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Cathédrale onirique

Le vaisseau, en descendant le puits gravitationnel du trou de ver, s'approchait de plus en plus de la singularité. La sortie menant sur l'autre face. Les jeunes saints rassemblés sur le pont, attendaient avec impatience ce moment. Ils avaient la chance de pouvoir avoir un aperçu de l'au-delà, alors autant en profiter. 

"Contact avec la singularité dans vingt secondes !" annonça le capitaine. 

Les jeunes gens s'impatientaient de plus en plus. Ils ne voulaient rien rater, et observer le phénomène dans les moindres détails. 

"Regarder !" Hurla un étudiant parmi les plus âgés. "Un vaisseau sur tribord !" 

Tous se précipitèrent du côté tribord, cherchant à voir le vaisseau que cet étudiant avait aperçu. Quand ils le virent, certains furent choqués et n'en croyaient pas leurs yeux. 

"Regarder l'emblème sur les drapeaux !" 

"Ce sont les armoiries de la famille royale de Curson !" 

"Le prince Karl ! C'est le vaisseau du prince Karl !" 

"Quoi ? Comment est-ce possible ? Que fait-il ici ?"

"Le prince Karl était lui aussi dans l'empire intérieur !" 

Tout le monde devint très excité à l'idée de croiser le vaisseau du prince de Curson. Il y avait si peu de chance qu'une telle chose se produise. Ceux qui avaient assisté à cela s'en vanteraient probablement longtemps auprès des autres élèves de l'académie. 

"Cinq secondes avant contact !" hurlait le capitaine.

Quelques étages en dessous, dans l'un des dortoirs du vaisseau, un jeune homme aux yeux de jade, fixait avec une étrange intensité, un vieux livre noir qui se trouvait entre ses mains. Un texte y était écrit en grec, une langue inconnue de ce monde. Pourtant, Norval comprenait parfaitement ces caractères. 

Au fin fond d'une antre ouvrant sur un monde nouveau, aux nombreux secrets inexplorés, et donnant accès à tous lieux. Les figures de deux époques, passé et futur se sont réunies où le chaos dormait. 

Norval était comme pétrifié devant ces mots. Ce livre avait la particularité de prédire des événements qui se produiraient dans un futur plus ou moins proche. Cependant, il n'avait jamais lu une prédiction de ce genre auparavant. 

Les figures de deux époques…? Murmura Norval. 

Au même moment, une vague d'énergie traversa l'entièreté du vaisseau depuis la prou avant jusqu'à la poupe en ne laissant presque aucune trace de son passage. Quand Norval ouvrit les yeux, il vit qu'il ne se trouvait plus dans le dortoir. Le paysage qui l'entourait était composé de larges bancs alignés les uns derrières les autres avec des murs hauts de plusieurs dizaines de mètres ornés de splendides sculptures et de peintures dégageant une énergie mystique. Les yeux du jeune prince survolèrent la salle en long et en large avant d'arriver jusqu'à l'autel. 

Là, un frisson d'horreur le traversa. 

"Cette église n'appartient à aucun dieu que je connais." Annonça une voix derrière lui. 

Arraché à sa stupeur, Norval se retourna immédiatement, mais ne vit personne.

— "Qui êtes-vous ?" Demanda-t-il. 

— "Me permets-tu de te retourner la question ?."

La voix semblait provenir de nul part. Et ce n'était pas la seule étrangeté à cette situation. Il baissa la tête et compris ce qui le dérangeait tant depuis qu'il avait ouvert les yeux en ce lieu. 

Je ne sens plus mon corps…

Le silence régna dans la pièce jusqu'au moment où les cloches de l'église se mirent à sonner. Pendant deux minutes, les coups d'une grosse cloche suivie d'une petite résonnèrent dans toutes l'église et même au-delà. C'était un son solennel rendant cet instant en ce lieu majestueux, presque sacré. Lorsque les cloches s'arrêtèrent, le temps qui s'était respectueusement arrêté, put reprendre son cours.

— "Es-tu responsable de cette situation ?" demanda Norva, ses pupilles instables cherchant désespérément des indices dans la majestueuse cathédrale.

— "Je suis arrivé en même temps que toi."

— "Sais-tu pourquoi nous sommes ici ?" 

— "Je ne pense pas que nous soyons réellement là." répliqua l'inconnu, sans même une nuance d'incertitude.

— "Dis-tu ça parce que tu ne perçoit plus ton corps ?"

Le second laissa échapper un rire moqueur, comme s'il trouvait de l'amusement dans la perspicacité de Norval, puis répondit avec une certaine ironie

— "Je sais que tu es dans la même situation. Sinon je ne serais pas dans l'incapacité de te voir." 

Il ne me voit pas non plus. C'est bon à savoir. Mais ça ne m'apprend rien sur la raison de ma présence ici. J'étais dans le vaisseau il y a encore un instant, alors comment ai-je fini là ? La dernière chose que j'ai faite avant de me retrouver dans ce lieu fut de lire la nouvelle prédiction du journal. Cependant ce n'a pas pu être le déclenchement. Le journal n'est pas capable d'influencer la réalité. Un autre artefact présent dans les environs serait la cause de cet incident ? Je doute que ce soit l'un des miens, le collier de perles consacre déjà toute son pouvoir à la restriction de mon Vis stellaire, et le croc de loup infernal à mon mana. Sinon, tous ceux que je détiens dans l'anneau de stockage sont séparés du monde réel et ne peuvent donc déclencher aucun incident à l'extérieur. Les étudiants qui prennent la navette pour se rendre à l'académie ne sont pas des gens aisés, capables de dépenser leur argent dans des outils magiques de haut niveau. Je ne pense pas que l'un deux en soit donc le responsable non plus. 

A ce moment-là, tout le monde était sur le pont pour assister à la traversée du portail. Le portail en serait-il la cause ? 

— "Que faisais-tu avant de te retrouver ici ?"

L'autre homme ne répondit pas tout de suite. Peut-être réfléchissait-il à où pouvait mener sa réponse.

— "Je me rendais sur l'autre face." 

Lui aussi… Le portail doit donc bien en être la cause.

Norval acquiesça doucement, mais en se souvenant de leurs état à tous les deux, il regretta imméditement, se sentant un peu idiot. Tout en réfléchissant au problème, il observa le lieu dans lequel il se trouvait. Comme l'avait dit l'autre homme, c'était une cathédrale. Les vitraux colorés laissaient passer une faible lumière tamisée. Et l'ensemble de carreaux colorés formait une histoire tragique. Elle était funeste et sanglante, le protagoniste était si pitoyable que s'en était scandaleux, en somme la trame ressemblait plus à une profanation qu'autre chose, mais avec un certain sens du détail, on voyait que l'auteur avait pris soin de le transcrire avec une certaine compassion pour cette figure divine. Sa pitié et son remords y étaient nettement perceptibles. Pour qui ce somptueux monument avait-il été bâti ? A quelle divinité était-il consacré ? Un voile subtil enveloppant ses yeux, le jeune prince observait les vitraux en silence.

La seconde personne coincée en ce lieu ne prit pas la parole de nouveau, et ainsi nul ne vint perturber le calme qui régnait en ce lieu sacré pendant de longues minutes. A un certain moment, Norval partit s'installer sur l'un des bancs. Penché en avant, il maintenait sa tête à l'aide de ses mains.

— "Je ne pense pas que quiconque soit déjà venu prier dans cette cathédrale." Lança Norval d'une voix chargée en émotion, à celui qu'il ne voyait pas.

— "Tu sembles très sûr de toi", remarqua l'inconnu.

— "Je crois savoir comment nous nous sommes retrouvés ici."

L'inconnu ne répondit pas, alors il poursuivit.

— "Ce n'est un secret pour personne que les trou de ver représente la frontière entre le monde tangible et l'au-delà."

— "Tu dis que nous sommes morts ?"

Il ne posait pas la question sérieusement. Il était clair qu'il savait qu'il était toujours bien vivant, mais les conjectures de Norval ne semblaient pas vraiment l'intéresser.

— "Non, ce que je veux dire c'est que la cause de notre présence ici est certainement les trous de verre que nous avons chacun emprunté."

— "…donc tu te rendais toi aussi sur l'autre face à ce moment", observa l'inconnu.

— "Je ne le nie pas."

— "Cependant tu ne m'apprends rien. Le passage d'un portail est la raison pour laquelle nous somme ici, soit, et alors ? Quelle est l'anomalie précise qui en est la raison ? Et à quelle étape exacte de la traversée cela s'est-il produit ? Si tu ne le sais pas, pourquoi me faire croire que tu as résolu le problème."

En tant que prince héritier, ça ne lui était encore jamais arrivé de voir ses idées moquées de cette façon. Habituellement, les gens semblaient incapables de réfléchir aussi vite qu'il ne le faisait. Chacune de ses théories, aussi étranges fussent-elles, si son instinct lui disait que ça fonctionnerait alors ça serait toujours le cas. Il n'avait cas prendre la parole, et s'en suivrait généralement des acclamations, saluant son intelligence et sa perspicacité. Il était souvent qualifié de génie, et ses mots étaient reçus avec admiration. Pourtant cette fois, lorsqu'il avait tenté de partager ses déductions, il avait été accueilli par l'humiliation. Il ne pouvait se rappeler depuis quand il n'avait pas ressenti un tel sentiment de honte, mais cela ne datait certainement pas de cette vie !

Néanmoins, l'inconnu n'avait pas tort. Ce n'était pas une découverte majeure. En réalité, le fait qu'ils étaient invisibles l'un à l'autre, montrait déjà plus ou moins que seule leur conscience s'était retrouvée ici. L'autre face était alors irrémédiablement liée à la situation actuelle. En ce moment même, leurs corps étaient très probablement là où ils les avaient laissés.

"Tout à l'heure…", lui dit l'inconnu. "Pourquoi as-tu dit que personne ne s'était déjà rendu dans cette cathédrale ?"

Norval sentit son sang se glacer. Cette information était quelque chose qu'il n'aurait jamais dû partager. Ce n'était pas une déduction que l'on pouvait faire à partir d'une simple observation, Et l'autre homme devait certainement l'avoir remarqué maintenant. Norval savait pertinemment que plus il allait mettre de temps à répondre, plus l'autre trouverait cela suspicieux, mais que pouvait-il dire ? Cet homme était sans aucun doute quelqu'un d'intelligent, il ne pouvait pas juste lui raconter n'importe quoi, ou sortir une excuse quelconque. Les pensées inutiles fusaient dans sa tête, et au final pas un seul son ne pu sortir de sa bouche.

"On dirait que ce n'est pas une question à laquelle tu peux répondre facilement."

Norval se sentit acculé, déconcerté par la finesse de l'inconnu. Il se mordit la lèvre inférieure, hésitant à formuler une explication crédible.

"Enfin peu importe, ce n'est pas comme si je pouvais te forcer."

Ne vient-il pas d'avouer qu'il m'aurait forcé à y répondre s'il le pouvait..?

Une pointe d'agacement se mêla à la gratitude que Norval ressentait de ne pas posséder de corps en cet instant. L'avantage d'être une conscience éthérée lui permettait au moins d'éviter les conséquences physiques de ses paroles maladroites.

"Aussi inutiles qu'elles furent, puisque tu as partagé tes idées, je vais en faire de même."

Eh ? Pourquoi cette phrase ressemble-t-elle autant à une excuse ? Se moqua intérieurement Norval. Si cette personne était prête à faire part de ses hypothèses, ça ne pouvait être que parce qu'il était arrivé à une impasse. Sinon avec la confiance dont il avait fait preuve, ce type ne s'abaisserait certainement pas à ça s'il n'était pas certain de ne pas pouvoir résoudre le problème par lui-même.

"Entendu, alors je t'écoute". Répondit Norval, une pointe de scepticisme dans son attitude.

— "Tu ne le sais probablement pas, mais l'astral, ou l'autre face du monde comme on l'appelle souvent, est divisé en plusieurs niveaux. Les vaisseaux se déplaçant d'un portail à un autre en traversant l'astral, empruntent tous des routes qui se trouvent dans le secteur astral le plus proche du monde physique. On appelle ce secteur la conscience collective."

Norval connaissait déjà tout cela, et il était parfaitement conscient que tout le monde ne pouvait pas avoir de telles connaissances. Pour la plupart des mortels, l'autre face était un espace mystique et étrange dont on ne savait pas grand-chose. Il était même dit que c'était en ce lieu que résidaient les dieux, mais puisqu'il était possible de s'y balader en empruntant un vaisseau, alors pour beaucoup, cela semblait peu probable. Même parmi les saints s'étant engagés dans la voie du mysticisme, très peu avaient des informations sur l'astral. Cette personne ne pouvait sans doute pas être n'importe qui. Norval se promit d'être plus méfiant vis-à -vis de lui à présent.

"Je sais déjà tout cela, avoua-t-il."

Il y eut une pause, comme si l'autre n'avait pas osé répondre tout de suite. 

Puisqu'il fait tout pour se faire passer pour quelqu'un de mystérieux, il n'y aucune raison pour que je n'en fasse pas de même, railla Norval, en son for intérieur.

"Ah, tu es bien informé", murmura l'inconnu, révélant une pointe d'admiration dans sa voix. 

Norval ne put s'empêcher de sourire intérieurement.

— "Il semblerait que ce soit aussi ton cas."

Même s'ils ne se voyaient pas, les deux esprits éthérés piégés dans cette immense cathédrale vénérant une divinité inconnue, venaient de se lancer dans une confrontation d'idées. Un défi intellectuel dans lequel celui qui parvenait à trouver la solution à leur problème, serait le vainqueur. Le perdant ne pourrai que détourner les yeux de honte.

"J'ai vérifié dehors", commença l'inconnu. "Il n'y a qu'une étendue d'eau recouverte de brume à perte de vue. Ce paysage est trop surnaturel pour faire partie des souvenirs de quelqu'un. Nous ne pouvons donc pas nous retrouver dans la conscience collective."

Une étendue d'eau recouverte de brume…

— "Ce que tu dis à du sens, mais n'exclut pas trop vite la possibilité que nous nous trouvons toujours dans la conscience collective. Je n'aurais rien à redire de ton hypothèse si les seuls souvenirs des mortels pouvaient être pris en compte, mais qu'en est-ils des entités supérieures ?"

Il prit une grande inspiration, — "Ce n'est pas comme si je n'y avais pas pensé. Mais si nous sommes réellement piégé dans les souvenirs d'une de ces entités, alors il n'y a rien à faire."

Il est bien trop serein pour quelqu'un qui prétend ne pas avoir de solutions. Il y a des chances qu'il sache déjà que ce n'est pas impossible de s'en sortir. Mais alors pourquoi le cacher ?

Nous n'avons aucune idée de nos identités respectives, alors pourquoi faire semblant ? A moins que… 

Je ne sais pas qui il est, mais peut-être sait-il qui je suis. Lorsque j'ai atterri ici, il y était peut-être déjà. Au premier abord, puisqu'il semblait tout aussi perdu que moi, j'en ai déduit que nous étions arrivés là en même temps, mais qui sait s'il n'est pas arrivé là bien avant moi. Peut-être même qu'il est celui m'a amené ici.

Poussant un soupir, Norval se massa les tempes nerveusement. — "Dit moi… le Chronarque céleste est-il un homme ou une femme ?"

La flammes des bougies reposant sur l'hôtel se mirent à trembler, alors qu'un rire résonnait dans la cathédrale. Cet esprit éthéré invisible aux yeux du prince riait à plein poumons, comme s'il n'avait encore jamais rien entendu d'aussi drôle. Son rire était hystérique. 

— "Je vois…" finit-il par lâcher après avoir difficilement récupéré son souffle. "Alors devrais-je répondre que le Chronarque est un homme ?"

Alors même qu'il n'était qu'une conscience sans corps physique, à ce moment, Norval cru pouvoir sentir des gouttes de sueur froides couler dans son dos. Si cette personne avait dit ne pas avoir de réponse à la question, alors il n'y aurait eu aucun doute qu'il soit un mortel, probablement un saint important d'après ses connaissances. Cependant, il venait d'avouer lui-même qu'il n'en était pas un. Le Chronarque céleste était une déité pas comme les autres, un véritable ermite qui ne possédait rien d'autre que son titre. Seul une entité supérieure pourrait savoir si cette divinité était un homme ou une femme. Bien sûr, l'inconnu aurait pu lui mentir et répondre qu'il ne le savait pas. Mais…

Puisque j'ai posé la question en premier alors je lui ai moi même révélé ma propre nature. A moins qu'il n'ai de mauvaises attentions envers moi, il n'avait aucune raison de mentir. Et puisqu'il ne sait rien de la divinité à laquelle est consacrée cette cathédrale, alors n'y a aucune chance qu'il sache qui je suis. Il ne doit pas non plus me connaître sous ma fausse identité. Un être supérieur n'aurait aucune raison de s'intéresser à un plébéien.

— "Tu ne sais pas qui je suis et je n'en sais pas plus sur toi non plus. Soyons honnête entre nous, qu'est-ce que tu es ?"

— "Qu'en est-il de toi ?"

Après un soupir de frustration, un silence pesant s'abattit sur la conversation. 

Quand cela devint trop gênant, l'autre finit par l'interrompre en se raclant la gorge. — "Je ne souhaite pas te le dire non plus, alors oublions ça". 

— "Hm… c'est mieux ainsi. Par ailleurs tu semble être une personne très intéressante, mais j'aimerais quand même m'en aller d'ici aussi vite que possible, alors peux tu réfléchir à une solution tout en évitant de me cacher intentionnellement des information comme tu l'a fait ?"

— "Bien sûr, je ne souhaite pas rester ici plus longtemps avec toi non plus."

Pourquoi ai-je le sentiment que mon égo a été légèrement blessé à l'instant ?

Alors que les deux esprits éthérés semblaient accepter tacitement de mettre de côté la question de leur identité. La priorité était maintenant de trouver une issue à cette étrange situation dans laquelle ils étaient piégés. Puisque l'autre semblait croire qu'ils se trouvaient sur le plan mental, Norval préféra se pencher sur la possibilité qu'ils soient toujours dans la conscience collective. Plusieurs indices indiquaient déjà que cet espace ne pouvait pas appartenir au rêve d'un mortel mais la preuve la plus évidente était qui lui était impossible d'en modifier la structure. En effet, les seuls êtres capables d'empêcher des corps étranger d'intervenir dans leur réalité onirique, étaient ceux qui se trouvaient être le plus proche du divin. Autrement dit, tous ceux ayant un rang supérieur à celui d'un ange, de véritables créatures célestes.

Se peut-il que nous soyons dans le rêve d'une telle créature ?

Si c'était le cas, alors le seul moyen pour Norval de quitter cet espace était de recevoir l'accord du propriétaire.

Le propriétaire de ce rêve… Ça ne peut être personne d'autre que 'lui'. Songea Norval.

Próximo capítulo