Confrontation (1)

Ses mots parvinrent également aux oreilles d'Annalise. Même si elle ne voulait pas y croire, elle le devait, car la duchesse ne cachait clairement pas son mépris pour sa présence dans le duché. En effet, la duchesse était la seule qui bénéficierait le plus si elle avait perdu son enfant.

Annalise regarda calmement tout le monde avec un sourire. ''Je dois m'excuser, mais nous devons nous arrêter ici, mesdames. J'espère que nous pourrons garder le silence sur aujourd'hui. Il pourrait y avoir une erreur quelque part, car sa grâce n'est pas quelqu'un comme cela.''

Le mieux qu'elle pouvait faire était de le dire à Dante. Elle, en tant que seconde épouse, ne pouvait pas directement questionner la première épouse, et si elle se trompait ? La duchesse avait déjà fait comprendre qu'elles ne seraient jamais proches. Tirer des conclusions hâtives pourrait rendre la relation pire qu'avant. Elle pourrait aussi perdre Dante, et cela ne devrait jamais arriver.

''Bien madame.''

''Le goûter était magnifique.''

''J'ai apprécié chaque instant, madame.''

Bien que les nobles dames voulaient rester et assister à l'intégralité du drame, elles devaient partir car l'hôtesse voulait les voir hors du duché. Dans leurs cœurs, elles étaient fortement convaincues que c'était la duchesse.

''Quelqu'un qui prend soin du magnifique jardin dont vous parlez, n'est pas un véritable amoureux des fleurs.'' La vicomtesse prononça ses mots, ''si la duchesse est vraiment la coupable, alors je suis déçue.''

''La vicomtesse a raison, madame. Vous devez trouver le coupable, et si c'est la duchesse, c'est réellement une déception.'' La marquise secoua la tête comme si elle était déjà déçu de la duchesse.

''Merci, mesdames.'' Annalise sourit tristement à leurs mots.

Elle était mécontente que son goûter se termine à cause d'une affaire compliquée et que la suspecte soit la duchesse.

—--

''Amelia ?''

Isla, dans sa robe simple habituelle avec un châle épais la protégeant du froid, était restée dans le jardin tout au long du goûter d'Annalise.

Elle savait que cette dernière n'oserait pas amener ces dames au pavillon, et elle ne voulait voir aucune de ces femmes. L'une des raisons est sa grossesse et une autre est que la société la stresse beaucoup et les femmes enceintes doivent éviter le stress.

''C'est moi, ma dame.'' Amelia se tenait à ses côtés alors qu'elle observait le grand arbre aux bourgeons légèrement fermés. Les fleurs que son mari avait partiellement détruites rendaient son humeur morose car elles lui rappelaient le jour du mariage d'Annalise. Elles lui rappelaient comment il avait utilisé quelque chose qu'elle chérissait et qu'elle voulait montrer à son enfant à naître, pour une autre femme.

''Est-ce terminé ?''

''Oui, ma dame.'' Amelia hocha la tête, disant, ''Les chevaliers ont emprisonné la femme de chambre.''

''C'est bien.'' Les mots satisfairent Isla. Les choses se déroulaient à sa façon et elle en était contente. Si Olivia pensait être en contrôle, alors elle se trompait. Olivia peut contrôler la machination, mais elle, elle surveille tout. Elle s'assurera que la machination se déroule parfaitement et que les comploteurs porteront les conséquences, pas elle et son enfant.

Cependant, elle n'aurait pas prédit la machination d'Olivia sans les souvenirs de sa seconde vie.

''Outre le fait de vous revoir, je suis reconnaissante de me souvenir de la machination d'Olivia.'' Isla caressa son ventre en continuant à observer les boutons blancs de l'arbre.

''J'espère qu'il fleurira à temps avant que nous quittions cet endroit, mon fils.''

''...Quand le duc viendra dans ma chambre, allez au donjon et faites en sorte que le chevalier amène la femme de chambre,''' Elle dit sans quitter des yeux l'arbre.

''Oui, ma dame.'' Bien qu'Amelia ait des soupçons sur la manière dont sa dame connaissait la machination, elle se tairait et accomplirait ses devoirs de femme de chambre personnelle parfaitement.

Tant que le bébé et sa dame se portaient bien, rien d'autre n'avait d'importance pour elle.

Et ainsi, Isla passa sa journée à observer les arbres avec son petit précieux tout en profitant de la nature que les cieux avaient bénie à sa vue.

Ce pendant... le duc Hayes était actuellement en train de regarder le pot de fleurs rouges sur sa table dans son bureau. Il ne pouvait pas croire ce qu'il avait entendu de la part d'Annalise. Il savait qu'elle n'était pas du genre à mentir, mais pourtant, son cœur refusait d'accepter ses mots.

''Spencer, qu'en pensez-vous ?'' Il regarda son majordome du coin de l'œil.

Spencer, debout sur le côté frontal de la table, donna une réponse, ''Votre grâce a déjà pris une décision. Il est inutile de demander l'opinion de ce vieil homme.''

''Donc, vous voulez que j'accuse la duchesse ? Je sais que vous l'appréciez, et je peux voir que vous n'aimez pas Annalise.'' Dante connaissait Spencer, qui l'avait observé pendant l'absence de ses parents, comme le fond de sa poche. Si Spencer n'aime pas quelque chose ou quelqu'un, il le sait très bien, et il pouvait dire qu'Annalise peut être sa seconde épouse, mais Spencer ne l'avait jamais prise pour quelqu'un qu'il servirait comme il sert la duchesse.

''Votre grâce...'' Spencer soupira, ''Même si je dis quelque chose, vous ne m'écouterez pas. Alors, à quoi servent mes mots ?''

Vrai. Dante savait que Spencer avait raison. Annalise n'était pas du genre à lui mentir et dans ce cas, la duchesse était la plus suspecte. Annalise et son enfant sont des menaces, et pour éliminer les menaces, vous devez déraciner la source.

''Je verrai la duchesse demain matin.'' Il décida de croire Annalise. Elle sera sa seule épouse et la mère de ses futurs enfants. En tant que son mari, s'il ne la croit pas, qui le fera ?

Mais pourquoi ? Il pensa alors que sa main se portait à sa poitrine.

Pourquoi a-t-il l'impression qu'il est sur le point de commettre un péché ? Un péché pour lequel il ne sera jamais pardonné et qu'il regrettera toute sa vie.

Spencer secoua alors la tête avec un sourire triste. Il savait... il savait que le duc n'écouterait jamais. À quoi bon parler à quelqu'un qui a déjà pris une décision dans son cœur ?

En fin de compte, il ne pouvait que conseiller et prier pour que sa grâce ne fasse pas la même erreur que son père.

''Votre grâce, je sais que sa grâce est quelqu'un qui ne ferait pas une chose pareille. Il pourrait y avoir quelque chose que nous avons manqué.''

''C'est elle la plus suspecte, Spencer, et vous êtes de son côté. Vos mots n'ont plus d'importance maintenant,'' dit Dante.

''Alors ce vieil homme prie pour que vous ne regrettiez rien,'' dit Spencer avec un sourire mélancolique.

Depuis ce jour où la duchesse a demandé ces clés, il avait un pressentiment... juste un pressentiment qu'elle pourrait bientôt disparaître.

Honnêtement, il pense que c'est la meilleure décision pour quelqu'un d'aussi innocent qu'elle.

—---

Le lendemain….

Toc

Toc

''Entrez..'' Isla, sur sa chaise habituelle près de la fenêtre, se tourna vers l'homme qui n'était jamais venu dans sa chambre depuis des mois.

La porte se ferma, et le duc passa le grand lit pour la rejoindre. Il ne s'approcha pas trop et resta à distance, tout comme leur relation froide.

''Duchesse…''

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