Marché de Viande

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RETH

Reth avait envie d'arracher la gorge de chaque homme, mais pour la première fois, Elia semblait trouver une pensée cohérente. Elle tourna la tête alors qu'un homme faisait courir ses doigts dans ses cheveux. Elle cherchait quelque chose. Reth avala sa salive, la suppliant silencieusement du regard de tourner les yeux vers lui.

Et elle le fit, enfin, ses yeux s'accrochant aux siens et s'élargissant, juste au moment où un autre homme — l'un des guerriers de Behryn — s'interposa entre eux, si grand qu'il lui bloqua la vue. Il vacilla un instant et sembla se pencher à son oreille, mais alors elle apparut, le contournant, ses pas incertains et un peu chancelants. Un autre homme se glissa sur son chemin, sa main sur sa taille, puis sur son cou et elle s'arrêta, le regardant, distraite. Mais alors qu'il roulait des hanches et la tirait vers lui, elle se déroba et avança de nouveau.

Encore et encore, les hommes tentèrent de la tenter, de la distraire, de la séduire. Mais comme un fil tressé entre des bâtons, elle trouvait toujours un moyen de les contourner ou de passer entre eux, jusqu'à ce qu'il ne fasse aucun doute qu'elle marchait vers Reth. Et à chaque pas, ses yeux devenaient plus clairs, et ses jambes plus fortes.

Sentant le changement en elle, comment elle avait trouvé son objectif, les mâles cessèrent de la caresser et de la tenter, et commencèrent plutôt à former un cercle, créant une barrière qu'elle devrait lutter pour franchir afin de l'atteindre. La première fois qu'elle essaya de se faufiler entre deux d'entre eux et qu'ils refermèrent l'écart à la place, elle les toisa et en repoussa un du côté.

"Bien, ma fille... c'est ça," murmura Reth sous son souffle, la laissant le voir observer, la laissant le voir la désirer près de lui.

Behryn lui tapa sur l'épaule et rit. "Bonne chance, mon ami," dit-il.

"Pourquoi ?" demanda Reth, sans détacher son regard d'Elia.

"Pour survivre à la colère de cette femme quand elle te verra tripoté par la moitié de la ville," rit-il.

"Je vais—attendez, quoi ?" Reth détourna son regard d'Elia pour trouver Behryn le regardant en souriant, inclinant la tête vers leur droite où une douzaine de femelles se rapprochaient à chaque souffle.

Zut. Il avait oublié cette partie.

Quand la première femelle l'atteignit, c'était bien sûr une lupine. Les loups étaient toujours les premiers à faire valoir leurs droits. Elle ne le toucha pas immédiatement, mais leva les yeux vers lui à travers ses cils, et se balança d'une manière qui rapprocha son corps du sien, sa poitrine frôlant à peine son abdomen alors qu'elle se tournait, puis laissa son postérieur reposer contre son entrejambe en se cambrant contre lui, en murmurant son approbation.

Reth avait cru être pratiquement insensible à la fumée, mais sa peau répondait aux touches. De façon spectaculaire. Il grogna alors que la femme grondait dans sa gorge et glissait une de ses mains entre eux. Il attrapa son poignet juste à temps.

Mais même alors qu'elle grognait son mécontentement face à son rejet, quatre autres mains se posèrent sur ses épaules, dans son dos, même dans ses cheveux.

Là où les mâles avaient essayé de séduire Elia, de la tenter, les femelles étaient beaucoup plus directes, sachant, supposait-il, que sa chair le trahirait. L'une d'elles s'était même approchée à moitié nue, une main autour de son propre sein alors qu'elle le fixait avec un sourire malicieux.

Reth grogna et détourna le regard, à la recherche d'Elia, qui naviguait toujours dans sa propre mer de corps, mais qui maintenant était presque à travers les hommes, si bien que ceux à l'arrière commençaient à renoncer et se mettaient simplement à regarder.

Mais alors, juste au moment où leurs regards se croisaient et que les yeux d'Elia s'illuminaient de soulagement, Reth sentit une main entre ses jambes et il grogna, se retournant pour trouver le violeur.

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