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Chapitre 32 : Mi-Avril 1567, Partie 1

Après avoir rendu le cheval qu'elle avait emprunté, Shizuko se rendit immédiatement dans la chambre de Kimyōmaru.

À l'intérieur, Kimyōmaru était allongé et se reposait.

"Mettez des seaux remplis d'eau chaude aux quatre coins de la pièce. Ensuite, préparez des serviettes et de l'eau froide… et aussi des vêtements de rechange."

Shizuko instruit le tuteur de Kimyōmaru qui était resté à ses côtés.

"Faites ce que dit Shizuko."

Kimyōmaru à son éducateur qui était confus face aux instructions de Shizuko.

Il s'inclina une fois, sortit de la chambre et se mit à transmettre les ordres aux domestiques.

"J'ai beau avoir pris un cheval rapide, ça a quand même été un aller-retour, alors je crois que ça devrait être assez de temps."

Shizuko sortit un petit tube de bambou en pensant qu'à l'origine, il valait mieux laisser reposer ce qu'il y avait à l'intérieur pendant environ une demi-journée.

À l'intérieur, il y avait du daikon et du miel, ou en d'autres termes, du daikon-ame qui était utilisé comme médicament contre le mal de gorge.

Elle prit le surnageant du liquide avec une cuillère en bois et le mit dans sa bouche pour vérifier sa consistance. Comme elle avait utilisé du miel à la place du sirop d'amidon, c'était différent du daikon-ame habituel, mais Shizuko jugea que la douceur et la teneur en eau étaient appropriées.

"Qu'est ce que c'est… ?"

"Du daikon-ame. Normalement, ça se fait avec du sirop d'amidon, mais j'en avais pas, alors j'ai utilisé du miel à la place. C'est efficace contre les gorges sèches."

Les enzymes contenues dans le daikon (amylase, lipase, protéase) aidaient à la digestion et allégeaient l'inflammation de la membrane muqueuse de la gorge.

Il pouvait être bu tel quel ou être dilué au préalable avec de l'eau chaude.

Il était facile à fabriquer : coupez le daikon en dés, trempez-les dans du sirop d'amidon ou du miel et laissez reposer.

Au bout d'un moment, un liquide sortirait du daikon, et la partie la moins dense, le surnageant, pouvait être récoltée et bue. Cependant, les enzymes du daikon étaient sensibles à la chaleur, alors il fallait faire attention.

"… Hum, c'est sucré."

"Ça, c'est à cause du miel. Et j'ai plein d'autres choses à te faire manger. Il faut que l'estomac continue de fonctionner pour maintenir ta santé."

"D'accord… je n'ai pas beaucoup d'appétit, mais je ferai de mon mieux."

Juste après qu'il ait dit cela, le tuteur revint avec une serviette et un seau d'eau.

Shizuko essuya la sueur de Kimyōmaru à l'aide de la serviette et changea ses vêtements trempés de sueur. Elle fut perplexe de voir Kimyōmaru montrer une certaine résistance alors qu'elle essuyait son corps.

C'était une timidité due à son âge, mais elle ignora le cœur délicat du garçon.

"Q-Quelle humiliation… et qu'est-ce que c'est que cette chose ?"

Kimyōmaru posa cette question en regardant l'étrange bâton de verre que Shizuko avait mis de force dans son aisselle.

"Ça, c'est un thermomètre… 37,9 degrés. Je connais pas ta température d'hier, alors je peux pas dire grand-chose à part que ta vie n'est pas en danger."

"Je ne comprends pas ce que tu dis, mais j'ai le sentiment que ma vie est en danger…"

"Meh, on a juste besoin de te rendre de l'énergie pour que tu guérisse toi-même. Pour le moment, je vais mettre des tranches de ciboule près de ton oreiller. Pour le repas, j'ai préparé du riz aux patates douces avec du gingembre râpé et de la ciboule bouillie. J'ajouterai les umeboshi sautées plus tard… le plus important quand on est malade, c'est l'alimentation."

"… Dit comme ça, c'est trop facile au point où ça m'inquiète."

S'il existait déjà des aliments bons contre le rhume comme le gingembre, la ciboule, le daikon et la patate douce, l'idée de les utiliser comme remède était encore inexistante durant l'époque Sengoku.

Pour commencer, le principe fondamental de la médecine chinoise était de construire un corps résistant aux maladies via l'alimentation quotidienne. Il n'existait donc pas beaucoup de médicaments symptomatiques comme dans la médecine occidentale.

Durant l'époque Sengoku, les repas servaient simplement à rassasier son appétit, ce qui était compréhensible car les nutriments n'avaient pas été découverts à cette époque.

Par conséquent, du point de vue de Kimyōmaru, il ne comprenait pas pourquoi Shizuko disait que cela était nécessaire.

"T'en fais pas, fais confiance à Shizuko-oneesan."

"Non, ce n'est pas que je ne te fais pas… confiance ?"

Ce n'était pas une phrase vide de sens.

Aux yeux de Kimyōmaru, Shizuko était déjà devenue [quelqu'un avec qui il pouvait parler sans s'inquiéter de son statut social ou des pertes et profits].

Si Shizuko avait été un homme, elle serait devenue son meilleur ami avec qui il pourrait parler franchement.

En ce sens, il était vraiment regrettable que Shizuko soit une femme. Mais parallèlement, il pensait que c'était justement parce que Shizuko était une femme qu'ils avaient pu se rencontrer ainsi.

"Les liens entre les gens sont vraiment quelque chose d'étrange."

Kimyōmaru murmura ces mots en fermant les yeux. La serviette froide sur son front était confortable.

Il perdit conscience petit à petit, la fatigue semblait l'avoir rattrapé.

"Hum ? Tu dors déjà ? Bon ben… bonne nuit, Chamaru-kun."

Ce furent les derniers mots qu'il entendit avant de plonger dans un profond sommeil.

***

Très loin de chez Kimyōmaru, dans un champ de bataille, sa toux avait été signalée à une certaine personne.

"Shizuko ?"

Cet homme, Nobunaga, était en train d'attaquer le château d'Inabayama, la résidence des Saitō à Inoguchi, dans la province de Mino.

Dès qu'il avait appris que Kimyōmaru avait contracté une toux, il avait ordonné de dépêcher des apothicaires et autres praticiens équivalents aux médecins modernes.

Cependant, même après une semaine, il n'y avait eu aucun rapport qui faisait état de son rétablissement. Pour n'importe quel autre enfant, Nobunaga se serait arrêté là, mais Kimyōmaru était son fils aîné et son héritier.

Il n'avait aucune envie que son fils meure de maladie maintenant. Mais alors qu'il se demandait quoi faire, il avait reçu un rapport selon lequel Shizuko avait pris en charge le traitement de la maladie de Kimyōmaru.

"Oui. Selon les membres de la maisonnée, elle donne toutes sortes d'instructions étranges comme mettre des seaux remplis d'eau chaude aux coins de la chambre ou poser des tranches de ciboule à côté du lit… Et elle le fait manger diverses choses."

"…"

Nobunaga mit sa main sur son menton et réfléchit.

Selon le rapport, Kimyōmaru s'était senti acculé par sa mortalité envahissante et avait révélé son identité à Shizuko.

Et Shizuko s'efforçait de guérir sa maladie malgré la tromperie. Nobunaga se demanda quelles étaient ses intentions, mais réalisa que l'idée même qu'elle avait quelque chose en tête était une fausse hypothèse.

Si cette fille pouvait habilement se déplacer dans le monde, elle ne serait jamais venue à moi. En d'autres termes, cette fille [ne réfléchit pas]. À ses yeux, elle est juste en train de soigner un ami qui est tombé malade.

"Dites à tous les serviteurs de la maison d'obéir aux instructions de Shizuko et de lui fournir tout ce dont elle a besoin. Et dites à Shizuko que je lui demanderai un rapport détaillé."

"À vos ordres !"

Après avoir répondu et fait la révérence, le vassal se retourna et transmit les ordres de Nobunaga à un messager.

"Shizuko-dono a des connaissances sur les maladies en plus de l'agriculture ?"

Mori Yoshinari murmura ces mots, légèrement impressionné.

Nobunaga fut sur le point d'être d'accord avec lui, mais après avoir réfléchi pendant un moment, il pointa sa propre tête et dit :

"Les connaissances de Shizuko sont surprenantes, mais ce n'est pas le plus impressionnant. Ce qui est vraiment incroyable, c'est son vocabulaire riche qui lui permet d'expliquer de manière à ce que n'importe qui soit capable de comprendre."

Nobunaga avait remarqué un point commun entre les rapports qu'il recevait de Kimyōmaru, Niwa et Aya.

Shizuko possédait de vastes connaissances, mais elle les [expliquait de manière facile à comprendre] pour [les autres].

Après avoir réalisé cela, Nobunaga avait relu [L'Art de la guerre] de Sun Tzu ainsi que d'autres livres d'art militaire et biographies du Nanban.

Chaque livre était plus concis que les autres tout en restant résumé de manière facile à comprendre. Les interprétations étaient également cohérentes et les parties les plus difficiles avaient des annotations appropriées, Nobunaga avait pensé que cela était pour garantir qu'ils étaient faciles à comprendre même pour ceux qui n'avaient pas beaucoup de connaissances préalables.

"En effet, monseigneur. Lorsqu'on lui demande une explication, elle résume et explique les points principaux de manière concise."

"Exactement. Mais assez parlé de Shizuko. Qu'en est-il du vassal de Tokugawa ?"

"Il a déjà été remis à Tokugawa Jūgoige Mikawa-no-Kami."

"Dans ce cas, ça va. Je ne veux pas avoir à m'inquiéter de conflits inutiles maintenant. C'est peut-être trop léger, mais je vais me limiter à leur donner un avertissement sévère."

"Je suis impressionné par votre perspicacité, monseigneur. Surtout compte tenu du fait que la guerre contre le Mino vous rend déjà assez tendu."

Ne pas savoir avec certitude si Mikawa était un ennemi ou un allié alors qu'Owari avait peu de forces était très indésirable pour Nobunaga.

Dans certaines situations, les efforts diplomatiques nécessaires pour empêcher les provinces voisines de s'immiscer dans une guerre étaient souvent plus d'efforts qu'ils n'en valaient la peine.

Par conséquent, Nobunaga avait décidé de ne pas provoquer d'agitation dans le cas de Tadakatsu.

Nobunaga considérait que la [visite] de Tadakatsu au village de Shizuko [n'est jamais arrivée] et que sa bonne relation avec Niwa [n'existe pas].

Tadakatsu avait accepté sans aucune objection.

Depuis le début, il était prêt à accepter n'importe quelle condition du moment que son maître Ieyasu n'en pâtirait pas.

"Quelle est la situation au château d'Inabayama ?"

L'expression de Mori Yoshinari se durcit face à cette question.

"Nous avons fini d'incendier la ville-château d'Inoguchi, mettant à nu le château d'Inabayama. Nous avons également fini d'installer les clôtures autour du château."

"Bien, passons à la phase suivante. Que les soldats dans chaque base se séparent en groupes de 10. Chaque groupe aura 7 soldats qui attaqueront le jour et 3 la nuit."

"Hein… ?"

Yoshinari répondit avec confusion. Il pouvait comprendre la division des soldats mais pas l'ordre suivant.

Mais Nobunaga ne prêta aucune attention à la confusion de Yoshinari et esquissa un sourire diabolique.

"À partir de maintenant, c'est un test de patience."

***

Saitō Tatsuoki avait demandé à ses hommes d'observer le camp de Nobunaga, mais les rapports qu'il avait reçus le déroutèrent profondément.

Près de la moitié des vassaux de Nobunaga étaient introuvables. Normalement, cela donnerait un avantage considérable à l'armée de Saitō, mais les actions des vassaux présents ne faisaient aucun sens à ses yeux.

Les éclaireurs n'avaient eux-mêmes aucune idée de ce qu'il se passait, leurs rapports étaient très vagues et parlaient de soldats ennemis qui creusaient des trous et empilaient de la terre.

La seule chose qu'ils avaient compris était que Nobunaga avait l'intention de les assiéger.

Les vassaux étaient divisés entre se préparer au siège ou profiter de l'opportunité pour attaquer.

Tatsuoki lui-même ne savait pas quel choix faire.

Pour le moment, il décida d'envoyer un message secret au triumvirat Mino ― Inaba, Urabe et Andō ― et d'attendre leur réponse avant de faire son choix.

Heureusement, une réponse lui était rapidement parvenue : [Nous sommes en train d'engager l'armée d'Oda, nos renforts vous rejoindront dans environ 10 jours.]

Suite à cette réponse, Tatsuoki décida de s'isoler dans le château d'Inabayama jusqu'à l'arrivée des renforts.

Ses vassaux ne s'opposèrent pas à sa décision, pensant que la moitié de l'armée d'Oda était absente parce qu'ils étaient en train d'attaquer l'ouest de Mino.

À première vue, cette décision semblait sensée, mais ils avaient négligé des changements mineurs mais décisifs qu'ils n'auraient jamais dû ignorer.

Autrefois, l'armée d'Oda aurait attaqué le château depuis l'est avec toute son armée imméiatement après avoir monté leur camp après avoir traversé la rivière Nagara ; mais cette fois-ci, ils avaient divisé leur armée et envoyé la moitié à l'ouest de Mino dès leur arrivée.

Et le triumvirat Mino avait immédiatement répondu que leurs renforts arriveraient dans environ 10 jours.

Chaque détail était trivial, mais la faction de Tatsuoki ne disposait pas d'une vue d'ensemble de la situation qui leur aurait permis de voir la conclusion inévitable vers laquelle ces petits changements les menait.

La conclusion qu'ils dansaient déjà sur la paume de Nobunaga et que leur fin approchait rapidement.

***

Les ordres que Nobunaga avait donnés à ses vassaux après avoir encerclé le château d'Inabayama étaient extrêmement simples :

[Dites à vos hommes de mener des affrontements sans ambition et avec des pertes réduites durant les 7 prochains jours et nuit] ; [Alternez les attaquants de manière à ce qu'ils puissent se reposer tout en gardant le moral élevé sur la ligne de front] ; [Changez les zones de combat les plus féroces pour qu'ils ne puissent pas concentrer leurs défenses sur un seul endroit].

Ne comprenant pas les intentions de Nobunaga, les vassaux furent confus, mais ils obéirent et organisèrent des séries de micro-conflits.

Mais il était naturel pour les vassaux de ne pas comprendre, Nobunaga ne prêtait aucune attention à Tatsuoki.

Le mont Kinka était une montagne escarpée avec de nombreuses falaises, et le château d'Inabayama à son sommet avait un grand nombre de tours, d'entrepôts et de soldats qui en faisaient une forteresse quasiment imprenable.

De plus, la plupart des soldats postés là-bas étaient des vétérans endurcis. Nobunaga savait qu'il ne serait pas facile de les vaincre.

Par conséquent, il avait décidé de se débarrasser d'eux en premier en utilisant une stratégie [d'incessantes batailles médiocres].

[Jour et nuit] signifiait littéralement [sans interruption pendant 24 heures]. Il en était de même pour les [affrontements sans ambition].

À première vue, ces actions semblaient inutiles, mais c'était parce que cette stratégie n'avait pas d'effet immédiat.

Cependant, peu importe à quel point un soldat était doué, [quelque chose d'invisible] s'accumulerait dans son corps.

Du [stress] causé par un état d'alerte constant.

Un [manque de sommeil] causé par l'incapacité de dormir paisiblement.

Un [manque d'eau et de nourriture] causé par l'incapacité de manger jusqu'à satisfaction.

C'étaient les faiblesses omniprésentes des humains.

Si le [manque de sommeil] persiste, ils perdent en concentration et ont du mal à répondre immédiatement aux urgences.

De plus, au fur et à mesure que leur système immunitaire s'affaiblissait, leur condition physique se détériorait, ajoutez à cela le [stress] dû à la situation inhabituelle d'être sur un champ de bataille et il devenait difficile de contrôler ses émotions.

Le [manque d'eau] signifiait littéralement un manque d'eau dans le corps, provoquant la déshydratation, les coups de chaleur et l'hypotension.

De plus, si le corps humain perdait 15 % de sa teneur en eau, il devenait difficile de maintenir les fonctions corporelles, et à plus de 20 %, cela entraînait la mort.

Nobunaga ne connaissait pas très bien le corps humain.

Il savait seulement par expérience qu'avoir faim, soif et être privé de sommeil était dangereux.

Shizuko lui avait expliqué ce qu'il se passerait si ces états persistaient.

N'ayant pas de connaissances de base sur le maintien de la vie humaine, Nobunaga ne pouvait pas juger si cela était vrai ou non. C'est pourquoi il avait décidé d'utiliser cette bataille pour connaître la réponse.

… Bon, voyons voir comment cela va se passer.

Quelques jours plus tard, il découvrit que le [manque de sommeil] et le [manque d'eau et de nourriture] étaient extrêmement fatals pour le corps humain.

***

Quatre jours s'étaient écoulés depuis le début du siège du château d'Inabayama.

Les vassaux du clan Oda, qui avaient jusqu'alors fait face à une résistance farouche, remarquèrent que les contre-attaques des élites auxquels ils faisaient face étaient devenues ternes.

Ils pensèrent que c'était le moment idéal pour attaquer, mais Nobunaga leur avait strictement ordonné de répéter ces petites escarmouches [pendant 7 jours], alors ils rongèrent leur frein.

Mais au sixième jour, leur patience avait atteint son paroxysme. La nuit précédant le septième jour, l'un d'entre eux supplia directement Nobunaga.

"Monseigneur, je vous en supplie. Assignez une unité à ce Singe. Je vous ramènerai la tête de Tatsuoki sans faute !"

Le premier à être arrivé au camp, Hideyoshi, supplia Nobunaga qui restait assis.

Nobunaga, qui mâchait une patate douce séchée, avala sa bouchée avant de répondre.

"Je sais pourquoi tu fais cette demande, Singe. Les autres vont bientôt arriver. Assieds-toi et attendons-les."

Hideyoshi obéit et s'assit dans un coin du camp principal.

Au bout d'environ une heure, la plupart des commandants participant au siège furent arrivés.

"Comment se sont passés les combats médiocres des 6 derniers jours ?"

Nobunaga interrogea les guerriers rassemblés.

La plupart d'entre eux ne pouvaient ni cerner les intentions de Nobunaga ni masquer leur confusion, mais les plus vifs d'esprit d'entre eux répondirent sans hésitation.

"Durant les deux premiers jours, la résistance avait été féroce et limiter les pertes a été difficile ; mais à partir du 4ème jour, ils avaient perdu leur allant."

"Lors de la 5ème nuit, les vigies n'avaient réagi que lorsque nous avions tiré nos flèches."

"J'ai également reçu des informations selon lesquelles des soldats s'étaient effondrés d'épuisement durant la bataille."

Après que Yoshinari et Hideyoshi eurent pris la parole, les autres guerriers intervinrent les uns après les autres.

"C'était pareil de mon côté."

"Maintenant que j'y pense, leurs réactions étaient devenues plus lentes à partir du 5ème jour…"

"Le général ennemi avait essayé d'inspirer ses troupes avec sa voix rauque, mais les mouvements de ses soldats étaient lents et leur moral ne montait pas du tout."

"Nos pertes diminuaient jour après jour."

Après cela, les commandants échangèrent ouvertement leurs opinions.

Nobunaga les écouta en silence. Même lorsque leurs discussions étaient devenues des bavardages, il les écoutait sans rien dire.

Lorsqu'ils n'avaient plus rien à dire, Nobunaga déclara en souriant :

"Je suis sûr que tout le monde est grandement frustré. Demain, vous pourrez enfin vous défouler."

Les mots n'étaient pas clairs, mais les commandants avaient interprété cela comme une « autorisation de lancer un assaut général ».

Après cela, le conseil de guerre prit fin sans incident et tous retournèrent à leurs positions.

Dès leur retour, ils ordonnèrent immédiatement à leurs subordonnés de se préparer pour l'ultime assaut.

Naturellement, ils avaient également effectué des attaques nocturnes conformément au plan initial. Tous les soldats, à l'exception des troupes d'attaque nocturne, reçurent suffisamment de nourriture et de repos pour se préparer au jour suivant.

Les exploits au combat étaient l'honneur d'un guerrier. Et une opportunité allait arriver au septième jour du siège du château d'Inabayama.

Ils avaient simplement besoin de la saisir.

C'est pourquoi ils se préparèrent avec plus de soin que jamais afin d'éviter toute circonstance imprévue.

Parmi eux, seul Yoshinari n'avait pas changé son attitude.

Au contraire, il réprimanda ses subordonnés qui étaient pris dans le feu de l'action.

"Votre entrain est beau à voir. Cependant, négliger les choses principales à cause d'une soif d'exploits est l'action d'un guerrier de seconde classe. Un guerrier de premier ordre doit avant tout veiller à sa survie et à la réussite de la mission. Ce n'est qu'une fois ces conditions remplies qu'il pourra réussir dans la vie."

Réalisant leur superficialité, les subordonnés baissèrent la tête de honte face aux paroles de Mori.

Mais après les avoir grondés, Yoshinari leur sourit comme un père le ferait à son fils et dit :

"Je ne dis pas que c'est une erreur de chercher la reconnaissance. Mais si vous êtes aveuglés par l'avidité, vous ne pourrez qu'échouer au moment décisif. Il est tout à fait naturel pour les jeunes de viser de hauts sommets. Le moine Kūya a dit une fois : [C'est en risquant sa vie que les opportunités se présentent]. Moi, je pense plutôt que [C'est en restant en vie que les opportunités se présentent]. Ne vous précipitez pas, observez vos alentours, aidez vos alliés, survivez et visez ensemble le nouveau monde que notre seigneur souhaite bâtir."

Après avoir calmé ses subordonnés, Mori Yoshinari passa la nuit comme à son habitude.

Kinoshita Tōkichirō (Hideyoshi), en revanche, faisait exactement le contraire.

Il rassemblait quelques subordonnés tout en donnant diverses instructions à la majorité de ses troupes.

Alors que les deux camps tourbillonnaient dans leurs pensées, l'aube du septième jour du siège du château d'Inabayama par Nobunaga était arrivée.

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