webnovel

Chapitre 40 Petite princesse deviendra grande.

Je venais d'enchainer de débuter une séance de sport de chambre avec Edward, quand un élément perturbateur, que j'avais oublié, décide de se manifester et de me ruiner ma libido… Mon envie de trucider les développeurs du jeu double la seconde où je vois une fenêtre m'indiquant une nouvelle quête… ou plus exactement deux nouvelles quêtes.

« Quête principale : Survie. Durée : deux prochains mois. Récompense : Réussite du jeu et choix de votre destination. Pénalité : votre mort et la disparition de l'ensemble de vos proches dans le jeu. »

« Quête secondaire : Convaincre Edward d'accepter la demande de vos enfants. Durée : 10 heures. Récompense : un compagnon grognon ou satisfait. Pénalité : une décennie de blagues de mauvais goût. »

A quel moment un compagnon grognon est une récompense ?... Je soupçonnais les développeurs de consommer de la marijuana, finalement, il s'agit peut-être de LSD et ces quêtes sont leurs hallucinations… J'ai à peine le temps de digérer les fenêtres de quête qu'Eline nous appelle à travers la porte. Edward et moi soupirons tous les deux avant de nous rhabiller, enfin… une fois que j'ai détaché … rangé le matériel de sport…

 

***

 

« C'est pas juste ! Toi, t'as maman rien que pour toi toute la nuit et tu as toujours le sourire quand tu te réveilles ! »

Je pouffe et relève la tête, interpellée par le cri haut-perché de ma fille en train de se disputer avec son père. Aujourd'hui, Riley avait émis le souhait de dormir dans une chambre seul. Sa sœur n'en était pas très contente. Il semblerait qu'elle supplie encore son père d'accéder à sa demande de dormir avec Jacob.

Il y a quelques heures, lorsqu'elle lui a soumis l'idée pour la première fois, j'ai vu mon imperturbable compagnon bégayer durant plusieurs dizaines de secondes.

Je me décide à intervenir quand j'entends Eline claquer la porte de la chambre de son père à la villa. Je croise ma fille dans les escaliers, qui me regarde en faisant la moue. Elle a parfaitement saisi que je n'y étais pas aussi opposée que son père et me supplie du regard d'intercéder en sa faveur.

Je lui caresse la tête. Elle ne comprend tout simplement pas que son papa n'a pas grandi à la même époque que nous deux et que les mœurs ont beaucoup évolué depuis lors…

Je toque doucement à la porte et mon compagnon m'invite à entrer. Lorsque j'entre dans la pièce, il est assis au bout du lit la tête entre ses mains. Le pauvre a l'air bouleversé. Je passe mon bras autour de lui et pose ma tête sur son épaule.

« Tu sais qu'elle ne voit pas la situation comme nous, mon cœur ?

C'est mon bébé... me répond-il en gémissant. Oui… pour toujours … même quand elle sera adulte… Ce qu'elle n'est pas… lâche-t-il en faisant claquer sa langue. Elle voit ça comme une soirée pyjama avec son meilleur ami, je dis calmement. Ce qui m'inquiète c'est plutôt comme Jacob le voit. As-tu entendu quoique ce soit d'inquiétant dans ses pensées ? Non… dit-il après quelques secondes. Alors où est le problème ? »

Il relève la tête brusquement :

« Ce n'est pas convenable pour une jeune fille de…

De donner sa vertu avant le mariage ? Il y a cent ans il y avait une loi française qui interdisait aux femmes de porter un pantalon. Ne compare pas ta situation avec la sienne ! Pourquoi ?! Parce que tu n'es pas mon père ? je réplique. Je sais que nous ne sommes plu au début du vingtième siècle.… Edward… Elle ne te demande pas d'approuver sa relation avec lui, juste d'avoir un ami à ses côtés pour ne pas se sentir seule à cause de l'absence de son frère. Elle pourrait demander à Alice ou Esmée. Mais c'est de Jacob dont elle a besoin. Elle se sent en sécurité à ses côtés. Et au fond de toi, tu sais, qu'elle a raison de lui faire confiance. Peut-être… soupire-t-il. Il souhaite la protéger autant que toi et moi. »

Prise d'une soudaine inspiration, j'inspire un grand coup (même si cela ne sert pas à grand-chose) et je me concentre sur un exercice auquel je m'attèle en secret. J'entends Edward haleter. Je visualise une des dernières scènes des films Twilight, celle qui montre Renesmée adulte et Jacob rejoins par Bella et Edward. Je sens mon compagnon trembler contre moi. Je sursaute de surprise et relâche mon bouclier.

« Je croyais que je ne reverrais plus jamais tes images mentales. Est-ce que c'est…

Le film ? Oui… Une des dernières scènes. Donc j'ai finis par l'accepter… Oh… Tu refuses toujours qu'il t'appelle beau-papa ! je réponds avec un sourire en coin. Evidemment ! … Euh… Mon amour ? Oui ? Tu me remontres ? Si tu acceptes de laisser une chance à Jacob… C'est du chantage ! proteste Edward, faussement scandalisé. C'est une négociation ! je réplique, implacable. J'exige alors une compensation… De quelle nature ? »

Je plisse les yeux quand je vois son regard sournois, mais j'acquiesce à sa demande quand il m'explique ses conditions.

 

Quelques positions de yoga plus tard (oui, bon… On n'a pas fait un Twister, vous avez compris), je montrais un de mes souvenirs d'enfance à Edward quand une fenêtre bleue m'indiquant la réussite de ma quête secondaire apparaît devant mes yeux.

« Quête secondaire réussie. Vous avez obtenu un compagnon satisfait… Quel renarde rusée vous faites ! Intelligence +2»

J'aurais été rouge écarlate à la lecture du texte, si j'avais été encore humaine. Mais ils ont pété un câble ! Je fustigeais les développeurs intérieurement quand une douce voix m'interpella :

« C'était donc pour cela que tu insistais autant… Petite renarde… »

Je le regardais mi-scandalisée, mi-décomposée…

« Je l'aurais fait quand même ! Mais la pénalité ne m'inspirait pas…

Je pense tout de même demander des indemnités compensatoires… Tour tromperie volontaire… Je t'offre ma pire honte d'adulte… ça te va ? Je suis ravis de pouvoir trouver un accord avec toi, me répond-il en souriant »

J'ai vraiment l'impression de me faire arnaquer par tout le monde en ce moment…

 

 

Les semaines passèrent à toute allure. Nous nous entrainions tous en petits groupes. Charlie, qui s'était toujours bien entendu avec les Quileute, coordonnait les mouvements des loups avec ceux des vampires. Son don jouait un grand rôle d'après ce que je comprenais.

Si Charlie était le lien entre les deux ennemis naturels, Jasper élaboraient des stratégies. Je m'entrainais tous les jours à la manipulation de mon bouclier. Au début, Edward a pris quelques coups de jus, mais désormais je le maîtrise parfaitement. Nous gardions secret le don de Riley en cas de défection d'un des témoins les moins fiables (Amon, pour ne pas le citer).

Et la confrontation se profila. Alice et moi avions prédit le jour et le lieu du rendez-vous. C'est ainsi que nous nous retrouvâmes dans la plus grande clairière à proximité de la villa. Je revivais les séquences du film à travers les récits de nos nouveaux et plus anciens amis. Du coin de l'œil, je voyais Eline s'endormir dans les bras de Jacob. Il croisa mon regard, puis tourna ses yeux vers la tente et j'acquiesçais, comprenant ses intentions. Il me sourit avant de transporter ma fille à son duvet.

Je sentis une impression de nostalgie en réalisant que c'était bientôt fini… pour le meilleur ou pour le pire… c'était la seule inconnue.

« Ce n'est pas la peine de te torturer avec des interrogations dont tu n'as pas la réponse, ma chérie, fit une voix à côté de moi.

Papa… je demande en me mordant les lèvres. Oui, ma fille ? J'ai peur de faire les mauvais choix, de décevoir ceux qui m'aiment… Je ne peux plus compter sur les autres pour faire les choix à ma place. Ça s'appelle devenir adulte, ma chérie, me répond-il en me prenant dans ses bras. »

Après un long moment, il me relâche en me chuchotant :

« Quoiqu'il arrive… Quelques soient tes décisions… je te soutiendrai toujours… Je serai toujours fier de toi et je t'aimerai toujours. Parce qu'il n'y a que toi qui peut savoir ce qui est le mieux pour toi.

Merci, papa, je sanglote contre lui. »

Je me sens être déplacé dans d'autre bras. A l'odeur, je devine de qui il s'agit. Il n'a pas besoin de me dire qu'il est d'accord avec ce qu'à dire Charlie. Nous restons l'un contre l'autre de longues heures. Quand l'aube pointe son nez, la brume a envahi la prairie verdoyante. Je relève la tête et regarde mes camarades. Leurs regards fixent la lisière de la forêt…

L'heure de vérité a sonné.