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Ana et sa bande

Ana est une jeune fille dont la vie vient de prendre un tournant qui la force à laisser derrière elle sa ville natale pour emménager à Paris et débuter sa nouvelle vie. Suivez les aventures d’Ana et de ses amis : Tamara, Éric et Timothée dans cette histoire d’amitié, d’amour et de guérison.

Gwenelia · Urban
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15 Chs

Chapitre 3 : Amis (2)

Éric est un géant blond, très blond aux yeux azur clair qui lui donnent un petit air de Chris Hemsworth AKA Thor. Si je me rappelle bien, il a dit lors de sa présentation avoir vingt ans, comme moi, et être d'origine normande. Plus je le regarde, plus je prends conscience de sa taille. Je n'aimerais pas être debout à côté de lui : du haut de mon mètre soixante, enfin cinquante-neuf si je suis honnête, je ressemblerais encore plus à une naine face à son mètre quatre-vingt-quinze (à vue d'œil).

Tim lui est un peu moins grand mais plus imposant. Pourtant, ses muscles ne sont pas la première chose que l'on remarque. Ce sont ses yeux qui attirent toute l'attention ; des iris dorés contenus par des yeux légèrement bridés entourés de long cils noirs. Ils contrastent avec ses longues boucles noires qui tombent de chaque côté de son visage. Deux rangées de piercing sur chaque oreille complètent ce personnage intrigant.

J'appréhende un peu (enfin beaucoup), la suite des événements, mais je suis décidé à faire des efforts. Ma timidité et mon manque de confiance en moi m'ont déjà fait rater trop d'opportunités. Alors sans prendre le temps de réfléchir, je me lance en coréen !

- Je m'appelle Ana. J'ai vingt ans et je suis d'origine congolaise mais j'ai toujours vécu en France. Je suis arrivée en Île de France il y a trois mois environ. Je suis frileuse…

Je suis stoppée dans mon élan par Tamara qui me donne une petite tape sur l'épaule. Je remarque ensuite les sourires moqueurs des deux garçons et la chaleur me monte aux joues : heureusement, comme je suis noire, je ne peux pas rougir ou du moins ça ne se voit pas…

Oups ! J'y suis peut-être allée un peu fort. Mais la glace est brisée et nous éclatons tous les quatre de rire. Après ce petit incident, le cours se déroule calmement : nous discutons de nos hobbies, de nos passions…etc. Timothée alias Tim et Tamara maitrisent parfaitement le coréen alors qu'Éric et moi cherchons encore parfois nos mots. La conversation reste quand même fluide. Au bout d'une heure environ de dialogue, nous devons exposer nos découvertes.

Tamara commence :

- Éric et Tim se sont rencontré il y a quatre ans : Éric voulait se renseigner sur la formation pour devenir pompier volontaire et il est tombé sur Tim qui l'était devenu deux ans plus tôt. Ils se sont bien entendus et sont devenus amis.

« Timothée a vingt-quatre ans et est franco-coréen. Il parle couramment le français, l'anglais, le chinois et le coréen mais il a du mal avec l'espagnol ! Un peu ironique non ? C'est le plus grand fan de Billie Eilish et il en est fier ! » raconte Éric en rigolant à sa dernière phrase.

« Et je n'en ai pas honte ! Tout le monde devrait l'écouter d'ailleurs ! Elle chante magnifiquement bien et fait passer des messages à travers ses chansons. » Répond Timothée avant de continuer « Anaëlle vient de quitter son sud natal pour nous rejoindre dans le froid parisien. Elle a d'excellents choix musicaux, elle, comparé à certains puisqu'elle écoute entre autres Billie Eilish. Elle joue de la guitare depuis longtemps et adore chanter. »

Cette phrase me surprend car je n'ai parlé à personne de mes talents musicaux… Je me demande comment il a su… Pas le temps de m'appesantir, je me lance dans la présentation de Tamara.

- Tamara adore les pâtisseries mais ne sait absolument pas pâtisser cependant, c'est une férue d'athlétisme et d'après les garçons, elle pourrait tous nous battre à la course ! »

- « Non je ne vous battrais pas, je vous anéantirais si on faisait la course » rigole Tam en appuyant mes mots.

- « Merci à tous les quatre. C'était très intéressant. » nous dit M. Lee

Nous retournons à nos places et attendons la fin du cours écoutant les autres étudiants.

Dès que M. Lee se résigne à nous laisser partir, Tamara attrape ses affaires et se rue sur la porte de sortie.

- « Salut ! on se voit demain ! » s'exclame-t-elle nous laissant en plan.

Je range mes affaires le plus vite possible et essaie de la rattraper mais comme elle est aussi rapide qu'une gazelle, je la perds avant même de sortir de l'enceinte de l'université. Je m'arrête essoufflée, sors ma bouteille d'eau et bois une gorgée. Elle est vraiment rapide.

- On t'avait bien dit qu'elle était rapide ! rigole Éric qui me surprend en arrivant derrière moi.

Je m'étouffe avec mon eau et suis prise d'une quinte de toux. Éric se met à me taper dans le dos pour me soulager mais ça n'a pas l'effet escompté. Alors, j'essaie de me calmer tout en m'éloigner de ses grandes mains. Quand ma toux s'est calmée, je m'exclame en rigolant :

- Tu as vu la taille de tes mains ?! La prochaine fois évite mettre toute ta force pour soulager quelqu'un qui doit faire la moitié de poids.

Éric regarde ses mains, puis comprenant le problème se gratte la tête en s'excusant :

- Désolé ! Je n'ai pas réfléchi, je ne t'ai pas fait trop mal j'espère ?

- Non ne t'inquiète pas. Merci d'avoir essayé de m'aider. Tu sais pourquoi Tamara est partie aussi vite ?

- Ah euh…

- « Elle avait une chose urgente à faire. » Intervient Timothée que je n'avais ni vu ni entendu arriver.

- Ok…

Je sens qu'ils ne me disent pas tout, mais je m'abstiens de poser d'autres questions. Eric danse d'un pied sur l'autre avent de lancer un « A demain » et de s'élancer vers la sortie.

- Bon bah je vais rentrer aussi…

- Attends, Timothée ?

- Oui ?

- Comment as-tu su ?

Je n'ai pas besoin de préciser de quoi je parle, il a compris ma question.

- Tes mains.

Je regarde mes mains et des détails auxquels je ne faisais plus attention me sautent aux yeux : les ongles courts et les doigts légèrement éraflés…

- Je joue aussi un peu donc je remarque facilement ce genre détails. On y va ?

- Ok. Tu rentres comment ?

- Je marche, j'habite à 10 minutes et toi ?

- Je prends le métro.

- A demain alors ?

- Oui. A demain.

Nous nous séparons à l'entrée de la station de métro. Je continue mon trajet le cœur léger : je me suis fait non pas un, ni deux mais trois amis…