webnovel

Chapitre 9 Mais comme n’y est pas…

Belle et majestueuse, Rosalie se tenait sur le seuil de la cuisine, l'air à la fois pincé et gênée. Elle inspira brusquement, puis dit :

 

« Je suis désolée d'interrompre ton … repas, mais je devais te voir pour m'excuser de t'avoir jugée trop rapidement. Je ne savais pas le poids de ton secret et même si je ne t'aime pas, je pense que… pour le moment, on peut te faire confiance pour garder notre secret. »

 

Eh bien ! Quel revirement ! J'avalais ma bouche et lui répondit :

 

« Merci Rosalie, ça représente beaucoup pour moi. »

 

Elle hoche la tête et se retire. Je regarde Edward, dont les yeux sont redevenus caramel.

 

« Eh bien pour une surprise ! Je souffle »

 

« Quête validée… Une récompense a été accordée… »

 

Ben voyons ! Il me suffisait d'avoir l'approbation de la reine des glaces… Après le repas, Esmée et Alice m'ont accompagné faire des courses pour le repas de ce soir. Charlie avait appelé il y a une heure et voulait annuler le dîner avec Billy et Jacob, mais j'ai insisté pour faire quelque chose de normal qui me change les idées. Inutile de dire qu'Edward était plus que réticent, mais il ne m'a pas non plus expliqué pourquoi. Heureusement que j'étais parfaitement au courant de l'origine de sa mauvaise humeur. Ceci-dit, quand je lui ai demandé pourquoi il se comportait ainsi, il a préféré ne pas répondre plutôt que de me mentir. Nous sommes donc en progrès par rapport au livre. Après les courses, Esmée et Alice m'ont aidé à cuisiner. Enfin… Esmée m'a aidé pendant qu'Alice réorganisait ma garde-robe avec les nouvelles trouvailles de sa dernière virée shopping. 

 

J'avais décidé de faire simple mais efficace. Un bon tian provençal qui mettra tout le monde d'accord, avec le résultat de la pêche de Charlie en papillotes. Le tout accompagné de riz blanc et d'un vin blanc… Malheureusement, ce dernier uniquement pour les adultes… Sérieusement… mon verre de vin du vendredi soir m'a manqué. C'est grave docteur ? Je souffle en enfournant mes plats dans le four.

 

« Tu t'y connais bien en cuisine méditerranéenne, Bella, constate en souriant Esmée.

C'est une cuisine que j'apprécie beaucoup, j'explique, légèrement crispée. »

 

Comment je pourrais expliquer que je n'y connais rien en cuisine américaine !? Heureusement, je suis restée sur du basique depuis que je suis arrivée, alors Charlie ne s'est rendu compte de rien… En tout cas, il n'a pas eu l'air plus surpris que ça. Je soupçonne qu'il s'y connaisse si peu, qu'il ne s'est même pas rendu compte que je cuisine français depuis mon arrivée. Du moment que c'est bon, j'ai l'impression qu'il ne me posera pas de question.

 

Charlie arrive peu après dix-huit heures et Alice et Esmée prennent congé après avoir salué Charlie, non sans qu'Alice m'ait avertie qu'Edward passera me prendre vingt minutes avant que les cours ne commencent. J'ai noté le haussement de sourcil de Charlie au nom d'Edward. Une fois la porte refermée derrière les deux femmes, il va chercher une bière et me demande de le rejoindre dans le salon. Et mince ! L'interrogatoire va commencer. Il prend une gorgée de la bouteille de verre avant de me fixer :

 

« Edward hein ?!

Le frère d'Alice, un camarade de classe, je précise. Il n'est pas trop vieux pour toi ? »

 

C'est un euphémisme, je pense.

 

« Si 17 ans est trop âgé, alors je ferais mieux de viser le bac à sable, je lui réponds.

Donc c'est sérieux entre vous ? Il n'y a pas « d'entre nous » papa, je réplique. II est gentil, attentionné, bien éduqué… »

 

Charlie soulève un sourcil.

 

« Et, oui, carrément canon… je termine, pour lui faire plaisir. Mais pour l'instant, on passe juste de bons moments ensemble. On n'est pas aussi proches que tu l'imagines et j'aimerai vraiment que tu n'interfère pas. »

 

Lors de ma dernière phrase je le fixe intensément, pour que le sous-entendu s'imprime bien dans sa tête. Il soupire.

 

« Je veux juste veiller sur toi, Bella.

Je sais, je l'interrompe. Et je te remercie. Mais je suis assez grande pour choisir de pousser, ou non, ma relation avec un homme. »

 

Il tiqua au mot « homme ». Mince ! J'aurai du dire « garçon », ça lui aurait paru moins menaçant.

 

« Bella, promets-moi juste que tu feras attention et te protègeras.

Je te le promets, je le rassure. Je n'ai pas du tout envie de tomber enceinte ou de me choper une maladie sexuellement transmissible. »

 

Cette dernière phrase me fait penser que je ne prends pas de contraception orale. Je ne sais pas comment va évoluer ma relation avec Edward, mais une des choses que je voudrais changer par rapport au livre, c'est sa foutue barrière de vierge. Je décide d'en parler à Charlie. Dans ma précédente vie, j'en ai parlé sans ambages à ma mère et mon père, il n'y a pas de raison de me retenir ici.

 

« En parlant de protection papa, je commence.

Tu veux une bombe au poivre ? me demande-t-il. Non ! Un taser n'est pas légal chérie ! Mais je n'en veux pas, papa ! Oh ! dit-il, un peu déçu. »

 

Attends... Pourquoi déçu ? Je secoue la tête pour mettre de côté cette question et lui déballe sans filtre :

 

« Papa, j'aimerai prendre la pilule. »

 

Il crache sa bière.

 

« Pardon ?! répond-il, interloqué.

Il faut que je sois protégée au cas-où je décide de passer à l'action, je lui dis en haussant les épaules. Je croyais que vous n'étiez pas proches avec Edward ! On ne l'est pas, mais j'ai 17 ans, je suis en pleine santé et à maturité sexuelle et… Stop ! Pitié ! Ne prononce pas « maturité sexuelle » et « je » dans la même phrase, il me supplie. »

 

Je roule des yeux et le fixe d'un air sérieux.

 

« Papa… J'aurais pu faire les choses en douce et t'éviter une migraine, mais je ne veux pas me débrouiller toute seule. Si je t'en parle, c'est justement parce que je suis responsable, que je veux faire les choses bien et que j'ai confiance en toi pour m'aider à rester sur cette voie. J'ai besoin de ton aide. Tu veux bien ? »

 

Il avait presque les larmes aux yeux à ma déclaration. Il pose sa bière, me tire dans une étreinte et me chuchote :

 

« Tu as tant grandit Bella. Je suis fière de toi ! »

 

Je culpabilise un peu, parce que je suis à peu près sûre que Bella n'aurait jamais abordé le sujet avec lui, mais cela fait si longtemps que mon père, le vrai, ne s'est pas comporté ainsi, que je me laisse fondre dans son étreinte. Elle est chaleureuse, elle est pleine d'amour et elle me fait un p* de bien ! J'aurai tellement aimé que mon père me dise cela. Sans m'en rendre compte, je sens mes yeux s'embuer et les larmes inondent mes joues.

 

Décidément, j'en aurais versé aujourd'hui ! Il va falloir beaucoup boire pour compenser la perte en eau. Je pouffe à ma réflexion idiote. Mon père me relâche, essuie mes larmes et je sens la tendresse et l'amour qu'il voue à sa fille. Il mérite mieux que le traitement que Bella lui a fait subir. Je jure que je vais prendre soin de lui, peu importe ce qu'il advient. Il a suffisamment souffert de l'égoïsme des femmes qui l'ont entouré. Je lui souris alors qu'une nouvelle fenêtre bleue apparait :

 

« Quête secondaire : Convaincre Billy de ne pas parler à Charlie des Cullen… Récompense : Un rendez-vous dans la forêt… Pénalité : tristesse de Charlie… Durée : la soirée ».

 

Et voici le retour des quêtes farfelues ! Je ne suis pas sûre qu'un rendez-vous dans la forêt soit une récompense, mais de toute façon, je ne veux pas faire de peine à Charlie. Une voiture se gare devant la maison et on frappe à la porte. Je vais ouvrir et je souris de toutes mes dents à ceux que je devine être Billy et Jacob.

 

« Bonjour à tous les deux ! Entrez, je vous en prie ! »

 

Je m'écarte du seuil et referme la porte une fois qu'ils sont entrés. Jacob est vraiment mignon. Pas autant qu'Edward, mais il a un charme indéniable. Je comprends que Bella ait presque vu son petit cœur défaillir. Je les conduis au salon, le temps que le tian finit de cuire. Jacob m'aide à dresser la table tandis que nos paternels trinquent devant le sport avec leur bouteille de bière. Je soupire d'envie et Jacob me demande ce qui m'arrive.

 

« J'ai juste hâte d'avoir l'âge de pouvoir apprécier une bière après une journée éprouvante.

On dirait presque que c'est du vécu et que tu regrettes de ne plus pouvoir le faire, fit remarquer Jacob, amusé. »

 

Je ris, gênée, en lui demandant d'aller chercher nos parents pour le repas. Celui-ci commence bien. Le tian est bien accueilli et Charlie me demande de refaire des papillotes à bientôt. Il me suggère d'en proposer aussi à Esmée pour la remercier de sa gentillesse. Au moment où les Cullen sont évoqué, je vois Billy se tendre et je réponds à Charlie, l'air de rien.

 

« Je préfère la remercier en lui faisant un cadeau fait main, papa. Un attrape-rêve par exemple.

Je doute qu'elle l'apprécie, Bella, grommela Billy. Pourquoi ? demande papa. C'est un objet traditionnel de notre culture. Au-delà de la signification, c'est aussi un objet de décoration, je rétorque. »

 

Je vois ses yeux se plisser. Le reste du repas se passe dans le silence. J'avais prévu un tiramisu en dessert et il fut avalé en entier… Dire que j'avais prévu de m'en garder pour demain soir… Ma déception est compensée par le sourire de satisfaction de Charlie et Jacob. Billy ne cesse de m'observer. Lorsque l'occasion se présente, je lui demande discrètement de discuter dans la cuisine pendant que Jacob et Charlie regarder un best of de sport à la télévision. Il attaque directement :

 

« Fais attention aux Cullen, Bella ! Ils sont dangereux !

Je sais… je rétorque, le prenant au dépourvu. Donc tu vas les éviter… Non ! Mais… Billy, je SAIS ce que signifie les fréquenter et je prends mes précautions. Tout comme je SAIS quelles précautions adopter depuis peu dans la réserve, pour peu que je porte l'odeur des Cullen. »

 

Billy passe par toutes les couleurs avant de cracher :

 

« Ils ont rompu le pacte !

Non, je suis au courant de bons nombres de secrets par un moyen qui m'est propre. Que veux-tu dire ? Je vois le futur Billy… Je sais que ton propre fils fera partie de la meute bientôt. Je sais aussi que l'imprégnation a causé un peu d'agitation dernièrement dans la réserve. Je sais aussi que ce n'est pas un ours qui a blessé Emily. Emily ? me coupe Billy, interloqué. Mais Emily n'a pas été blessée par un ours, ni même par un quelconque animal… Alors, vous devriez prévenir Sam de ne pas discuter de Leah à proximité d'Emily tant qu'il ne contrôle pas sa transformation. Autrement, il la blessera en se mettant en phase à cause de la colère. »

 

Billy plisse des yeux et s'apprête à me répondre, quand Jacob entre dans la cuisine demandant s'ils pouvaient rentrer. Billy acquiesce, remercie sèchement Bella pour ses conseils et tous deux prennent congé. Quelques jours plus tard, Alice m'envoya un texto pour m'avertir que les Quileutes souhaitaient les voir dans la forêt, à la limite de leur territoire. A ce moment-là, une fenêtre m'annonça la réussite de ma quête.