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Chapitre 14 - Volatilisée

« Qu'est-ce que... » souffla-t-elle, pénétrant un peu plus dans la pièce d'un air hésitant.

La chambre était complétement vidée de tous ces meubles et de toutes ses particularités. Les fissures dans les murs, les ravages du temps et même les traces de peinture que l'enfant avait laissé en jouant, tout s'était volatilisé. C'était à croire que l'endroit qui était dans les souvenirs d'Aina n'avait jamais existé.

Tout cela n'avait aucun sens... Comment la pièce, fournie d'énormes meubles qui, pour être déplacés, auraient nécessité le travail de plusieurs hommes, avait-elle ainsi pu être complètement dépouillée de son contenu ?

C'était à n'y rien comprendre.

'Quelle est cette sorcellerie... ?'

Elle était seule dans cette grande pièce nue et impersonnelle, qui lui fit même douter de l'endroit où elle se trouvait.

Troublée par cette découverte, elle passa la tête par l'encadrement de la porte, pour observer le couloir. Cela pouvait sembler stupide, mais elle se sentit obligé de vérifier qu'elle se trouvait bien au bon endroit... Qu'elle n'était pas simplement entrée dans une autre pièce sans le réaliser.

'Je ne me suis pas trompée...'

Où était donc le mobilier de la chambre et – plus important encore – son occupante ?

Un frisson déplaisant lui parcourut l'échine et elle eut un mauvais pressentiment, comme si quelque chose de lugubre s'était produit ici et qu'elle le ressentait. Tout cela lui sembla particulièrement curieux, au point qu'elle tourna pendant de longues minutes dans la pièce, en en fixant les moindres recoins, comme espérant que tout ceci ne soit qu'une vulgaire hallucination visuelle et que tout revienne à la normale, si elle se concentrait assez.

Au bout de quelques minutes, elle se rendit à l'évidence : ce n'était pas une erreur, ni un rêve. La chambre de Despair et la jeune enfant avaient disparus.

Ce fait la troubla autant qu'il l'intrigua et elle n'eut d'autre idée que celle de sortir de la pièce et de se diriger vers la chambre du seul membre des Signavit qu'elle se sentit en capacité d'interroger : l'épouse. Bien que cette femme soit l'un des illustres membres de cette famille, elle était certainement celle avec lequel Aina aurait le plus de facilité à discuter.

Dame Sorrow était après tout une femme gentille et compréhensive, dont elle avait bon espoir de pouvoir faire parler. La curiosité n'était pas particulièrement bien appréciée au sein du manoir, mais l'épouse serait d'après elle la plus à même d'ignorer son affront, parce qu'elle semblait éprouver envers elle une certaine affection qu'elle ne s'expliquait pas.

Les pensées tournoyèrent dans son esprit, tandis qu'elle s'enfonçait dans le couloir, jusqu'à la chambre de sa maîtresse. Elle était seule dans le long corridor d'ébène, ne percevant rien de plus que le bruit de ses chaussures sur le parquet et le son de sa respiration discrète. Elle s'étonna de ne croiser personne à cette heure-ci, alors même que les servants du domaine étaient censés préparer le repas et astiquer de fond en comble la maison. Dire qu'elle-même aurait dû se trouver en cuisine, ou dans les chambres de ses maîtres, mais qu'elle profitait au lieu de cela de l'unique et rare considération du patriarche, pour se balader dans la demeure et déroger aux règles qu'il avait toujours martelé.

Marchant ainsi sur la pointe des pieds le long du mur, elle se sentait comme une fugitive recherchée par les autorités.

'Si le patriarche ou Lust m'attrape...'

Il en serait sûrement finit d'elle. Ses bons et loyaux services depuis plusieurs années ne suffiraient probablement pas à apaiser la colère dans laquelle plongerait son maître, si elle était découverte.

Après quelques minutes, elle s'arrêta devant la porte de la chambre de l'épouse et retint sa respiration quelques instants avant de frapper. Elle n'entendit en premier lieu que le silence, avant qu'un craquement résonne de l'autre côté de la porte et qu'une petite voix lui fasse signe d'entrer. La jeune domestique prit son courage à deux mains et tourna la poignée en bois, avant de s'engouffrer dans la pièce à présent entrouverte.

En son centre, elle trouva la matriarche, qui était tournée vers la fenêtre donnant sur le jardin. Elle regardait avec attention un grand saule grisâtre, sur lequel une paire d'escarpins charbonneux pendait, accrochés ensemble par les lacets[1]. Elle semblait absorbée dans sa contemplation, au point qu'elle ne tourna même pas la tête pour saluer la jeune domestique, qui ne pu que la regarder en silence. Ainsi immobile, sa chevelure dorée ondulant sous la caresse du vent, elle lui fit penser à une statue, qui aurait délicatement été sculptée par le plus fin des artisans.

Aina n'apercevait pas son visage, qui était camouflé sous son masque de bois, mais elle eut l'étrange sensation qu'une mélancolie puissante s'échappa d'elle, au point que la jeune servante puisse en humer l'odeur dans la pièce. Elle semblait terriblement seule, comme la première étoile dans le ciel nocturne, attendant patiemment que les autres se joignent à elle.

« Maîtresse Sorrow. » l'interpella Aina, en s'inclinant.

Enveloppée par le silence, la jeune femme demeura les yeux fixés sur le sol. Il était coutume que les servants attendent un signe de leur maître pour se relever, aussi s'immobilisa-t-elle sans broncher, scrutant avec attention le tapis qui était étalé sous ses pieds, pour oublier les crampes qui commençaient à s'insinuer dans ses mollets et la douleur de ses abdominaux, qu'elle contractait sans relâche pour ne pas flancher.

Il était étrange que l'épouse resta muette, alors qu'elle lui répondait habituellement immédiatement. Le temps sembla si long que la jeune femme cru qu'elle l'avait oublié, avant qu'un profond soupire lui parvienne et qu'elle perçoive le léger bruissement du tissu, indiquant que dame Sorrow venait de bouger.

« Aina. » répondit-elle sobrement, la voix légèrement plus rauque et froide que d'habitude.

Entendant cela, la domestique plissa les lèvres d'un air quelque peu inquiet.

'Elle n'a pas l'air d'aller bien...'

Elle ne savait pas ce qui pouvait bien tourmenter la matriarche, mais elle n'était tout à coup plus du tout certaine que le moment soit bien choisis pour parler de la jeune Despair, à cette femme visiblement déjà troublée.

Voyant que sa maîtresse la fixait d'un air curieux, comme pour l'inviter à lui signaler la raison de sa présence, la jeune femme hésita, avant d'ouvrir les lèvres, en fuyant son regard.

« Madame, je... » commença-t-elle, s'arrêtant brusquement en réalisant que sa voix trahissait le trouble qui l'habitait.

L'épouse l'observa un petit peu plus attentivement, avant de se diriger vers la bibliothèque et vers la table qui trônait juste à côté.

« Tu as l'air troublée. » nota la femme, en ouvrant la porte dorée de la cage à oiseau que son époux lui avait offert pour leur mariage.

Aina ne pu nier les propos de dame Sorrow et se contenta de baisser les yeux, comme inquiète que cette dernière puisse lire en elle.

« Je... je n'ai pas réussi à trouver mademoiselle Despair ce matin et... » commença-t-elle avant que l'épouse la coupe.

« Qui cela ? »

Elle avait l'air surprise par ce qu'elle entendait et Aina attribua cela au fait qu'elle venait de lui annoncer que sa plus jeune fille avait quitté sa chambre, sans sa permission. Le ton légèrement alarmé qu'elle supposa dans sa voix lui fit dire que la matriarche l'invitait à continuer, aussi se racla-t-elle la gorge avec embarras, avant de reprendre.

« Mademoiselle Despair n'était pas dans sa chambre et celle-ci avait été vidée. »

Une longue minute passa sans qu'Aina obtienne aucune réponse de la part de son interlocutrice. Le silence lui sembla si lourd, qu'elle douta même de l'avoir mise en colère. Pourtant, aussi attentive aux changements de regard de sa maîtresse fusse-t-elle, elle ne parvint qu'à distinguer un profond vide et une pointe d'autre chose qu'elle ne réussi pas à nommer.

Aina constata que la main délicate de dame Sorrow, qui caressait un peu plus tôt le haut du crâne de son petit oisillon doré, s'était arrêtée dans sa course et qu'elle la fixait d'un air étrange, qui lui fit presque froid dans le dos.

« Despair... » souffla-t-elle, faisant rouler le nom sur ses lèvres d'un air détaché, comme s'il lui était inconnu. « Mais de qui parle-tu donc ? »

Un hoquet involontaire s'échappa de ses lèvres à présent entrouvertes, tandis qu'elle considéra les parole de l'épouse avec incompréhension.

'Aurais-je... Aurais-je mal entendu ?'

Dame Sorrow avait demandé de qui Aina parlait, comme si le nom de Despair ne lui évoquait rien et ce fait provoqua un violent tremblement chez la jeune domestique, qui sentit son sang ne faire qu'un tour.

« Mademoiselle Despair... Votre fille, madame. »

Ce fut cette fois-ci à la matriarche d'écarquiller légèrement les yeux, comme si elle ne comprenait pas de quoi il s'agissait.

Aina sentit son cœur se mettre à battre et sa respiration se faire plus courte, à mesure que la conversation continuait. Quelque chose n'allait pas et tout son corps le lui criait.

« Voyons Aina... » répondit-elle, comme à une enfant à qui on expliquerait une chose d'une implacable évidence. « Je n'ai qu'une fille. Void. »

La respiration de la jeune domestique se coupa et ses oreilles se mirent à bourdonner, tandis qu'elle réalisa avec horreur ce que la femme qui lui faisait face était en train de dire. Despair, la plus jeune enfant de la fratrie, dont elle se souvenait encore parfaitement les mots et le visage, semblait ne pas évoquer le moindre souvenir pour sa maîtresse, qui était pourtant censée l'avoir mise au monde.

'Que... Que se passe-t-il ?'

Elle crû l'espace d'un instant à une mauvaise blague, mais l'air sérieux et réellement troublé de l'épouse lui fit dire qu'elle ne mentait pas et que la femme qui lui paraissait tout à coup peu familière croyait avec conviction qu'elle n'avait qu'une seule fille.

La situation n'avait aucun sens et son absurdité donna presque le tournis à Aina, qui eut l'impression d'être en plein rêve éveillé. Dame Sorrow avait-elle perdue la mémoire au cours des quelques heures qu'Aina avait passé évanouie... ?

'Mon évanouissement... Maintenant que j'y pense.'

Elle repoussa la panique qui commençait à s'emparer d'elle pour tenter de comprendre ce qui était en train d'arriver à sa maîtresse, qui avait à présent remis son animal dans sa cage pour l'observer curieusement, appuyé contre le rebord de son bureau qui était maintenant parfaitement rangé.

« Je me suis pourtant évanouie pendant le banquet, après avoir parlé à mademoiselle. » tenta-t-elle, les mains tremblantes et la voix fébrile, comme espérant que sa maîtresse confirme ses dires et la fasse revenir sur terre.

De dame Sorrow elle n'obtint qu'un vague soupire, avant que celle-ci traverse la chambre avec élégance pour venir se placer devant elle. De là où elle se trouvait, son parfum fruité si reconnaissable lui parvint, le même qu'aurait un bel après-midi de printemps dans un verger.

« Aina... » souffla-t-elle d'une voix douce et presque... triste, avant de poser sa main frêle et pâle sur la sienne, qui serrait fermement son habit comme pour tenter de maintenir son calme.

La peau de la femme contre la sienne la troubla par son évidente et intense froideur, qu'elle ne cru pas possible chez un humain. Elle eut l'impression en cet instant que la personne – ou la chose – qui lui faisait face n'était qu'une enveloppe de porcelaine affublée d'une âme. En voyant les yeux chagrinés de sa maîtresse se poser sur elle, Aina retint son souffle, comme effrayée de ne pas entendre ce qu'elle allait lui dire.

Tic.

Tac.

Tic.

Tac.

Elle eut le sentiment d'entendre le son d'une horloge qui deviendrait de plus en plus rapide, comme à l'approche du jugement dernier.

« Je pense que tu n'as pas les idées claires. » commença-t-elle, sans avoir l'air de remarquer que la jeune servante pâlissait à vue d'œil devant elle. « Tu as fait une crise en plein milieux du banquet et Elvan t'as porté jusqu'à ta chambre. C'est tout ce qu'il s'est produit ce matin. »

Aina eut l'impression que le ciel s'abattit sur elle.

'Absurde... Tout ça est absurde !'

Elle n'arrivait pas à croire tout ce qu'elle entendait. Dame Sorrow ne devait pas être dans son état normal, cela ne pouvait pas être autrement.

« Madame, je vous assure que je ne mens pas. » se défendit-elle, les mains tremblantes.

« Je n'ai pas dit cela, Aina. » répondit Sorrow avec douceur, comme à une enfant qui aurait dit avoir vu des monstres sous son lit. « Mais aucune femme de ce nom ne vit ou travaille au manoir. »

La respiration d'Aina s'emballa et une vague de sueur froide glissa le long de son dos.

« Non... Ce n'est pas vrai... » marmonna-t-elle, après avoir plaqué ses mains contre sa bouche.

Elle était dans un rêve... Cela n'était pas possible autrement... Aina se rendit compte qu'elle commençait à voir trouble et qu'elle commençait à perdre ses moyens, mais les évidentes contradictions auxquelles elle faisait face la plongèrent davantage dans l'effroi, au point qu'elle parvint plus à réprimer les émotions qui affluaient en elle comme un torrent.

« Aina, ça ne va pas ? »

« Vous mentez ! » hurla-t-elle, en plaquant ses paumes contre ses tempes pour faire cesser le bruit strident qui résonnait dans sa tête.

« Aina ! » s'inquiéta visiblement sa maîtresse, qui la regardait avec horreur, comme si elle avait perdue l'esprit. « Aina, calme-toi... Tu hallucines. »

Dame Sorrow essaya de la toucher, mais elle recula brusquement, comme si sa proximité risquait de lui brûler la peau.

'Je sais ce que j'ai vu !'

« Je t'assure qu'aucune Despair ne vit ou ne travaille au manoir, tu as dû faire un cauchemar ! » tenta-t-elle une nouvelle fois de la raisonner, sans pour autant qu'Aina ne soit réceptive à ses mots.

'Je ne suis pas folle !'

Ce que dame Sorrow disait n'avait aucun sens ! Les souvenirs qu'elle avait de ce matin et de toutes ces années n'étaient pas des faux, elle ne les avaient pas rêvés. Elle en était certaine, elle ne délirait pas. Elle se rappelait de tout : la voix de Despair, la disposition de sa chambre, ses paroles énigmatiques et surtout – le plus important – l'amour inconditionnel que lui portait la matriarche.

Il n'était absolument pas possible qu'elle ait rêvée de toutes ces choses, cela n'avait tout bonnement aucun sens... Il était impossible qu'une vulgaire hallucination soit si puissante... Si bouleversante.

Pourtant... L'expression de dame Sorrow était si résolue et pleine de conviction, que tout ce en quoi elle croyait vacilla l'espace d'un court instant.

La certitude en apparence inébranlable à laquelle elle se raccrochait désespérément pour ne pas sombrer dans le désespoir se troubla, lorsque son regard fuyant et frénétique s'accrocha à celui de sa maîtresse, qui lui faisait face avec calme, comme lorsque son époux entrait dans une colère noire.

C'est à ce moment qu'une question – celle qu'elle tentait de refouler de son esprit depuis déjà quelque minutes – s'imposa à elle. Une question qui ébranla son âme toute entière.

'Et si... ?'

Aurait-elle pu... Imaginer Despair ? La rêver ? Un tel phénomène, si vivide, si réel pourrait-il se produire et la tromper au point qu'elle en vienne à douter de la parole de son maître, qui plus que n'importe qui, n'aurait pu oublier son propre enfant ? Comme par reflexe, elle se pinça le bras, mais rien ne se produisit, si ce n'était une violente douleur, qui lui fit réaliser qu'elle se trouvait bien dans le monde réel.

Voyant que la jeune femme ne disait plus rien, Sorrow s'approcha d'elle avec prudence, tendant la main dans sa direction, comme pour qu'elle ne prenne pas la fuite.

« Aina... » l'appela-t-elle de sa voix douce et rassurante. « Tout va bien se passer. Ce n'est- pas grave... Tu... » continua-t-elle alors que sa voix disparaissait pour laisser place aux élucubrations incompréhensibles de la jeune domestique, qui se recroquevillait de plus en plus sur elle-même.

Aina ne l'écoutait plus. Elle n'entendait plus que le son de sa respiration saccadée, qui s'accélérait de plus en plus et les cognements intempestifs de son cœur contre sa cage thoracique. Pour une raison qu'elle n'arrivait pas à nommer, elle ne parvenait pas à conserver son calme ou sa rationalité. Son corps et son esprit semblaient en cet instant totalement hors de contrôle.

[Reste avec moi... !]

Encore cette voix qui résonnait dans sa tête comme une malédiction... Cette voix inconnue et pourtant familière qui ne la quittait jamais.

« Non... Non... ce n'est pas vrai. » continuait-elle à déblatérer comme un disque rayé, balançant son corps tordu d'avant en arrière comme un pendule.

Elle tremblait comme une feuille en plein hiver et à bout de souffle comme un poisson hors de l'eau, au point qu'elle en tomba à genou sur le sol. Elle avait l'impression de devenir folle. Elle ne semblait plus exercer aucun contrôle sur son corps et paraissait détachée de la réalité au point que la voix de sa maitresse ne lui apparaisse que comme un lointain bruit étouffé.

Elle eut soudainement l'impression de ne plus pouvoir respirer et agrippa le col de son uniforme, le tirant violemment pour tenter de libérer son cou, tandis qu'elle hyperventilait en se tordant sur elle-même. Elle avait mal au cœur, mal au crâne et sa gorge la brûlait comme si elle avait passé des jours en plein milieu d'un désert, sans jamais boire la moindre goutte d'eau. Son champ de vision n'était plus qu'un amas de points noirs, qui brillaient occasionnellement d'une lueur grise et qui lui donnèrent le tournis.

Il fallait qu'elle se calme, elle le savait, mais elle n'y parvenait pas. Elle avait le sentiment de perdre pied, d'être en train de sombrer dans l'obscurité et elle pria, à travers les larmes et la sueur, qu'un être quel qu'il soit, vienne sauver son âme torturée.

C'est à ce moment qu'elle ressentit une pression dans son dos et une chaleur réconfortante, qui commença de son épaule, avant de se répandre dans le reste de son corps. L'étrange flux se propagea en elle comme une caresse et apaisa presque aussitôt la tempête qui rugissait à l'intérieur d'elle. Le silence lui revint petit à petit et avec lui le son d'une voix.

« Aina. »

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