La Réincarnation de la Méchante : L'Épouse Diabolique du Jeune Maître Lu

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« Si c'était moi, rien de tout cela ne serait arrivé. Si seulement je n'étais pas arrivé trop tard, tu n'aurais pas à mourir ainsi. »

Les larmes qui coulaient de ses yeux ont choqué Su Xiaofei. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il apparaisse soudainement lors de son dernier moment. Lu Qingfeng, le petit garçon qui la suivait partout quand ils étaient plus jeunes, était à présent un jeune homme séduisant.

Su Xiaofei leva une main et caressa le côté de son visage. Elle sentit ses propres yeux piqués de larmes à présent. Elle pensait qu'elle mourrait dans la solitude, sans voir personne, mais en regardant les yeux larmoyants de Lu Qingfeng, elle ressentit une chaleur qu'elle n'avait plus éprouvée depuis longtemps.

« Si tu étais à moi, je te protégerais de tout le monde. » continua Lu Qingfeng.

Ce sont les mots qu'elle avait tant désiré entendre de la part de son mari misérable. Et pourtant, c'est un autre homme qui prononce exactement les paroles que son cœur désirait entendre.

« Ne pleure pas, Lu Qingfeng. » Dit-elle au jeune homme. « C'est la faute de la grande sœur si elle a fini comme ça. »

Il était un homme et pourtant il pleurait pour quelqu'un comme elle. Toutefois, Su Xiaofei n'a jamais pensé que c'était une faiblesse de sa part. Lu Qingfeng pouvait être un homme, mais il restait un être humain qui savait ressentir la tristesse et la douleur.

Le cœur de Su Xiaofei se serrait en le regardant. La voilà, sur son lit de mort, abandonnée par son propre mari qui lui avait tout pris en la trompant avec la véritable fille de son père.

Dans la première année de leur mariage, elle pensait que tout se passait bien avec Mo Yuchen. Cependant, à la fin, tout cela n'était que la mise en scène parfaite de son plan pour s'approprier la richesse de sa mère et son héritage.

Cinq ans de mariage, et tout cela pour rien. Elle était tombée dans le piège complexe et les manigances de l'homme qu'elle croyait l'aimer sincèrement, et Ye Mingyu, la véritable fille de son père.

Si seulement elle pouvait remonter le temps, elle jurait ne pas refaire les mêmes erreurs. Hélas, il ne lui restait plus rien d'autre à faire que d'accepter sa fin. Si seulement elle n'avait pas été aveuglée par l'amour, elle n'aurait pas fini ainsi.

« Su Xiaofei, je t'en supplie, ne meurs pas. » supplia Lu Qingfeng avec des larmes qui coulaient sur son beau visage. « Je n'aurais plus aucune raison de vivre si je te perdais toi aussi. » dit-il en baissant la tête, sa prise sur sa main se resserrant alors qu'il continuait de pleurer.

« C'est tellement injuste. » continua-t-il, « si seulement j'étais né un peu avant toi. Si seulement je n'étais pas trop jeune pour me tenir à tes côtés. »

« Lu Qingfeng, qu'est-ce que ton âge a à voir avec tout ça ? » demanda-t-elle doucement, ne sachant pas ce que son ami d'enfance voulait dire par ces mots.

« Tout. » Lu Qingfeng releva la tête et la fixa droit dans les yeux. « Tu ne serais jamais tombée dans le piège de Mo Yuchen et ne l'aurais jamais épousé, si seulement j'étais né un peu plus tôt. La place à tes côtés devrait être la mienne, pas la sienne. »

« Toi… » Su Xiaofei le fixa avec confusion. Pourquoi disait-il cela ?

Comme s'il savait ce qui se passait dans son esprit, Lu Qingfeng sourit amèrement.

« Parce que je t'aime. »

Au moment où Su Xiaofei entendit ces mots, elle sentit comme si toutes ses défenses restantes s'effondraient à cet instant précis. Les larmes se mirent à couler sur ses joues de manière incontrôlable alors qu'elle continuait à le fixer.

À côté d'elle, Lu Qingfeng ressentait la douleur en voyant les larmes couler de ses yeux. Il plaça sa main sur celle d'elle et secoua la tête. Il lui parla d'une voix douce, lui disant que rien de tout cela n'était de sa faute.

Cette même voix qui rappelait à Su Xiaofei les moments où Lu Qingfeng laissait tout tomber, peu importe l'importance, pour venir la rejoindre et l'assurer, comme ce qu'il faisait aujourd'hui.

Elle avait été une imbécile de croire que ce qui existait entre elle et Lu Qingfeng n'était qu'une affection fraternelle. Elle avait été une sacrée idiote de ne pas remarquer qu'il tenait profondément à elle, le rendant impuissant et misérable en même temps.

« Pourquoi ? Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? »

Lu Qingfeng sourit simplement. Il n'a pas répondu. Elle devrait connaître la réponse à sa question de toute façon. À cause de son obsession pour Mo Yuchen, elle avait été aveuglée et avait ignoré les choses qui n'avaient rien à voir avec Mo Yuchen.

Su Xiaofei a compris son silence et cela ne faisait que la faire pleurer davantage.

« Tu es une sacrée idiote, Su Xiaofei. » se réprimanda-t-elle intérieurement.

« Peu importe. Ce qui compte maintenant, c'est que tu te rétablisses, d'accord ? »

Elle secoua la tête. Les médecins lui avaient dit qu'elle ne vivrait pas beaucoup plus longtemps. Ses jours étaient déjà comptés. Le poison que Ye Mingyu lui avait administré pendant des années avait causé des dommages irréversibles à son corps. Même si elle survécuait, elle souffrirait toujours d'une douleur chronique qui ne disparaîtrait jamais.

« Il est déjà trop tard maintenant, Lu Qingfeng. Il n'y a plus d'espoir pour moi, mais toi, tu as toute la vie devant toi. »

« Non. Non. Non. » Lu Qingfeng refusa de la laisser partir. « Xiaofei… »

« Je ne peux plus être à tes côtés, alors prends bien soin de toi. Ne cause plus de soucis à ton grand-père à l'avenir, d'accord ? »

Lu Qingfeng acquiesça distraitement alors qu'il continuait de pleurer à côté d'elle. Elle le sermonnait une fois de plus, mais il avait déjà fait abstraction de ses paroles. Il ne comprendrait jamais qu'il ne peut pas être sans elle.

« À l'avenir, trouve une femme qui t'aimera réellement. Qui ne te fera jamais souffrir comme j'ai fait et qui chérira tes sentiments. Quand tu la trouveras, sois bon avec elle et vis une belle vie avec elle, compris ? »

Si seulement elle pouvait revenir dans le passé, elle ferait tout en son pouvoir non seulement pour se protéger elle-même et sa mère, mais aussi pour le cœur de Lu Qingfeng.

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