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Chapitre 33

Le chemin qui menait au refuge était sinueux, enveloppé de l'ombre des arbres centenaires. Aniaba marchait en silence, ses pensées tumultueuses, flanqué de Victor et Marie-Louise. Chacun semblait perdu dans ses réflexions, la tension palpable. Ils étaient proches du refuge indiqué par le Baron, mais une part d'Aniaba restait sur ses gardes. Cet allié mystérieux devait être confronté, évalué, et surtout compris.

Alors qu'ils approchaient d'une clairière, le temps sembla ralentir. Une brise glaciale souffla, et le Baron apparut soudainement devant eux, assis nonchalamment sur une souche d'arbre. Son sourire énigmatique était aussi irritant qu'insaisissable.

— Bien joué, mon champion, dit-il en se relevant lentement. Mais tu es encore loin de ton plein potentiel.

Aniaba croisa les bras, son regard sombre fixé sur l'étrange figure.

— Si ce potentiel signifie perdre ce que je suis, alors je me passerai du reste. Le prix que vous demandez est trop élevé.

Le Baron éclata de rire, un rire rauque qui résonna dans la forêt comme un mauvais présage.

— Ah, tu me fais rire, prince. Crois-tu vraiment que tu as le choix ? Ce qui vient… oh, ce qui vient est bien plus grand que tout ce que tu as connu jusqu'à présent.

Il se tourna vers Marie-Louise, figée dans le temps comme une statue de marbre. Il tendit un doigt long et osseux vers elle, un geste lent et calculé. Aniaba se raidit, prêt à réagir, mais rien ne se passa. Le Baron tourna la tête vers Aniaba, un sourire espiègle étendant ses lèvres.

— Tu es trop tendu, Aniaba. Relax… tout vient à point pour celui qui attend.

Puis, dans un dernier éclat de rire, il disparut, laissant Aniaba seul avec ses pensées et une Marie-Louise qui reprenait lentement ses esprits. Elle cligna des yeux, confuse.

— Qu'est-ce qui vient de se passer ? murmura-t-elle.

Aniaba secoua la tête, les poings serrés.

— Rien. Absolument rien. Allons-y.

Pendant ce temps, à Port-au-Prince, une force se rassemblait. Les soldats, mercenaires, et chasseurs d'esclaves étaient mobilisés avec une férocité inhabituelle. Dans un bureau éclairé par une unique lanterne, Monclair se tenait devant une carte de la région. Ses doigts glissaient sur les différents points stratégiques, marqués d'épingles rouges.

— Ils pensent pouvoir s'échapper, murmura-t-il. Mais ils oublient une chose… nous connaissons ces terres mieux qu'eux.

Derriere lui, le chef des chasseurs s'approcha, un sourire carnassier sur les lèvres.

— Donnez-moi le feu vert, et je les traquerai jusqu'à leur dernier refuge.

Monclair hocha la tête, ses yeux brillants d'une froide détermination.

— Faites-le. Mais rappelez-vous… Aniaba n'est pas un homme ordinaire. Soyez prêts à tout.

Une nouvelle campagne s'annonçait, une traque implacable qui plongerait les montagnes et les forêts dans un chaos sanglant. Et cette fois, Aniaba et les siens ne pourraient compter que sur eux-mêmes.

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