Le contrôle par le non-contrôle.

Kurayami, encore sous le choc de l'étrange transformation du livre qu'il avait tenu quelques instants plus tôt, tenta de reprendre ses esprits. 

Il décida de se détourner de cette énigme pour se concentrer sur ce qu'il était venu chercher à l'origine : un livre sur la magie. 

Après avoir erré parmi les étagères, ses yeux se posèrent sur un ouvrage particulier.

— Les bases de la magie, par Fuyu Ida.

Un titre simple, mais prometteur. 

— Bien, c'est celui qu'il me faut, pensa Kurayami, rassuré de trouver enfin quelque chose de tangible. 

Il attrapa le livre avec assurance, cherchant un endroit tranquille dans la bibliothèque. 

Une fois assis, il l'ouvrit et commença à lire, espérant y trouver des réponses claires sur l'utilisation de l'aether.

— L'aether est une énergie complexe et difficile à maîtriser, lut-il. C'est pourquoi, dans ce livre, je vais te présenter ma manière unique de l'utiliser.

Le texte expliquait que cette méthode demandait une quantité d'aether bien plus grande que celle qu'un mage lambda pourrait manipuler, mais en échange, elle permettait d'exploiter l'instabilité même de l'aether pour démultiplier la puissance d'un sort. 

En somme, il s'agissait de lancer un seul sort... plusieurs fois en simultané.

Kurayami fronça les sourcils, intrigué par cette approche non conventionnelle. 

— Jouer sur le non-contrôle de l'aether pour en tirer profit... murmura-t-il pour lui-même, absorbé par les explications détaillées de Fuyu Ida.

Il continua à lire, dévorant chaque page jusqu'à atteindre la dernière ligne du livre. 

Une sensation d'excitation l'envahit alors qu'il refermait l'ouvrage.

— Bien, il est temps d'aller m'entraîner, dit-il en se levant. 

Il rangea soigneusement le livre avant de se diriger vers la sortie de la bibliothèque, le cœur battant d'anticipation. 

Ces nouvelles connaissances allaient lui permettre de franchir un cap dans sa maîtrise de la magie.

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Trois semaines s'étaient écoulées depuis que Kurayami avait plongé dans l'étude de la magie à travers le livre de Fuyu Ida. 

Chaque jour, il s'était entraîné sans relâche, perfectionnant sa maîtrise de l'aether, testant et réessayant encore et encore, jusqu'à ce qu'il soit capable de contrôler cette énergie volatile et puissante. 

Il avait enfin dompté la technique qui lui permettait de multiplier l'impact de ses sorts tout en gardant le contrôle.

Ce soir-là, le vent du crépuscule soufflait doucement sur le terrain d'entraînement. 

Kurayami, épuisé mais déterminé, répétait encore une fois le sort qu'il avait passé des semaines à maîtriser. 

Ses mains tremblaient légèrement sous l'effort, mais il sentait que cette fois, tout serait différent.

Mme.Kuroda, son professeur, marchait vers lui, un sourire bienveillant sur le visage. 

Elle savait combien il s'était investi dans cet entraînement intensif.

— Mon petit Kurayami ! s'exclama-t-elle. Après cette dure journée d'entraînement, tu peux enfin aller te reposer avant notre départ pour la convocation céleste demain !

Mais Kurayami n'entendait pas ses paroles. 

Ses yeux étaient fixés droit devant lui, une intense concentration dans le regard. 

Il leva lentement ses deux mains devant lui. 

L'air autour de lui sembla se figer pendant une fraction de seconde.

Puis, soudainement, des dizaines de sphères de feu apparurent, flottant autour de lui comme des étoiles en orbite. 

Mme Kuroda s'arrêta net, regardant la scène avec étonnement. 

En un instant, Kurayami projeta les boules de feu dans les airs. 

Elles s'élancèrent à une vitesse fulgurante avant de détoner, illuminant le ciel dans un festival d'explosions flamboyantes.

Kurayami, encore sous l'effet de l'adrénaline, sentit une vague de satisfaction l'envahir. 

Ça y est. 

Après un mois d'entraînement intensif, il avait enfin réussi à contrôler pleinement son aether. 

Il avait appris à canaliser l'énergie dévastatrice de ses sorts sans perdre le contrôle, à jongler avec la puissance brute de la magie.

Essoufflé, il regarda les dernières flammes s'éteindre au loin, un léger sourire de triomphe aux lèvres.

— Je l'ai fait... murmura-t-il pour lui-même.

Mme Kuroda, toujours impressionnée, s'approcha de lui et posa une main sur son épaule, ses yeux brillants de fierté.

— Eh bien, il semble que tu sois prêt pour demain, Kurayami. La convocation céleste n'a qu'à bien se tenir.

Kurayami hocha la tête, mais il savait que ce n'était que le début. 

Le vrai défi l'attendait à la convocation céleste.

Épuisé par l'intensité de sa journée d'entraînement, Kurayami décida de se coucher tôt. 

Le lendemain marquerait le début de son voyage de sept jours vers la ville de Valoria, où se tiendrait la tant attendue convocation céleste. 

Il savait qu'un long périple l'attendait, et malgré la fatigue, une certaine excitation l'empêchait de trouver le sommeil immédiatement.

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Le matin suivant, les rayons du soleil perçaient doucement à travers les rideaux de sa chambre, tandis que le chant des oiseaux résonnait au loin. 

Kurayami dormait encore profondément, récupérant de ses efforts. 

Mais sa tranquillité fut brutalement interrompue lorsque Mme Kuroda, fidèle à ses habitudes excentriques, ouvrit la porte d'un geste brusque et lui jeta de l'eau au visage.

— Debout, c'est l'heure ! s'exclama-t-elle joyeusement.

Kurayami se redressa brusquement, son visage trempé, cherchant à comprendre ce qui venait de se passer.

— Vous êtes pas bien à réveiller les gens comme ça ?!! cria-t-il, encore sous le choc.

Mme Kuroda éclata de rire avant de se diriger vers la porte, l'air visiblement satisfait de sa farce. 

Kurayami, quant à lui, soupira profondément, tentant de calmer son irritation. 

En tournant la tête vers la fenêtre, il aperçut plusieurs carrosses luxueux stationnés devant l'académie, attendant l'arrivée des participants à la convocation céleste, ainsi que des membres de la classe élite.

— Je t'attends en bas ! lança Mme Kuroda avec un grand sourire en sortant de la chambre.

Kurayami se leva, secouant l'eau de ses cheveux, et s'habilla rapidement.

Son esprit commençait à s'aligner sur l'importance du jour à venir. 

Ce n'était pas un simple voyage, mais un passage vers une nouvelle étape de sa vie. 

Il se précipita ensuite vers l'entrée de l'académie, où l'effervescence était palpable.

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— Kurayami !!

Il se retourna, reconnaissant immédiatement la voix joyeuse d'Aiko, qui courait vers lui. 

Elle semblait particulièrement excitée par leur départ imminent.

— J'ai cru que tu n'allais jamais te réveiller ! dit-elle en souriant, visiblement amusée par sa lenteur.

Kurayami haussa les épaules, un léger sourire aux lèvres, encore légèrement étourdi par la fatigue. 

Mais avant qu'il ne puisse répondre, Aiko lui attrapa la main et l'entraîna vers leur carrosse avec une énergie débordante.

— Aller, viens ! Notre carrosse est là-bas ! dit-elle, tirant Kurayami avec enthousiasme.

Alors qu'ils avançaient ensemble, Kurayami jeta un dernier coup d'œil à l'académie, les souvenirs refaisant surface. 

L'endroit où il avait tant appris, et tant perdu. 

— Ça fait déjà si longtemps... pensa-t-il, ses yeux se remplissant d'une nostalgie profonde, le visage de sa sœur traversant une fois de plus ses pensées. 

Un mélange de tristesse et de détermination prit place dans son cœur, alors qu'il réalisait que ce voyage marquerait le début d'un nouveau chapitre de son existence, un chapitre où il honorerait enfin la mémoire de sa sœur.