webnovel

Arc 6 – Épisode 3 : Contact Abrogé.

Calibak surveille une patrouille dite deux lames. Il s'agit de la numéro trois. Le point noté : l'entente entre les patrouilleurs. D'après le descriptif de leur tournée, ils doivent être non- loin du village d'Izna. De plus, d'après les historiques des interventions survenues dans ce secteur, ça fait un long moment que des Shirenais n'y ont pas mis pied. Voilà le moment idéal pour le tireur d'éclairs de tester ses nouvelles capacités. En se concentrant, il capte les trois signaux correspondant aux soldats. Il dévoile son équipement, arme son arbalète avec une munition possédant une sorte de rubis et une sorte de saphir. En la tirant, les deux pierres se mettent explosent. Le ciel au-dessus de lui s'assombrit. Des éclairs, de plus en plus grands et de plus en plus nombreux, apparaissent sur tout son corps. Ses muscles se tendent.

« Umzeraï ! »

Un éclair le frappe. Son corps est alors dispersé sous la forme de plusieurs éclairs et disparaît. Il réapparaît quelques secondes plus tard, loin en retrait de la patrouille, reformé en un instant, essoufflé à cause du type de déplacement qu'il vient d'utiliser. Lui-même s'impressionne d'avoir réalisé un tel exploit.

« Patrouille en visuel. » affirme-t-il à voix basse.

« Où doit-on nous rendre ? » demande l'un des deux Shirenais membres de la patrouille.

« A Izna, puis nous irons au Nord. Arrivés au carrefour d'Irm, nous prendrons à l'Est et nous serons à quelques pas du village d'Umal. » décrit son camarade en relisant le parchemin qu'il tient entre ses mains.

Ils continuent à marcher, ne remarquant absolument pas que la Zigrik semble totalement perdue. Autrefois simple paysanne, la voilà maintenant active pour protéger les siens avec sa participation dans l'armée de Kigen. Comme elle n'a pas encore bien digéré ce changement drastique, elle présente des difficultés à communiquer avec les autres.

« Hé ! Toi, là, on t'entend pas. Tu es muette ? »

« On ne te mangera pas tu sais. »

« Vous… Vous aussi c'est votre 1ère patrouille ? »

« Moi c'est la deuxième fois que je le passe. » avoue celui qui a lancé la conversation.

« Qui est censé nous noter ? »

« C'est Calibak. Je ne sais pas s'il a été nommé mercenaire ou non. De toute façon, il y en a très peu plus beaucoup. On en a perdu deux en même pas un an et y a des rumeurs comme quoi Kenshiro voudrait partir. »

« Pourquoi ? »

« J'en sais rien. »

« C'est quoi ton objet de puissance la nouvelle ? »

Elle le leur montre un peu timidement. C'est un pendentif fabriqué dans un acier plutôt rudimentaire représentant un heptagone dans lequel d'étranges petits symboles sont gravés.

« Il est beau. C'est quoi ton élément ? »

« Je… Je ne sais pas encore. »

« Tu ne l'as pas trouvé ? »

Un peu honteuse, elle baisse la tête.

« Oh ça viendra. Tiens, on est arrivé à destination. »

C'est alors qu'ils découvrent le village d'Izna. Un endroit un peu rustique. Les locaux s'affairent aux tâches quotidiennes.

« C'est quoi l'ordre de mission déjà ? »

« Prise de contact avec la population locale. Du banal quoi. Ne t'en fais pas, aucun souci à avoir. Allons-y. »

Ils progressent ainsi dans un cadre qu'ils connaissent bien. Heureusement pour eux qu'ils ne proviennent pas d'ici. Quelques villageois les regardent furtivement et semblent les éviter.

« Est-ce normal tout ça ? » s'interroge la Zigrik du trio.

« De quoi tu parles ? »

« J'ai l'impression qu'ils ne veulent pas nous regarder ou laisser nous approcher d'eux. »

« Logique, ils ne nous connaissent pas. »

« Nous devons faire le premier pas. » appuie l'autre Shirenai avant de réaliser ce qu'il vient de leur dire.

Contrairement aux suppositions de sa collègue, le villageois auquel il veut amorcer une conversation ne semble pas réticent sans montrer pour autant des signes positifs.

« Bonjour, habitant d'Izna. Nous sommes l'une des toutes nouvelles patrouilles de Kigen. Nous devons nous assurer que tout va bien chez vous. Est-ce le cas ? »

N'obtenant aucune réponse de sa part et ne sachant pas quoi faire, son collègue vient le rejoindre.

« Laisse-moi essayer. Excusez-moi, avez-vous remarqué quelque chose d'étrange ici ou dans les environs ? Nous ne faisons qu'un contrôle. C'est tout. Pouvez-vous nous répondre s'il vous plaît ? »

Quelque chose semble l'en empêcher. L'homme préfère s'en aller. La Zigrik rejoint ses compagnons.

« Alors ? Vous avez réussi à obtenir des informations ? »

« Non. Si le mercenaire nous a vu, on va avoir une sale note. Que fait-on ? »

« Euh… Permettez-moi mais […] »

« Le mieux c'est de continuer notre tournée et faire comme si rien ne s'était passé. »

« Je suis d'accord. »

« Excusez-moi mais […] »

« Mais quoi ? T'as bien vu ? Ils ne veulent pas communiquer avec nous. Laissons-les et partons. »

D'abord peu convaincue par l'avis de ses collègues de travail, elle se résigne à les suivre. Pour leur observateur, la façon dont ils ont abordé la prise de contact avec la population est un véritable échec. Afin de réparer leur faute, il va à la rencontre du villageois avec lequel ils ont essayé.

« Bonjour mon brave. Mercenaire Calibak. Je viens pour un contrôle de routine. Avez-vous remarqué quelque chose d'inhabituelle dans les environs ? »

Même conséquence.

« Vous ne voulez rien dire ? Je ne vous veux aucun mal. Je cherche juste à avoir des informations dans le cadre de mon travail. »

Le Zigrik de foudre capte à ce moment-là un son perçant. Aussitôt, il en cherche la source. C'est alors que le villageois tente de lui parler. Le son s'intensifie tellement qu'un mal de tête apparaît chez Calibak. A cause de la douleur, il recule un peu.

« Vous avez de la chance que ma priorité est de superviser la patrouille que j'ai à charge. Passez une excellente journée ! »

Au fur et à mesure qu'il se retire, la gêne auditive diminue. Trop préoccupé par cette soudaine découverte, il se dit donc qu'il doit le signaler au plus vite le maître-conseiller avant de revenir surveiller la patrouille numéro trois. Une fois ce dernier complètement disparu des environs, une femme rejoint le villageois, la main droite tendue vers lui : Chiyumi.

« Tu ne lui as rien dit. Très bien mais j'ai vu que tu as essayé de lui parler, n'est-ce pas ? »

« Je... Je voulais savoir pourquoi il y avait une femme avec […] » répond-il la voix un peu étouffée.

Le pauvre n'a point le temps de terminer sa phrase qu'il se mange une violente gifle.

« Tu n'avais rien à lui demandé ! Homme ou femme, peu importe, ce sont tous des exploiteurs ! Personne ne doit utiliser les puissances conférées par notre très chère Faironne à des fins personnels ou belliqueux ! »

Elle relâche totalement son emprise sur lui avant de se retourner vers tous les autres.

« C'est valable pour tout le monde ! Zigriks ou Shirenais, ils participent au même système ! Ils abusent et menacent notre terre. Alors, je ne tolérerai aucun écart ! C'est bien compris ? »

L'autorité qu'elle incarne suffit amplement à ce que personne ne la remette en question.

« Écoutez moi bien, très chers habitants d'Izna. Désormais, vous ne faîtes plus partie du territoire des chiens de Kigen ! Nous allons vous délivrer de leur diktat ! Votre avenir n'appartient qu'à vous et à tous ceux qui respectent la suprématie de Faironne ! Vous êtes des Izniens n'est-ce pas ? C'est votre village ? Alors, défendez votre identité et faîtes-vous respecter ! Sur ce, revenez à votre entraînement ! »

Ils se mettent au garde-à-vous.

« Oui Lieutenant Chiyumi ! »

Pendant ce temps, les patrouilleurs continuent de ruminer sur les éventuelles raisons pour lesquelles cet homme n'a point voulu leur adresser la parole.

« Qu'est-ce qu'ils avaient ? Ils semblaient être hostiles envers nous. Nous sommes censés être leurs protecteurs, non ? »

« Bien sur, c'est pour éviter une guerre comme il y a eu entre nos ancêtres et ceux de notre petite Zigrik. Le maître conseiller Tencubo y tient et veut absolument que nous transmettons ses valeurs. C'est notre objectif. Pour la paix. »

La Zigrik, toujours focalisée sur ce qu'elle a pu ressentir, ne prend part à la conversation, plongée dans ses pensées.

« Et toi, qu'est-ce que t'en penses ? »

« Pardon ? »

« Hé ! T'es notre collègue. Tu as aussi ton mot à dire ! »

« Tu tires une drôle de tête. Allez, dis-nous. »

« L'Iznien semblait ne pas pouvoir parler comme si… Comme si quelqu'un l'en empêchait ! » leur explique-t-elle après quelques secondes de silence ponctuée par sa timidité naturelle et conclue par un élan d'audace.

« Qu'est-ce que tu racontes ? »

« Vous n'avez rien senti ? »

« De quoi tu parles ? »

« J'ai senti une énergie sur lui. Elle bloquait son langage. Ne me dîtes pas que vous ne l'avez pas remarqué ? »

Son explication leur semble tellement invraisemblable qu'ils rient aux éclats. Sur le moment, la pauvre Zigrik se sent réellement gênée. A-t-elle dit quelque chose de trop insensé ?

« Désolé mais ça n'a aucun sens ce que tu dis. Hormis nous tous, aucun peuple ne peut manipuler une énergie. »

« Comment expliquez-vous que des personnes comme Rajik, l'un des sauveurs de Faironne, soient capable d'utiliser ce que nous nommons énergie neutre ? »

« Une exception. Il y a peu de chances qu'un peuple entier finisse par maîtriser cette énergie au point de rivaliser avec nos extraordinaires techniques. Nous resterons supérieurs. »

Malgré la confiance un poil exagérée qu'ils affichent, leur camarade reste méfiante. S'ils n'ont pas ressenti la même chose qu'elle, peut-être que l'ennemi dont l'autorité n'a cessé de leur décrire durant leur formation a trouvé un stratagème pour duper les sens des Shirenais.

« Continuons notre chemin et oublions ça. »

Alors qu'ils venaient à peine de se remettre en route, Calibak débarque pile devant eux, les prenant ainsi par surprise.

« C'est là que vous vous trompez. Vous aurez dû l'écouter. Votre amie a raison. J'ai également capté un signal énergétique autour de cet homme. Votre note s'alourdit. Il faut toujours analyser la situation. Vous n'avez rien retenu des cours de votre instructeur. Décidément, il craint dans le rôle d'enseignant. »

Le malaise gagne les deux Shirenais. Dorénavant, il faudra aussi compter sur les aptitudes de leurs alliés. Leurs regards envers elle témoignent de toute l'intensité du pardon qu'ils souhaitent recevoir. Pour Calibak, c'est une petite victoire indirecte envers son rival de foudre. En ce qui concerne ce dernier, il marche le long d'un couloir, le visage encore marqué par la décision de Fraya, et passe devant Lyn, sans la remarquer.

« Oh ! Salutations, Kenshiro ! »

Il continue son chemin. La gardienne du Kirioku ne comprend pas pourquoi il se comporte ainsi. En le suivant du regard, le mal-être qui l'anime ne lui échappe pas. En tant que sœur d'armes, elle se doit de l'aider. Cependant, vu son titre et les responsables qu'il implique, elle hésite un peu en regardant la porte de la cellule de confinement. Puis, au bout de quelques secondes à tourner en rond, elle se dit que sa surveillance peut bien se passer d'elle un petit instant. Elle quitte alors son poste et rattrape son collègue.

« Hé ho ! Mercenaire Kenshiro ! »

« Lyn ? Oh pardon, je ne t'avais pas remarqué. »

« Vous allez bien ? »

« Pas vraiment… »

« Qu'est-ce qu'il se passe ? »

« Tu n'es pas censée garder la salle de confinement ? »

« Oui mais je suis en pause. Qu'est-ce qu'il vous arrive ? »

« Est-ce qu'on pourrait en parler ailleurs ? »

« Bien sur ! Je garde cette porte tout le temps. Alors changez d'endroit me fera du bien. »

Quelques instants plus tard, à l'extérieur de leur quartier général, ils s'adossent auprès d'un arbre. Depuis le moment où elle l'a accompagné, Lyn ne put s'empêcher de théoriser sur la raison du mal-être de son collègue.

« J'ai voulu faire ma demande auprès de Fraya après avoir lancé les patrouilles. J'allais le faire quand elle a senti des espions. Alors elle m'a interrompu et a voulu en rester là. »

« Je la comprends. Moi aussi j'aurais réagi comme ça dans un tel moment d'intimité. »

« Elle a prétexté que... Vu qu'elle a été l'hôte de l'artefact maudit, ce serait dur pour elle de vivre parmi nous. Elle a peur d'être jugée. »

La gardienne du Kirioku sait pertinemment que la présence de cette femme pourrait totalement ruiner sa mission. L'objectif maintenant est de les éloigner l'un de l'autre le plus possible. Même si, en observant son visage, elle ne peut pas omettre le fait qu'il tient vraiment à elle. Tant pis pour leur relation. La sécurité de Faironne passe en première. C'est son devoir de Shirenai. Elle pose une main sur son genou gauche.

« Écoutez ... Ça ne va pas vous plaire ce que je vais vous dire mais... Elle n'a pas tort. Pour être honnête, je m'imagine bien avoir une appréhension rien qu'en la voyant si elle vivait ici. »

Son argument tape dans le mille. Face à la claque de vérité qu'elle vient de lui infliger, la foudre la plus rapide du Centre se retient de fondre en larmes.

« En plus, j'ai eu une conversation le Kirioku. »

« Pardon ? »

« Il semble la réclamer. Son existence dans le village constitue un danger loin d'être négligeable. Il faut l'admettre. »

« C'est vrai... J'ai peut-être été trop ambitieux. »

Son aveu de faiblesse rassure grandement la gardienne.

« J'ai voulu prendre ce risque... Quitte à menacer la vie des autres. »

« Par amour, on ferait n'importe quoi. »

« Grâce à Rajik, elle a pu se réveiller. Il n'y avait plus aucun signe d'activité en elle. Voilà pourquoi j'ai réclamé son aide. Le problème est que, malgré ça, elle n'émet toujours rien. N'en comprenant pas la raison, j'avais jugé le moment opportun pour lui adresser ma demande. Mais non... »

« A mon avis, vous n'avez pas à vous inquiéter à ce sujet. »

« Vraiment ? »

« Oui, vous pouvez me faire confiance. Laissez-la tranquille un moment. Si ce que vous dîtes est vrai, elle passera totalement inaperçue pour quiconque en train de comploter contre nous. »

C'est alors que Tencubo passe dans le coin et les voit.

« Maître-conseiller ! Oh excusez-moi, je retourne à mon poste immédiatement ! »

Alors qu'elle pensait qu'elle allait recevoir une belle correction par celui qui l'a formé, ce dernier lui sourit et lui fait signe que ce n'est pas grave. Elle s'en va d'un pas précipité malgré tout. Le pyromancien rejoint l'instructeur.

« Pardon, je l'ai écarté de sa tâche. C'est entièrement de ma faute. »

« C'est excusé. Vous faisiez quoi ? »

« Nous discutions à propos de... Ma demande avortée envers Fraya. »

« Je vois. Tu tiens le coup ? »

« Je crois que je m'inquiète trop. »

« Oui. »

« Je l'ai laissé partir. »

« Mon pauvre... Tu as besoin de prendre un peu d'air. »

« Non merci. Il faut que je m'occupe. Je retourne à mon devoir de Shirenai de suite. Merci quand même. »

Le maître-conseiller, pourtant admiratif de l'implication de son soldat, s'inquiète beaucoup pour lui. Cet homme a connu l'exil forcé et vit un moment si compliqué.Il sait ô combien il participe actuellement à la mise à mal de sa santé mentale. Cependant, sans lui, rien ne peut être accompli. Lyn rejoint la porte dont elle a la charge. Pour s'assurer que tout va bien, elle enclenche son ouverture. Heureusement pour elle, le Kirioku trône encore dans la pièce. Tout à coup, la bague émet une impressionnante flamme noire.

« Quoi encore ? On a envie de sortir ? »

Pour le calmer, elle dégaine son arme.

« Si tu veux cramer la pièce, tu n'y arriveras pas ! »

« Ah oui ? Alors pourquoi es-tu venue ? As-tu eu peur ? »

« Peur ? Moi ? Qu'est-ce que tu racontes ? »

« Tu n'as pas confiance en toi. Tu agis au quart de tour. Et c'est toi qu'on a nommé pour me surveiller ? Laisse-moi rire ! »

« Ferme-la ! »

« Soyons réalistes un instant. Vous auriez pu nommer quelqu'un de plus performant comme... Je ne sais pas... Votre camarade qui a eu la brillante idée de se mettre à l'énergie neutre ? Quel bel exemple de progressisme ! Tiens, d'ailleurs, pourquoi n'est-il pas à ta place ? »

« Je suis toute aussi compétente ! J'ai mérité ce titre confié par le maître-conseiller en personne ! Comment oses-tu juger ça ?! Et si tu parles de l'honorable instructeur Kenshiro, il a autre chose à faire que s'occuper de toi ! »

« Laisse-moi deviner. Être avec Fraya ? » répond-il juste avant d'exploser de rire.

« Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? »

« Avoir assigné quelqu'un d'aussi faible que toi juste pour une histoire pareille... C'est la chose la plus ridicule que j'ai entendu depuis que je suis né ! »

« La ferme ! » hurle la Shirenai en embrasant la lame sans prononcer la formule.

« La vérité fâche. »

Tout à coup, en plein milieu de sa fureur, un écho du passé s'interpose dans son esprit : quelques paroles de la figure paternelle qu'elle veut tant contredire du plus profond du cœur.

« D'après le témoignage de Teru, l'énergie noire n'était pas qu'un simple gain de puissance... Depuis le jour où les Zigriks l'ont découverte, ils ont changé radicalement... Ils étaient sensés, sous la volonté de Densetsu et Fumiaki, être nos collaborateurs pour fonder une société se posant sur l'harmonie des énergies. Cependant, quand leur chef s'appropria sa puissance, il dévoila son vrai visage. Un être envahi par la jalousie, aigri par la défaite que lui infligea son collègue peu avant la construction de Kigen. Un homme dont l'unique ambition consiste à démolir toutes les règles établies par Faironne elle-même, motivation sans doute soufflée à ses oreilles. Les Kiyuzas de l'époque nous avaient avertis d'un danger encore plus grand que l'énergie noire existe au-delà de notre monde. Une entité qu'ils nomment l'Interdit. » lui avait-il expliqué.

Grâce à lui, le volcan qui bouillonnait en elle s'éteint en quelques secondes, au grand désarroi de son déclencheur.

« Déjà fini ? Oh tu n'es pas très marrante. »

Ne calculant point sa petite phrase piteuse, sa gardienne range sa lame dans un calme plutôt inhabituel de sa part.

« Que me vaux un tel retournement de ta part ? Tu commençais à peine à m'intéresser, petite flammèche... »

Afin de recevoir une autre réaction de sa part, le Kirioku émet une flamme noire plus envahissante que la précédente, malgré l'effet répressif de la barrière installée spécialement pour lui.

« Tu sais quoi ? Tu peux être certain que ta proie favorite ne reviendra jamais vers toi. »

« Ah oui ? »

« Pour la simple et bonne raison que Kenshiro est maintenant persuadé qu'elle ne pourra jamais vivre ici ! » lui confirme-t-elle avec une vigueur jamais atteinte auparavant.

Le fracas qui accompagne cette annonce représente un vrai drame pour le concerné, lui clouant le bec un instant. Fière de sa victoire verbale, Lyn s'en va et referme la pièce grâce au procédé qu'on lui a inculqué.

« Bien fait pour toi, saleté. » avoue-t-elle à voix basse, après un long soupir, témoin de l'épreuve mentale à laquelle elle a dû se confronter.

Épuisée mentalement, en guise de dernière insulte envers le Zigrik, elle s'assoie contre la porte et s'octroie une petite sieste. A nouveau seul dans sa triste prison, en toute connaissance de cause, Fumiaki modèle son feu noir en une sorte de main, au creux de laquelle se trouve une petite sphère grise brillante. La barrière empêche la gardienne de percevoir la chaleur émise par cette dernière. Serait-ce le ki de Fraya encore entre ses griffes ?