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Chapitre 11 : Un traumatisme d'enfance

Edward :

(En y repensant bien, je ne vais pas avoir la peur du vide quand le moment de sauter viendra ?

Honnêtement, ça me fait instinctivement peur.

Le seul souvenir que j'ai où je me rapproche du vide qui entoure le village était l'époque où j'étais à peine capable de former des phrases correctes et que je faisais encore pipi dans mon lit.

Je m'en souviens encore comme si c'était hier.

Je suis toujours traumatisé par ce jour-là, pourtant il faut bien que je saute pour espérer quelque chose de mieux, quelque chose qui me fera apprendre tout un tas de choses que je suis incapable de comprendre comme l'amour, l'amitié, la confiance, la loyauté.

J'ai beau avoir compris leur importance, je ne sais toujours pas ce que c'est.

Mais une chose que je sais pour sûr, c'est que ce n'est pas ici que je trouverai une réponse, le seul moyen pour moi d'avoir des réponses et de m'extirper de cette pression, c'est la fuite.

Mais, pour m'enfuir il faudrait déjà que je sache si je serais capable de surmonter mon traumatisme et sauter.

Nombre d'histoires que j'ai lu ont des héros qui sont incapable de prendre une décision à cause de la peur, ce qui cause parfois leur mort.

Paralysés par la peur, ils sont incapables de se décider, hésitent et font des erreurs.

Peut-être que je serais dans le même genre de situation après la fuite qui sait.

Je peux juste me dire que c'est du passé, mais au final le traumatisme peut refaire surface.

Mince j'ai pas pensé à ça, il faut que trouve un moyen d'enlever cette peur.

Me ré-imaginer cet évènement pourrait peut-être m'aider à faire face à ma peur en me disant finalement que c'est pas grand-chose, que c'est même rien du tout, juste une petite peur de rien du tout.

Pourquoi pas, j'ai juste à me rappeler de cet évènement en voyant si ça me fait toujours de l'effet cette peur du vide.

Si c'est le cas, je sais pas comment je vais faire.

Essayons quand même.)

Edward ferme les yeux et rassemble les souvenirs qu'il garde de cet évènement.

Edward enfant :

Je veux voir derrière le grand magasin, laissez-moi passer !

Un garde :

T'approche pas le mioche si tu veux pas avoir peur du vide toute ta vie.

Gérant d'une boutique :

Il m'a bourré le crâne pour que je l'aide à aller voir ce qu'il y' a derrière mon magasin, laissez-moi l'emmener pour qu'il arrête de me casser les oreilles et qu'il soit tellement effrayé que ça lui viendra plus à l'idée de venir me faire chier pour ce genre de bêtises.

Un garde :

Tu sais ce que ça implique et pourtant tu veux quand même l'emmener, tu es prêt à assumer les conséquences ?

Gérant d'une boutique :

Bien sûr, voit ça comme un moyen de le garder sous contrôle par la peur et puis se sera amusant, n'est-ce pas ?

Le gérant tapote dans l'épaule du garde puis lui susurre dans l'oreille avec un sourire empli de malice.

Gérant d'une boutique :

Tu veux pas voir sa réaction?

À son tour, le garde arbore lui aussi un sourire malicieux.

Un garde :

Bien sûr, je le déteste après tout.

Très rapidement, le garde regagne son visage normal puis dit à Edward et au gérant de la boutique.

Un garde :

Vous pouvez passer.

Gérant d'une boutique :

Allez viens garnement, je vais te montrer la partie qui est derrière le magasin.

Edward enfant :

Ouais trop bien, ça va être trop bien !

«(A quelle point j'étais naïf, sérieusement.)»

Tous deux vont vers une étendue ronde sans végétations ni bâtiments, près du bord du village, derrière l'endroit où ils ont croisé le garde.

Gérant d'une boutique :

T'aimes l'endroit ?

Edward court partout tout excité, aimant par dessus tout le vent frais qu'il ressent, bien plus présent que dans l'intérieur du village.

Edward enfant :

C'est l'endroit le plus beau, j'aime trop cette endroit !

C'est trop trop bien !

Gérant d'une boutique :

(Je vois, comme ça tu t'amuses hein, attends de voir hé hé.)

Hé petit, tu veux pas voir par là-bas, si tu regardes en bas tu verras que c'est beau.

Edward enfant :

Montre moi, montre moi !

Gérant d'une boutique :

Si tu y tiens.

Le gérant sortait instinctivement un sourire pervers dès qu'il pensait à son plan malveillant, n'arrivant pas à cacher ses émotions.

Gérant d'une boutique :

Hé hé tiens-moi par la main, je t'y emmène.

Edward rapproche sa main à celle du gérant, ils se tenaient maintenant mutuellement la main

Gérant d'une boutique :

On y va.

Ils se dirigeaient tout droit vers le bord, jusqu'à arriver près du vide abyssale qui se trouve en dessous d'eux.

Gérant d'une boutique :

Penche-toi vers le bas pour tout voir, ne t'inquiète pas, je te tiens par la main.

Edward enfant :

D'accord.

Edward se pencha vers le bas, pouvant voir avec ses yeux toute la beauté du paysage au sol.

Des couleurs qu'ils ne connaissaient pas ainsi que des nuages proches se confondaient, créant un décor magnifique pour les yeux du petit Edward.

Émerveillé, son âme d'enfant frétillait face à cette vision de rêve.

Edward enfant :

Ouah, c'est beau en bas !

Heu, aah j'ai, j'ai peur !

Gérant d'une boutique :

(Mmm, ce sera pas suffisant pour qu'il flippe rien qu'en imaginant venir ici.

Désolé, je vais te faire bien plus peur que ça, je suis obligé quand je vois que tu arrives encore à apprécier le paysage, petite merde sans valeur.)

Prends ça morveux !

Le gérant presse la tête d'Edward vers le vide pour qu'il ne puisse pas quitter des yeux le vide aérien, gardant son ventre compressé contre le sol avec son bras.

Edward face à une situation aussi effrayante, se met à pleurer et à rester figé, sous le choc de la peur, incapable de bouger comme il le voudrait.

Edward enfant :

Aaahh !!

Aidez-moi, aaahh !!

Aidez-moi ahheuhhu !

«(Assez de cette vision ça suffit, j'en ai assez vu)»

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