La Vie Doit Continuer [Matrice Illusoire]

[La deuxième couche de la Grande Montagne du Mont Kunlun]

 

Alors que Huang Ying Yue continuait de marcher, deux voix stoppèrent son mouvement, et cela fit trembler son cœur, mais d'une manière différente de la dernière fois. Cette fois-ci, c'était mêlé d'excitation.

 

La scène passa de l'obscurité à la lumière. Lorsqu'elle tenta d'écouter, elle se retrouva dans un abri miteux près d'un vieux bâtiment abandonné à l'époque moderne, l'endroit où elle avait l'habitude de rester avec l'homme qui l'avait élevée et sauvée après que ses parents l'avaient abandonnée.

 

"Yue, as-tu assez dormi aujourd'hui ? As-tu faim ? Regarde ! Je t'ai acheté de la nourriture délicieuse aujourd'hui." Une voix douce se fit entendre. L'homme apparut et lui toucha les cheveux délicatement en lui tendant une boîte de nourriture.

 

Lorsqu'elle tenta de toucher à tout et voulut trouver la source de la voix, la scène changea. Elle se vit en uniforme d'université tandis qu'un homme charmant se tenait devant elle en se penchant vers elle.

 

"Yue, veux-tu manger des nouilles avec moi après l'école, ou veux-tu aller à la montagne et profiter du coucher de soleil ensemble ?" Une voix mêlée d'un soupçon de charme et de tendresse résonna alors que la grande silhouette prenait le sac d'école d'elle et le portait sur son épaule large et forte.

 

Les yeux de Huang Ying Yue se brouillèrent et se mouillèrent. Des larmes coulèrent lentement de ses yeux. Elle pensait qu'elle était insensible et n'était pas ce genre de personne émotionnelle. La scène devant elle, la voix qu'elle entendait... Tout touchait l'histoire la plus profonde de son cœur qu'elle avait tenté d'enterrer.

 

Elle leur manquait tant. Il ne s'était pas passé un seul jour sans qu'elle ne pense à eux, mais elle ne s'était jamais laissée sombrer dans la tristesse parce que la vie doit continuer. Elle ne parlait ni ne pensait, ce qui ne signifie pas qu'elle ne ressentait rien.

 

Le paysage changea soudainement. Sous les arbres en fleurs de pêcher, les pétales se dispersaient autour, créant un parfum floral et doux. Deux hommes tout aussi attirants se tenaient devant elle et souriaient.

 

Malheureusement, le visage d'un autre homme était flou, mais elle pouvait le reconnaître clairement en plein jour.

 

"Yue, viens avec moi. Il va presque pleuvoir ; tu vas tomber malade." L'un des hommes en vêtements sales dit ceci en fronçant les sourcils serrés et en regardant le ciel sombre.

 

"YueYue, viens chez moi. J'ai quelque chose à te montrer. Ma nouvelle peinture ! Tu vas sans aucun doute l'adorer." Un autre homme le dit avec enthousiasme.

 

Huang Ying Yue avança vers eux pas à pas alors qu'elle touchait doucement leurs visages. Ses yeux emplis de tendresse qu'elle n'avait jamais montré à Xiao Yun.

 

Elle toucha leurs visages à répétition comme pour graver leurs figures profondément dans son âme. Puis elle les serra fort dans ses bras, comme pour sentir leur présence.

 

"Vous m'avez tellement manqué à tous les deux." Elle dit cela alors que des larmes de tristesse tombaient de son visage. Il n'y avait pas de sourire sur son visage maintenant.

 

"Alors, venez avec nous." Ils lui touchèrent les cheveux doucement avec affection et l'enlacèrent avec tendresse.

 

"Vous m'avez tellement manqué." Elle continua à répéter la même phrase encore et encore, comme si elle ne se lassait jamais de la prononcer.

 

Les beaux et envoûtants pétales se dispersèrent sur trois personnes comme un beau rêve que personne n'osait interrompre. Le son de la brise soufflant, créant une mélodie agréable pour rendre l'atmosphère plus paisible.

 

Après un long silence, les larmes de Huang Ying Yue cessèrent de couler.

 

"Mais..." En disant cela, elle fit une pause et se recula des deux figures.

 

"Yue, qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?"

 

"YueYue, pourquoi ? Tu ne veux pas venir avec nous ? Dépêche-toi !"

 

Deux hommes demandèrent dans le doute alors qu'ils avançaient vers elle, voulant la tirer vers eux et l'enlacer.

 

Huang Ying Yue recula à nouveau alors qu'elle regardait le ciel clair.

 

"Vous me manquez... mais je ne peux pas revenir au passé. La vie doit continuer, peu importe à quel point je suis réticente. Je me souviens que l'un d'entre vous avait disparu de ma vie il y a longtemps. Peut-être parce que vous me manquez tant que vos figures ont été gravées profondément dans mon âme, je me souviens bien de tout sur vous deux."

 

"Vous leur ressemblez tous les deux tellement, presque comme leurs clones pourtant... une chose que vous n'avez tous les deux pas."

 

"Chaleur et réalité." Elle le dit après un long silence.

 

"Je ne peux ressentir aucune affection chaude ou réelle de votre part. Je ne pouvais trouver ni proximité ni tendresse en vous lorsque je vous ai enlacés. Néanmoins, merci d'être apparus ici pour que j'aie la chance de voir 'leur' présence de nouveau."

 

"Malheureusement, je dois partir. Je ne peux plus me laisser sombrer dans le désespoir et la tristesse. Plus que cela, je ne veux pas être piégé dans ce beau rêve jusqu'à pouvoir m'en extraire. J'ai peur de ne pas pouvoir quitter ce paradis que j'ai imaginé d'innombrables fois dans mes rêves." Huang Ying Yue sourit lentement en marchant vers l'autre chemin, à l'opposé de ce beau paradis, et ignorant la voix qui continuait de crier son nom.

 

"C'était suffisant de vous voir. Il n'y a pas de rencontre sans adieu. Il n'y a pas de séparation sans retrouvailles. Un jour, je crois... je serai capable de vous rencontrer à nouveau quelque part dans cet immense univers." Lentement, la svelte et grande silhouette de la jeune fille disparut de l'endroit.

 

Elle se souvenait bien de tout à leur sujet, pourtant elle devait accepter la vérité que elle ne pourrait plus les voir ou les toucher. Bien qu'elle ne comprenne pas pourquoi elle les verrait ici et ce qui se passait maintenant, néanmoins, elle préférait faire confiance à ses instincts et à ses sentiments.

 

Le paysage chaleureux et envoûtant se brisa soudainement, comme si le miroir s'était brisé. Tout devint sombre.