webnovel

Chapitre 21

Fantôme : Tu es incapable de les protéger...

Je suis… Incapable ? Je m'écroule, tombant à genoux. Je suis encore une fois dans cette immence pièce noir qui me semble iréelle, imaginaire. Lui, il est là, debout, il m'observe me noyer dans mes pensées.

Fantôme : Et tu sais pourquoi ? Tu sais pourquoi tu en es incapable ?

Je ne réponds pas.

Fantôme : C'est parce que tu n'es pas assez fort... Regarde toi…

Il se met à faire quelques pas, marchant autour de moi.

Fantôme : Regarde toi ! Tu n'es pas assez fort pour protéger les gens autour de toi ! Tu n'es pas assez fort pour te protéger toi-même ! Tu n'es pas assez fort pour ce monde...

Jules : Je ne suis pas... Assez fort ?

Il n'a pas tort... Je n'ai pas fait de choses incroyables... Mais… Est-ce pour autant que je dois lui faire confiance ? 

Fantôme : Bien sûr que oui ! Fais moi confiance !

Il s'approche de moi et s'accroupit, je relève légèrement la tête pour le regarder droit dans les yeux.

Fantôme : Après tout... Je te connais aussi bien que toi.

Aussi bien que moi... Alors, ça veut dire que...

Fantôme : Oui... Je suis ton inconscient.

Il se relève et tend les bras tout en observant les ténèbres qui nous entourent.

Fantôme : Je représente toutes tes émotions ! Tes souvenirs ! tes manières d'agir ! Tes pensées ! Je suis en toi et j'ai besoin de toi pour survivre. J'ai essayé de te réveiller et de te faire prendre conscience de ce qu'il t'entoure sans trop m'imposer dans ta vie mais je crois que ça n'a pas été suffisant donc maintenant, je vais te poser cette question : Veux-tu être plus fort ?

Il me connait aussi bien que moi et a besoin de moi ? S'il est capable de me donner assez de puissance pour retrouver mes origines…

Fantôme : J'en suis capable.

Jules : Alors oui, je veux être plus fort !

Il se met à sourire alors qu'un œil s'ouvre au niveau de son cou, encore une fois.

Fantôme : Parfait, mais n'oublie pas une chose ... Ici, tout à un prix.

Les ténèbres me rattrapent à nouveau...

J'ouvre petit à petit les yeux et aperçois un ciel bleu, des feuilles d'arbres, j'entends aussi les oiseaux chanter et des gens parler. Je suis à l'extérieur ?

Inconnu : Tu te réveilles enfin ?

Allongé dans l'herbe, je ne comprends pas trop ce qu'il se passe. Je me redresse et observe l'homme à côté de moi, puis mon regard se balade un peu partout, se posant d'abord sur l'herbe présente absolument partout ainsi que les arbres puis sur les gens qui font des va et vient devant moi.

Jules : Je suis au paradis ?

Inconnu : Non, c'est pas encore ton tour.

Jules : Je suis où alors ?

Inconnu : Hors de ces maudites galeries, hors de l'enfer.

Jules : Hors des galeries ?

Inconnu: Oui, on a évacué tout le monde par les petits tunnels qu'avait préparés les parasites pour fuir, tous se croisent au même endroit, dans une salle souterraine qui donne accès sur l'extérieur.

Jules : Et les parasites ?

Inconnu : Ils se sont tous enfuis.

Je me relève.

Jules : Je vois...

Donc tous ces gens qui sont là sont des rescapés. J'en vois certains transporter des corps, d'autres aider les blessés à sortir de la grotte et certains être aux soins pour les miraculés.

Jules : Il y a eu beaucoup de morts ?

Inconnu : Oui... Un bon nombre…

Jules : Comme à chaque fois, non ?

Inconnu : Malheureusement...

Je continue à chercher du regard un visage qui ne m'est pas inconnu, juste un, n'importe lequel. C'est alors que mon regard se pose sur Trish qui aide une chasseuse à marcher. Je me précipite pour aller la voir.

Jules : Trish !

Trish : Jules ?

J'arrive près d'eux et j'aide la blessée qui s'appuie sur mon épaule pour ne pas tomber, elle boite et une de ses jambes est vraiment mal en point.

Trish : Ça va, tu n'as rien ?

Jules : Non, rassure toi. Toi par contre, ça n'a pas l'air d'aller...

Elle a du sang qui coule sur son visage et s'est bien ouvert au bras gauche.

Trish : Ce n'est rien, tant que j'arrive à aider les gens.

"Je veux pouvoir aider les gens et pas l'inverse", ses paroles me reviennent en tête, c'était ce qu'elle m'avait dit après notre première chasse. En entendant ses paroles, je me mets à légèrement sourire de bonheur, il faut croire qu'elle va dans le bon sens. Mais pourtant, elle ne semble pas si heureuse, comme s'il manquait quelque chose à son combat...

Jules : Dit, tu sais où sont les autres ?

Trish : Bûth et Nounou sont déjà au camp, ils se reposent, Bûth à gravement été blessé d'ailleurs.

Merde, ça annonce rien de bon ça.

Jules : Et pour Geno ?

Trish : Aucune idée...

Après avoir aidé la blessé, on est reparti aider les autres. C'est en nous approchant de l'entrée qu'on aperçoit Geno sortir de la grotte, seul, sans aucune blessure apparente. On décide donc d'aller le voir.

Trish : Ça va ?

Geno : Oui, je vais bien…

Il serre le poing.

Geno : On s'est fait avoir comme des idiots…

Jules : C'est la peur qui nous a guidés, on a rien pu faire.

Geno : Ouais… la peur...

Au même moment, une chasseuse nous interpelle, moi et Geno, et elle nous demande de la suivre. Elle nous amène au camps, devant la tante du Général Nerelli.

Geno : Pourquoi nous amener ici, elle veut nous voir ?

Elle observe le chasseur masqué un long moment avant de détourner son regard.

Chasseuse : Je vous laisse voir par vous-même...

Ça ne présage rien de bon, on se lance tous les deux un regard et on entre. Une fois à l'intérieur, on voit un draps blanc qui est comme poser sur un corps, pour le cacher.

Geno : Non...

Jules : C'est elle...

Geno : Non... Ce... Ça ne peut pas être elle...

On s'approche tous les deux et il enlève le drap. C'est elle... Son corps est couvert de morsures et semble aussi brûlé à certains endroits. Le silence règne, on contemple l'horreur qui se présente devant nous. C'est alors que Geno sort de la tente, d'un pas déterminé. Je décide donc de le suivre pour essayer de la calmer. Là aussi c'est une émotion qui le guide mais ce n'est pas la peur, non, c'est la haine.

Jules : Hey, attends ! tu vas où ?!

Il ne me répond pas et continue à avancer en direction de la sortie de la grotte. Je l'attrape par le bras pour l'arrêter mais il me repousse violemment.

Jules : Bordel mais répond moi !

Trish, qui continuait à s'occuper des blessés, nous croise alors.

Trish : Il va où comme ça ?

Jules : Je sais pas mais suis moi, j'ai peur qu'il fasse une connerie.

Il se dirige vers... Oh non je viens de comprendre… Il va en direction d'un gars avec de long cheveux noir, couverts de cicatrice, celui avec qui il s'était embrouillé dans la grotte. Geno arrive alors dans son dos et le balaie violemment en lui faisant un croche-pied, ce qui attire l'attention des gens autour de nous.

Geno : C'est de ta faute enfoiré !

Tout le monde regarde la scène en silence, le gars se met alors sur le dos pour observer Geno, il est surpris et ne réagit pas.

Geno : T'es un putain d'idiot ! Regarde le nombre de personnes qui ont perdu la vie ou qui sont dans un salle état à cause de ta connerie !

Il lui donne alors un coup de pied au niveau du visage, suivis d'un autre, puis d'un autre. 

Geno : Pourquoi ! Pourquoi ! Pourquoi t'es pas mort à leur place ?!

Un chasseur ayant la même coupe de cheveux que celui qui se fait passer à tabac intervient, armé d'une épée faite de lumière qu'il place sous le cou de Geno pour l'arrêter.

Chasseur Inconnu : Je te déconseille de continuer...

Geno : Tu le protège ? On aurait dû revenir au camp dès que possible, dès que le chemin s'est mis à bifurquer…

Chasseur Inconnu : Je sais mais j'ai des raisons de le protéger, non pas parce qu'il est le seul membre de mon escouade mais parce que ça serait bête que tu sois condamné à mort pour un meurtre comme celui-ci... Donc je te conseil de ne pas aller plus loin dans ce que tu fais.

Geno aimerait lui répondre mais il sait que son interlocuteur a raison. La seule chose qu'il peut faire c'est serrer le poing et essayer de contenir sa haine. Frustré, il décide de partir sans dire un mot en direction de la forêt qui se situe non loin du camp, seul. Celui qui était à terre se relève alors, le visage en sang.

Jules : Attends !

Chasseur Inconnu : Évite de le suivre, attends un peu qu'il se soit calmé et va aider les blessés…

Jules : Mais... 

Non, il a raison, je devrais attendre que sa colère et sa haine redescende, j'irais lui parler plus tard. C'est alors que l'homme qui avait raisonné Geno met un genou à terre avant de se relever avec difficultés.

Chasseur Inconnu : Il m'a vraiment mis mal cet enfoiré avec ces pics de glaces… "Combattre à armes égales", je n'aurais jamais dû le croire… Putain de parasite.

Allongé à l'abri dans une tente avec d'autres blessés, eux aussi allongé sur des lits de fortune, Bûth ouvre petit à petit les yeux et se redresse lentement.

Bûth : Où est-ce que je suis…

Nounou : Dans une tente réservée aux blessés.

Bûth : Quoi ?

Nounou : les membres de l'escouade qui occupait cette tente sont tous morts… On l'a donc utilisé pour soigner tous les gens qui sont là.

L'orc balaie alors toutes les autres personnes qui sont autour de lui puis il repose sa tête contre le sol.

Bûth : Putain… Donc j'ai survécu.

La peluche semble alors surprise de ce qu'elle vient d'entendre.

Nounou : Tu te souviens de ce qu'il s'est passé ?

Bûth : Ouais… Parfaitement…

Nounou : Vraiment ?!

Bûth : Oui, je me souviens même de la douleur et... Non… Je n'ai pas survécu, pas vrai ?

Nounou : Non…

Il se met alors à lui expliquer en détail ce qu'il s'était passé, de son combat en passant par sa mort et son retour à la vie.

Bûth : Je vois… Mais, pourquoi a-t- il fait ça ? Il est notre ennemi, on a essayé de le tuer et il m'aide ?

Nounou : Moi aussi je ne sais pas, la seule chose qu'il a dit c'est qu'il a une dette envers quelqu'un. Il n'a pas dit de nom, il a juste mentionné un lien entre toi et cet personne.

Bûth se fige et baisse les yeux pour observer sa main droite.

Bûth : Il se peut qu'ils se connaissent... 

Nounou : Qui ?

Bûth : Lui et mon frère

Nounou : T'as un frère ?

Bûth : Oui, c'est pour lui que je suis devenu chasseur, c'est pour parcourir le royaume et le retrouver. C'est le seul membre de ma famille encore vivant et je ne sais pas où il est actuellement… Enfin, c'est plutôt que je n'ai pas revu… Ou que je ne l'ai jamais vraiment vu de ma vie…

Nounou : Tu es sûr qu'il est vivant au moins ?

Bûth : Oui… Sûr et certain… 

Son regard se tourne vers le corps fait de masse noir qui est allongé sur le lit voisin.

Bûth : Et ce truc, tu penses que c'est ton "frère" ?

Nounou : Honnêtement… Je ne sais pas, tout est flou.

L'orc se souvient de la discussion qu'il ont eu avec le créateur de la peluche ainsi que le nom d'un certain Pierre qui a été évoqué. L'orc se met alors à soupirer.

Bûth : La seule chose que je peux te dire, c'est que quelqu'un à la réponse à tes questions… Il faut juste que cette personne prenne son courage à deux mains et avoue ce qu'il t'a caché depuis si longtemps.

Next chapter