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Chapitre 8 : La Mort d’Aldemar

Dans la pénombre de la grande salle, éclairée par la lueur vacillante des torches, Aldemar rendit son dernier souffle. Autour de son lit, sa famille restait figée, le poids du moment pesant lourdement sur leurs épaules. Léonore, l'épouse dévouée mais redoutable, serrait les draps avec une douleur contenue, tandis qu'Edwyn et Eudes, chacun à un coin de la pièce, se lançaient des regards où la tristesse se mêlait à une ambition dévorante.

Aldemar, le comte qui avait forgé Vannes dans le feu et le sang, laissait derrière lui un royaume divisé et fragile. Sa mort ne signait pas seulement la fin d'un règne, mais aussi le début d'un chaos que même ses dernières paroles ne purent apaiser.

"Protégez Vannes," avait-il murmuré avant de sombrer dans l'éternité. Mais ces mots, adressés à ses fils, résonnèrent comme un défi plutôt qu'un avertissement.

Les Funérailles : Un Moment d'Apparente Unité

Les funérailles d'Aldemar furent grandioses. La cathédrale de Vannes résonnait des chants liturgiques, tandis que les seigneurs et vassaux affluaient pour rendre hommage à leur défunt suzerain. Mais derrière cette façade de respect et de recueillement, les tensions étaient palpables.

Edwyn, vêtu de son armure d'apparat, se tenait droit aux côtés de sa mère. Sa posture imposante, son regard fier, tout en lui clamait son intention de revendiquer le titre de comte. Pourtant, à quelques pas de là, Eudes observait la scène avec une froideur calculatrice. Il savait qu'Edwyn compterait sur sa force brute pour s'imposer, mais il avait d'autres plans.

Après la cérémonie, dans les couloirs du château, les murmures reprirent de plus belle. Des vassaux discutèrent en secret, pesant leurs options. Qui des deux frères serait le plus apte à garantir leur survie et leurs intérêts ?

La Réunion de Famille : L'Éclatement du Conflit

Le soir même, une réunion de famille fut convoquée dans la salle du trône. Léonore, bien que ravagée par le deuil, prit place à la tête de la table, symbolisant l'autorité laissée vacante par son mari.

"Mes fils," dit-elle d'une voix ferme mais tremblante, "votre père n'aurait jamais voulu que vous vous déchiriez ainsi. La paix doit prévaloir, pour le bien de Vannes et de notre famille."

Edwyn se leva brusquement, posant une main sur le pommeau de son épée. "La paix ? Mère, il n'y aura pas de paix tant que Eudes continue de comploter dans l'ombre. Père m'a toujours préparé à ce rôle. Je suis l'aîné, et le titre me revient de droit."

Eudes, assis calmement, esquissa un sourire. "Le droit ? Ce mot sonne étrangement dans ta bouche, frère. Ce n'est pas ton droit, mais ta soif de pouvoir qui parle. Si tu veux ce titre, prouve-le. Montre que tu es digne de gouverner. Mais sache que je ne te laisserai pas ruiner l'héritage de notre père."

La tension monta d'un cran. Bastien de Saint-Cyr, fidèle chevalier d'Edwyn, posa une main sur l'épaule de son maître pour le calmer, tandis que Gérald de Rennes, toujours à l'écoute des opportunités, observait la scène avec une neutralité apparente.

La Déclaration de Guerre : Le Début de l'Héritage Sanglant

Quelques jours plus tard, la rupture devint officielle. Edwyn, soutenu par une majorité des chevaliers et des soldats de Vannes, déclara publiquement son intention de prendre le titre de comte. Il rassembla ses hommes dans la cour du château, promettant de protéger le comté contre les traîtres et les ambitieux.

Eudes, de son côté, utilisa les jours de deuil pour renforcer ses alliances dans l'ombre. Avec le soutien discret de l'Ordre des Chevaliers d'Irlande et de certains vassaux mécontents, il prépara une résistance bien organisée.

La guerre de succession était inévitable. Les premières escarmouches eurent lieu près de la frontière est du comté, où des villages furent brûlés et des routes coupées. La population, prise entre deux feux, commença à souffrir des conséquences de cette lutte fratricide.

Prologue de la Guerre d'Héritage

Sur les plaines baignées par le crépuscule, des feux de camp illuminaient l'horizon. L'odeur de la fumée et du sang emplissait l'air, tandis que les corbeaux se rassemblaient, prêts à se repaître des restes des batailles à venir.

Les deux frères, chacun dans son camp, contemplaient ces terres qu'ils revendiquaient comme leur droit.

Edwyn, debout devant son armée, brandit son épée vers le ciel. "Par le sang de mon père, je jure de protéger Vannes contre tous les traîtres, même si ce traître porte mon nom."

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