webnovel

Chapitre 2

Le soleil se lève sur le royaume de Sathurlo. Assis sur le flanc d'une colline, trois chasseurs observent l'horizon. Un d'entre eux est alors pris de surprise, il porte un masque en forme de crâne et est habillé d'une toge noir. il regarde ses deux camarades.

Chasseur : Vous l'avez senti ?

La seule femme du groupe se tourne alors vers lui, elle a de beau et longs cheveux rose qui flottent dans le vent.

Chasseuse : Tu penses que c'est lui ?

Chasseur avec la toge noir : Je ressens son mana… Il est faible mais c'est bien lui...

Le monde moderne… Je m'y vois… Je me vois… Je vois mon passé. Je… Je jouais au foot avec des amis puis... Puis je suis rentré chez moi… Et je suis allé dormir dans mon lit… Mais...

Un bruit vient dissiper les ténèbres, j'entend des gens qui frappent contre la porte de ma chambre.

Bûth : Oh, Jules ! Réveille-toi ! C'est le jour de l'examen !

Je reconnais cette voix qui m'appelle. Je me réveille petit à petit, la lumière du soleil traversant la fenêtre m'éblouit légèrement. Je suis toujours dans ce monde. Je m'habille puis sors de ma chambre pour rejoindre les autres qui attendent dans le couloir.

Jules : Ça fait longtemps que vous attendiez?

Nounou : Il est midi...

Jules : Ah… Donc vous attendez depuis longtemps, je comprends.

On décide de partir au réfectoire pour manger. La bouffe est toujours dégueulasse mais il n'y a que ça à manger. On est quatre à être assis à l'une des tables du réfectoire. J'observe Geno qui est assis à côté de moi.

Jules : Tu ne manges pas ?

Il est juste là, assis, le regard vide, comme s'il pensait à quelque chose.

Geno : Non, je n'en ai pas besoin.

Jules : Ah...

Nounou quant à lui était absent, il était parti faire un tour dans la guilde. On finit de manger et Nounou, la peluche vivante, revient de sa promenade. Alors que l'on allait partir, une escouade à été appelée pour le fameux examen. Il faut savoir que les escouades doivent attendre leur appel ici. On suit les ordres à la lettre, laissant le temps s'écouler alors que toutes les escouades partent une par une. Je reste plus ou moins dans mon coin, je repense à ce que je venais de voir, mon ancienne vie, puis je sors de mes pensées pour me concentrer sur ce qu'il va se passer. Combattre un parasite… Mais qu'est ce que je fais là bordel... Je me décide de réveiller Geno alors qu'il dormait, toujours assis sur sa chaise

Jules : Geno, il y a des risques dans ce combat ?

Il ouvre les yeux.

Geno : Pourquoi tu m'interromps dans ma sieste ?

Jules : Est ce qu'il y a des risques dans ce combat ?

Il me fixe sans rien dire pendant un moment.

Geno : Oui…

Jules : On peut y mourir ?

Il laisse encore une fois un léger blanc avant de se remettre en position pour dormir.

Geno : Je pourrais te rassurer en disant que tu vas t'en sortir vivant quoi qu'il arrive, Mais ça serait te mentir… 

Il a l'air tellement confiant, ce qui n'est pas mon cas… mes mains commencent à trembler ainsi que mes jambes... J'ai peur… Peur de mourir ?

Bûth : Jules...

Je sens alors une main se poser sur mon épaule. Je tourne la tête et aperçois Bûth avec un léger sourire.

Bûth : Ne te fais pas de soucis, on va tous le passer sans problèmes.

Je ne sais pas quoi répondre, je reste là à le regarder. Je repense à sa phrase encore et encore. "Ne te fais pas de soucis", "Ne te fais pas de soucis", "Ne te fais pas de soucis". C'est alors que la porte du réfectoire s'ouvre à nouveau et un femme se présente.

Inconnue : L'escouade 26 !

Geno : C'est nous...

on se lève tous, sans dire un mot et on suit la femme qui nous a appeller. Elle nous amène dans la grande cour de la guilde où se trouve un drap qui cache un grand objet cubique. J'entend des grognements qui proviennent de ce qui est caché sous le drap.

Le guide de la veille : Tiens donc, voilà l'escouade en qui on place le plus d'espoir pour cette année. 

Il me jette alors un regard sans rien dire.

Le guide : Enfin, je vous fais un rappel de l'examen. Vous tuez le parasite qui se trouve dans la cage. Si vous réussissez, vous faites la suite de l'examen…

Jules : Si on échoue ?

Il ricane en entendant ma question.

Guide : Tu ne veux pas savoir, crois moi…

Jules : Mais, je ne maîtrise pas mon mana !

Guide : Désoler mais c'est les règles et on ne peut rien y faire.

Les règles, les règles, toujours les règles ! elles sont complètement idiotes et dangereuses ces règles ! Une personne n'ayant aucun pouvoir comme moi ne peut pas réussir !

Guide : Bon, à mon signal, le combat commence.

Bûth, Nounou et Trish se mettent en position pour combattre. Geno, quant à lui, a toujours les mains dans les poches. En voyant leurs différentes reactions, je me demande si je ne devrais pas faire pareil mais… On m'a dit de rester en retrait hier…

Le guide : Prêt ?

Qu'est ce que je dois faire ?

Le guide : 3.

Si je ne fais rien je vais mourir.

Le guide : 2.

Pourquoi est-ce que je pense à la mort maintenant ?

Le guide : 1.

Pourquoi il faut que ça m'arrive à moi, je n'ai rien demandé...

Le guide : Lâchez le parasite !

Des gens enlèvent le drap qui recouvrait l'objet et c'est bien une cage qu'il y avait dessous. ils ouvrent la grille puis partent en courant. Un énorme rat à taille humaine, complètement enragé, en sort. C'est quoi ce truc ?! C'est ça qu'on doit tuer ?!

Bûth : C'est parti !

Bush s'élance alors vers la bête. Pendant qu'il courait, une matière grise sort de la paume de sa main et prend la forme d'une javeline. Il lance l'arme en direction de la bête alors que Trish s'élance elle aussi vers le monstre, sa main droite se couvre petit à petit de traits blancs lumineux, comme des veines mais qui émettent un peu de lumière et qui vont de la paume de sa main droite jusqu'à son épaule. Un disque d'air apparaît dans sa main et elle l'envoie en direction du rat. Nounou quant à lui, a des rubans blancs qui sortent de son corps et se mettent à flotter autour de lui. A quoi va lui servir des rubans si il doit affronter une bête comme ça ? Il tend alors sa main gauche vers le parasite, les rubans se tendent d'un coup partent tout droit vers la bête. Je reste là, à observer le spectacle qui se déroule devant moi, je n'ai pas l'habitude de voir ce genre de chose. C'est à la fois beau et terrifiant...

Jules : C'est ça les pouvoirs du mana ?

Geno : Oui, voilà ce que tu pourras faire une fois que tu le maîtriseras, mais...

Le rat géant arrive à parer toutes les attaques qu'ont fait les trois autres avec les griffes de ses pâtes.

Geno : Eux aussi doivent progresser...

Geno se met alors à avancer tranquillement et sort sa main droite de sa poche puis la tend tout droit. Des veines partent aussi de la paume de sa main mais elles sont cette fois ci d'une couleur bleu clair. Il fait un mouvement de bras allant de droite à gauche et un mur de glace de plusieurs mètres sort du sol séparant le parasite du reste de notre escouade.

Bûth : Pourquoi t'as fait ça ! 

Geno : C'est pas en bourrinant dans le tas que vous allez l'éliminer, il nous faut une cohésion de groupe. N'oubliez pas que c'est là dessus qu'on est jugé...

Trish : T'as un meilleur plan peut-être ?!

Geno : Oui, mais il faut que tout le monde y mette du sien. Lorsque que je vais briser le mur, Trish, tu utilises tes pouvoirs pour créer un mouvement d'air assez puissant pour propulser notre cible contre la cage. Nounou, tu diriges tes rubans pour accrocher ses pâtes aux grilles de la cage. Et enfin Bûth, tu finiras par le tuer avec tes armes.

Geno continua à avancer vers le mur sans qu'aucun d'entre eux ne s'oppose au plan.

Geno : Je prends votre silence pour un oui, préparez-vous.

Bûth, Trish et Nounou se remettent en position. Geno arrive au niveau du mur, pose sa main droite dessus, les veines bleu-clair apparaissent à nouveau sur sa main. D'un coup, tout le mur se brise. La bête se tourne alors vers nous puis fonce dans notre direction. Trish tend alors ses deux mains vers le parasite et s'ensuit un puissant coup de vent qui part de la paume de ses mains et qui propulse le rat en arrière. Il se cogne contre les grilles de la cage. Les rubans sortent du corps de la peluche et viennent s'enrouler autour des pâtes du monstre et des barreaux de la cage. Le rat est alors attaché et ne peut plus bouger.

Nounou : Vas-y Bûth !

Bûth s'élance à toute vitesse, une lance à la main, et assène un violent coup dans le ventre de la bête, créant une effusion de sang. Il plante une nouvelle fois son arme, encore et encore. La bête s'agite pour se défaire de ses liens, en vain. Pendant ce temps, je regarde ce spectacle, impuissant. Après plusieurs coups reçus dans le ventre, notre cible arrête de se débattre. Les quatres combattants reviennent, tout essoufflés, à part Geno qui, malgré une attaque impressionnante, n'a pas fait grand-chose quand on y pense. Il vient d'ailleurs à ma rencontre.

Geno : Voilà… C'est ça que j'attends de toi pour survivre.

On se dirige tous vers "le guide" qui nous félicite avec un grand sourire.

Le guide : Je savais que je pouvais compter sur vous. Il n'y a aucune perte à déplorer, ni aucun blessé. Je pense que vous êtes donc apte à partir vers votre première chasse. Je vous laisse vous reposer, vous en aurez bien besoin… Ah oui, j'oubliais, il y a des douches au sous sol si vous voulez enlevez le sang.

On se retourne tous en direction de Bûth qui en est couvert.

Depuis que je les ai vu combattre, j'ai l'impression de ne pas être pas à ma place dans ce groupe, je ne sais pas si je peux rester avec eux. Ils risquent leur vie pendant que moi je reste en retrait sans rien faire. "C'est ça que j'attends de toi pour survivre.", je dois être plus fort…

Cinq jours passèrent depuis le combat, j'ai demandé à Bûth de m'entrainer dans la maîtrise des lances, je me suis entraîné tous les jours sur des mannequins. L'orc m'avoua aussi qu'il n'arrivait pas à maîtriser son mana au début, et, même s'il arrive à l'utiliser maintenant, il préfère utiliser son artefact pour combattre. J'aurais bien voulu que son artefact puisse créer autre chose que des lances pour avoir une autre arme, mais il ne peut malheureusement pas et je vais devoir faire avec.

Geno essaya quant à lui, de faire en sorte que je maîtrise des choses de base avec mon mana comme sentir l'aura des autres, faire travailler mon mana ce qui consiste à faire apparaître les veines sur des parties de son corps. Malheureusement, je n'ai pas réussi à faire ne serait-ce qu'une seule chose. Il m'apprit la différence entre les transformations corporelles et les transformations disjointes. Les transformations corporelles sont les transformations d'une partie de son corps grâce à la matière qui est liée à notre mana. Les transformations disjointes sont quant à elles des modifications de l'environnement grâce au mana qui est dans notre corps car celui-ci peut interagir avec ce qui nous entoure, c'est techniquement ce qu'il s'est passé pour le mur de glace de Geno ou le disque d'air de Trish.

Même si ces activités me prennent une grande partie de mon temps, je ne perds pas des yeux mon objectif qui est de revenir dans le monde moderne. Malgré le fait que ce monde a l'air incroyable avec toute cette magie et les choses que je n'ai pas découvert, je ne viens pas d'ici… En fait, je ne sais pas d'où je viens exactement, tout ça reste flou et puis… Et puis… Je me sens inutile ici...

C'est le sixième jour après le combat et on est enfin affecté à une chasse : c'est un parasite qui sévit dans un village très éloigné à l'Est du royaume, plusieurs paysans ont été tués et certains ont réussi à fuir.

Le village est à un peu d'une semaine à pied mais comme nous sommes trois escouades à y aller, on nous a prêté plusieurs charrettes pour transporter des vivres et du matériel. Les Chasseurs doivent, de base, trouver eux même leurs moyens de locomotion pour aller sur le lieux où est le parasite. Si la guilde devait elle-même prêter des moyens de transport, le coût serait exorbitant. Elle préfère donc donner des contrats avec de l'argent à la clé ce qui permet, en partie, de rembourser le prix du transport.

Le voyage vers le village se déroule sans encombre, le jour nous avancions, et la nuit nous campions pas très loin des chemins, il y avait toujours 2 personnes pour faire la garde. Plus nous nous éloignons de Lucha, la ville où est située la guilde et qui est aussi la capitale, plus la pauvreté et la détresse se font ressentir.

Nous sommes censés atteindre le village en deux jours, deux interminables jours. La pression de la mission se faisait sentir, tout le monde était stressé et tendu car tout le monde sait que si quelque chose se passe mal, il n'y a personne pour nous aider. Lors du premier combat, on nous a dit que la possibilité de mourir était présente, mais c'était surtout pour que l'on se donne à fond car il y avait des gens pour assurer notre sécurité...

La dernière nuit était vraiment la pire, impossible de fermer l'œil. Même Geno qui était à côté de moi quand je dormais, assis près du feu, n'as pas réussi à dormir. Lui qui est de base si confiant et calme semblait être plongé dans d'intenses réflexions.

La première vraie mission, j'ai beau me dire que tout va bien se passer, l'appréhension est bien présente et me tiraille. Et si je venais à mourir ? Si je me retrouvais seul face au monstre, est-ce que je pourrais rivaliser ? Pourquoi ne pas prendre la fuite ? Après tout, rien ne m'oblige à rester...

Nous sommes arrivés au village dans l'après-midi. Le hameau de maisons se situe au pied d'une montagne et en bordure d'une forêt. Un calme inhabituel et oppressant se fait sentir. Toute l'expédition est exténuée par le long voyage.

On décide de placer des tentes et de faire un camp de fortune pour ensuite organiser les recherches de demain.

On répartit donc les 3 escouades : la notre sera chargée de fouiller le village voir s' il y a d'éventuels survivants et d'estimer le nombre de morts. Une autre partira fouiller une partie de la forêt qui est près du village. La dernière fera le tour des villages aux alentours pour avoir des informations sur le parasite.

Les prochains jours risquent d'être mouvementés...

Next chapter