webnovel

Partie 6 (1)

Il ne restait plus qu'une lune pour que Babida le bûcheron prît officiellement ses fonctions de commandant en chef des forces impériales.

Deux lunes étaient déjà passées depuis la mort du gouverneur Kola II.

L'élagueur se réveilla et sortit de son lit dans la chambre principale pour invités du quartier général ô combien spendide et se dirigea vers la salle de bain pour se raser et se doucher.

Puis, lorsqu'il eut fini, il fouilla la penderie au coin gauche de l'appartement et y trouva un uniforme militaire tout neuf, lequel était constitué d'un éclatant pantalon en soie et de deux bracelets en acier.

Le bûcheron les porta et orna son cou avec son collier d'ivoire d'éléphant. Il trouva une brosse dans le tiroir de l'armoire à côté et s'en servit pour peigner ses cheveux crépus tout en regardant son physique hors norme dans la glace.

Paré, il se saisit de son amour de hache herculéenne en acier qui était posée près du lit, puis quitta la chambre.

Il arriva dans le bureau de l'aide-de-camp Polo et fut surpris d'y rencontrer oncle Bibi et la belle demoiselle Suzie qu'il pensait être encore sous la couette.

"Oh, oh, bonjour à tous ! Je constate que vous êtes des lève-tôt," dit le bûcheron.

"Non, Mon Commandant, c'est juste que vous avez un peu trop dormi. Sans doute à cause de la dose de vin blanc d'hier soir un tantinet elevée," réagit Polo d'un ton titillant, déclenchant par la même occasion le fou rire de l'oncle Bibi et de la jeune demoiselle Suzie.

"Ah, oui ! Vous avez tout à fait raison." Babida approuva.

"Eh ben, quelle heure est-il ?" questionna-t-il ensuite.

"Il sera midi dans peu de temps," le renseigna l'aide-de-camp Polo.

"Non, vraiment ? Très bien !" répliqua Babida.

"C'est donc bientôt l'heure du déjeuner. J'ai déjà super faim," dit-il en outre à l'homme de main Polo.

"Oui, Mon Commandant ! Certainement que bientôt un garde impérial viendra pour nous annoncer que le repas est prêt et servi," répondit l'aide-de-camp au très affamé commandant en chef des forces impériales.

À peine Polo avait-il fini de parler qu'une sentinelle impériale vint frapper à la porte de son bureau avant d'y entrer.

"Mes respects, Mes Commandants, soyez informés de ce que le déjeuner est prêt et vous êtes priés de venir à la cantine," annonça la sentinelle impériale à ses supérieurs en plaçant sa main droite sur la tempe pour les saluer.

"Oh, c'est bien avant l'heure ou me tromperais-je ? Quoi qu'il en soit, c'est parfait. Le commandant en chef n'a pas pris de petit-déjeuner. Alors, s'il te plaît, conduis-le ainsi que ses compagnons ici présents à la salle à manger." Polo ordonna au garde impérial. 

"À vos ordres, Mon Commandant !" lui répondit ce dernier en faisant de nouveau le salut militaire.

Le bûcheron, oncle Bibi et la jeune demoiselle Suzie suivirent alors leur escorte jusqu'à la cantine.

Comme d'habitude, la table à l'autre bout de la salle était parsemée de quantités impressionnantes de nourriture.

Et comme la fois précédente, les deux gloutons Babida et oncle Bibi, sans manières aucune, s'empressèrent de se mettre à table, de puiser tout ce qui s'y trouvait et de remplir leurs assiettes. 

L'élagueur se servit un poulet rôti entier avec des frites de pommes et se mit à se bourrer la bouche, ne laissant le moindre espace.

Quant à l'oncle Bibi, il déposa dans son plat une douzaine d'ailes de canard frites qu'il associa à la sauce tomate et aux bâtons de manioc.

La pauvre demoiselle Suzie regarda impuissante le spectacle désolant de ses compagnons.

Elle sauva la face en se montrant comme la première fois, gracieuse et digne en prenant une part correcte de nourriture. Elle mit dans son assiette un peu de riz cuit, ce qu'elle pouvait manger au quotidien, puis ajouta deux cuisses de poulet. 

Elle parachèva son service en versant de la sauce au curry sur les grains blancs.

Après quelques bouchées, les trois compagnons étaient pleins. Et fort heureusement pour la belle demoiselle Suzie, l'aide-de-camp Polo n'était pas là pour leur offrir de nouveau du vin blanc.

Le breuvage fermenté allait sans doute encore lui causer plus d'embarras en raison de l'incapacité des deux gros gaillards autour d'elle de boire de façon modérée, dans les limites de ce que leurs corps pouvaient supporter.

Une fois qu'ils eurent finis de manger, ils quittèrent la cantine et retournèrent dans le bureau de Polo qu'ils trouvèrent très occupé à préparer la transition de pouvoir au bûcheron.

"Ah, vous êtes déjà de retour, Mon Commandant," s'exclama l'aide-de-camp.

"J'espère que vous avez passé un moment agréable à la cantine," dit-il en imaginant ce qui avait bien pu s'y produire.

"Évidemment que oui ! Comment aurait-il pu en être autrement ?" déclara Suzie en grimaçant.

Haha! 

Polo éclata de rire en ayant une vision claire des deux gros gaillards en train de s'empiffrer avec tout ce qu'il y avait sur la table de la cantine.

"Eh ben…!" Oncle Bibi essaya de se défendre ainsi que son partenaire de crime, Babida, mais il ne put aller jusqu'au bout de sa phrase.

Ce dernier fut interrompu par sa nièce bien aimée.

"Eh ben, c'est toujours ainsi. Et sûrement que ça ne changera jamais," dit-elle en grimaçant encore. 

"Oh, vraiment, nous te prions de nous pardonner, jeune demoiselle ! Euh…nous promettons que la prochaine fois nous serons aussi nobles que toi," s'engagea l'élagueur avec un ton fort comique.

"Eh bien, attendons de voir !" réagit Suzie pleine de doute.

"Très bien ! Il temps à présent de passer aux choses encore plus sérieuses." Polo recentra les esprits.

Chương tiếp theo