s.o
Léa
Aujourd'hui, est le jour où ma vie va changer pour le meilleur. Je rentre à l'université, je vais suivre une licence en sciences politiques. Je ne vais pas précipiter les choses car devant moi se trouve la personne qui m'a tant aidé que détruit durant ces trois dernières années. Son nom est Liam. Il est aussi beau que dangereux. Il vient d'une famille très riche ce qui ne l'empêche pas d'être le diable incarné. Intelligent, il a gradué avec la mention très bien tout en étant quarterback. Toutefois, il suit ses cours de fac à distance à cause d'un problème de drogue qu'il avait au lycée. Je ne pourrais jamais être aussi reconnaissant envers son père qui me déteste le plus au monde qu'en ce moment.
- « Léa! », m'appelle Liam. « Il est temps de partir »
- « J'arrive! »
Vêtue d'une robe qui m'arrive jusqu'au genou, je descends au rez-de-chaussée et j'aperçois très vite Liam. Celui-ci me regarde de la tête aux pieds et mon ventre se noue. J'ai pris le soin de porter une tenue « décente » pour qu'il ne se fâche pas et ne ruine pas ma journée.
- « Fais vite nous avons une longue route à faire », finit-il par dire
Je me précipite pour sortir de la maison et rentrer dans sa voiture de sport de luxe. Il finit de mettre mes bagages dans la voiture puis prend le volant. Ce qui est sûr, c'est que je ne vais pas manquer sa conduite entre autres choses. Je ressors à chaque fois de sa voiture avec le vertige.
Très vite nous traversons le panneau de la ville. Je repense aux dernières années que j'ai vécu dans cette ville, à ma rencontre avec Liam, à ma famille et j'ai une très forte envie de pleurer mais je ne le ferais pas car je suis un vainqueur, une battante. Me diriger vers l'université là aujourd'hui, en est la preuve que j'ai survécu. Je sens ses yeux sur moi, mais je l'ignore et fais comme si je ne le voyais pas. Il ne dit rien et nous continuons ainsi la route dans un silence paisible.
Quelques heures plus tard, nous arrivons devant le magnifique bâtiment de mon dortoir. Je suis tellement excitée que j'ai failli tomber en sortant de la voiture.
- « Fait attention princesse. Tu n'aimerais pas rester clouer au lit durant ta première semaine de cours », dit-il avec un large sourire
Sourire aux lèvres je me retourne et rétorque.
- « Ne t'inquiète pas. Je ne raterais pour rien au monde ma première semaine de cours même si je dois marcher avec des béquilles ».
Il me sourit et je sais qu'il est très content pour moi. Il me regarde avec fierté et j'ai un pincement au cœur car je sais au fond de moi qu'il va beaucoup me manquer. Il était à mes côtés ces dernières années. Il s'est assuré de mon bien être, s'est assuré que je ne manque de rien et a été présent pour moi
lorsque j'en avait le plus besoin. Il est un "ange" gardien pour moi même si à de multiples reprises je me suis sentie emprisonnée et j'étouffait.
Nous venons de finir de ranger mes bagages dans mon dortoir. Liam a voulu me payer un appartement mais j'ai refusé car je ne voulais pas être plus endetté envers lui que je ne le suis. C'était très tendu durant cette période mais il a fini par accepter à condition que je ne partage pas ma chambre avec une autre fille. Donc pour le semestre, me voilà seule dans une chambre avec deux lits pour moi.
- « C'est l'heure pour moi de reprendre la route », me dit-il. « Voici tes cartes bancaires tu peux t'acheter tout ce que tu veux. »
Il me paie déjà mes frais de scolarité et tout ce dont j'ai besoin. Je ne veux plus être aussi dépendante financièrement de lui
- « c'est gentil mais je n'en ai pas besoin. Je vais me trouver un travail et subvenir à mes besoins »
- « tu ne vas pas travailler », lance-il sur un ton dur. « Tu vas te concentrer sur tes cours. Tu m'enverras un message chaque jour pour me donner de tes nouvelles et tu me répondras lorsque je t'appellerai. Es ce que c'est compris? »
- « oui », lui réponds-je à contre cœur
- « pas de soirée, pas de sorties, pas d'alcool. Tu me connais bien pour savoir que je le découvrirais si tu fais ce que je t'interdis de faire et tu n'apprécierais pas ce qui s'en suivrait. »
J'ai les larmes aux yeux car je sais qu'il sous-entend : pas de petits amis. J'ai la haine lorsque je repense que je suis toujours vierge à cause de lui. Dès qu'il m'a pris sous son aile, personne ne me regardait au lycée, encore moins me parlait. Je lui appartenais et il avait le dernier mot sur tout ce qui me concernait. Maintenant les choses vont changer car je vais faire ma vie. Même s'il a ses taupes ici, il ne m'empêchera de profiter de la fac comme tous les autres le font. Tout de même, je hoche la tête pour le moment car je sais qu'avec lui, je dois être intelligente et choisir mes guerres.
Il me fixe longuement. Ayant l'air satisfait, il m'embrasse sur la joue et me prends dans ses bras un peu trop longtemps pour être amicale. Il sent tellement bon que je n'ai même pas envie de le lâcher. Il finit par me relâcher et me sourit tristement.
- « tu vas me manquer princesse », me dit-il. « Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit et je serais là. N'oublie pas que je serais toujours là pour toi »
Il me touche le poignet pour faire référence à mon tatouage qui se trouve dessus. Une larme finit par couler sur ma joue
- « je sais. Tu vas me manquer aussi », chuchote-je.
Il me donne un autre câlin puis me sourit et s'en va.
Je me retrouve toute seule dans ma chambre et je me mets à pleurer. Le problème est que je ne sais pas si ce sont des larmes de soulagement ou de tristesse.
Je prends une douche puis je me couche. Demain sera un nouveau jour.