électrifie.

« Olowaraï ! »

Une vague de foudre blanche fonce vers le Zigrik. Facilement brisée par un simple coup de poing.

« Allons, allons. Nous savons tous les deux que tu peux mieux faire que ça, non ? Tu te souviens ? Dans cette faille, nous étions surpuissants ! Nous pouvons le redevenir ! »

« Firaizer ! »

Cette fois-ci, un éclair semble vouloir s'abattre de plein fouet depuis le ciel. Autre assaut aisément bloqué avec la paume de sa main droite avant d'être broyé.

« Si on omet quelques détails, j'ai l'impression de revivre mon duel légendaire contre Densetsu… Oh… Comme je le comprends maintenant… Ce sentiment de supériorité, quel délice ! » déclare-t-il avec une certaine jouissance dans sa voix, avant de se téléporter pile en face de Rai.

Quelle rapidité ! A cet instant, un sentiment de peur s'empare de l'ancien manieur de foudre pure. Comment est-ce possible ? Cette vélocité, on dirait la même qu'à l'intérieur de la faille. Il est atteint en plein ventre par un fracassant uppercut, rapidement succédé par un coup de coude au dos, l'obligeant à tomber face contre sol.

« C'est inévitable. Tu dois céder. »

Après plusieurs secondes de silence et de passivité de la part de Rai, lassé de son entêtement à résister à tous ses appels, le Zigrik recule un peu et lève le bras droit en l'air. Une sphère d'énergie noire naît au-dessus de lui.

« Décidément, comme je te l'ai déjà dit par le passé, tout ce tu as pu me raconter durant nos affrontements n'était vraiment que du vent. C'est en étant tête contre terre, telle une vermine, que tu comptes protéger ce qui t'es cher ? Tu es vraiment pathétique. Inutile. Indigne de Sa Majesté. Le peuple Shirenai va mourir aujourd'hui. »

Cette fois-ci, il ne peut que lui donner raison. Malgré tous ses efforts, il ne parviendra jamais à l'arrêter. Aussitôt, il regrette que son lui avec mémoire a pu mettre la main sur l'objet qu'il porte actuellement. Tout ce qu'il a réussi à faire, c'est reculer l'inévitable.

« Fargresaz. » chuchote à nouveau la voix venue d'une autre dimension.

Il se tient la tête. Connaissant l'implacable influence qu'elle a déjà eut à de nombreuses reprises sur lui, il essaye tant bien que mal de contenir l'apport irrépressible que lui apporte son collier dans ses veines. La torture infligée semble de plus en plus impossible à supporter. Si bien que ce qu'il reste de sa foudre innée commence à quitter son corps, de plus en plus remplacée par un halo blanc.

« Fargresaz ! »

A cause de la faible lumière émise de force avec ce mot, des cailloux présents à ses pieds grossissent soudainement. L'attaque mentale qu'il subit s'intensifie. Plus celle-ci se renforce, plus les éléments autour de lui connaissent un effet d'amplification : des feux qui s'allument et s'éteignent, de l'eau qui gèle ou qui se transforme en vapeur subitement ou encore de petites étincelles dans l'air. Tout indique que Rai est sur le point de plier, pour le plus grand bonheur du Kirioku. Ainsi se souvient-il de l'instant où il retourna dans cette faille.

« Où est-il passé ? Maintenant que je suis revenu ici avec lui, ce n'est pas pour me la couler douce ! » s'insurge-t-il.

Soudain, des chuchotements se glissent à ses oreilles. Croyant qu'il s'agit d'anciens textes prononcés par le peuple d'où vient Fraya, il commence à paniquer. Va-t-il perdre la possession ? Lorsqu'ils deviennent plus perceptibles, comprenant qui les prononce, il se prosterne aussitôt, même s'il ne voit pas son interlocuteur.

« Majesté, pitié, pardonnez mon incompétence. Majesté, je vous en supplie, guidez-moi. Qu'est-ce qu'il faut pour qu'il craque pour de bon ? »

La voix qu'il entend continue de lui indiquer des choses, dans la langue utilisée par les Shirenais, les Zigriks et les Kiyuzas lors l'utilisation de leurs différentes techniques respectives. L'angoisse qui le submergeait s'efface pour laisser place à une quiétude encore plus flagrante.

« Oui, vous avez raison, votre Majesté. Je me suis laissé emporté. Patience est garante de sûreté. Vous le savez plus quiconque. Je me dois tout de même de vous annoncer une bonne nouvelle. Nous avons réalisé tous les deux un tas de progrès. Nous commençons à peine à fragiliser la barrière qui vous confine dans cet endroit affreux et difforme. Comme vous l'avez convenu, plus il craquera, plus je dévorerai et plus ce que vous a infligé Faironne sera amincie. Voilà l'occasion parfaite en étant ici de poursuivre notre développement en vu d'un retour sur vos terres. Vous avez ma parole, votre Majesté. »

Son interlocuteur lui glisse encore quelques mots avant de se retirer. Le regard que Fumiaki livre à travers le corps de Fraya en dit long sur sa détermination. Une fois ce souvenir passé, il décide qu'il est plus que temps d'appliquer la touche finale. Il jette sa sphère sur lui. Rai ne réplique pas, se laissant au contraire atteindre par elle. Grosse déception pour le Zigrik qui s'attendait, comme d'habitude lorsqu'il l'affronte, à un retournement de situation. Puisque Monsieur ne veut plus participer, Fumiaki pense qu'il peut briser l'équilibre élémentaire à lui tout seul. Ainsi, il s'en va, ne se préoccupant plus de sa sœur énergétique.