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Il est la personne à contacter.

Se dirigeant rapidement vers l'arrêt de bus le plus proche, Saizo se mit à parcourir la centaine de mètres qui l'en séparait depuis l'école primaire ; en tenant par sa main gauche sa fille.

S'arrêtant à une intersection en attendant que le feu pour les piétons l'autorise à traverser, il consulta rapidement de sa main droite son téléphone portable et les messages que sa femme lui avaient envoyés.

Misa : [J'arrive pas à croire qu'elle ait fait ça. Alors demande bien au principal ce qui s'est exactement passé.]

Saizo : [Pas de soucis. Je te dis ce qu'il en est quand j'aurais vu le personnel enseignant.]

Misa : [Je ne sais pas si les parents du garçon seront aussi présents… Encore désolée de te demander ça au dernier moment.]

Saizo : [Ne t'en fais pas. C'est normal de compter l'un sur l'autre. Bon courage avec ton rendez-vous, je t'appelle plus tard.]

Elle était en plein entretien avec un client, et ne pouvait pas se libérer avec au moins une bonne heure. Le principal avait cependant été clair, et les parents devaient venir immédiatement chercher leurs enfants à cause de ce problème.

Rien que repenser à ce 'problème' lui fit baisser les yeux vers sa fille, qui le regardait déjà avec al tête levée vers lui. Elle lui renvoya un regard inexpressif, et Saizo ne put s'empêcher de soupirer avant de s'accroupir à ses côtés.

« Hé, Ogawa Yayoi, tu peux me dire ce qui t'as pris ? » Demanda-t-il avec une expression mécontente.

La petite fille resta silencieuse et se contenta de se tourner sur la droite et sur la gauche comme si elle voulait se tourner, sans pour autant lâcher la main de son père ; son cartable rouge se balançant dans son dos avec chacun de ses mouvements.

Au vu de son comportement, Saizo sentait qu'il n'obtiendrait pas de réponse de sa part en procédant ainsi.

« Ah, c'est vraiment dommage, » dit-il en prenant un faux air déçu et en se relevant. « Si Yayoi-chan ne me dit rien, je ne pourrais pas lui demander ce qu'elle veut pour le goûter... »

À ces mots, la petite fille écarquilla les yeux et tira sur sa main.

Saizo prit un air étonné, et regarda à nouveau la petite fille à ses côtés.

« Oh, se pourrait-il que Yayoi-chan ait retrouvé la parole ? » Dit-il d'une voix surprise.

La petite fille hocha vivement de la tête, et Saizo se mit alors à sourire.

« Alors c'est décidé, tu vas tout me raconter, pas vrai ? »

Yayoi hocha de nouveau de la tête, ses cheveux coupés court ondulant à chaque fois que sa tête se baissait avant de remonter.

Les voitures s'arrêtèrent devant le passage piéton, et le symbole d'une personne en train de marcher s'illumina pour leur indiquer qu'ils pouvaient traverser.

Saizo s'avança, entraînant Yayoi avec lui, et une fois l'intersection passée, il changea de direction pour partir vers un café à proximité.

Une fois à l'intérieur, ils s'assirent près d'une fenêtre, et Saizo commanda un chocolat chaud pour elle et un café pour lui.

La petite fille commença à tourner la cuillère en bois dans sa tasse, et Saizo lui posa alors une question.

« Alors, pourquoi est-ce que tu as frappé ce garçon ? » Dit-il d'un ton détaché. « Tu as fait cela pour t'amuser, ou il y avait une autre raison ? »

« Huh Huh, C'est pas moi qui a commencé, » dit-elle sans le regarder, trop concentrée à remuer son chocolat chaud.

« Dans ce cas, qui a commencé ? » Demanda Saizo d'un ton léger.

« Seita a tiré les cheveux de Miki, alors je lui ai tiré les siens, » dit-elle en retira sa cuillère de sa tasse.

« Oh, je vois… Donc tu lui as tiré les cheveux, mais ça s'est fini avec un coup de poing ? » Demanda-t-il sur le même ton dénué d'agressivité.

Yayoi porta sa tasse à ses lèvres pour prendre une gorgée de sa boisson, puis reposa de ses petites mains le contenant un peu trop grand pour elle.

« Il m'a aussi tiré les cheveux et voulait pas me lâcher... »

« Oh, je vois... » Dit simplement Saizo. « Je comprends que tu aies voulu aider Miki-chan, car ça partait d'un bon sentiment. Mais tu n'aurais pas dû le frapper... »

« Hum… Je sais... » Dit Yayoi avec une expression désolée. « Mais j'ai pas pu m'en empêcher. »

« Même si tu n'as pas pu t'en empêcher, c'est quand même mal, » lui reprocha Saizo. « Et tu sais ce qu'on doit faire quand on fait quelque chose de mal ? »

La petite fille leva les yeux vers lui, ne semblant pas être du même avis.

« Dans ce cas Seita doit aussi s'excuser auprès de Miki, non ? » Le contredit-elle.

Saizo ne put s'empêcher de sourire, et caressa d'une main la tête de sa fille.

Elle était déjà bien maline pour son âge, et savait déjà comment faire valoir son point de vue.

Une fois atteint l'âge de l'adolescence, elle serait sûrement redoutable.

Il eut un petit sourire, et caressa à nouveau la tête de sa fille.

« C'est vrai… Il faut que tu t'excuses, mais Seita-kun doit aussi s'excuser. » Concéda-t-il.

C'était toujours la meilleure chose à faire, quand on était fautif : chercher le pardon de la personne à qui on avait fait du tort.

Il ne savait pas ce que Shinsuke avait pu faire pour se prendre un regard accusateur de la part de leur supérieur hiérarchique, mais il espérait que quelle qu'en soit l'issue, son ami prendrait la bonne décision.

Après tout, il ne pouvait pas être en permanence là pour assurer ses arrières, et réparer ses éventuelles erreurs. Rien qu'en pensant à cela, il eut un petit sourire affectif.

Ce type ne savait vraiment pas communiquer avec les autres, hein ?

Il ne pouvait cependant pas se douter une seule seconde que la confrontation entre les deux hommes avait lieu au même moment, et battait son plein.

« Pardon ? » Dit Shinsuke, outré.

« Vous m'avez bien entendu, » dit avec fermeté Takao. « Je ne sais pas comment fonctionnaient les choses avant mon arrivée, mais à partir de maintenant, je vous surveillerai. »

Les deux hommes continuèrent de se regarder mutuellement avec une certaine agressivité sous-jacente, dans le plus grand silence de l'ascenseur.

Shinsuke ne savait pas ce que ce type lui voulait, à agir soudainement comme il le faisait. De quoi il se mêlait ?

« Vous voulez me surveiller ? » Répéta avec défiance Shinsuke. « Pourquoi ça? »

Takao resta silencieux. Il était évident qu'il le surveillerait pour faire en sorte qu'il ne s'en prenne pas à Hana, même si la jeune femme ne semblait pas être affectée par les paroles de cet homme.

Toutefois, s'il devait expliquer un peu plus la raison pour laquelle il était si hostile envers Kobayashi Shinsuke, il ne saurait sûrement pas l'expliquer entièrement.

La jeune femme était en quelque sorte devenue son amie, et il estimait qu'en tant qu'ami, il devait veiller sur elle et faire attention à elle ; comme il le lui avait si bien dit.

Il voulait s'assurer que rien d'autre ne lui arrive, surtout après tout cet incident avec Kubo Touma. Ce dernier allait sûrement être renvoyé et dénoncé à la police, étant donné que Hana et lui avaient maintenu leur version des faits.

Cependant, même si cette affaire semblait derrière eux, Takao ne pouvait pas s'empêcher de se poser de nombreuses questions.

Que s'était-il passé entre Shinohara Hana et Kobayashi Shinsuke pour que ce type la déteste autant ? Pourquoi, malgré son ancienneté, le Chef Kobayashi avait été soupçonné à la suite des allégations de Kubo Touma ?

Il devrait sûrement demander des informations au Service Juridique et aux Ressources Humaines, si ces services acceptaient de lui confier ces informations. En tant que Directeur de Département, peut-être pas. Mais en tant que neveu du PDG ? Ils accepteraient sur le champ, il en était sûr.

Quelque chose d'autre le tracassait aussi, dans toute cette histoire. Il ne savait pas encore quoi, mais il avait un étrange pressentiment.

L'ascenseur atteint le huitième étage avec un 'ding', et le Chef Kobayashi lui lança un dernier regard agressif avant de sortir par les portes à présent ouvertes.

Takao le regarda s'avancer lentement entre les rangées de bureaux pour rejoindre sa propre place, mais ne le vit pas s'asseoir ; les portes de l'ascenseur se refermant déjà.

La cabine remonta dans les étages, vers les bureaux de la direction, et Takao décida de ce qu'il ferait par la suite.

Sortant son téléphone portable de sa poche, il chercha le numéro des Ressources Humaines – un des rares qu'il avait enregistré directement sur son téléphone personnel – et après qu'une femme ait décroché, il lui demanda de lui transmettre le numéro de téléphone et l'adresse postale d'Ito Ren.

L'employée au bout du fil s'exécuta immédiatement, et il reçu sur son téléphone une notification d'email reçu.

Il voulait savoir exactement ce qui avait pu se passer, pour que ce type change du jour au lendemain d'un homme odieux et idiot à un homme froid et calculateur. Comment Kubo Touma avait-il eu l'idée d'accuser le Chef Kobayashi, et en s'appuyant sur quel prétexte ?

En tant que Directeur, il avait accès aux dossiers du personnel et donc aux rapports sur les démissions et aux lettres transmises par les anciens employés pour demander à quitter l'entreprise. Il avait donc pu observer lors de sa documentation pour son nouveau poste, que beaucoup d'internes avaient continuellement démissionné du Département Catastrophes Naturelles ces dernières années.

En tant que nouveau Directeur, il devait essayer de comprendre pourquoi personne ne restait dans ce Département, et pourquoi il était si dur d'y recruter de nouveaux éléments, et à chaque fois, le motif « environnement de travail » revenait dans la majorité des cas.

Au départ, il n'était pas sûr que ce soit le fait d'une personne, même après les accusations accablant Kubo. Ce dernier ne s'en prenait qu'aux femmes, tandis que les lettres de démissions provenaient sans distinction d'hommes comme de femmes. Il y avait donc forcément un autre facteur qui pouvait expliquer cette défection massive de la part des nouvelles recrues.

Cependant, après avoir vu la réaction de Shinohara Hana face aux paroles du Chef Kobayashi, il avait à présent des soupçons : ce type était peut-être la cause de tout cela.

Cela ne restait que ce qu'il pensait lui. Alors comment Kubo Touma savait-il pour cela ?

La seule personne qui pouvait lui apporter un début de réponse était le roi des ragots, Ito Ren.

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