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[FR]Shoto Todoroki - Terroriste des Temps Modernes

« Un meurtrier de masse, l’appelait-on. Le terroriste des temps modernes » Je croyais que j’avais de la chance. Que j’étais différent. Que je pourrais vivre ma vie comme je l’entends. Mais les dés étaient joués depuis longtemps. « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Je suis devenu tout ce qu’ils ont dit que je serai » -------- PATREON : patreon.com/Nar_cisseFR English version available on my account

Nar_cisse · Tranh châm biếm
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125 Chs

Chapitre 87

- Jiro !

La brune releva brusquement la tête avant de s'interposer entre les filles et les nouveaux arrivants qui courraient vers eux. Elle pleura presque de soulagement en voyant que c'étaient Ochaco et Bakugo.

- Oh mon dieu, qu'est-ce qu'il vous est arrivé ?

Ochaco attrapa le visage de Jiro en coupe et essuya du pouce la cendre qui lui collait à la peau. Ses larmes avaient tracé des sillons plus clairs sur sa peau sale.

- On a… et bien…

Le soulagement d'avoir quitté la forêt - de ne plus avoir peur que le pyromane vienne pour finir le travail – fut si grand que Jiro ne put s'en empêcher et se mit à pleurer.

Et comme si Tsuyu et Momo n'avaient attendu que ça, elles se mirent à pleurer elles aussi.

Katsuki et Ochaco échangèrent un regard en voyant les trois adolescentes s'effondrer.

La brune se mit à frotter le dos de Momo alors que Jiro pleurait bruyamment contre son épaule.

- Hé, ça va… on est là maintenant, tout est fini…

Momo s'essuya le nez d'un revers de bras.

- On a cru… il a disparu alors on a cru… on s'est dit...

Elle explosa en sanglots, incapable de s'arrêter.

Katsuki ouvrit la bouche mais la referma en réalisant qu'il n'avait rien de pertinent à dire. Il se demandait ce qu'elles avaient pu vivre dans cette forêt pour qu'aucune ne soit capable d'en parler sans fondre en larmes.

Il désigna du menton la sorte de momie enroulée de gaze qu'elles avaient ramené avec elles.

- C'est quoi ça ?

Sa question fût un vrai retour à la réalité pour les filles.

Leurs visages chiffonnés reprirent de leur contenance et elles essuyèrent leurs larmes d'un geste sec, bien que leurs yeux étaient encore brillants.

- C'est Toru, le vilain l'a… (Jiro inspira brusquement). Le vilain l'a brûlée vive.

Katsuki lécha ses lèvres sèches.

- Est-ce qu'elle est…. ?

Les lèvres de Momo tremblèrent. Jiro lui jeta un coup d'oeil inquiet.

- Non, bien sûr que non. Enfin elle respirait encore quand on est parties...

Le blond attrapa le corps emballé de l'adolescente et la souleva avec aisance.

- Il faut qu'on retourne au camp. Le réfectoire est pas loin alors si on y va on peut peut-être-

Momo secoua la tête :

- Non, on doit trouver Aizawa-sensei. Le réfectoire n'est pas loin de la forêt et je ne veux pas… si le vilain…. (Elle inspira brusquement). Nous devons trouver Aizawa-sensei.

Tsuyu, qui n'avait pipé mot jusque là, hocha la tête avec véhémence.

Katsuki étudia leur postures tendues et réalisa qu'elles seraient prête à lui arracher le corps de Toru des mains pour ne pas avoir à se rapprocher à nouveau de la forêt.

Pourtant, Ochaco insista.

- Mais le réfectoire…

- Non

Cette fois c'était Jiro qui venait de parler : elle se rangea physiquement du côté des deux filles.

Ochaco lança un regard implorant à Katsuki qui l'ignora.

- L'école est pas loin et j'ai vu Aizawa y aller tout à l'heure

Le soulagement qu'il lut sur leurs visages était indescriptible.

Ils se mirent en route, Katsuki fermant le cortège. Il réalisa au fur et à mesure de leur avancée que chacune des trois filles qui avait été dans la forêt ne pouvait s'empêcher de se retourner pour regarder derrière elle, s'attendant visiblement à voir quelqu'un jaillir de l'orée d'une seconde à l'autre pour tous les tuer.

- Hé, vous avez vu ça ?

Toutes les têtes se tournèrent brusquement vers l'endroit qu'Ochaco pointait du doigt.

Tsuyu, Momo et Jiro s'étaient inconsciemment rapprochées les unes des autres.

Katsuki plissa les yeux en essayant de voir ce qu'elle lui désignait

Tout ce qu'il voyait c'était la ligne du désert qui tranchait sur l'horizon et rien d'autre.

- C'était des flammes

Les trois filles se rapprochèrent encore plus les uns des autres.

Jiro murmura la question fatidique :

- Est-ce que c'était bleu ?

Momo serra sa main dans la sienne.

Ochaco fronça les sourcils comme si cette idée était stupide.

- Bleu ? Non, c'était rouge

Les sourcils de Katsuki se haussèrent si haut qu'ils disparurent dans la racine de ses cheveux.

- Je crois que c'est Todoroki, dit Ochaco.

Puis elle fronça les sourcils comme si elle réfléchissait.

- Mais qu'est-ce qu'il ferait dans le désert tout seul ?

Katsuki serra ses mâchoires.

- Tout seul ? Qu'est-ce qui te fait croire qu'il l'est ?

La brune haussa les épaules.

- On a tous été surpris par l'explosion et comme Todoroki a tendance à rester seul je me dis qu'il a peut-être été acculé par un groupe de vilains…

Les méninges de Katsuki tournaient à vive allure alors qu'il imaginait le garçon seul et sans renforts dans un océan de sable. Combien de temps est-ce qu'il pourrait tenir le temps qu'ils préviennent Aizawa-sensei ? Est-ce que son Alter était adéquat face aux vilains auxquels il faisait face ? Et si ils étaient plus nombreux ? Et si….

Même en parlant les adolescents ne s'étaient pas arrêtés une seule seconde.

Ils entrèrent dans le camp et arrivèrent près du feu de joie. Katsuki déposa Toru à terre et se tourna vers les filles.

- Je dois aller voir ce qu'il se passe au désert

Momo dit tout haut ce que pensaient les deux autres filles :

- Il se peut que ce ne soit même pas Todoroki mais simplement le vilain dont nous avons déjà croisé la route...

- Et si c'est Shoto, ça veut dire qu'il est tout seul là-haut et sans personne pour l'aider

Les filles hésitèrent, mais Katsuki ne leur laissa pas le temps de penser :

- Vous allez à l'école et vous informez le prof d'où je vais, moi je vais au désert

Katsuki ne leur demanda pas d'envoyer des renforts d'autres élèves car pour lui aucun vilain ne faisait le poids face à Shoto et lui combiné. Tant que ça n'était pas la tête de piaf de l'USJ, ils s'en sortiraient indemnes.

- On ne peut pas te laisser partir seul, murmura Momo. Et si en route-

- J'irai avec lui

Le blond était surprit.

- T'es sûre de toi ?

Ochaco hocha la tête.

- Nos alters se marient bien ensemble

Katsuki sourit d'un air carnassier. 

- C'est décidé, dit-il. Allons botter le cul de vilains.

*

Il faisait nuit noire, maintenant. 

Si ce n'étaient les flammes qui ravageaient la forêt et éclairaient les alentours de leur lumière chatoyante, Kirishima et ses amis auraient été réduits à néants il y a longtemps par les vilains.

- Deku, ça va ?

L'adolescent hocha la tête, serrant contre lui son bras ensanglanté.

Le wendigo avait prit pour cible Izuku ne avait adopté une approche de harcèlement à son encontre : Kirishima avait prit le rôle de s'interposer entre le vilain et son ami puisque les dents acérées ne pouvaient pas transpercer sa peau – et même si Izuku semblait vraisemblablement capable de se régénérer à l'infini, le temps qu'il mettait à chaque nouvelle guérison devenait de plus en plus long. 

Et puis voir le wendigo bouffer de la chaire humaine sous leurs yeux n'était pas quelque chose que les garçons étaient capables de supporter sans broncher.

Séro et Sato avaient prit pour cible l'autre vilain et se chargeaient de le tenir à distance, bien que le clown soit si évasif que Séro n'avait jamais réussi à le frôler une seule fois de ses bandes.

- Il nous faut un plan

- Quelqu'un a une idée ?, demanda Kirishima

Puis il s'élança en avant, jetant son bras dans la bouche du wendigo sur le point de décapiter Izuku.

Le vilain grogna et se rétracta, irrité de voir ses assauts sans cesse échouer à cause de la petite chose à cheveux rouges.

- On pourrait dégager la voie pour que l'un d'entre nous aille chercher de l'aide au camp ?, suggéra Séro

Izuku secoua la tête.

- Impossible : on est tout juste assez nombreux pour faire face aux deux vilains, alors si l'un d'entre nous part…

Sato frappa Mister Compress du poing : le clown s'accroupit comme s'il l'avait vu venir et tendit sa main vers lui pour le transformer en bille. Séro lança sa bande qui frappa les doigts du vilain. Celui-ci jura puis bondit en arrière pour éviter d'être capturé.

- Merci

Le bras d'Izuku était quasiment guéri, maintenant. Il avait regagné sa mobilité maintenant que les nerfs dévorés de son avant-bras avaient repoussé.

- On pourrait…

L'adolescent ferma sa bouche, hésitant sur la formulation.

Kirishima envoya un crochet du droit au wendigo.

- Toute idée est bonne à prendre vu notre manque d'options, Deku

- … l'un d'entre nous pourrait jouer le rôle d'un appât.

Kirishima fut tellement abasourdi qu'il se figea. Heureusement pour lui durcir sa peau était devenu un mécanisme inconscient il y a bien longtemps, aussi il réagit à peine lorsque les dents du wendigo se heurtèrent à son cou aussi solide que de la pierre.

- C'est une mauvaise idée, répondit Séro

Il y avait une demi-douzaine de façons dont ce scénario pouvait se dérouler et chacun d'entre eux finissait avec la mort d'un des garçon.

Sato fronça les sourcils.

- Mais on a pas vraiment le choix… n'est-ce pas ?

Kirishima regarda le garçon comme s'il l'avait trahi.

- Comment est-ce que tu peux suggérer l'idée d'abandonner l'un des nôtres ?

Le garçon leva ses mains en signe de défense.

- Hé, c'est pas moi qui ait suggéré l'idée. J'ai juste dit que c'était une bonne option dans la mesure où on croule pas vraiment sous les choix.

Kirishima ouvrit la bouche pour répliquer mais fût coupé par Izuku :

- Personne ne serait en danger si on faisait ça, expliqua-t-il. Il suffirait juste que je m'éloigne un peu…

- Tu te sacrifierais pour nous ?

Même s'il pouvait se régénérer à l'infini, ça ne voulait pas dire qu'il ne souffrait pas à chaque fois que le vilain le dépeçait. Et si Kirishima se sentait malade rien qu'à voir le monstre manger des morceaux d'Izuku avec appétit, il ne pouvait qu'imaginer comment l'autre garçon le vivait.

L'adolescent hocha la tête d'un air résolu.

- Oui !

Kirishima l'observa en silence, se sentant brusquement respectueux face à ce garçon qui ne payait pas de mine.

Si on lui avait un jour dit que c'était le chétif Izuku du fond de la classe qui se proposerait comme leurre...

Mister Compress fit claquer sa langue contre son palais.

- Vous savez qu'on entend tout ce que vous dites ?

Il soupira avec mépris.

- Fini de jouer

Il tira de ses poches deux grosses poignées de billes turquoises.

Les quatre adolescents se rapprochèrent les uns des autres, sentant le danger arriver.

- Moonfish, reviens !

Le wendigo recula pour se mettre à côté de son partenaire.

Un mélange de salive et de sang maculait ses lèvres, un morceau de tendon coincé entre ses dents. Les garçons ne le gardaient que dans leur vision périphérique, trop écoeurés à l'idée de le regarder face à face.

Le clown lança ses billes juste au-dessus des garçons.

- Séro !

L'adolescent sourit, ses bandes de scotch prêtes à l'attaque.

- J'y suis !

Ses rubans frappèrent tout un paquet de billes, les envoyant valdinguer loin d'eux. 

Il en restait encore beaucoup mais s'il se dépêchait...

Mister Compress se renfrogna.

- Je voulais m'assurer qu'aucun de vous n'en réchappe mais tant pis

Il claqua des doigts.

Les billes explosèrent dans un nuage de fumée. Aussitôt une pluie de carcasses de voitures, de lampadaires et de bancs tombèrent du ciel.

Kirishima écarquilla les yeux .

- Courez !

Ils voulurent fuir à gauche mais les billes déviées par Séro venaient de relâcher leur contenu et leur barraient la route.

Kirishima serra les dents en se mettant dos à ses camarades, faisant face à la pluie de débris. Ils ne pourraient pas en réchapper assez vite : la zone d'impact serait trop grande et s'ils se résolvaient à courir, ils finiraient assommés et à la merci du wendigo. 

Ce qu'il leur fallait c'était que quelqu'un leur serve de bouclier.

- Kirishima !

- Sato ! Mets toi dans mon dos et soutiens moi !

Le garçon se mit juste derrière lui, ancrant bien ses pieds dans le sol et portant ses mains dans son dos.

- C'est de la folie, murmura-t-il.

Kirishima lui sourit par-dessus son épaule, une goutte de sueur roulant sur sa tempe.

- On a pas le choix, non ? Plus Ultra et tout ça

Izuku et Séro les rejoignirent à la hâte : ils s'accroupirent derrière Kirishima comme ils l'auraient fait sous un parapluie.

- On compte sur toi mon pote, l'encouragea Séro.

Kirishima hocha la tête, les jambes tremblantes. 

Des vies – des vies humaines – dépendaient de lui. Il n'avait pas le droit à l'erreur.

Il durcit sa peau comme jamais encore auparavant, serrant les dents si fort qu'il cru qu'elles allaient se casser. 

Il serra les poings, décidant de simplement agir comme un mur face aux décombres : s'il essayait de les frapper pour les dévier à la vitesse à laquelle ils allaient, il se briserait tous les os de la main.

Un panneau de circulation lui tomba dessus : Kirishima le repoussa avec un cri, le coeur battant à vive allure. Et puis ce fut le tour d'une poubelle en bois ; d'un banc ; d'un panneau publicitaire.

Grâce à Sato qui avait mit son dos contre le sien et le soutenait de toutes ses forces, Kirishima n'avait pas perdu l'équilibre une seule fois. Il sentit l'espoir le gagner.

- Attention !

Il blêmit.

Un camion de de près de trois mètres de haut et large de deux fonçait droit sur eux.

Kirishima durcit sa peau si fort qu'il devint immobile comme une statue de pierre.

- Sato, quand je te le dirai tu me lanceras droit dessus

- Quoi ? Non !

- Si tu le fais pas on va tous finir écrasés et nos restes serviront de déjeuner au wendigo !

L'image de la bestiole mangeant sa cuisse provoqua un haut le coeur au garçon. 

- Ok, dis moi quand c'est bon !

Kirishima transpirait à profusion. 

A cet instant précis il était reconnaissant qu'aucun des garçons ne puisse lire la peur sur son visage.

Pourquoi est-ce qu'il voulait être un héros, déjà ? Il n'y avait rien de drôle dans ce métier.

Kirishima lécha ses lèvres sèches, se préparant mentalement à l'impact à venir. 

Il fallait qu'il frappe dans le pare-choc avant et si il jamais il ratait…

Le camion se rapprochait.

Kirishima aurait voulu voir sa vie défiler devant ses yeux, au moins pour être distrait une seconde de ce qu'il allait faire.

- Trois !

L'image de ses os transperçant sa chaire et de son crâne écrasé comme une tomate pourrie lui vint à l'esprit.

- Deux !

Il tremblait tellement que, durant une seconde, sa vision devint floue.

- Un !

C'était trop tard pour reculer, maintenant. Il sentit le goût de son propre vomis dans sa bouche.

- Maintenant !

Sato poussa un cri de rage et envoya Kirishima comme un boulet de canon.

Le garçon fendit l'air à une vitesse folle, le vent fouettant sa peau et plaquant ses larmes contre ses joues. Il serra les dents, se préparant à l'impact.

Si je m'en sors j'abandonne Yuei.

Ses avant-bras frappèrent le pare-choc. Kirishima entendit quelque chose grincer comme de la tôle qu'on plie. Il réalisa avec effroi que c'était l'os de son bras droit qui venait de craquer.

Le garçon sentit son esprit devenir brumeux, ses muscles se détendant malgré lui.

- Kirishima !

Les cris des garçons – des vies sous sa responsabilité – furent comme une douche froide.

Il se mordit la langue jusqu'au sang pour se forcer à rester éveillé.

Il continua à pousser, pousser, pousser, sentant son os brisé sur le point de transpercer sa peau.

Il voulait mourir, mais il ne pouvait pas.

L'adrénaline fit le tour de son organisme en une fraction de seconde, lui conférant une force qu'il ne s'était jamais soupçonnée. Il se sentait mourir, mais il se sentait aussi plus fort qu'il ne l'avait jamais été.

Kirishima poussa un cri de rage, sa peau durcissant au point où elle devint translucide – comme un diamant.

Nouveau bruit de tôle pliée. 

Le pare-choc ploya sous son assaut. Le camion entier trembla. La vitre de l'habitacle explosa.

Une des roues du camion se détacha. 

Kirishima ferma les yeux pour se protéger du verre. Il sentit avec étonnement que le camion ne lui résistait plus.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il réalisa qu'il venait de passer à travers le camion.

Les bandes de Séro s'enroulèrent autour de lui pour le ramener vers les autres garçons.

Il regarda comme dans un rêve les deux moitié du camion s'écraser au sol dans un bruit qui fit trembler la terre.

Le garçon atterit au sol avec douceur, les yeux écarquillés. 

Il regardait ses mains comme si elles ne lui appartenaient pas.

- J'ai… j'ai réussi ?

Il sourit, incrédule.

- J'ai ré-

- Kirishima !

Le garçon releva les yeux trop tard.

Un scooter tomba du ciel et le frappa en pleine tête.

- Attention !

Il eut l'impression que quelqu'un venait de frapper dans son crâne avec une batte de baseball. 

Sa vision vira au noir et la dernière chose qu'il vit fut les immenses dents du wendigo se refermer sur lui.

*

Katsuki observa les alentours : il n'y avait personne.

- T'es bien sûre que t'as vu du feu ?

- Certaine, répondit Ochaco en jetant des coups d'oeil nerveux à la ronde.

Les dunes de sable froid étaient dénuées de la moindre trace de chaussure ou de signe de combat.

Il n'y avait ni bruit ni âme qui vive.

Katsuki sentit le doute s'insinuer dans son coeur : il jeta un coup d'oeil en coin à Ochaco qui continuait à épier les alentours.

- Qu'avons-nous là ?

Tous les poils de Katsuki se dressèrent sur nuque.

Il ne réfléchit même pas, envoyant la plus grosse déflagration qu'il lui était possible de faire dans son dos. Il fut projeté dans les airs puis roula dans le sable pour amortir l'impact de sa chute. 

- Bakugo ! Est-ce que ça va ?

Katsuki cracha un peu de sable.

- Ouais

Il se releva lentement, s'essuyant le menton du dos de la main.

Un nuage de sable mélangé à la fumée de son explosion recouvrait l'endroit où il était une seconde plus tôt.

Katsuki plissa les yeux, observant la silhouette sombre qui se dessinait derrière l'écran de fumée.

L'homme était grand, vraiment très grand. Au moins aussi grand qu'All Might.

L'adolescent se força à ne pas montrer son inquiétude mais une goutte de sueur roula sur sa tempe. 

L'atmosphère était devenue lourde sur ses épaules, l'air presque suffocant. Katsuki avait l'impression de patauger dans de l'huile, chacun de ses gestes devenant difficile et laborieux.

Ce type dégageait quelque chose de différent comparé aux autres vilains qu'il avait croisés jusque là. Quelque chose… de dangereux.

- T'es qui ?

La voix de Katsuki sonna forte et pleine d'arrogance.

Il se força à rester calme, parce qu'il était meilleur quand il était calme – et il le sentait, la moindre erreur serait fatale avec ce vilain.

- On m'a donné beaucoup de noms à travers l'histoire

Il posa un pied hors du mur de fumée. Katsuki serra les dents en voyant qu'il portait des chaussures vernies. Cela ne pouvait vouloir dire que deux choses : soit il était extrêmement arrogant, soit il était assez puissant pour se permettre cette arrogance.

Son pantalon de tailleur émergea ensuite. Katsuki releva les yeux vers le visage encore dissimulé par la fumée.

- Babayaga, boogey man…

Katsuki sentit l'effroi lui serrer les tripes en voyant ce qui lui servait de visage.

Un immense masque noir de protection respiratoire recouvrait le bas de sa tête, des mandibules s'enroulant comme des pattes d'araignées autour de son cou. Ses yeux… il n'en avait pas. De la peau couvrait ses cavités comme si il avait été grièvement brûlé, soigné, puis brûlé à nouveau.

La peau de ses joues se releva vers ce qui semblait être le coin de ses yeux.

Katsuki mit quelques secondes à réaliser qu'il était en train de lui sourire.

- … mais tu peux m'appeler All for One