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Une ville

- « Ha, c'est toi… Tu aurais pu prévenir que tu passais ! »

Lisana fit la moue, c'était assez mignon.

Noctis leva les mains en signe de reddition, tout en affichant un sourire ironique.

- « C'est bon, j'ai compris. Je vais t'aider à ranger. »

Il retira ses gants maintenant tachés de sang sec, les posa négligemment sur une étagère contenait des articles bizarres.

Puis, il s'agenouille et ramassa un des flacons qui était tombé. Visiblement, Lisana avait été surprise d'avoir un client à cette heure-ci, et avait donc maladroitement renversé un carton plein de bizarreries, rien de bien grave.

Lisana avait repris la boutique familiale, qui vendait des restes de monstres et des mélanges bizarres. Apparemment, c'était assez populaire chez les magiciens.

Un sourire amusé brisa la façade de froideur si souvent installée sur les lignes du beau visage de la jeune femme.

Lisana avait l'air jeune, pour son âge… En fait, elle avait vingt ans et en faisait dix-sept. En ramassant un autre flacon sur le sol, Noctis lui jeta un coup d'œil. Lisana avait de longues cheveux noir d'encre luisants. Elle avait des yeux verts semblables à deux émeraudes, et portait ce jour la une robe violette brillante et des gants de soie de même couleur.

Noctis soupira encore, et remarqua qu'il faisait souvent cela, lorsqu'elle était dans les parages. C'était normal, après tout, Lisana avait cet air loufoque si exaspérant…

En même temps, ça la rendait un peu mignonne.

Noctis aurait pu en être amoureux, s'il ne savait pas que l'un des passe-temps favoris de son amie était d'examiner en profondeur des organes d'abominations fraîchement tués…

Et, s'il ne savait pas que c'était une manipulatrice sans scrupule qui ferait tout pour de l'argent.

Quand les marchandises renversées furent remises en place, Lisana retourna derrière le comptoir d'accueil. Son ton était celui d'une femme d'affaires expérimenté lorsqu'elle parla.

- « Si tu es là, c'est que tu as encore quelque chose pour moi, j'imagine ? »

- « Attends un instant », répondit Noctis en ravalent un sourire, et en se dirigeant dans le coin où il avait laissé son sac. Il avait hâte de voir une expression semblable à celle de Danish sur le visage de Lisana, et il ne fut pas déçu.

Il vida le contenu du sac sur le comptoir. Dans d'autres circonstances, Lisana aurait été scandalisé de voir son beau comptoir en bois joliment taillé se faire souillé de la sorte. Heureusement pour Noctis, l'œil expert de son amie fut immédiatement captivé par les matériaux.

Il y avait un pancréas en parfait état, des reins, une rate et un bon gros cœur noir. Noctis ne put s'empêcher de se sentir perplexe en regardant la jeune femme examiner les parties du corps du Fanfaron blanchâtre avec son monocle.

Elle lui posa toute sorte de questions.

- « C'est de rang Sanguinaire ? Sur quoi l'as-tu eu ? À quoi ça ressemblait ? »

Le garçon répondit sans parvenir à cacher un peu de fierté.

- « Ho, oui, cela provient bien d'une Frayeur Sanguinaire du doux nom de Fanfaron blanchâtre. Si tu veux tout savoir, c'était une grosse boule informe de chaire blanche avec trois yeux, qui se déplaçait avec cinq longs bras ! C'était difficile, mais en bon guerrier sans peur et sans reproche que je suis, j'en suis évidemment venu à bout ! »

Il se pointa du pouce, le torse aussi bombé que ses limites physiques le permettaient.

- « Ouais, bon, vu l'état de ce que tu m'as rapporté, il était déjà mal en point, ton fanfaron. » Se moqua-t-elle.

La remarque de Lisana brisa évidemment toute la fierté de Noctis, mais sa cupidité restait, et elle prit aussitôt le contrôle.

- « P-pourquoi ? Est-ce endommagé ? » Demanda-t-il, inquiet.

Noctis n'avait tenu le combat contre l'abomination que grâce à deux choses : l'adrénaline et la cupidité.

Lisana laissa tomber son monocle et posa ses mains sur ses hanches en souriant.

- « T'inquiètes pas, tu t'en tires bien. Je t'en Donne vingt-cinq âmes, fais en bon usage. »

Noctis cligna des yeux d'un air stupide, puis posa les mains sur le comptoir pour ne pas tomber. Vingt-cinq… C'était plus que dans ses rêves les plus fous !

Voyant qu'il allait parler, Lisama le coupa.

- « Ne me remercie pas », dit-elle, « je t'ai fait un prix parce que t'es un client fidèle. Et, disons que c'est aussi un cadeau de félicitations en avance pour l'événement de demain. »

Lisana lui adressa un clin d'œil complice tandis que l'expression de Noctis se raidit.

Il parla un peu avec la jeune femme, puis la laissa. Il avait l'esprit préoccupé.

C'était demain, en effet…

Complètement perdu dans ses pensées, Noctis traversa le marché bondé et traversa le petit parc jonché de tulipes et de roses qui était le denier obstacle qui le séparait de sa petite maison. Enfin, il la trouva.

C'était un petit chalet, le genre qu'on trouve habituellement en montagne.

Il était fait intégralement en bois de pin, dont il portait la couleur. Il était simple, sans motifs complexes ou structure impressionnante.

C'était chez lui, et ça lui aller très bien.

Noctis se rendit compte quand il poussa la porte qu'il était épuisée. Il baissa les yeux sur son corps, et décida avec regret que ses vêtements étaient fichus : avec des tâches et des déchirures, il semblait qu'il portât un tas de chiffons sales. La Frayeur ne l'avait pas laissé indemne…

Il bailla, et décida d'aller savourer une douche bien chaude.

Sortant de sa baignoire, il se sentait neuf : il ne fallait jamais sous-estimer le confort d'être bien propre… Enfilant une serviette propre autour de sa taille, il se regarda devant le miroir et décida avec optimisme qu'il allait essayer de se coiffer. Il attrapa un peigne à cheveux et le plongea dans la masse informe de ses cheveux en désordre ; en même temps, il s'étudia du regard.

Noctis était petit pour son âge : beaucoup de gens le prenait encore pour un enfant ! Bien sûr, il en profitait des fois… Il faut dire qu'il était sournois.

« Sournois… À quoi je pense, moi !? Je ne suis pas sournois, juste intelligent. »

Noctis souris tristement. Bien sûr, sa taille était le signe d'un manque d'alimentation durant son enfance : il avait perdu ses parents très tôt, à tel point qu'il n'en avait pas le moindre souvenir. Il avait donc été recueilli par un orphelinat, et malheureusement, un dans lequel il ne pouvait pas manger à sa faim. Alors, un jour, il avait décidé de gagner de l'argent en chassent des monstres…

Cela rapportait en effet beaucoup ; il put s'acheter une maison très tôt et quitter l'orphelinat avant d'avoir atteint la majorité.

Noctis avait, sûrement pour les mêmes raisons, un physique svelte et des muscles maigre roulante sous sa peau d'albâtre à mesure qu'il guidait son peigne.

Pour une raison qu'il ne pouvait pas expliquer, Noctis avait une peau extrêmement blanche qui refusait de bronzer et surtout…

Des maudit cheveux qui semblait ne pas pouvoir être coiffé ! Tout ce que Noctis avait réussi à faire, c'était coincer son peigne dans ses maudits cheveux, et le casser en essayant de le retirer ! Regardant son reflet avec mépris, il jeta les restes du peigne dans une poubelle et se dirigea vers la cuisine.

La, il retrouva le sac ensanglanté qui avait porté les restes souillés du fanfaron blanchâtre. Il n'avait pas tout vendu à Lisana : il avait gardé pour lui un excellent morceau de viande fraîche qu'il sortit, nettoya et jeta dans une poêle. Il sortit ensuite d'un réfrigérateur des légumes frais et d'un placard une planche à découper, et se mit au travail.

Un instant plus tard, il sortait manger sous le porche. Le soleil brillait, semblable à une unique braise ardente dans les hauteurs du ciel sans nuages, régnant sur les cieux vides en seigneur tyrannique et immolent. L'après-midi était déjà bien avancé.

En un instant, Noctis finit son repas, et passa quelques minutes a fixer son assiette vide avec une lueur de regrets dans son regard fatigué… Maintenant, il avait sommeil.

De plus, il fallait qu'il soit reposé, demain.

Après tout, demain, il aurait dix-huit ans.

Demain allais également être le jour où il se rendrait au château.

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