Fraya et Renko parviennent à atteindre l'entrée du village de Bral. Quelques locaux, arborant un masque qui reprend le symbole du lotus typique des Kiyuzas, les interceptent. Sur le moment, la Kozana, qui n'a toujours pas remarqué que, lorsqu'elle utilisait son talent, cette même fleur était reproduite sur elle, s'interroge sur l'apparence de l'accessoire qu'ils portent.
« Halte ! Identifiez-vous ! »
« Bonjour, vénérables habitants de Bral, je viens du village d'Izna. Je m'appelle Renko. Je viens de la part d'une femme prénommée Chiyumi qui m'a recommandé de m'entretenir avec votre chef. »
« Mademoiselle Chiyumi ? Pourquoi ? »
L'habillement exclusif du peuple qui l'avait recruté, notamment le fourreau, interpelle un des gardiens.
« C'est un Shirenai ! »
Aussitôt, ils s'arment et prennent position de combat.
« Fous le camp ! »
« Attendez ! Il y a erreur ! Regardez bien, je n'ai plus d'arme ! »
« Et alors ? Qu'est-ce que ça change ? Dégage ! »
« Ceux avec qui tu étais engagé a caché à tout Faironne le massacre qu'ils ont infligé aux Zigriks et bon nombre d'autres affaires du genre. S'ils te rejettent, ce n'est pas étonnant. » souligne Fraya.
Il prend son fourreau et le regarde un instant. De plus en plus convaincu que ce ki qu'il connaît que trop peu est capable de rivaliser avec les éléments, dans un élan assuré, il le jette violemment au sol.
« Écoutez moi ! Je n'en suis plus un ! »
« Menteur ! Que t'aies ça sur toi ou pas, vu que t'en as un, c'est que tu l'es encore ! »
« J'ai besoin de parler à votre responsable ! »
« Ah oui ? »
Soudain, le lieutenant Kiyuza arrive derrière les villageois. Ces derniers s'écartent.
« Que me veux-tu ? »
« Je veux en apprendre plus sur la maîtrise du ki. J'ai rencontré une femme nommée Chiyumi. Elle m'a recommandé de s'adresser à vous car, selon elle, vous seriez apte à m'aider à le développer. »
L'élève de Daigaku et Aritsune s'étonne d'une telle démarche. Qu'est-ce qui a bien pu passer dans la tête de sa collègue pour qu'elle lui refourgue un représentant des exploiteurs des forces de Faironne entre les mains ?
« Tu crois que je peux te faire confiance comme ça ? Qui me dit que tu n'es pas un espion ? »
Fraya admet intérieurement que cet homme n'a pas tort. A sa place, elle-même penserait à la même chose. Après tout, elle a vécu cette interrogation lorsqu'ils se sont rencontrés.
« Tu prétends t'être éveillé au ki ? Dans ce cas, prouve-le-moi ! Attaquez-le ! »
Sans hésitation, les Braliens se ruent sur lui. Fraya s'écarte un peu. Dans la précipitation, il récupère son fourreau et s'en sert pour parer quelques-unes de leurs attaques. La Kozana est étonnée qu'il arrive à se défendre ainsi. Le lieutenant Kiyuza observe attentivement le déserteur. Malgré ses bonnes compétences, il finit par recevoir deux coups bien placés. L'un des assaillants charge un poing.
« Kamer Ki ! »
Une attaque suffisamment dosée pour qu'elle le propulse sur quelques mètres. La techniques exécutée confirme à Fraya qu'il existe bel et bien quelqu'un dans le Continent Central apte à transmettre les bases. L'assaillant regarde son poing.
« J'ai réussi ! »
Ses amis et collègues, devant cette preuve qu'ils sont capables de se défendre, l'applaudissent à cœur joie. Renko s'étonne qu'un tel assaut fut réalisé sans arme. Malgré la douleur, il se relève. Les villageois se remettent en place.
« Bon mouvement. Félicitations. » soulève Taimudo.
« Vraiment ? Merci chef Tai ! »
« Ne révélez jamais mon nom ! Encore moins entièrement et devant des inconnus ! Restez concentrés ! » s'offusque-t-il tout de suite après.
Ses subordonnés, en guise d'acceptation, sans doute un peu effrayés aussi, s'inclinent pendant quelques secondes. La spectatrice admet que, pour des débutants, ils se débrouillent plutôt bien. L'homme en infériorité cherche obstinément à comprendre la procédé utilisé pour effectuer de telles techniques. Dans cette optique, il prend une posture. Nouvel assaut. En prêtant plus attention à leurs mouvements, il parvient à esquiver, à chaque attaque, au dernier moment. Détail qui n'échappent pas aux deux spectateurs. Malgré leurs multiples tentative, aucun succès. A bout de forces, les attaquants s'arrêtent.Le déserteur reprend son souffle. Taimudo remarque la passivité de Fraya. En analysant plus profondément son comportement, il en déduit qu'elle ne fait pas partie de Kigen et qu'elle observe. Troisième assaut. Renko, fatigué, rencontre des difficultés.
« Hé ! Toi ! » interpelle Taimudo en s'adressant à la Kozana.
Elle se tourne vers lui.
« Que fais-tu ici ? Que me veux-tu ? »
« J'ai besoin de retrouver ma maîtrise du ki. »
« Tu l'as... Perdu ? Est-ce possible ? Et lui tu le connais ? »
« Non, on vient à peine de se rencontrer. Dîtes-moi, y a-t-il moyen que je récupère ma maîtrise du ki ? C'est vraiment important. Si vous m'acceptez, faîtes de même pour lui. »
Le supérieur fait le point sur la situation. Entre un homme portant les attributs de l'ennemi et une femme prétendant ne plus posséder sa maîtrise du don de Faironne, il y a de quoi être dérouté. Après mûre réflexion, d'un simple geste de la main, il dresse un mur invisible constitué de l'énergie neutre présente dans l'environnement pour mettre fin aux manœuvres de ses soldats.
« Revenez. »
Ils obéissent aussitôt.
« Vous semblez être honnêtes. J'accepte que vous participiez à nos entraînements. Mais... » amorce-t-il avant de claquer deux fois des mains.
Deux villageoises apportent des masques.
« Portez ceci. Par mesure d'anonymat. »
Elles les leur tendent. Il les regarde un instant. Pour Renko, c'est parfait. Avec ça, il ne sera pas reconnu si ses anciens collègues et/ou supérieurs viennent ici. Satisfait, ilen attrape un et le met, embrassant totalement à ce moment-là la philosophie qui va lui être inculquée. Contrairement à Fraya qui hésite un instant. Le poser sur son visage signifie qu'elle va à nouveau perdre son identité. Mais, si ça lui permet de récupérer l'objet de sa quête, alors qu'importe. Elle l'enfile.
« A présent, considérez-vous comme des êtres au service de Faironne, pour son bien et sa suprématie. »
Les villageois se faufilent derrière eux.
« A partir d'aujourd'hui, je suis votre chef. Je m'appelle Taimudo. Ne révélez mon identité à aucun exploiteur des forces de Faironne. Je vais accéder à vos demandes respectives que si, en échange, vous prêtez serment à la servir et que si vous refusez que les éléments ne la dominent. »
Renko s'avance un peu, jette son fourreau au sol, l'écrase du pied gauche, pose le genou droit et baisse la tête.
« Faironne doit être défendue et servie. Considérez-moi à cet instant comme un de ses fervents protecteurs. J'accepte ! »
« Tu l'es maintenant. »
Le lieutenant pose les yeux sur Fraya. Même si quelques unes de ses paroles lui rappelle un pan de sa vie, elle s'avance un peu et serre les poings.
« Faironne... Est un monde de liberté. Tout le monde doit vivre comme il l'entend. Voilà la valeur que je veux défendre. J'accepte ! » affirme-t-elle sans certes se prosterner mais en posant son poing droit contre son cœur, un geste significatif chez les Kiyuzas mais que Taimudo ignore.
« Bien, vous pouvez me suivre. L'entraînement va reprendre. Je vais m'occuper de vous deux personnellement afin de régler vos problèmes. On rentre ! »
Sur ces paroles, Taimudo, les locaux et les deux nouvelles recrues rentrent dans Bral. Ailleurs, Rai poursuit sa route dans le Continent du Nord. Soudain, il ressent comme une sorte de présence sans être totalement convaincu qu'il s'agit d'un être humain. Il aperçoit devant lui une étrange source de lumière brillante multicolore, comme une sorte d'ouverture, différentede celle dans laquelle il avait embarqué le Kirioku avec lui.
Son énergie réagit en émettant une lueur qui amplifie l'autre.
« Toute cette énergie... Tetsuo avait raison. Peut-être devrais-je y entrer ? »
Il tend la main vers elle et, plus il avance, plus les lumières s'amplifient jusqu'à se rejoindre. Puis, Rai est totalement englobé par elles pour être transporté dans un autre espace- temps. Quatre silhouettes lumineuses, respectivement rouge, jaune, verte et bleue, sont présentes. Dès qu'elles sentent sa présence, elles se retournent. Il s'agit des éléments en personne.
« Où suis-je ? »
Elles reprennent les formes dans lesquelles elles s'étaient dévoilées envers les êtres lors de leur formation du Kuwanoren.
« Comment est-il arrivé là ? » s'étonne Hotto.
« Personne n'est autorisé à venir ici. » appuie Denki d'un ton presque agressif.
Rai scrute d'abord Suisei, remarquant la forte ressemblance avec la figure féminine observée lors de son voyage dans le Continent de l'Est. Même constat avec Chijo et la statue de Densetsu. Sur le moment, il se sent un peu ému de rencontrer le père du Code des Shirenais. L'émotion passée, en Hotto, il ne reconnaît personne. Par contre, en ce qui concerne l'élément de la foudre, il ne peut expliquer l'étrange impression qui l'anime en le regardant.
« Je ne suis pas rassurée. » avoue Suisei à voix basse à ses collègues.
« Pardonnez-moi si je vous viens de vous déranger. Où suis-je ? »
« Tu es dans la Chambre Élémentaire de Faironne. La dimension où nous, les éléments, vivons en paix et distribuons nos énergies. » explique Chijo.
« Aucun être vivant n'est autorisé à être ici. » martèle Denki.
« Je sais comment il a fait. Prêtez attention à ce qui vit en lui. »
Le feu, l'eau et la foudre constatent, via les capacités octroyées par leurs essences, la présence de l'énergie blanche.
« Il est le réceptacle de l'une des deux énergies nocives ! » s'écrie Suisei, effrayée.
« En voilà une donc... » glisse à voix basse la foudre.
« Éléments, je ne suis pas venu vous importuner. Loin de là. Je ne vous ferai rien. J'ignorais totalement la propriété de la faille qui vient de m'amener à vous. L'homme qui m'a indiqué cet endroit ne me l'avait pas proposé. »
« Tu viens d'emprunter l'une des quatre portes cardinales. » lui confie Hotto avec une certaine appréhension.
« Les quatre autres continents de Faironne possèdent une porte s'apparentant à une faille à leur extrémité cardinale. Il me semble avoir senti du mouvement près de celle du Nord. Il doit venir de là. » complète Chijo.
Denki, qui semble largement moins surpris que le feu et l'eau, savait au fond de lui qu'un jour ou l'autre quelqu'un finirait par en emprunter une. Mais pourquoi lui spécifiquement ? Et surtout, pourquoi abrite-t-il une telle abomination ?
« A en juger par ce qu'il porte, c'est un Shirenai. » relève celui qui forma Tencubo.
« Quelle que soit ta motivation, pars d'ici tout de suite. » appuie celle qui infligea un entraînement rude à Shipé et Yoru, la voix un peu chevrotante.
Repensant aux paroles de Tetsuo soutenant que personne n'était ressorti vivant de cet endroit, Rai trouve contradictoire leur exigence pour qu'il quitte cet endroit singulier. Poussé par cette conviction, il tient à leur tenir tête.
« Nous savons tout ce qu'il s'est passé dernièrement entre toi et l'autre énergie. » lui confirme l'être qui l'a pourtant élevé au Kuwanoren.
Une telle phrase étonne son interlocuteur.
« Nous sommes ici et partout à la fois à Faironne. Nous sentons tout. Nous voyons tout. Rien ne nous a échappé. Vous avez constitué une réelle menace sur notre équilibre et notre existence. » ajoute Suisei.
Reviennent dans l'esprit de Rai ses rencontres avec les peuples Shirenais de l'Est et du Nord. Leurs histoires rappellent beaucoup le discours qu'il vient d'entendre.
« Il fallait s'y attendre. » soutient fermement Denki.
« Pardon ? » s'étonne l'élément de la terre.
« Avoir confiés les confinements des énergies aux Shirenais et non au peuple neutraliste allait, tôt ou tard, amener un Zigrik à les chercher et les trouver. »
« Nous avons fait ce que nous pouvions ! Et nous avions signé un contrat avec eux pour garder une certaine stabilité sociale et énergétique. »
« De qui parlez-vous ? » exige de savoir Rai.
« Pars ! Tu n'es pas concerné par ça ! Dernier avertissement ! »
« Si j'ai bien compris, mon peuple n'a pas été le seul coupable de tout ce qu'il s'est passé... Vous avez participé de manière indirecte à la mort de deux des miens, et de tous ceux qui ont été assassinés. »
Piqué par sa remarque, non, cette offense, l'élément de la foudre s'énerve.
« Une énergie comme la sienne n'a rien à faire ici ! »
Sentant qu'il n'y a aucun moyen d'établir une communication dans de bonnes conditions,afin de combler l'absence d'arme, il en crée une grâce à une traînée d'énergie issue de son artefact avant de la pointer vers les éléments.
« Qui est le peuple neutraliste ? J'exige de le savoir ! »
« Tu défies notre autorité ? »
A l'unisson, hormis pour Chijo, les éléments dégainent leurs armes qu'ils possédaient déjà lorsqu'ils vivaient sur Faironne : une épée courbée en arrière, de style oriental, pour le feu, un katana pour la foudre, une lance pour la figure de l'Est et une épée classique pour le dieu du peuple Shirenai.
« Nous t'aurions prévenu ! Tu périras électrisé par ma lame ! Moi, Denki, la foudre ! »
« Tu brûleras dans mes flammes ! Moi, Hotto, le feu ! »
« Tu te noieras sous mes flots ! Moi, Suisei, l'eau ! »
« Ou encore tu seras enterré vivant ! Moi, Chijo, la terre ! »
Ils activent leurs auras simultanément. La puissance commune dégagée impressionne leur adversaire.
« Alors, si tu tiens à ta vie, énergie nocive, nous te recommandons de t'en aller immédiatement ! » scandent-ils à l'unisson, les pointes de leurs armes pointées vers lui.
Malgré la maestria de leur tentative d'intimidation, rien n'ébranle la volonté de l'intrus.
« Je ne partirai pas sans connaître la vérité ! »
« Laissez-moi commencer ! Il vient de me mettre en flammes ! »
« Comme tu veux. »
Sa lame s'enflamme. Une fois la quantité d'énergie désirée insufflée, il se lance à l'attaque.Rai bloque son attaque. Et pourtant, il semble être en difficulté. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il fait face à une énergie pure. Après tout, il affronte l'élément en personne. Partant de ce constat, s'il ne réagit pas tout de suite, même en possédant l'Hoshaku, il se fera écraser. Afin de palier à ce problème, il active son aura blanche.
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« Il semble que tu as abandonné ton élément de départ. Je n'en détecte aucune trace en toi et tu n'utilises que cette abomination. Malheureusement pour toi, ce n'est pas suffisant ! »
Son opposant reprend l'avantage grâce à une amplification soudaine de sa manifestation d'énergie.
« Galbomer Éfaï ! »
Il projette une onde de choc enflammée sur la lame de Rai si puissante qu'elle le repousse sur plusieurs mètres. L'homme qui pourtant fut le pilier central de la victoire contre le Kirioku n'en revient pas. Comment un élément peut surpasser une force venant d'ailleurs capable de mettre en danger l'équilibre de Faironne ? Pour rester fidèle à ses convictions et trouver réponses à ses questions, il se remet en position et disperse l'onde grâce à un sursaut d'aura.
« Tu restes ? Tu commences vraiment à […] »
« Laisse-moi faire. Je vais l'expulser en moins de deux. » interrompt Suisei.
La pointe de sa lance émet un tourbillon d'eau accélérant sur lui-même.
« Awor Broktél ! »
Elle projette un torrent avec un débit important. Rai l'intercepte avec le flanc de sa traînée d'énergie. Suisei engage plus de forces. Rai est emporté sur plusieurs mètres avant que son adversaire n'y mette fin volontairement. Sa victime se relève avec un peu de difficulté.
« Quelle ténacité ! Il est têtu ! »
« Ideweraé ! »
Plusieurs rochers invoqués par Chijo surgissent autour de l'intrus. D'un mouvement de lame, il leur ordonne de le charger. Activer son aura pour les bloquer est l'unique option défensive que trouve l'hôte de l'énergie blanche. Cependant, la rudesse de l'épreuve arrive vite.
« Kinsayon ! »
Les minéraux présents dans sa lame se réarrangent de sorte à former un simili de diamant très aiguisé.Rai, totalement convaincu qu'il va affronter Densetsu, comprend instantanément qu'il ne sera pas du même niveau que les éléments qu'il vient d'affronter. Ce dernier le charge en se faufilant entre deux rochers. L'ancien manieur de foudre pureparvient à bloquer son attaque. La conséquence directe : un affaiblissement de son aura sur les rochers qui menacent de s'écraser sur lui à n'importe quel instant. Une telle maîtrise ! Totalement digne de l'être qu'il était !
« C'est à toi choisir. Lâcher l'affaire au corps-à-corps ou prendre le risque que je t'écrase. Sois raisonnable et vas t'en. » lui somme-t-il, les yeux un peu évasifs, témoignant d'un certain dépit.
Soudain, le ciel pourtant intégralement blanc s'assombrit au-dessus d'eux, annonçant un orage tonitruant.
« Qu'est-ce que tu fais ?! » s'insurge-t-il en visant directement son auteur.
« Il ne changera pas d'avis. Écarte-toi ! »
Alors qu'il allait être foudroyé, l'élément de la terre se retire tout en maintenant la pression grâce à ses rochers. Denki a son arme tendue en l'air.
« Autant en finir maintenant. »
Il imbibe sa lame d'une quantité phénoménale d'électricité. Rai admet qu'ils sont trop puissants même pour lui. Leurs énergies sont pures. S'il ne parvient pas à franchir cette étape, qui protégera les siens quand ils seront en danger ? Avec la promesse adressée à Tetsuo, il doit y arriver coûte que coûte. Comme s'il avait entendu son appel, une lueur traverse son artefact.
« Omber Fazontel Raï ! »
Un énorme éclair est sur le point de s'abattre sur sa cible. Aussitôt, l'énergie blanche émerge. Une lumière blanche très intense est produite, propulsant les rochers tout en augmentant la taille.Le porteur de l'Hoshaku attrape la technique ultime de Denki avec sa main droite. Une telle démonstration de puissance stupéfie les spectateurs.Comme si ça ne suffisait pas, Rai le renvoie à son expéditeur.Chijo, grâce à l'avantage élémentaire qu'il possède dans ce genre de situations, l'intercepte et le disperse.
« Il a réussi à bloquer son attaque. Comment est-ce possible ?! Il est le plus puissant d'entre nous ! » souligne Hotto.
« Il partageait la même énergie. Il a certes abandonné son élément mais son corps semble encore s'en souvenir. Sinon je ne vois pas comment il aurait pu faire. » explique Chijo.
« Reste néanmoins qu'il a su se servir de l'abomination qui vit en lui sur tes rochers. Même si je suppose fortement qu'il l'a fait inconsciemment. »
Les quatre éléments, après avoir observé l'état des restes de l'attaque de l'élément de la terre, avec l'hypothèse tout juste émise bien en tête, désactivent leurs auras et rangent leurs armes. Tous ne peuvent qu'admettre que leur visiteur ne peut plus être rangé dans la case Shirenai, remettant quelque part en cause les connaissances sur lesquelles ils se basaient, malgré ce que représente l'Hoshaku à leurs yeux. L'antithèse parfaite de celle qui leur confia leurs puissances. Est-ce une trahison de s'y intéresser ne serait-ce qu'un peu ?
« Quel est ton nom ? » demande Hotto, tout juste après que la manifestation énergétique de son interlocuteur s'est effacée.
« Rai ou Yuko comme je l'ai appris récemment. A vrai dire, je me suis tellement habitué que, même si en sachant la vérité, j'ai un peu de mal avec le second. »
« Étrange... Bon... Quoiqu'il en soit, je pense que personne ne me contredira en t'avouant que ton contrôle énergétique est irrégulier. Laisser un produit de l'Interdit fréquenter ce lieu sacré constitue en soi le blasphème ne nous arrange absolument pas... Je dois admettre que... mon approche à l'époque ne fut sans doute pas la bonne lorsqu'il s'était infiltré dans mon être. Tout comme ma considération envers celui que fructifiait Fumiaki. Attention, je ne donne pas raison à celui dont on ne prononce pas le nom ! Je dis juste que, peut-être en t'aidant, nous comprendrons mieux comment tout ceci fonctionne et pourrons nous y accommoder si possible. »
« Je veux savoir quelque chose avant. Êtes-vous vraiment le grand Densetsu ? »
Sa question arrive à point nommé pour celui qui trouvait le surnom de Chijo ridicule et inutile. Aussitôt, un sourire narquois illumine son visage. Quand à celui dont le masque vient de tomber, un simple mouvement de tête suffit pour donner un point final à ce mystère traîné et cultivé par Tetsuo. Quel honneur de se retrouver face à une telle figure historique ! Mis à part cette réjouissance, Rai, ayant connu un calvaire sans nom avec le Kirioku dans la faille, se sent prêt à se confronter à toutes leurs exigences. Il a gagné là où il voulait.