Deux hommes

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Arès quitta sa chambre dans la confusion. La femme dans son lit lui faisait perdre de vue son objectif. Il ne l'épousait que par devoir pour tenir la promesse faite à son père, tout en se trouvant une compagne de vie qui partageait le même intérêt et était intellectuelle. Elle était également belle et un mystère, défiante, donc il pensait qu'il pourrait aussi prendre plaisir à sa compagnie mais rien de plus.

Il ne pouvait y avoir rien de plus. Pourquoi maintenant ?

Il soupira, sentant une lourdeur dans sa poitrine. C'était la manière dont elle avait l'air si abîmée. Si brisée. Il avait probablement juste mauvaise conscience et se sentait coupable de savoir ce qu'il savait et de savoir qu'un jour elle pourrait découvrir la vérité. Que se passerait-il alors ? Quelqu'un comme elle, elle mettrait probablement fin à ses jours. Qu'elle en soit consciente ou non.

Son froncement de sourcils s'approfondit alors qu'il atteignait la cour. Il écoutait d'une oreille la réunion et les courtisans se plaignant de la façon dont les dragons avaient détruit tout un village. De la nécessité de riposter et de faire quelque chose différemment.

Et c'était précisément ce qu'ils faisaient, mais en secret. Lorsque la réunion se termina, il rencontra le roi dans le laboratoire caché.

"Comment va votre brûlure ?" demanda-t-il en prenant des notes.

"Ce n'est pas encore guéri," répondit Arès en l'observant attentivement.

Comment pouvait-il faire tout cela et bien aller ? Il devait être si torturé à l'intérieur.

"Elle pose des questions," informa Arès.

L'homme resta calme. "Et elle continuera."

"Je ne sais pas comment vous attendez de moi que je continue à tout cacher. Nous allons nous marier. Elle verra ce qui m'arrive."

"Je suis sûr que vous trouverez un moyen d'expliquer sans rien révéler."

Arès se tourna vers la fenêtre et regarda dehors, troublé. Le roi leva les yeux de ses notes et plissa des yeux derrière ses lunettes. "Commencez-vous à l'apprécier ?"

Arès se raidit.

"Je vous avais dit de ne pas faire ça," dit-il si calmement.

"Je sais," dit Arès d'un ton sec.

Avec cette expérience, il ne savait pas combien de temps il vivrait. Différentes personnes réagissaient différemment et il était parmi les premiers à subir l'expérience et tous les premiers sujets de test étaient déjà morts. Le roi s'était demandé ce qui le maintenait en vie et supposait que cela pouvait être génétique, donc il avait sélectionné ses sujets suivants sur des bases génétiques.

Certains survivaient, d'autres mouraient. Le troisième groupe était tous vivants, mais nul ne savait pour combien de temps. Les résultats étaient meilleurs à chaque fois mais il y avait toujours des effets secondaires. L'objectif était d'optimiser les effets et de minimiser les effets secondaires, mais aussi de rendre l'expérience possible pour tout un chacun avec succès.

"Je lui ai donné la clé. Elle découvrira tout un jour."

Arès se rappela à quel point elle semblait brisée. Savoir détruirait totalement.

Il regarda le roi poursuivant ses notes comme si cela lui était égal, mais Arès savait qu'il se souciait. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était comment il pouvait vivre ainsi ?

"Elle semble aussi savoir pour ce laboratoire." Dit-il.

Arès sourit. Bien sûr, elle avait découvert.

On toqua à la porte et le professeur Ward entra. Le roi l'avait impliqué dans la mission ces derniers jours puisqu'il était une grande source d'informations.

Il s'inclina, "Votre Majesté."

"Entrez, professeur," dit le roi.

Le vieil homme se hâta, tenant quelques cahiers dans ses bras. "J'ai trouvé ce dont vous avez besoin," dit-il en posant les livres sur la table.

"Merci," dit le roi.

"Les autres livres vous ont-ils été utiles ?"

"Quels autres livres ?"

"La princesse est passée il y a quelque temps chercher des livres sur les compagnons de race."

Compagnons de race ?

"Ah, cela doit être à propos de Corinna," dit le roi mais semblait avoir d'autres idées en tête qu'il ne révélait pas. "Avez-vous entendu parler de Corinna ?"

Le professeur secoua la tête. "Votre Majesté. Quiconque la garde la cache bien, ou peut-être, elle ne veut pas être trouvée."

Le roi hocha la tête. "Très bien. Tenez-moi au courant si vous découvrez quelque chose."

Le professeur Ward s'inclina puis partit.

"Qu'est-ce que c'est que cette histoire avec les compagnons de race ?" demanda Arès.

"Ravina est sur quelque chose. Elle rend visite au prisonnier."

"Pourquoi ?"

"Je saurai une fois qu'elle aura terminé."

Donc, il la laisserait faire l'expérience pour ensuite trouver les réponses.

Arès voulait voir ce prisonnier, donc avec la permission du roi, il se dirigea vers la caverne. Le fils aîné du terroriseur, qui était également un terroriseur lui-même. Arès était curieux de voir à quoi il ressemblait. Il entra dans la caverne où se trouvait le dragon enchaîné, assis près du graviton.

Il leva la tête, son regard sombre se posant rapidement sur lui et ses yeux se rétrécissant. Puis il se leva de son siège, rapidement malgré sa taille. Il le détailla comme si quelque chose lui semblait étrange, puis la fureur s'alluma dans ses yeux.

"Qui êtes-vous ?" Demanda-t-il d'un ton accusateur.

Arès était sûr de ne l'avoir jamais rencontré auparavant, donc il n'était pas certain de ce qu'il en retournait.

"Je suis Arès. Nous sommes-nous déjà rencontrés ?"

La mâchoire du dragon se tendit et ses narines se dilatèrent. "Non," dit-il en inclinant la tête puis il regarda ses mains. Il cherchait quelque chose de spécifique. Arès était confus.

***

Pas de bague ? Qui était cet homme ? Pourquoi sentait-il comme elle ? Pas juste un peu mais il était couvert de son parfum comme si…

Le sang de Malachi bouillait. Maudite affaire de partenaire de reproduction. Pourquoi se sentait-il ainsi ? Elle n'était pas à lui ! Elle pouvait être avec n'importe quel homme damné qu'elle voulait, pourtant la part instinctive de son être était en alerte maximale. C'était puissant. Il ne s'était pas encore appris à y résister.

Il observa l'homme devant lui. Il n'avait pas l'air effrayé comme la plupart des humains qu'il avait rencontrés, ni ne le regardait avec haine ou vengeance. Il paraissait très calme. Malachi pouvait sentir sa confiance. Alors c'était l'homme qui avait retenu son attention ?

Il avait envie de rire. Au moins, elle avait du goût mais… cela signifiait-il qu'elle n'était que froide avec lui ? Comment était-elle avec cet homme si elle était prête à être avec lui ?

Malachi se maudit. Pourquoi se demandait-il même cela ?

"Êtes-vous marié ?"

"Pourquoi ? Vous cherchez un moyen de me menacer ?" Demanda l'homme.

"Peut-être que si vous répondez à ma question, je répondrai à la vôtre," répliqua Malachi.

"Non."

Pas de femme. Alors, que faisait la princesse avec lui ?

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