Le Monde des Sorciers

Mara agita une main pour lever les sorts infligés à chacun, tout en portant en lui une grande joie.

Il ne fut même pas le moins du monde offensé lorsque Leon lui demanda ce qui venait de se passer, avec panique et de manière inappropriée. Au contraire, il commença à expliquer le monde des sorciers avec un large sourire.

« Le Charme de Lien et la Garde du Silence que je viens de vous appliquer sont des sorts de sorcellerie mineurs, ou élémentaires.

« La Sorcellerie est un système mystérieux créé par la combinaison du talent naturel d'une personne et d'un système de connaissances. Ceux qui peuvent manier la sorcellerie sont appelés sorciers. »

À l'instant où Mara mentionna le mot « sorcier », il sembla y avoir une sensation étrange dans l'esprit d'Angor, une force indicible, qui le poussait vers l'inconnu au loin.

Cette distance était appelée la vérité - une croyance pour laquelle les sorciers consacraient toute leur vie à sa recherche.

Une fois ce sentiment éveillé, il serait difficile de l'éteindre.

Angor ne savait pas pourquoi il était soudainement désireux d'explorer cette distance. Peut-être que toutes les visions enseignées par le Professeur au cours de la dernière décennie l'appelaient ? Ou était-ce simplement une fantaisie passagère ?

Il ne savait pas, mais il ne réprima pas non plus cette soif. Il la rangea soigneusement dans son esprit comme s'il pliait un livre délicat et précieux, attendant de le rouvrir un jour.

Peut-être que l'humeur de Mara était simplement trop bonne, mais en voyant la curiosité et le respect que chacun lui portait, plus le fait que ses petits-enfants allaient devenir Apprentis Sorciers maintenant, il commença à expliquer généreusement la culture et le système du monde des sorciers, sans intention de cacher quoi que ce soit.

Sorcier était seulement un nom général pour des personnes talentueuses. Cependant, tous ceux qui étaient talentueux ne pouvaient pas devenir sorciers.

Même Mara lui-même ne pouvait pas encore être appelé sorcier. « Apprenti Sorcier » était le terme qu'il devait utiliser pour l'instant.

Si quelqu'un analysait systématiquement tous les sorciers, alors 99% d'entre eux seraient des apprentis. Seulement moins de 1% des talents pouvaient avec succès franchir leurs limitations et s'élever pour devenir des sorciers qui visaient la quête de la vérité et la réalisation de leurs valeurs personnelles.

Cette explication simple montrait à tous combien il était difficile de devenir sorcier.

Pendant son explication, Mara parla aussi du monde dans lequel ils se trouvaient - la Vieille Terre.

Le nom « Vieille Terre » était une plaisanterie pour les sorciers de la Terre Féerique. Seuls les sorciers nés ici utiliseraient ce nom, tandis que les autres avaient un autre nom pour cela : L'Île Marginalisée.

Cette parcelle de monde n'était pas grande. Pour les locaux, ils pourraient y passer leur vie s'ils voulaient en voir chaque partie. Mais pour les sorciers pouvant poser leur regard sur des dizaines de milliers de plans différents, la Vieille Terre ne pouvait être considérée que comme une île de taille modérée.

On l'appelait l'« Île Marginalisée » à cause du manque d'éléments actifs dans l'air, pas à cause de son emplacement. Ici, les sorciers élémentaires devaient dépenser plus d'énergie pour absorber des éléments inactifs afin de combattre quelqu'un, ce qui était évidemment inefficace.

Pour cette raison, les sorciers élémentaires appelaient essentiellement cet endroit la « terre morte ». Les talents qui vivaient ici ont tous déménagé, d'où son nom.

Bien sûr, dans l'énorme système de sorcellerie, les sorciers qui se concentraient sur les éléments ne constituaient qu'une petite partie, donc tous les sorciers n'avaient pas à partir. Mais quel que soit le chemin choisi par un sorcier, il ou elle connaîtrait toujours un sort élémentaire ou deux, alors pourquoi rester ici alors qu'il y avait de meilleurs endroits à découvrir ?

Ainsi ici, « marginalisé » signifiait que cet endroit était mis de côté par les sorciers.

« Je suis venu ici pour ramener Alan et Aleen sur le Continent Féerique et les inscrire à l'Académie de l'Île Flottante du Corail Blanc. Je ne m'attendais pas à rencontrer mon destin pour devenir Haut Apprenti en chemin, tout cela grâce au Vicomte Padt, » Mara caressa sa barbe blanche qui poussait jusqu'à devant sa poitrine. Ses yeux se plissèrent de joie. « Avant que nous partions, si le Vicomte Padt a des problèmes en tête, n'hésitez pas à me le dire. Il n'y a pas beaucoup de choses que je ne peux pas faire sur cette Vieille Terre. »

C'était évidemment pour rembourser la bonté de lui avoir donné la Rosée du Matin, ou une réclamation pour rembourser la faveur afin qu'ils puissent être quittes le plus rapidement possible.

Leon était encore perdu dans le monde des sorciers dont il venait d'entendre parler et ne répondait pas, jusqu'à ce que le Comte Eton le réveille.

Eton dit, « J'ai entendu dire que Monsieur Leon allait à Waterford le mois prochain, pour hériter officiellement du titre de vicomte. La Famille Padt a gardé les défenses du littoral et fourni les camps de l'avant-garde, ce qui est une grande contribution aux chevaliers qui luttent contre Heylan. Si l'empereur entend parler de cela, je crois que le voyage à Waterford peut être omis. »

Bien sûr. Si la Famille Morn le disait, Leon n'aurait aucun problème à devenir comte héréditaire lui-même !

Cela aurait dû être une faveur personnelle de Mara, et apparemment Eton essayait d'en faire autrement—pour conclure l'affaire au nom de la Famille Morn. Si Leon acceptait cela, ce que Mara lui devait pourrait être considéré comme réglé.

Leon était jeune mais pas dupe. La Famille Morn était puissante, mais ce n'était qu'une grande famille de l'Empire Goldspink ; Mara n'était qu'un homme, mais un autre monde entier et incroyable se tenait derrière lui.

Naturellement, Leon n'accepterait pas la suggestion d'Eton.

Leon réfléchit un instant. Avant qu'il puisse parler cependant, Angor lui donna un léger coup de coude sous la table. Il regarda de côté et vit Angor essayant de dire quelque chose et hésitant.

Leon comprit rapidement et s'adressa à Mara, « La Rosée du Matin était à l'origine la possession de mon frère. Je le laisserai prendre la décision. »

Eton leva un sourcil et donna à Leon un regard pensif. Les rumeurs disaient que les deux frères de la Famille Padt entretenaient une mauvaise relation, ce qui n'était manifestement pas le cas. Leon devait beaucoup aimer son frère car il venait de lui offrir une opportunité inestimable à Angor.

Puisque Leon avait pris sa décision, Eton ne dit rien de plus.

À présent, tous les regards étaient tournés vers Angor qui avait été silencieux jusqu'à maintenant.

Il ne montra aucun signe de pression même quand les cinq personnes le regardaient. Il se présentait comme un parfait gentleman noble. De plus, son professeur lui avait également appris les « hommes de vertu » en Chine, donc maintenant Angor non seulement restait calme, mais chacune de ses expressions dégageait une douceur de tempérament.

« En parlant de problèmes, je ne suis pas sûr que mon frère en ait. Quant à moi… j'en ai deux. Un gros qui me tracasse depuis longtemps, et un plus petit, que je viens juste de découvrir et qui est négligeable, » Angor regarda vers Mara. « Si Monsieur Mara pouvait m'aider avec le gros, il ne sera pas nécessaire de se pencher sur l'autre. »

« Parlons de votre gros problème alors, » demanda Mara.

À l'intérieur, Mara se sentit soulagé lorsque Leon orienta le sujet vers Angor. Un enfant grandi sous la protection de la famille ne pouvait pas avoir de problèmes sérieux. Peut-être était-il amoureux d'une dame et trop timide pour le dire ? Oui, cela pourrait être un gros problème pour le gamin, mais tout le monde d'autre ne le considérerait que comme une histoire sans importance.

Leon, d'autre part, soupira silencieusement. Au moment où Angor mentionna « gros problème », il sut ce qu'Angor allait dire. Il semblait qu'Angor avait décidé d'offrir cette grande opportunité à son professeur, Jon.

Comme prévu, Angor alla droit au but. « C'est à propos de mon mentor, Jon. Mon père l'a accepté dans notre famille il y a 20 ans, et depuis, il m'enseigne le savoir et la sagesse. Mais sa santé se détériore de jour en jour… »