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La Famille

Le soleil se couchait lorsque je franchis enfin le seuil de notre maison. La journée avait été longue, ponctuée de cours exigeants et d'un entraînement intensif. Je sentais le poids de la fatigue dans chaque fibre de mon être.

 

"Je suis rentré," marmonnai-je, ma voix à peine audible.

 

"Logan !" La voix enjouée de ma petite sœur, Oriana, résonna dans le couloir. Du haut de ses 15 ans, elle débordait d'énergie, contrastant avec mon état d'épuisement.

 

Je levai une main en guise de salut, trop fatigué pour formuler une réponse cohérente. Du coin de l'œil, j'aperçus ma mère, Estrela, qui sortait de la cuisine Son visage était marqué par l'inquiétude.

 

"Tu as l'air épuisé, Logan" dit-elle doucement. "Va te reposer, nous parlerons demain."

 

Sans un mot de plus, je me dirigeai vers ma chambre. Le poids des événements de la journée m'écrasait, et je m'effondrai sur mon lit, encore en uniforme. Les mystères soulevés en cours d'histoire me hantaient, mais le sommeil ne tarda pas à m'emporter.

 

Le lendemain matin, les rayons du soleil me réveillèrent doucement. C'était l'un de ces rares jours où nous n'avions pas cours, une pause bienvenue après les épreuves de la veille L'odeur alléchante du petit-déjeuner, une habitude réconfortante dans notre foyer, me tira complètement du sommeil. Je me levai, encore endolori par les entraînements de la veille.

 

En entrant dans la cuisine, je fus accueilli par le sourire chaleureux de ma mère et l'enthousiasme débordant d'Oriana.

 

"Bonjour, grand frère !" lança-t-elle joyeusement. "Bien dormi ?"

 

Je répondis par un simple grognement tout en m'installant à table, où un magnifique petit-déjeuner m'attendait.

 

" Bonjour, Logan," dit-elle doucement en me tendant une tasse fumante., « Tu as l'air épuisé, mon chéri. Tu travailles trop. ».

 

Je pris la tasse avec reconnaissance, essayant de masquer la fatigue qui pesait encore sur mes épaules. « Ça va, maman. Rien qu'une bonne nuit de sommeil ne puisse arranger. » 

 

Oriana, déjà assise à table, m'accueillit avec un sourire éclatant. « Bien dormi, grand frère ? J'ai tellement de choses à te raconter aujourd'hui ! » 

 

Il était facile de se laisser emporter par l'énergie de ma sœur, et malgré ma fatigue, je ne pouvais m'empêcher de sourire en la voyant si enthousiaste.

 

Estrela vint s'asseoir à son tour, posant une main réconfortante sur mon épaule. « Logan, » commença-t-elle avec une note d'inquiétude dans la voix, « j'aimerais que tu prennes un peu de temps pour toi aujourd'hui. Emmène Oriana en ville, profitez de la journée. Elle a besoin de se changer les idées, et toi aussi. »

 

Je levai un sourcil, sur le point de protester. J'avais prévu de passer la journée à réfléchir sur les mystères révélés en cours d'histoire, peut-être même à faire quelques recherches discrètes.

 

Mais le regard plein d'espoir d'Oriana me fit hésiter. Depuis la disparition de notre père, elle s'était souvent tournée vers moi pour trouver un peu de réconfort. Mon cœur se serra en pensant à la solitude qu'elle devait ressentir... Faut croire que le lait était plus loin que prévu.

 

Je soupirai, résigné. "D'accord, d'accord. Où veux-tu aller, petite sœur ?"

 

Oriana sauta presque de sa chaise, sa joie était palpable. « Oh ! On pourrait aller au parc d'attractions de la zone nord ! Ils ont une nouvelle attraction avec du Smog ! »

 

 

 

Estrela sourit en voyant l'excitation d'Oriana. « C'est une bonne idée. Prenez le temps de vous amuser, Logan. Parfois, il est bon de se rappeler qu'il n'y a pas que les responsabilités dans la vie. »

 

Je sentis la chaleur d'une émotion que je n'avais pas ressentie depuis longtemps. « Très bien, » répondis-je finalement en finissant mon café. « Prépare-toi, on part dans une heure. »

 

Oriana s'empressa de quitter la cuisine, impatiente de partir. Ma mère, quant à elle, me regarda avec un mélange de gratitude et d'inquiétude.

 

"Merci, Logan," murmura-t-elle. "Tu fais de ton mieux pour la protéger. Je sais que ce n'est pas facile."

 

Je haussai les épaules, essayant de masquer mes propres inquiétudes. "Je fais ce que je peux."

 

Le parc d'attractions de la zone nord était un tourbillon de couleurs, de sons et d'odeurs alléchantes. Oriana me traînait d'une attraction à l'autre, son enthousiasme contagieux contrastant avec ma réserve habituelle.

 

« Logan, regarde ! » s'exclama-t-elle en pointant du doigt une structure imposante qui s'élevait au centre du parc. « C'est la nouvelle attraction dont je t'ai parlé ! »

 

La « Chute du Vide », comme l'annonçait une enseigne holographique scintillante, était une tour vertigineuse entourée d'un brouillard noir qui ne pouvait être que du Smog.

 

« Tu es sûre de vouloir essayer ça ? » demandai-je, un sourcil levé.

 

« Évidemment ! » répondit Oriana avec un grand sourire. « À moins que tu n'aies peur, grand frère ? »

 

Je ne pus m'empêcher de sourire face à sa provocation. « Très bien, allons-y. »

 

Alors que nous faisions la queue, une sensation étrange monta en moi. Une impression de déjà-vu, mais aussi la certitude que quelque chose d'inhabituel allait se produire. Je balayai les environs du regard, à la recherche d'une source à ce malaise, mais tout semblait normal. Les cris d'excitation des visiteurs, le ronronnement des machines, rien d'extraordinaire... jusqu'à ce qu'une voix profonde résonne à mes côtés.

« Fascinant, n'est-ce pas ? »

 

Je me tournai brusquement, surpris de ne pas avoir remarqué plus tôt l'homme qui se tenait là. Il était apparu à mes côtés sans que je ne l'aie vu venir, comme une ombre glissant dans la lumière. Ses yeux brillaient d'une intelligence aiguë, et son sourire mystérieux laissait transparaître une connaissance bien au-delà de l'apparence.

 

L'homme, vêtu d'un long manteau sombre qui semblait absorber la lumière autour de lui, dégageait une aura indéfinissable, à la fois rassurante et troublante. Il observait l'attraction avec une intensité presque inquiétante, comme s'il en percevait chaque détail caché.

 

« C'est... intéressant, » répondis-je prudemment, ne sachant que penser de cette rencontre inattendue.

 

Il hocha la tête, un léger sourire sur les lèvres. « Oh, c'est bien plus que ça, jeune homme. Cette attraction est une démonstration parfaite de l'application pratique du Smog dans un contexte civil. Imaginez les possibilités pour le transport, la construction... »

 

Sa voix était calme, mesurée, mais chaque mot semblait pesé, choisi pour éveiller quelque chose en moi. Un soupçon, une curiosité… ou peut-être un danger.

« Vous semblez en savoir beaucoup sur le sujet, » dis-je, plus intrigué qu'effrayé.

 

L'homme tourna alors son regard vers moi, et pour la première fois, je sentis un frisson me parcourir. Ce n'était pas simplement un observateur, c'était quelqu'un qui savait, qui comprenait des choses que d'autres ignoraient. Ses yeux, perçants comme deux lames, semblaient sonder mon âme.

 

« Disons que j'ai quelques connaissances en la matière, » répondit-il finalement. « Professeur Shen, à votre service. »

 

Il tendit la main avec une politesse calculée. Je la serrai, notant mentalement la fermeté de sa prise. « Logan. Et voici ma sœur, Oriana. »

 

Le sourire de Shen s'élargit légèrement en se tournant vers elle. « Enchanté, Oriana. Vous avez un frère remarquable, savez-vous ? »

 

Avant que l'un de nous ne puisse réagir davantage, ce fut notre tour de monter dans l'attraction. L'expérience fut intense, défiant la gravité avec une maîtrise du Smog que je n'aurais pas cru possible. Mais même alors, l'image du professeur Shen ne quitta pas mon esprit. Qui était cet homme, et pourquoi m'adressait-il autant d'attention ?

 

Lorsque nous sortîmes, encore tremblants mais avec le sourire aux lèvres, Shen nous attendait, appuyé nonchalamment contre une rambarde, comme s'il avait tout le temps du monde. Ses yeux, malgré le sourire sur son visage, étaient emplis d'une curiosité presque clinique, comme s'il évaluait silencieusement quelque chose d'invisible pour nous.

 

« Alors, qu'en avez-vous pensé ? » demanda-t-il, ses yeux pétillants d'une curiosité qui semblait bien plus personnelle que simplement académique.

 

Shen nous observa avec un intérêt que je trouvais de plus en plus étrange. Ses mots étaient légers, mais il y avait dans son regard une intensité qui ne me plaisait pas. Ce n'était pas simplement de la curiosité. On aurait dit qu'il cherchait à mesurer quelque chose, à évaluer notre potentiel, ou pire, à découvrir jusqu'où nous pouvions aller.

 

"C'était incroyable !" s'exclama Oriana.

 

Je hochai la tête, plus réservé mais tout aussi impressionné. "C'est une utilisation fascinante du Smog. Je ne savais pas qu'on pouvait l'utiliser de cette façon."

 

"Oh, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg," répondit Shen avec un clin d'œil. "Le potentiel du Smog, comme celui de tous les fluides, est presque illimité. Il suffit d'avoir l'imagination et la volonté de repousser les limites."

 

Je notai que, bien que ses paroles paraissaient innocentes, il les avait choisies avec soin. Le ton employé, l'intonation légère et presque amusée, dissimulaient peut-être une autre signification. Était-ce un défi qu'il lançait ? Une invitation à explorer des territoires inconnus, ou un simple test ? Ses intentions restaient opaques, mais je savais que cet homme ne disait rien au hasard.

 

"Professeur," commençai-je, choisissant soigneusement mes mots, "vous semblez avoir une connaissance approfondie des fluides. Enseignez-vous quelque part ?"

 

Shen sourit mystérieusement. "Pas officiellement, non. Mais disons que je suis toujours ravi de partager mes connaissances avec des esprits curieux." Il sortit une carte de sa poche et me la tendit. "Si jamais vous voulez en apprendre davantage, n'hésitez pas à me contacter."

 

Sur ce, il s'éloigna, se fondant dans la foule du parc.

 

"Il était bizarre," commenta Oriana. "Mais sympa. On va manger une glace maintenant ?"

 

J'acquiesçai distraitement, mon esprit tournant à plein régime. Cette rencontre n'était sûrement pas un hasard. Mais pour l'instant, je devais jouer le rôle du grand frère attentionné.

 

"Bien sûr, allons-y," dis-je en ébouriffant affectueusement les cheveux d'Oriana.

 

Alors que nous nous dirigions vers le stand de glaces, je ne pouvais m'empêcher de penser que cette journée apparemment anodine venait peut-être de me fournir un indice crucial pour ma quête.

 

Assis sur un banc, je regardais Oriana déguster sa glace avec enthousiasme. Son visage s'illuminait à chaque nouvelle saveur, me rappelant à quel point elle était encore jeune et innocente.

 

"Tu sais," dit-elle soudainement, "je suis vraiment contente qu'on passe du temps ensemble comme ça."

 

Je sentis une pointe de culpabilité me traverser. Ces derniers temps, j'avais été tellement concentré sur mes objectifs que j'en avais presque oublié ma petite sœur.

 

"Moi aussi, Ori," répondis-je doucement. "Je suis désolé de ne pas être très présent ces derniers temps."

 

Elle secoua la tête, son expression devenant sérieuse. "Je comprends, tu sais. Je sais que tu as beaucoup de responsabilités. Mais... parfois j'ai l'impression que tu portes le poids du monde sur tes épaules."

 

Sa perspicacité me surprit. Oriana avait toujours été observatrice, mais parfois j'oubliais à quel point elle pouvait être perspicace.

 

"Ce n'est pas à toi de t'inquiéter pour ça," dis-je en ébouriffant affectueusement ses cheveux.

 

"Mais je m'inquiète quand même," insista-t-elle. "Tu es mon grand frère. Je veux t'aider aussi."

 

Je la regardai, et je vis non pas une enfant, mais une jeune fille en train de devenir une femme forte et déterminée. Comme notre mère. Comme notre père l'avait été.

 

"D'accord," dis-je finalement. "Que dirais-tu si je te montrais quelques techniques de base du Smog ? Juste au cas où tu en aurais besoin un jour."

 

Ses yeux s'illuminèrent. "Vraiment ? Tu ferais ça ?"

 

J'acquiesçai, un petit sourire aux lèvres. "Oui, mais pas ici. Allons dans un endroit plus calme."

 

+ Nous nous dirigions vers un coin isolé du parc, loin des attractions bruyantes, pour que je puisse montrer à Oriana quelques techniques de base du Smog. J'étais sur le point de commencer ma démonstration quand un cri perçant retentit soudainement non loin de nous.

« Au secours ! À l'aide ! »

Sans hésiter, je me précipitai vers la source du cri, Oriana sur mes talons. En arrivant près d'un petit lac artificiel, nous vîmes une femme, affolée, pointant frénétiquement vers l'eau. Un enfant se débattait au milieu du lac, ses bras battant l'eau désespérément alors qu'il luttait pour rester à la surface.

 

« Oriana, reste ici, » ordonnai-je rapidement, évaluant la situation en un coup d'œil.

 

Le courant sous la surface de l'eau semblait anormalement fort pour un lac artificiel. Quelque chose ne tournait pas rond. Je n'avais pas le temps de nager jusqu'à l'enfant, et un simple usage du Smog pour téléporter l'eau risquait de le blesser davantage. Je devais trouver une autre solution, rapidement. D'autant plus que j'avais formidablement brillé par mon absence aux cours de natations.

 

Focalisant mon Smog, je visualisai l'énergie environnante, cherchant un point de contact avec l'eau elle-même. Plutôt que de déplacer l'eau, je décidai de manipuler la densité du liquide autour de l'enfant. D'un geste précis, je modelai le Smog pour qu'il enveloppe l'enfant, créant une bulle protectrice autour de lui. La bulle, légèrement pulsante d'une énergie sombre, repoussa l'eau avec force, élevant l'enfant hors du lac comme s'il était sur une plateforme invisible.

 

L'enfant, terrifié mais indemne, fut lentement transporté par la bulle jusqu'à la berge où je me tenais. À l'instant où il toucha le sol, l'énergie se dissipa, laissant l'enfant cligner des yeux, éberlué mais vivant.

 

La mère se précipita pour le prendre dans ses bras, pleurant de soulagement et murmurant des remerciements incohérents.

 

Je relâchai ma concentration, sentant une vague de fatigue me submerger. Manipuler le Smog de cette manière avait exigé plus d'énergie que prévu. Oriana s'approcha de moi, ses yeux brillants d'admiration mêlée d'inquiétude.

 

« C'était incroyable, Logan ! Comment as-tu fait ça ? »

 

Je repris mon souffle, essayant de dissimuler la légère étourderie causée par l'effort. « J'ai... j'ai utilisé le Smog pour modifier la densité de l'eau, créant une bulle qui l'a transporté hors du lac. C'était risqué, mais... c'était la seule option. »

 

Un frémissement parcourut l'air autour de nous, et je sentis soudainement que nous n'étions plus seuls. Une présence familière et troublante se rapprochait. Je me retournai pour voir le professeur Shen, son expression un mélange d'admiration et de prudence.

 

« Impressionnant, Logan. Très impressionnant, » dit-il d'une voix calme mais vibrante d'émotion contenue. « Vous avez utilisé le Smog de manière innovante, mais... un tel pouvoir attire toujours des regards, parfois ceux que vous préféreriez éviter. »

 

Je suivis son regard et remarquai pour la première fois que plusieurs personnes s'étaient arrêtées pour nous observer. Leurs regards étaient empreints d'une curiosité qui bordait l'inquiétude, et je pouvais entendre des murmures étouffés se propager parmi la petite foule qui s'était formée.

 

Oriana tira doucement sur ma manche. « Logan, je crois qu'on devrait partir. Les gens... ils commencent à nous regarder bizarrement. »

 

Je remarquai une lueur de compréhension dans ses yeux, quelque chose de plus profond que la simple observation des réactions des autres. Oriana n'était pas seulement inquiète de ce que les gens pouvaient penser; elle semblait comprendre l'importance de rester discret, comme si elle avait saisi l'enjeu dissimulé. Ses yeux rencontrèrent les miens, et je vis une détermination inhabituelle chez elle, une maturité que je n'avais pas encore totalement reconnue.

 

Elle avait raison. Trop de gens avaient vu ce que je venais de faire, et dans une ville comme celle-ci, la rumeur se répandrait rapidement. Nous ne pouvions pas nous permettre d'attirer l'attention, surtout pas maintenant.

 

« Merci pour votre aide, professeur, » dis-je en m'adressant à Shen avec un sourire poli mais rapide. « Mais nous devons y aller. »

 

Shen acquiesça, son expression redevenue mystérieuse. « Soyez prudents, Logan. Le monde est plein de ceux qui cherchent des talents comme les vôtres... pour de bonnes ou de mauvaises raisons. »

 

Avec ces mots, je pris la main d'Oriana et, d'un geste rapide, nous téléportai loin de la foule, utilisant une série de sauts courts pour brouiller notre piste. L'adrénaline me faisait encore trembler alors que nous réapparaissions dans une rue déserte, loin du parc.

 

L'air était frais, presque apaisant après la tension de ces derniers instants. Je relâchai la main d'Oriana et pris une profonde inspiration pour calmer les battements frénétiques de mon cœur.

 

Oriana, toujours un peu secouée par la téléportation et les événements précédents, se tourna vers moi, les yeux brillants d'une détermination que je n'avais pas l'habitude de voir chez elle. « Logan, » murmura-t-elle, sa voix basse mais empreinte de sérieux, « je sais que tu essaies de me protéger, mais je veux aider. Je ne suis plus une petite fille. Je vois bien que quelque chose de grave se prépare, et je ne veux plus rester en arrière sans rien faire. »

 

Je la regardai en silence pendant un moment, prenant la mesure de ses paroles. Oriana avait toujours été perspicace, bien plus que je ne le lui accordais parfois. Et cette fois-ci, Ses mots me frappèrent par leur franchise. Oriana n'était plus la petite sœur innocente que je devais protéger à tout prix. Elle avait grandi, observé, et maintenant, elle voulait prendre sa place à mes côtés. Je pouvais voir qu'elle avait beaucoup réfléchi à tout cela, et qu'elle était prête à faire face à la réalité, aussi dure soit-elle.

 

"Elle tira légèrement sur ma manche pour attirer à nouveau mon attention. « Tu n'as plus besoin de porter tout ça seul, Logan. Je suis là pour toi, comme tu l'as toujours été pour moi. Nous sommes une équipe, non ? »

 

Un sourire sincère naquit sur mes lèvres. Oriana avait raison. Peut-être était-il temps que je la voie pour ce qu'elle était vraiment : une alliée, quelqu'un de fort et capable, prête à affronter les ténèbres à mes côtés.

 

"Je hochai la tête, touché par sa détermination. « D'accord, Ori. Mais promets-moi que tu feras toujours attention. Ce monde est dangereux, et il y a des choses que tu ne comprends pas encore complètement. »

 

"Elle acquiesça, ses yeux brillants de la même détermination que je ressentais en moi. « Je te le promets, Logan. Mais je veux tout savoir, tout comprendre. Je suis prête à apprendre. »

 

« Tu as raison, » répondis-je doucement, réalisant que je ne pouvais plus esquiver la vérité. « Il est temps que tu saches certaines choses. Mais ce n'est pas ici que nous devons en parler. »

 

Elle acquiesça, son visage sérieux, montrant qu'elle était prête à entendre ce que j'avais à dire, peu importe la gravité. « D'accord, rentrons. »

 

Je lui adressai un sourire triste, reconnaissant la force et la maturité qui émergeaient en elle.

Le trajet de retour se fit en silence, mais c'était un silence confortable, empreint de la compréhension qu'un nouveau chapitre de notre relation venait de s'ouvrir. Oriana n'était plus la petite sœur à protéger à tout prix ; elle devenait une alliée, quelqu'un sur qui je pourrais compter.

 

De retour à la maison, la réalité de la situation commença à s'installer. Je ne pouvais plus reculer, et chaque mot que je choisirais de dire à Oriana aurait des conséquences sur la suite.

 

Assis dans la cuisine, la lumière douce de la fin d'après-midi filtrant à travers les rideaux, je posai une main réconfortante sur celle d'Oriana. Elle me regarda avec ces grands yeux pleins de confiance, et je sentis un poids se soulever légèrement de mes épaules.

 

« Ori, » commençai-je doucement, « Depuis un moment, je suis à la recherche de notre père. Ces recherches m'ont amené à penser que la disparition de notre et celle de notre père sont liées. C'est tout ce que je peux te dire pour l'instant. Mais saches le, le Smog, les fluides… tout est bien plus complexe et dangereux que ce que nous avons appris jusqu'à maintenant. Le danger est partout et ceux les plus en danger sont ceux ayant été enregistré comme utilisateur de fluide, et encore plus pour nous ayant hérité de ces 'dons' de nos parents. Tant que je n'en saurai pas plus sur le fluide, sur la différence entre nous et les autres et ce que cela implique pour notre famille et surtout sur la véritable raison pour laquelle ce pouvoir est autant convoité par l'empire et les fameuses conséquences sur leur porteur, je ne peux pas t'exposer à tout ça d'une quelconque façon. »

 

Elle hocha la tête, absorbant chaque mot avec une attention soutenue. « Mais ce professeur Shen... il en sait beaucoup, non ? Du moins il en avait l'air. Est-ce que tu penses qu'il peut nous aider ? »

 

Je réfléchis un instant avant de répondre, pesant mes mots. « Shen... c'est un homme mystérieux, et je ne suis pas encore certain de ses intentions. Mais il est clair qu'il sait des choses, des choses que peut être même nous ignorons. Jele contacterai en temps voulu.»

 

Oriana acquiesça, son expression se faisant plus grave. « Je comprends. On doit être sur nos gardes. Mais je veux t'aider, Logan. Je ne veux plus rester en arrière à te regarder te battre seul. »

 

Un sourire sincère éclaira mon visage. « Je sais, Ori. Et je suis fier de toi pour ça. Mais tu dois aussi me promettre de faire attention. Ce monde est rempli de pièges, et parfois, la confiance peut se retourner contre nous. »

 

Elle serra ma main en signe d'accord. « Je ferai attention, je te le promets. Mais tu dois aussi faire attention à toi. Je ne veux pas te perdre, Logan. »

 

Ses paroles me touchèrent plus que je ne voulais l'admettre. Oriana avait grandi, et même si je voulais toujours la protéger, je savais qu'elle était prête à affronter ce qui allait venir à mes côtés.

 

« Ensemble, nous serons plus forts, » dis-je en serrant sa main en retour. « Et quoi qu'il arrive, nous resterons unis. »

 

Elle sourit, une lueur de détermination dans les yeux. « Ensemble. »

 

Ce simple mot scella notre pacte, et à cet instant, je sus que nous étions prêts à affronter les défis à venir, quels qu'ils soient.