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L'accident

Lucia Monica Johnson Fabien

ll y a deux histoires. L'histoire officielle, menteuse et inventive. Puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des événements dont on observe couramment. Mais qui n'est connue que de très peu de gens. Depuis mon mariage avec Mathis, j'ai déjà tout entendu de la bouche des autres ou dans la presse. Chacun fait sa spéculation autour de tout ce qui se passait entre nous sans vraiment rien savoir.

Certains disent qu'il, à savoir Mathis, ne s'est pas vraiment fiancé. Qu'il a payé une fille de joie pour jouer le rôle. Ce qui n'est pas si loin que ça de la vérité si on enlève la partie fille de joie. Mathis et moi sommes mariés pour de faux. Il ne me paie pas. Mais, c'est tout comme. Je n'ai pas à m'offusquer de ce que disent ces gens là. D'autres usent de théories les unes plus loufoques que les autres. Mais là c'était la totale.

Celles qui étaient censées être mes amies me tiennent à l'écart comme si j'avais la peste et ce sont les mêmes qui me cassent du sucre sur le dos. Et maintenant où que je passe à l'entreprise des gens s'arrêtent sur mon passage pour rigoler comme si moi même j'étais devenue une blague. Ou du moins dire une chose blessante. C'était devenu l'enfer. Mathis, en étant bien évidemment au courant ce qui se passe a proposé que j'arrête de bosser le temps que cela se tasse. Moi même j'avais refusé. Je ne vais pas leur faire ce plaisir et fuir. Si je dois fuir à chaque fois qu'une situation comme cela se présente, et je sens que ça ne va pas se tasser de si tôt, je ne vais rien foutre de ma vie. Les épreuves, on les affronte sans chercher à les contourner.

Ce matin, comme c'est le cas dépuis un bon moment déjà, j'ai arrêté un taxi pour me rendre à l'entreprise. Je n'ai même pas pris le temps de prendre mon petit déjeuner au moment de partir. J'ai simplement tout rangé dans un petit thermos au moment de partir en me disant que j'aurais amplement le temps de manger au bureau. Même si cela doit être à l'heure de la pause.

Arrivée à l'entreprise, je ne m'arrête pas aux moqueries incessantes de mes collègues et passe mon chemin. Je me mets automatiquement au travail. Il n'y avait pas grand chose à faire. Andrew s'en était déjà chargé sous les ordres de Mathis. A la pose, je laisse mon siège et je rejoins la cafétéria pour déjeuner. Personne n'a voulu partagé sa table avec moi. Vu que c'était l'habitude, je n'y accordais pas plus d'importance que ça et m'asseois avant de placer commande pour accompagner ce que j'ai apporté. Après tout, je ne suis pas venue bosser à l'entreprise juste pour me faire des amis. J'ai un rôle à tenir.

Dans leur coin tout le monde chuchotait. Il n'y a pas besoin d'être super intelligente pour savoir qu'il parle de moi. En dépit du fait que c'est devenu leur passe temps favori, tous les regards étaient braqués sur moi. Puis un silence de cimetière a surplombé l'atmosphère. Les têtes se retournèrent tous dans la même direction.

Je quittai des yeux mon assiette pour voir Mathis arriver droit vers moi. Ce n'était pas une habitude que celui ci passe par là. C'est l'espace employé. Et Mathis ne se mêle pas aux employés. Il déjeune à l'extérieur ou dans son bureau la plupart du temps. Il s'est assis sur une chaise à droite de moi avant de s'emparer de mes lèvres et m'embrasser langoureusement sous le regard ébahi de toute l'assistance. Même moi, j'étais sous le choc. Je ne m'attendais pas à cela.

Il me fixa amoureusement un court instant avant de s'adresser tendrement à moi qui suis toujours sous le choc.

- On va déjeuner dehors ma puce, me propose Mathis en me caressant le visage du pulpe des doigts. Laisse tout ça ici. Andrew va s'en charger.

A nous voir, on dirait un vrai couple. Pour une raison ou pour une autre, j'étais toute émoustillée suite à ce baiser. Mais au fond de moi même, je luttais pour ne pas me montrer vulnérable car je savais que rien de tout ça n'était vrai. La raison du spectacle, je ne le connaissais pas encore. Mais, il ne fallait sûrement pas s'y accrochée.

- Andrew, passe récupérer les affaires de Lu à la cafétéria s'il te plaît. Elle et moi, on déjeune dehors, il lui ordonne avant de raccrocher.

Mathis m'aide à me relever et me prend par la taille pour sortir. Des minutes après notre départ, tout le monde restait ébêté. Jusque là, Mathis se donnait l'air d'un mur infranchissable au yeux de ses employés. Alors le voir s'exposer de la sorte en a surpris plus d'un. Il ne se sont pas cachés de l'avouer après notre départ d'ailleurs. Mathis de son côté m'accompagne jusqu'à la voiture. Son bras droit était encore enroulé autour de ma taille.

De son mètre quatre vingt sept, il aurait pu me couvrir de toute sa hauteur si je ne portais pas des escarpins à talons hautes.

- On n'est plus au bureau. Ce qui veut dire, plus de paires de yeux pour te regarder. Donc tu peux arrêter ton faux semblant Mathis.

Il enleva sa main tout naturellement et chacun allant de son côté, nous grimpons dans la voiture. Quoique fortuné, Mathis n'utilise pas de voiture tape à l'œil pour le boulot.

- Tu as un endroit en tête pour le déjeuner, me questionne Mathis pour changer l'atmosphère pesant qui y régnait après avoir démarré la bagnole.

- C'est toi qui as proposé, répondis je froidement. J'étais bien là où j'étais. L'endroit m'importe peu. C'est toi qui es habitué à ce genre de vie. Tu dois déjà avoir une idée, non.

- Soit moins grossière au moins. J'ai simplement volé à ton secours.

- Grossière ? Moi ! Grossière ? J'ai fait quoi ?

- Tout part de travers Lucia. Te rends tu compte au moins que rien ne se passe comme prévu dépuis que l'on est marié ? A la base, ce mariage aurait du servir à ramener de la tranquillité dans ma vie. Et que s'est il passé dépuis ? Rien n'a changé. Bien au contraire. A chaque jour son lot de scandale. Il n'y a que pour toi que cela a été fructueux.

- Et en quoi est ce de ma faute ? C'est moi qui raconte ce genre de chose sur toi ? Crois tu que cela me plaît de me retrouver dans cette situation ? Je me fais insulter tous les jours dans cette entreprise. C'est plaisant d'après toi ? Tu aurais pu faire très simple. Tu en avais l'occasion. C'est toi qui as voulu te compliquer la vie.

- Et par simple qu'est ce que tu entends ? Se marier, te présenter à la presse et consort sans préparer le terrain ? Avec le passé que tu as ? Tu imagines le scandale ? Moi Mathis, marié à une... à une...

- Une quoi ? Mon passé ? Je m'offusque. Mon passé, tu dis. Tu veux parler du fait que je... que j'ai été en prison ? Il fallait y penser avant de me faire chanter jusqu'à me forcer à t'épouser.

- Ce n'est pas contre toi Lucia. Il faut juste que tu comprennes les choses. Cela n'aurait pas été une bonne idée de te pousser dans la gueule du loup sans te préparer. Le monde est cruel. Je ne te le répèterai jamais assez. Maintenant tu as été innocentée... J'ai fait mettre ton dossier sur scellé... Ce n'est pas tout le monde qui pourra y avoir accès. C'est maintenant que je peux te présenter à tous. Par désir de régler mon problème, je ne devais en aucun cas ne pas tenir compte de ton bien être à toi. Tu comprends ?

- Oh que oui, j'ai compris. Mais je te rappelle que c'est toi qui as usé de magouilles pour me forcer à me marier avec toi. Je ne voulais pas de toi à la base.

- Te forcer à quoi ? Dans mes souvenirs, cela n'a pas été si difficile que ça.

- ...

- Non mais tu fais exprès de ne rien comprendre. Dans ce mariage tu tires toutes les gloires Lucia. Si ce n'était pas mon intervention tu serais dehors à t'inquiéter à chaque instant de toujours filer droit pour ne pas regagner ta cellule à Bedford Hills.

- Tu sais quoi, arrête la voiture, je crie.

- Pardon !

- Aller dîner dans cette atmosphère là serait ridicule. Ton show a l'entreprise a été suffisant. Ton message est passé. Ce dont ils en avaient tous suspicion, tu t'es assuré que cela soit confirmé. Même si je ne vois pas en quoi cela va régler la situation actuelle.

- Reste tranquille Lucia.

Mathis continue de rouler sans rien écouter.

- Arrête la voiture Mathis, je crie à nouveau. Je veux descendre de là.

Cette fois, voyant que Mathis ne réagissait toujours pas à ma demande, je saisis le volant en tentant de tout arrêter moi même.

- Mais arrête bon sang. Qu'est ce que tu fous ? Tu veux que l'on ait un accident de la voie publique ?

- Mais c'est toi qui m'y obliges. Donc arrête ce foutu véhicule pour que je puisse descendre Mathis. Tu es un égoïste imbu de sa personne.

- Tu crois ?

- Bien évidemment que oui. Tout ce qui t'importe c'est ta petite personne. Alors, arrête ce foutu véhicule.

Je tire sur sa main.

- Lache ça Lucia. Non mais t'es malade ? Voudrais tu que l'on ait un accident ? Lâche ce foutu volant, il hurle.

Trop tard. Au moment où je me décidais enfin à relâcher le volant, Mathis manqua de prêt de renverser un enfant qui traversait la route. Pour l'épargner, il était obligé de faire un détour rapide. Ce qui envoie sa voiture droit dans un poteau.

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