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une belle rencontre

À peine arrivé dans la cour du lycée, je remarquai qu'un grand nombre d'élèves étaient déjà présents.

J'étais assez connu dans l'établissement, aussi bien auprès des filles que des gangs, si bien que ma présence suscitait des chuchotements pas toujours agréables. Mais, pour tout vous dire, j'en étais plutôt fier.

Cette année-là, j'étais en terminale, et mon seul objectif était d'obtenir mon bac en paix pour enfin quitter cette ville. Je voulais rester discret, mais visiblement, mes potes avaient d'autres plans pour moi. Je n'étais pas chef de gang, mais je savais me défendre en combat, ce qui me valait une certaine réputation. Aucun chef de gang n'osait donc me chercher des ennuis.

Le seul voyou qui ne me lâchait pas d'une semelle, c'était Angelo, le chef du gang Lotus, qui contrôlait le côté ouest de la ville. Je ne pouvais pas lui en vouloir : sa copine avait eu un faible pour moi… Ah, le bon vieux temps !

— Hé, p'tit merdeux ! s'écria une voix menaçante derrière moi.

Curieux de savoir qui osait me manquer de respect, je me retournai vivement. Mais à la vue du visage familier, je soufflai avec amusement :

— Angelo ! Je pensais qu'un autre idiot de ce lycée osait me manquer de respect, mais ça ne m'étonne pas que ce soit toi !

J'éclatai de rire, tandis qu'Angelo serrait les poings.

— Tu ne perds rien pour attendre ! gronda-t-il. Je ne suis pas assez bête pour me frotter à toi maintenant, Beny… mais on aura ta peau !

Son ton était plus sérieux cette fois.

— Ouais, c'est ça, cours toujours ! rétorquai-je avec une voix moqueuse.

Grrrringggg ! La cloche sonna, annonçant l'heure du rassemblement. Chacun rejoignit sa classe, et Angelo me lança un regard noir avant de s'éloigner. Je n'y prêtais pas plus attention.

Dans la cour, chaque classe formait trois rangées d'environ trente élèves. Le surveillant allait fermer le portail lorsque nous entendîmes une voix douce mais captivante :

— Attendez, ne fermez pas !

Tous les regards se tournèrent vers la source de cette interruption. Une jeune fille venait d'entrer dans l'enceinte du lycée, captivant aussitôt l'attention générale.

— Excusez mon retard, la circulation n'était pas favorable pour mon père et moi, expliqua-t-elle d'un ton poli.

Cette voix… Je savais déjà que je ne l'oublierais jamais.

Le surveillant la laissa passer, et j'espérais secrètement qu'elle soit dans ma classe. Mais elle se dirigea vers les rangs des premières, juste à côté des miens. C'est à cet instant précis que nos regards se croisèrent.

Je la fixai sans relâche, absorbé par sa présence. Mais, sentant mon insistance, elle fit un pas vers moi et demanda d'un ton intrigué :

— Excuse-moi, on se connaît ?

Cette simple phrase me transperça le cœur. J'étais à la fois surpris et ravi qu'elle s'adresse à moi. Je ne voulais pas paraître idiot, ni trop indifférent… bref, je voulais faire bonne impression.

Alors, avec un léger sourire, je répondis :

— Non, pas encore… mais pas pour longtemps.

Mes mots lui arrachèrent un sourire. C'était un bon début. Mais je savais que j'étais encore loin de conquérir son cœur.