Jusqu'à l'Aube

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RETH

Il se tourna pour faire face à Aymora qui était une sage-femme Léonine. À ce titre, elle possédait sa propre dignité et autorité. Il ferait bien de se montrer prudent avec elle. « Oui, Mère, » dit-il doucement, utilisant le titre qu'elle avait gagné bien avant qu'il ne parte pour le monde humain.

« La Lignée Royale — tu dois avoir un héritier ! »

Il acquiesça. « Et il y a beaucoup de temps avant que je ne rôde dans la toundra céleste, Mère. »

« Mais si elle n'est pas accouplée — »

« Tu doutes de ma capacité à séduire une femelle en chaleur ? » dit-il avec un sourire. Les tribus rirent — quelques femmes poussèrent des cris de rire aigus.

Mais Aymora lui donna un regard désapprobateur, les lèvres pincées, d'un parent non impressionné. « Ne sois pas enfantin. Le but entier de prendre une compagne est de profiter de l'union et des fruits de l'accouplement, Reth. Je sais que ta mère t'a éduqué pour comprendre ceci. »

« Et si ma compagne choisit de me prendre, je profiterai grandement de l'union, Mère, je t'assure, » dit-il d'un ton sec. Beaucoup d'hommes rirent cette fois-ci, mais son attention fut captée ailleurs.

Il pouvait sentir l'embarras d'Elia alors que le sang affluait à ses joues. Ah, c'était vrai, il avait oublié à quel point les humains étaient plus prudents en parlant des actes d'amour. Leurs coutumes étaient différentes. Parler de l'accouplement se faisait généralement en privé, entre couples. Eh bien, elle devrait s'y habituer. Elle était Anima maintenant.

« Aucun de nous ne connaît l'avenir, » clama-t-il vers l'assemblée. « Nous savons seulement ce que le Créateur a choisi de révéler aujourd'hui — et c'est ma reine. Alors retournons aux grottes, et à la cérémonie et célébrons ! »

Alors que son peuple acclama — même si c'était sans grand enthousiasme — il se tourna de nouveau vers Elia, s'approchant lentement, puis lui offrit son bras pour qu'elle le prenne.

Elle le regarda, et hésita.

Tout le monde était trop occupé à parler ou à rassembler ses affaires pour avoir remarqué pour l'instant, mais ça ne tarderait pas.

« Je comprends que cette nuit a été difficile pour toi, » dit-il, sous couvert de remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle tressaillit lorsqu'il la toucha, ce qui le rendit malade. « Mais tu dois comprendre que si tu n'es pas connue pour être sous ma protection, tu ne seras pas acceptée ici dans notre monde. » Il la regarda alors, la pressant de se souvenir de lui, de sentir sa vérité, de lui faire confiance. Pour au moins sentir le sentiment de sécurité qui reposait en lui. « J'ai dit vrai, Elia. Je ne te forcerai jamais à rien. S'il te plaît, viens avec moi retourner aux grottes. » Il lui tendit de nouveau son bras et elle le regarda comme si elle n'était pas sûre de ce que c'était. Mais sa gorge eut un hoquet, puis elle essuya ses mains sur ses jeans, et prit son bras à deux mains.

Il glissa son bras sous le sien et commença à retourner vers la maison. Il pouvait sentir qu'elle tremblait sous son toucher et souffla son mécontentement, bien qu'elle ne s'en soit pas rendue compte.

Il priait juste pour pouvoir la soutenir durant le reste de la nuit — qui lui semblerait encore plus étranger que le Rite n'avait été. Car certains de ses gens la regardaient d'une façon qui ne lui plaisait pas.

Si elle ne restait pas proche de lui, elle ne vivrait pas jusqu'à l'aube.