PDV BELVIDA
Nous étions toujours en classe avec Monsieur Haban, il nous expliquait, comme en début de chaque année, le fonctionnement du lycée, ainsi que ses règles de bienséance, etc. Il nous expliquait également ce qu'on allait "subir" durant l'année, ainsi que les épreuves de Bac en fin d'année. J'appréhendais beaucoup ces épreuves. Même si mes moyennes tournaient aux alentours des 18 , je craignais tout le temps de rater mes épreuves, alors qu'il n'y avait aucune raison pour que cela arrive.
« Psst. »
Je tournai la tête.
« T'as pas un stylo ? » me demanda mon voisin.
« Déjà, moi, c'est BELVIDA, et non, comme tu peux le voir, j'ai oublié ma trousse. »
« Oh, tu sers à rien. » me provoqua-t-il.
« Je te ferais remarquer que toi non plus tu n'as pas de trousse, E SPOIR. » J'avais bien séparé chaque syllabe de son prénom. J'avais entendu son prénom lors de l'appel du Prof. Il avait demandé qu'on fasse chacun notre tour une vague présentation de nous-même, afin de nous familiariser avec nos camarades, même si pour ma part, les autres ne m'intéressaient pas du tout. J'avais eu le droit aux regards noirs de Wilma, qui ne cessait de me dévisager. Elle lançait de temps à autre des regards à CALEB, qui lui, ne faisait pas du tout attention à elle. Elle avait l'air d'avoir choisi sa proie.
« Oui mais moi, j'en ai jamais eu. » sourit-il, fier de lui.
Il me désespérait, vraiment. Comment pouvait-il être aussi idiot ? Je soupirai, las.
J'essayai de me concentrer sur les dits de notre cher Prof de mathématiques, mais mon attention portait trop sur les bruits que faisait CALEB.
« Tu en as pas marre de faire l'animal, là ?! » m'écriai-je, légèrement trop fort.
« Il y a un problème, mademoiselle Miller ? » me demanda le Prof.
« Non, non.. » répondis-je, gênée de tous ces regards sur moi.
« Tu comptes nous faire remarquer dés le début de l'année ? » me demanda froidement CALEB.
« Je te retourne la question, avec tes bruits d'animaux puérils. »
« Puéril ? » s'interrogea-t-il, ne sachant pas la signification de ce mot.
Je roulai des yeux avant de regarder le Prof, qui écrivait au tableau.
« T'es une nerd, toi, non ? » me demanda-t-il, d'un air arrogant.
« Ouai, une vraie lèche-cul. » lança Wilma, qui s'était placée juste devant nous, et qui écoutait notre discussion depuis le début.
Mais de quoi je me mêle ?! m'exclamai-je intérieurement. Mais quelle dévergondée celle là. Je ne pouvais pas la voir, avec ses airs de duchesse et son déguisement de prostituée. Elle portait constamment des jupes très courtes, mêmes les jours d'hiver.
« Je déteste les filles comme toi. » me dit CALEB, d'un air dégoûté.
« Comme ça, nous sommes deux. » se mêla de nouveau Wilma, souriante.
J'essayai de garder mon calme. Je devais être toute rouge de rage, ces deux là m'insupportaient. Je serrai ma mâchoire, m'empêchant de leur cracher à la figure tout ce que je pensais d'eux.
Cela faisait seulement 45 minutes que nous étions en cours, cependant je voulais déjà terminer cette journée qui me semblait forte épuisante.
Après quatre longues heures de cours interminables, aux côtés des deux plus gros blaireaux du lycée, je sortis la première de la classe. Sidoine n'avait pas arrêté de reluquer Julian, un "beau gosse" de la classe. Elle m'avait fait comprendre qu'il lui plaisait. Il y avait de quoi en même temps : du haut de ses 1m80, il avait un regard de braise et avait des cheveux noirs. C'était un jeune homme ténébreux, tout comme aimait Sidoine.
« Tu as vu comment il est magnifique Julian ? » me demanda Sidoine, enthousiaste.
« M'ouai, ça va. »
« Ça va ?! Mais c'est une bombe ce mec ! »
« Quel mec ? » demanda CALEB, ayant entendu Sidoine.
« Pas toi, en tout cas. » répliquai-je au tac au tac.
« Oh, je suis blessé. » répondit-il ironiquement, plaquant ses mains contre son cœur, faisant semblant d'être touché.
« Bon, tu n'as pas d'autres filles à faire chier ? »
« Oh, je vous embête ? » Il fixa Sidoine, qui rougit légèrement. Je donnai un coup de coude à celle-ci, afin de lui faire comprendre qu'il n'était pas un "mec à fréquenter", et lui retirer toute idée de la tête.
« Pas qu'un peu. » répondis-je.
« Bon bah je vous laisse. » nous sourit-il.
« Très bonne initiative. » souris-je hypocritement.
Il s'approcha de moi afin de faire un baiser sur la joue, mais je l'esquivai.
« Salope. » expira-t-il avant de disparaître dans les couloirs.
« Tss.. » fis-je en partant en direction du self, accompagnée de Sidoine.
« Tu n'as pas l'air de l'aimer ? » me demanda Sidoine, faisant référence à ce boulet.
« Bah, t'as vu le spécimen aussi ? »
« Moi je le trouve mignon. » sourit-elle.
« Il n'y a pas que le physique, Sidoine. » rétorquai-je.
Elle haussa les épaules, et nous partîmes au self nous en mettre plein la panse.
La journée passa très vite. Joana nous avait raconté comment s'était passée sa journée, et Sidoine n'avait pas arrêté de fantasmer sur son Julian. CALEB ne m'avait pas adressé la parole de l'après-midi. Il était resté toute la journée avec Wilma, et tant mieux, comme ça ils m'ignoraient.
J'étais en train de repartir chez moi, à pieds, accompagnée de Joana qui habitait à quelques pâtés de maisons de chez moi. Il était aux alentours de 18h05, et l'atmosphère se faisait sombre et frais. La nuit commençait déjà à tomber, et la température s'approchait dangereusement du 0. Je resserrai ma veste sur moi, en écoutant attentivement ce que me disait Joana.
« Il n'arrêtait pas de me regarder ! Tu sais ? Comme dans les films américains.. »
« Oui, mais là on est pas dans un film. » la coupai-je, cassant sadiquement son délire.
« Roh, mais je sais ! » Elle fit mine d'être en colère, avant de poursuivre. « Bref, il est venu me parler juste après le cours de 16h, et il m'a proposé de sortir avec lui au parc, samedi après-midi. » m'annonça-t-elle, heureuse.
« Et bien, il ne perd pas de temps, lui.. » répondis-je en grimaçant.
« Tu ne peux pas être heureuse un peu pour moi ? Hein ? » se vexa Joana.
« Mais non.. ce n'est pas ça.. C'est juste que je crains que Bastien ne soit qu'un coureur de jupons qui te veut dans son lit, comme toutes les autres, vois-tu ? Depuis ton histoire avec Hector, je.. »
« Ne me parle pas de lui. » me coupa-t-elle.
Oups. Je venais de légèrement merder. Je le savais qu'il fallait éviter le sujet de son ex, mais c'était sorti tout seul.
Le reste du trajet se fit dans un silence pesant. Nous nous fîmes même pas la bise, lorsque nous dûmes nous séparer, nous nous étions contenter d'un signe de la main.
Enfin arrivée devant chez moi, j'ouvris la porte, entrai à l'intérieur puis la refermai derrière moi. Je retirai mes chaussures que je rangeai devant le tiroir à chaussures qui était situé dans le couloir, puis posai mon sac de cours sur la table de salle à manger.
« Coucou mon cœur, alors, ta journée ? » me demanda ma mère, curieuse.
« Longue. » restai-je vague.
« Mais.. tu es avec Sidoine et Joana ? » me questionna-t-elle, essayant de me faire parler.
« Seulement avec Sidoine. Joana est dans la classe de Kévin. »
Kévin, c'était un de mes anciens amis. Nous nous étions perdus de vue dés que nous sommes passés du collège au lycée.
« Oh.. et, tu aimes ta classe ? » renchérit-elle.
« Mum.. je suis crevée.. je n'ai pas envie de raconter ma journée là.. » soupirai-je, lui lançant un regard désolé et lassé.
« Désolée.. » grimaça-t-elle.
Elle reconcentra son attention sur la télévision, tandis que moi je montai à l'étage afin d'aller faire mon petit tour quotidien sur facebook. Ce site était l'une de mes seules raisons d'utiliser l'ordinateur. Je l'allumai naviguai sur le Web. J'étais allongée sur le ventre, sur mon lit, faisant glisser mon doigt sur le pavé numérique afin d'inscrire mon code Facebook.
15 notifications, 2 messages. Je répondis aux deux messages de deux amis que j'avais perdu de vue, à cause de leur déménagement, puis fis un tour sur les publications de mon fil d'actualité. Il n'y avait rien d'important: que des photos de narcissiques dévergondées, et des statuts de dépressifs ambulants.
Je fermai mon ordinateur, puis m'allongeai sur le dos. Je regardai mon plafond blanc, et repensai à ma longue journée de lycée. Soudain, CALEB et Wilma revinrent dans mon esprit. Je secouai ma tête afin de retirer toutes pensées de ces deux êtres indésirés de la société. Mes paupières se fermèrent doucement, m'enfonçant dans un sommeil soudain..
Lorsque j'ouvris de nouveau les yeux, il faisait noir à l'extérieur. Mes volets étaient toujours ouverts, et ma lumière allumée. Je me frottai doucement les yeux avant de me lever et sortir de ma chambre en direction du rez-de-chaussée.
Tout était éteint. Tout le monde devait être en train de dormir, j'avais dû m'endormir en revenant du lycée, tellement j'étais crevée. J'allai dans le cuisine et regardai l'heure: 6h43. Ça allait, il n'était pas trop tôt, ma mère devait me réveiller d'ici 15 minutes. J'avais dormi plus de 12 heures, ce qui montrait â quel point cette journée était fatigante.
« Tu es déjà réveillée ? » me demanda mon père.
Je sursautai, lâchant un léger cri de terreur avant de me retourner.
« Tu m'as fait peur ! » m'exclamai-je à voix basse.
« Désolé ma puce. »
Il vint me déposer un baiser sur le front avant d'enfiler son manteau noir, qu'il avait l'habitude de porter en partant au boulot les jours d'hiver.
« J'y vais, je suis déjà en retard ! » me dit-il, pressé.
Je lui souris, puis il partit à son travail, claquant doucement la porte derrière lui.
J'étais à présent en route pour le lycée, le nez dans le portable, je textotai avec Sidoine. Elle me racontait ses amourettes qu'elle avait eu durant les vacances d'été. Tout le contraire de moi, qui n'avait jamais eu de petits copains. Non pas que personne n'était attiré par moi, mais ça ne m'intéressait pas, je n'étais jamais tombée amoureuse, et je ne cherchais pas à l'être pour autant.
J'étais en train de raconter à Sidoine ce que j'avais fait durant mon séjour aux Îles Canaries, lorsque je percutai quelqu'un.
« Pardon. » m'excusai-je, levant doucement les yeux.
Ah non pas lui.
« Salut mon trésor. » me sourit CALEB.
« Salut. Bon, c'est pas que tu m'ennuies, mais je vais au lycée là. » dis-je avant de commencer à partir.
« Attends. » Il me prit par le bras et me tira tout contre lui.
« Mais qu'est-ce que tu veux à la fin ?! » m'écriai-je, essayant de me retirer de son emprise, agacée.
« Un bisou. » répondit-il.
J'écarquillai les yeux et ne bougeai plus. CALEB explosa de rire face à ma réaction, puis ajouta : « Tu as vraiment cru que je voulais un baiser de toi ? » Il se mit à rire de plus belle.
Je fus vexée, mais je ne montrai aucune émotion.
« Lâche-moi. » Je réussis à retirer sa main de mon bras. « A plus tard. » lâchai-je froidement avant de tourner des talons et de repartir en direction du lycée.
Je pus entendre un « Malheureusement. » derrière moi, mais je l'ignorai. Il m'insupportait ! Autant d'arrogance et de méchanceté en une seule personne, ça me mettait hors de moi. Il fallait en plus qu'il s'installe à mes côtés en classe, tss.
Après plusieurs minutes de marche, j'arrivai enfin devant le lycée, où m'attendaient Sidoine et Joana. Elles arrivaient tout le temps avant moi, allez savoir pourquoi. Ça devait les rassurer de venir en avance.
« BELVIDA ! » Elles vinrent me faire la bise, et nous commençâmes à discuter des cours de la journée.
« Nous, on a deux heures de physique-chimie, suivies de deux heures de SVT. » annonça Sidoine, s'adressant à Joana.
« La chance, moi j'ai du français et de l'anglais. » grimaça Joana.
La sonnerie retentit, m'empêchant de raconter ce que j'avais sur le cœur au sujet de ce boulet qui m'importunait. Tiens, en parlant de lui, le voilà qui s'avança vers moi.
« Trésor ? »
« Ne m'appelle pas comme ça. » répondis-je, froidement.
« Tu veux que je t'appelle comment ? La nerd ? Bouffonne ? Connasse ? » me provoqua-t-il, toujours avec son air arrogant et sûr de lui.
« Non, tu peux m'appeler BELVIDA, comme tous les autres. »
« Je n'aime pas être comme les autres. » me sourit-il, passant sa main dans ses magnifiques cheveux.
J'ai dit "magnifiques" ?! Non, je m'égare là.
« Bah fais un effort. Bon, qu'est-ce que tu veux ? » le questionnai-je, légèrement pressée.
Sidoine était déjà partie dans le bâtiment A avec Joana.
« Bah.. je voulais .. »
Wilma arriva, et embrassa CALEB à pleine bouche, sous mes yeux, le coupant donc dans sa réponse. Elle se retourna, et me regarda de haut en bas, comme elle avait l'habitude de faire. Elle avait l'air de vouloir me provoquer en s'affichant avec "son mec".
« Qu'est-ce qu'elle te veut, celle là ? » demanda-t-elle à CALEB, d'un air dégoûté.
« Rien, elle me draguait, comme toutes les autres, mais tu sais très bien que tu es la seule, mon cœur. » répondit-il en l'embrassant langoureusement de nouveau.
Il était sérieux là ?! Je serrai les poings. Si j'étais dans un dessin animé, ma tête serait d'un rouge écarlate, et de la fumée sortirait de mes oreilles. Comment pouvait-il oser dire que je le draguais ?
« D'où je te draguais ?! Tu t'es pris pour le centre du monde ou quoi ? Descends de ton petit nuage, CALEB, tu n'es rien. » lançai-je.
« Mais comment ose-t-elle ! » s'exclama Wilma, se détachant d'CALEB, et s'approchant de moi.
« Laisse la, elle n'en vaut pas la peine. » fit CALEB.
Wilma me regardait dans les yeux, folle de rage, avant de faire demi-tour et de partir à notre cours de physique-chimie. CALEB, lui, me regardait, toujours avec son assurance et sa confiance en soi.
« Je sais très bien que tu craques pour moi, bébé, pas la peine de le cacher. » me dit-il avant de me lancer un sourire charmeur.
Je roulai des yeux, lassée de ses propos. Qu'est-ce qu'il était lourd ce mec.
Je partis en direction du cours de physique-chimie, accélérant un maximum mes pas, afin de m'éloigner un maximum de ce blaireau décérébré. Encore une longue journée qui m'attendait..
[HeyHey ! J'espère cependant que ça vous plaît..? :/ N'hésitez pas à poser des questions en commentaires, ou à donner vos avis et vos impressions au sujet d'BELVIDA, d'CALEB, et de tous les autres. Bisous sucrés !]