Chapitre 3 : La Fête et l'Ombre

La lune était haute dans le ciel, illuminant le village de la Meute de l'Aube Éternelle. Ce soir, tout le monde célébrait le mariage de deux bêtas, Eamon et Lyra. Les festivités battaient leur plein, des rires et des chants remplissant l'air, alors que les membres de la meute dansaient autour du grand feu de camp.

Aelynn se tenait en retrait, un sourire aux lèvres en voyant ses amis et sa famille si joyeux. Cependant, une part de son esprit restait vigilante. Elle savait que dans ces moments de liesse, certains pouvaient se laisser emporter par l'alcool et les émotions.

Son regard tomba sur Aric et sa bande, tous visiblement éméchés. Aric, en particulier, la fixait avec une intensité qui la mettait mal à l'aise. Son sourire malsain et son regard lubrique ne lui échappaient pas. Aelynn sentit un frisson lui parcourir l'échine. Elle connaissait la réputation d'Aric, un bêta qui profitait souvent de l'ivresse pour s'en prendre aux omégas vulnérables.

"Jamais de la vie il ne me touchera," murmura-t-elle pour elle-même, décidée à éviter tout contact avec lui ce soir.

Aric se lécha les lèvres en la regardant, un geste qui amplifia son dégoût. Soudain, il disparut de sa vue, emporté par la foule en fête. Aelynn se détendit légèrement. "Bon débarras," pensa-t-elle en se dirigeant vers son coin secret, un petit refuge caché dans la forêt, où elle et Calan se retrouvaient souvent pour discuter loin des regards indiscrets.

Elle marchait rapidement, le bruit de la fête s'estompant derrière elle. Arrivée à l'endroit, elle s'allongea sur les fourrures douces qu'ils avaient disposées là. Le calme de la forêt l'apaisait, et elle ferma les yeux, profitant du moment de tranquillité.

Mais sa paix fut de courte durée. Elle entendit un craquement de branches et ouvrit les yeux pour voir Aric se tenir devant elle, un sourire sinistre sur le visage.

"Qu'est-ce que tu fais ici, Aric ?" demanda-t-elle, la voix tremblante mais résolue.

"Je suis venu m'amuser un peu," répondit-il en s'approchant d'elle. "Tu es toujours si distante, Aelynn. Il est temps que tu te détendes."

Avant qu'elle ne puisse réagir, il se jeta sur elle, ses mains avides explorant son corps avec une brutalité qui la terrifia. Elle tenta de se débattre, mais il était fort, trop fort. Aric lui pelotait les seins avec une insistance dégoutante, puis il baissa la tête pour sucer ses tétons. La douleur et l'horreur la submergèrent alors qu'il glissait une main sous sa jupe, touchant son intimité de force.

"Non ! Lâche-moi !" cria-t-elle, se débattant de toutes ses forces. Mais Aric ne fit que rire, amplifiant ses attouchements.

Il déchira avec force la robe d'Aelynn.

''Quel corps de déesse tu as là. Il devrait être mien."

Juste au moment où elle sentait ses forces l'abandonner, elle entendit un autre bruit de branches cassées. Calan apparut, ses yeux flamboyant de colère.

"Aric ! Dégage d'elle !" hurla-t-il, se jetant sur l'agresseur.

Calan frappa Aric avec une telle violence qu'il fut projeté en arrière, libérant Aelynn de son emprise. Aric, surpris et sonné, tenta de se relever, mais Calan ne lui en laissa pas le temps. Il le frappa à nouveau, chaque coup résonnant avec la rage accumulée.

"Si je te revois t'approcher d'elle, je te tue," cracha Calan, son regard aussi tranchant qu'une lame.

Aric, le visage ensanglanté, réussit à se relever péniblement et prit la fuite, disparaissant dans l'obscurité de la forêt.

Calan se tourna alors vers Aelynn, la trouvant en larmes, secouée par les événements. Il s'agenouilla à ses côtés et la prit dans ses bras, la berçant doucement.

"Je suis là, Aelynn. Tu es en sécurité maintenant," murmura-t-il, sa voix pleine de douceur et de réconfort.

Aelynn s'accrocha à lui, trouvant du réconfort dans sa présence rassurante. "Merci, Calan. Je... je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi."

"Tu n'as plus à t'inquiéter," répondit-il en lui caressant doucement les cheveux. "Je ne laisserai jamais personne te faire du mal."

Ils restèrent ainsi un moment, le silence de la forêt apaisant peu à peu les émotions tumultueuses d'Aelynn. Elle savait qu'elle avait trouvé en Calan non seulement un ami fidèle, mais aussi un protecteur dévoué.

Finalement, ils se levèrent et retournèrent ensemble vers le village après qu'elle s'était rhabillé avec des vêtement qu'elle avait laissé la bas. La fête continuait, les rires et les chants résonnant dans la nuit, mais pour Aelynn, le monde semblait avoir changé. Elle avait vu la véritable nature de certains membres de sa meute, mais aussi la force et la loyauté de ceux qui l'entouraient.

Alors qu'ils approchaient du feu de camp, Calan lui prit la main, un geste simple mais plein de signification. "Ne t'inquiète pas, Aelynn. Nous surmonterons tout cela ensemble."

Aelynn acquiesça, sentant une nouvelle détermination naître en elle. "Oui, ensemble," répéta-t-elle, convaincue que, peu importe les défis à venir, elle avait les moyens de les affronter.