DÉRIVÉ VERS LE PASSÉ PARTIE 6

Mu Feng rentra à la maison. Il se sentait soudainement très fatigué. Il dormit toute la journée. Le soir, Qi Yang vint le voir. En regardant le visage de Mu Feng, il soupira profondément.

Il s'assit à côté de Mu Feng et dit d'une voix froide, "J'ai entendu dire que tu as rompu avec ma petite sœur."

Mu Feng sirota du vin rouge et répondit : "Nous n'avons pas encore trouvé les criminels. Ils connaissent chacun de nos mouvements alors que nous ne savons rien. Tu devrais aussi t'éloigner de nous."

Qi Yang acquiesça, comprenant. Il dit : "Cette fois, vous êtes tombés sur un gros poisson." Il prit un verre de vin de Mu Feng. Puis il demanda : "Pourquoi ai-je l'impression que l'ennemi de cette fois te rentre dedans ? Certes, tu es le chef du monde souterrain. Mais, as-tu fait quelque chose ?"

Mu Feng secoua la tête et répondit d'une voix légère, "Tout comme toi, je ne suis jamais allé en Chine. Comment aurais-je pu contrarier leur armée ?"

Qi Yan sirota son verre et dit : "C'est vrai."

La pièce devint silencieuse. Les deux amis ne parlèrent pas pendant un long moment.

C'était l'été. À l'entrée du vent fort dans le bar, ils se sentirent à l'aise.

soudain, Mu Feng demanda : "Comment va-t-elle ?"

Qi Yang posa son verre après avoir fini son vin et dit : "Tu penses que c'est une bonne idée de rompre ? Elle va parfaitement bien et personne ne te tient pour responsable."

Mu Feng répondit : "Je ne peux toujours pas oublier son visage criant et pleurant. Si je n'avais pas fait preuve de négligence, elle n'aurait pas eu à souffrir comme ça. Et quand je ne suis pas sûr d'être encore en vie, comment puis-je la protéger ? La dernière chose que je veux, c'est la voir veuve." Il remplit son verre et demanda à nouveau, "Comment va-t-elle ?"

Qi Yang soupira et dit d'un ton irrité : "Eh bien, qu'est-ce que tu crois ? Elle ne partage jamais ses sentiments intérieurs. Même si elle est déchirée, elle ne nous laissera pas nous inquiéter. Elle ne sait pas que ça nous fera encore plus de soucis."

Se sentant soudainement énervé, Qi Yang se leva et avant de partir, il dit : "Ne regrette pas la décision que tu as prise aujourd'hui. Comme je l'ai dit, personne ne te tient pour responsable. Mais je suis soulagé que tu aies pris cette décision, en tant que frère de Ying."

Après le départ de Qi Yang, Mu Feng sourit cruellement et murmura pour lui-même : "Pas de reproches ? Ta famille entière était soulagée que je rompe avec elle. Vous avez juste trop peur de le dire. Nous, la famille Mu n'avons aucun lien avec la Chine, mais la famille Qi en a. Vous pensez que je suis si stupide ?" Ses yeux brûlaient de colère.

Tard dans la nuit, Mu Liang vint rendre visite à son frère cadet. En voyant son frère qui buvait toujours, il fronça les sourcils et demanda : "N'en as-tu pas eu assez ?"

Mu Feng regarda son frère aîné de ses yeux rougis. Mu Liang soupira. Il s'assit à côté de Mu Feng et prit un verre. Il dit d'une voix calme, "J'ai entendu dire que Qi Yang était venu te voir."

Mu Feng remplit le verre de son frère et dit : "J'ai trouvé deux espions. Ils ne sont maintenant que des cadavres. Peut-être que Yang a eu peur et donc il est venu vérifier si j'avais découvert quelque chose." Après une pause, il dit : "J'ai rompu avec Ying."

Mu Liang fronça à nouveau les sourcils, puis il dit : "Si c'était moi, je ne l'aurais pas fait."

"Donc tu dis que je vais le regretter?" Mu Feng interrogea son frère. Ses yeux étaient remplis de raillerie.

Mu Liang répondit platement : "Tu le regretteras."

Entendant une réponse aussi franche, les yeux de Mu Feng se rétrécirent. Il demanda encore : "Et si je ne le fais pas ?"

"Alors tu n'as jamais vraiment aimé." En disant cela, Mu Liang soupira. Il dit : "Tu aurais dû tout lui dire. Ainsi, elle n'aurait pas eu à souffrir."

Mu Feng baissa la tête. "Elle m'oubliera facilement si elle en vient à me détester."

Mu Liang regarda son frère et dit, "Tu sous-estimes ses sentiments pour toi. Ne me reproche pas de ne pas t'avoir prévenu." En disant cela, Mu Liang quitta le bar.

Les yeux de Mu Feng étaient voilés. Il sourit lamentablement, en pensant, 'Comme si je ne la comprenais pas. Je la connais mieux que quiconque. Je la comprends mieux que sa propre famille.'

Mu Feng soupira et continua à penser. 'Ying, pourquoi doit-il s'agir de nous ? Pourquoi doit-il en être ainsi ? Je sais qu'à partir du moment où je tiens ta main, tu dois lâcher ta famille. Peux-tu le faire? ton père est tombé dans leur piège. Et il t'a sacrifié pour sauver sa propre vie et son entreprise. Que feras-tu si tu découvres cela? Si je devais te prendre avec moi, je devrais te le faire savoir parce qu'il n'est pas question que je les laisse te contacter à nouveau. Mais, ne deviendrais-tu pas alors un oiseau en cage. Comment pourrais-je laisser cela arriver ? Je sais que ce sera difficile pour toi, mais s'il te plaît Ying, s'il te plaît. S'il te plaît, oublie-nous. S'il te plaît, oublie-moi. Laisse-moi juste te protéger de loin. Laisse-moi juste tenir notre précieux souvenir. S'il te plaît, ne pleure pas. S'il te plaît, ne pleure pas pour un type comme moi.'

Des sanglots étouffés remplissaient la pièce silencieuse.

Comme le savait Mu Feng, au manoir Qi, dans une belle chambre, sur un lit chaud, une belle jeune fille pleurait aussi. Dans sa main droite, il y avait un médaillon de rose rouge laissé par Mu Feng aujourd'hui lorsqu'il a rompu avec elle.

Elle ne pouvait blâmer personne. Elle se blâmait elle-même pour sa négligence. Et elle le regrettait profondément. Elle savait que sa famille se réjouissait du fait qu'ils avaient rompu. Et elle a laissé cela se produire. Elle se sentait coupable, très coupable.

Qi Ying serra fort sa main droite et bientôt, du sang commença à couler de son poing. La rose rouge devenait de plus en plus rouge. Cependant, sa main ne faisait pas mal. Elle ne ressentait aucune douleur du tout. Comment aurait-elle pu ressentir cela ? Son cœur faisait bien plus mal.