Un laboratoire secret

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"Oh!" Ravina ouvrit brusquement les yeux avec un cri étouffé.

Ester se penchait sur elle avec une expression inquiète. "Ma Dame, allez-vous bien ?"

Non, c'était loin d'être le cas. Elle était horrifiée. Elle s'assit rapidement, touchant les lanières à l'avant de sa robe. Elles étaient attachées et son cœur battait rapidement en dessous.

"Juste un autre cauchemar," dit-elle à Ester.

Ester fit une mine triste. "Venez, laissez-moi m'occuper de vous," dit-elle en l'aidant à sortir du lit.

Tandis qu'Ester l'aidait dans sa routine matinale, Ravina demeurait choquée. Il y avait tellement de choses qui n'allaient pas dans ce rêve. Deux hommes en même temps, le prisonnier, être libre, être maintenue, être touchée et embrassée par les deux. Elle frissonna.

La faire prendre plaisir ? En faire sa partenaire de reproduction ?

Elle frissonna de nouveau. Oh, Seigneur. Elle tombait malade.

Lorsque le choc se dissipa, elle comprit que ça devait être les livres qui perturbaient son esprit. Pourquoi rêverait-elle de deux hommes ?

Elle alla vers le matelas et sortit les livres. Elle les rendit à Ester.

Ester attendait son commentaire.

"Ils m'ont donné des cauchemars," avoua Ravina.

Ester bascula la tête en arrière et rit. Elle ne la croyait pas. "Vous êtes drôle, ma dame. Vous avez dû les apprécier, même un peu."

"Pas du tout. L'auteur devrait trouver une meilleure façon d'occuper son temps au lieu d'écrire ces choses obscènes"

Ester continua de rire. "Je le dirai à l'auteur si je la trouve," taquina-t-elle. "Mais je sais que les livres ne peuvent pas vous satisfaire assez. Vous êtes une personne expérimentale. Vous l'essaierez." Elle haussa les épaules.

"Je ne le ferai pas."

"Vous avez maintenant quelques idées sur la façon de séduire et quoi faire." Ester continua en l'ignorant.

Ravina appréciait Ester, donc elle ne voulait vraiment pas qu'elle soit une de celles qu'elle souhaitait tirer avec un immortalisateur, mais elle n'était pas d'une grande aide en ce moment.

Après avoir terminé sa routine, elle décida de sauter le petit-déjeuner ne se sentant pas prête à rencontrer Arès. Ne voulant pas non plus que son oncle vienne la trouver, elle n'allait pas à l'inventaire. À la place, elle essaya de trouver un endroit caché dans le château où elle pourrait continuer de lire l'un des carnets de recherche du professeur Ward.

En déambulant dans les couloirs à la recherche d'un lieu isolé, elle se souvint du moment qu'elle avait partagé avec Arès dans le couloir. Tout en essayant de chasser la pensée, elle se rappela ce qu'il avait dit à propos du vieux stockage d'armures. Ravina se sentit étrangement obligée de visiter la salle de stockage.

Elle ne trouvait pas bizarre que son oncle autorise Arès à réassembler les armes. Après tout, il avait jadis aidé son père à développer des armes, alors pourquoi faisait-elle cela ?

Elle parcouru les couloirs, empruntant le même chemin qu'il avait pris, un long couloir avec seulement des tournants à droite et à gauche mais cette fois, elle ne tourna pas. Elle continua tout droit jusqu'au bout du couloir et arriva devant une grande porte en bois.

Elle ouvrit le fermoir métallique puis poussa la lourde porte.

L'air était dense et poussiéreux tandis qu'elle entrait. En regardant autour d'elle, tout était recouvert de poussière et de toiles d'araignées.

Il avait raison. Il n'avait pas menti. C'était un vieux débarras pour les armes.

Elle soupira. Que cherchait-elle à faire ?

Elle tira la porte pour la fermer et continua sa recherche d'un endroit isolé. Elle marchait le long de couloirs inconnus, ouvrant des portes en chemin et chaque fois, l'odeur de la poussière irritait son nez et elle les refermait.

Cela devait être la partie abandonnée du château. Elle poussa une dernière porte, prête à être accueillie par la poussière et à partir mais étrangement, ça sentait autre chose. Elle poussa la porte plus loin et entra. Ses yeux s'élargirent. Qu'était-ce donc ?

Un laboratoire ? Pas un abandonné. Il était propre, sans poussière et les fenêtres étaient ouvertes pour laisser entrer l'air et la lumière.

Celui-ci était utilisé. Avant qu'elle puisse réfléchir davantage, elle entendit des voix et des pas à l'extérieur.

Ravina paniqua. Se retournant, elle ferma la porte avec précaution puis chercha rapidement un endroit où se cacher. Le son des pas se rapprochait et elle n'eut d'autre choix que de ramper sous une table recouverte d'un drap blanc. Ensuite, elle attendit en retenant son souffle.

Le bruit de la porte s'ouvrait lui fit manquer un battement de cœur, puis elle entendit quelques pas avant que la voix de son oncle ne parle.

"Ils doivent être dignes de confiance," dit-il à quelqu'un.

"Je leur fais confiance," dit Arès.

Ravina se raidit. Pourquoi son oncle avait-il un laboratoire caché ? Et pourquoi Arès le savait-il et pas elle ?

Ils s'avancèrent vers une table et tripotèrent quelques objets. Ravina souhaitait pouvoir voir ce qu'ils faisaient.

"Voici. Donnez-leur ceci et puis ça si ça ne fonctionne pas." Dit son oncle.

Qu'est-ce qu'il lui donnait ?

Le silence revint mais elle pouvait entendre le mouvement d'objets, de verres et de papier.

"Il faudra enlever ce laboratoire d'ici. Il pourrait être découvert, surtout par quelqu'un de curieux." dit Arès.

Parlait-il d'elle ?

"Je sais." Dit son oncle. "Mais elle partira avec toi."

Ils parlaient d'elle et maintenant ils partaient. Elle écouta leurs pas puis entendit la porte s'ouvrir et se fermer. Elle attendit là-dessous juste pour être sûre, puis vérifia dehors avant de ramper hors de sa cachette.

Que se passait-il donc sans qu'elle le sache ? Elle alla à la table où ils avaient été et fouilla dans les matériaux pour découvrir ce qu'ils cachaient.

Elle examina les papiers éparpillés sur la table. Ils étaient vides. Ravina savait qu'il y avait anguille sous roche alors elle prit l'un d'eux et le plaça au-dessus de la lumière d'une bougie. Elle avait raison. Elle découvrit des mots mais... c'était une langue inconnue.

Son cœur manqua un battement. Il y avait quelque chose d'important que son oncle voulait garder secret. Mais pourquoi d'elle ?

Elle remit le papier exactement où il se trouvait auparavant. Elle continua alors à chercher autour pour voir si elle pouvait trouver des réponses. Elle ouvrit des tiroirs et regarda à travers les étagères et les armoires mais il n'y avait rien qu'elle trouvait suspect, sauf toute la situation en général.

Un laboratoire caché. Est-ce que son oncle faisait quelque chose avec les prisonniers ? Était-ce pour cela qu'il les gardait en vie ?

Non. cela devait être plus que ça. Il ne prendrait pas tant de mesures juste pour cacher qu'il expérimentait avec des dragons. Personne ne s'en soucierait. Alors, qu'est-ce que ça pourrait être ?

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