La salle était silencieuse. Tout le monde était fier d'avoir reçu un aspect, peut-être même une arme ou une armure magique, et cette fierté étais peut-être monté à la tête de certains. Si c'était le cas, l'homme sur le trône venait de détruire cette fierté malavisée, juste avec sa présence.
Le roi Throne était... Différent. Personne n'aurait su dire comment... mais tout le monde dans la salle savait qu'ils pourraient tous mourir en quelques secondes, si tel étais la volonté de Throne.
L'homme étais grand et brun, ses longs cheveux soyeux lui tombais sur les épaules en se mélangeant avec sa courte barbe brune. Ses yeux étaient comme deux bassins d'argent liquide, et son regard était plus tranchant que la plus aiguisée des lames.
Il devait être dans la cinquantaine, mais on aurait dit qu'il avait trente ans.
Il portait une tunique verte et royale, avec une fine cape également verte, qui lui arrivait aux pieds. Sur sa tête était posée une fine bande de métal circulaire orné d'une unique pierre verte qui lui servait de couronne.
Il avait le coude droit machinalement posé sur l'un des accoudoirs de son trône, son poing soutenant sa tête penché sur le côté. Et surtout... Il souriait. Ce n'était cependant pas un sourire bienveillant, ou amical.
C'était un sourire stoïque, tranchant, impassible. C'était un sourire qui ne concernait personne.
L'ambiance de la salle s'était soudain glacée. Tout était immobile, rien ne bougeait, personne ne savait comment réagir. Les voix et les rires s'étaient tu, laissant place à un silence mortel. Tout le monde avait l'air de penser que le premier à bouger mourrait, tranché sans pitié par le regard aiguisé de leur Souverain.
Au moment où les gens commençaient à sérieusement envisager de fuir, une autre présence s'installa dans la pièce, moins puissante, mais pas pour autant insignifiant. Celle-ci était comme un brasier incandescent, ou un lac de sang écarlate.
La reine Ambre était arrivée au côté de son mari.
Tout le monde la regardait, elle était comme une braise qui menaçait de se transformer en incendie au moindre manque d'attention.
Néanmoins, sa présence réchauffa les cœurs, et tout le monde se tourna à nouveau vers le roi, près à supporter chacune de ses paroles.
C'est le moment que choisit Throne pour parler.
Sa voix était captivante, comme le son d'un marteau frappant une enclume.
- « Jeunes hommes, jeunes femmes. Tout du long de cette année, vous... »
Cependant, il s'interrompit brusquement, et fronça les sourcils.
- « Malheureusement, mon discours devra apparemment attendre. Soyez témoins, jeunes gens, du Hérault de la guerre. Il arrive. »
Suite à cela, il se tut. Alors que sa voix cessait de résonner dans la grande salle, Noctis entendit un bruit au loin, qui se rapprochait. C'était le bruit des sabots frappant la pierre. Des murmures s'élevèrent dans la foule.
- « Un... Un cheval ! »
- « Ici, dans le palais ? Ne dis pas de bêtises... »
- « Chut, il arrive ! »
Brusquement et aussi rapide qu'un courant d'air, un fier cheval, blanc comme la neige, pénétra dans la salle.
Son cavalier était un jeune homme portant une armure d'acier scintillante et une cape rouge comme le sang, avec un corbeau noir comme la nuit représenté dessus. Sa présence était singulière... C'était un Maître.
Throne le regardait avec un regard sombre.
Le jeune homme ouvrit la bouche et parla d'une voix assurée.
- « Souverain Throne. Je suis Caglar d'ébène, fils de Lucius d'ébène, et je vous livre le message de mon père, qui veut que vous formiez une alliance avec l'Empire pour combattre le Monde souterrain dans la guerre à venir. »
Alors, une immense vague murmure se propagea dans la salle. Cependant, elle fut complètement étouffée lorsqu'une rafale de vent, si toutefois, c'était du vent, déferla sur le dénommé Caglar d'Ébène. Cette rafale ne laissa qu'une fine coupure sur la joue du jeune cavalier, qui devint néanmoins livide : il savait qu'il était passé à un cheveu de la mort...
À ce moment-là, Throne ouvrit lentement la bouche, et parla avec une fureur démesurée qui fit trembler les murs.
- « Ainsi, si l'homme esclave a multiplié ses forces, il a toujours besoin des miennes pour briser ses fers. Lucius, a-t-il donc si peur de l'Empire ? Lui est-il donc si soumis ? Dis-lui donc de se souvenir de l'humain qui l'a aidé à conquérir son fichue royaume ! Dis-lui de se rappeler de sa promesse, de me laisser en paix, moi et ma forêt ! N'y a-t-il pas eu un traité de paix !? Au diable les puissances de l'est, et au diable leurs différents ! Je ne permettrais pas que leurs guerres ravagent mon domaine. Rapporte-lui mes mots, jeune Caglar, et rapporte moi ensuite a quel point il aura pâli en les entendants. Va, cours, vole, et dégage ! » Hurla-t-il.
Le monde trembla. Puis, tout s'arrêta.
Caglar d'ébène semblait... Plus pâle. Que pouvait bien faire un simple Maître face au pouvoir démesuré d'un Souverain, après tout ?
- « Si tel est votre réponse, je la lui transmettrai mot pour mot. Ce fut un plaisir. »
Sans un mot de plus, lui et son cheval repartirent de la pièce au galop. L'endroit resta silencieux un instant, jusqu'à ce que Throne reprennent la parole.
- « Je suis désolés, jeunes gens. J'aurais dû commencer par là. Oui, les deux plus grandes puissances de l'humanité vont entrer en guerre directe. Ça n'est pas comme ça que je voulais vous l'annoncer... Néanmoins, tant que vous serais dans mon domaine, personne ne pourra s'en prendre à vous. »
Tout le monde resta abasourdi un instant. La forêt Miyang était isolée du reste du monde, et ne risquait donc presque rien, mais recevoir une telle information de manière inattendue avait l'effet d'une bombe.
Par la suite, Throne ne dit rien d'autre à propos de la guerre, et se contenta d'un discours ronflant sur les aspects, leurs utilités et leurs défauts...
Noctis n'était pas dupe. Le véritable but de cette journée n'était pas le discours de Throne, mais sa présence. Elle dissuadait immédiatement de faire n'importe quoi avec sa puissance nouvellement acquise, et elle rassurai en vue de la guerre à venir.
À la fin, cependant, Throne fit une annonce surprenante.
- « Une dernière chose. La construction de l'Académie des Éveillés, spécialisée dans la formation d'aventurier qui voudrait s'aventurer hors de mon territoire, est terminée. Vous y êtes tous inscrit, libre à vous de vous y rendre ou non. Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir. »
Enfin, le roi les libéra, et ils furent libres de rentrer chez eux. La matinée aura été longue, et Noctis avait beaucoup de choses à réfléchir.