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Chapitre 16

La lune trône fièrement dans le ciel depuis un bon bout de temps déjà.

Jules : Donc t'es en train de me dire que tu es le seul gars dans ton escouade ?!

J'ai finalement trouvé un endroit où dormir, un chasseur de mon âge avait accepté de m'accueillir pour la nuit. Il s'appelle Mark, c'est un bon gars aux cheveux blonds, il est un peu maigrichon et assez grand pour un adolescent. J'ai eu le temps de le connaître un peu en discutant avec lui. On est tous les deux allongé sur du tissu qui recouvre l'herbe, observant la toile qui se trouve au-dessus de notre tête.

Jules : Nachel et Tinea, c'est ça ?

Mark : C'est bien ça.

Jules : Elles sont sympas ?

Mark : Nachel m'énerve un peu avec ses grands airs mais Tinea est très aimable et sociable.

Jules : Ah… J'ai un cas dans mon escouade qui te ressemble.

Mark : Ah ouai ?

Jules : Ouais, il n'y a qu'une seule fille chez nous.

Mark : Ca ne la dérange pas trop.

Je hausse les épaules en guise de réponse, ce qui le fait rire.

Mark : Bon, on ferait mieux de dormir pour être près pour demain… 

Il s'endort rapidement alors que moi je reste allongé sur le dos, cherchant le sommeil sans le trouver.

Jules : Bon…

Je vais prendre l'air deux secondes, peut être que ça m'aidera. Je me lève et sort discrètement sans le réveiller. Une fois dehors, je marche tranquillement parmi les tentes lorsque mon regard est attiré par un des nombreux petits feux qui ont été faits par les chasseurs pour éclairer le camp. Il y a quelqu'un qui est assis devant, sa tête est cachée par une capuche et je le reconnais facilement grâce à sa veste qui dénote avec les vêtements de ce monde.

Geno : Tu n'arrives pas à dormir ?

Jules : Non, je pense que le fait de dormir avec un inconnu à côté de moi me rend mal à l'aise.

Je m'avance vers lui avant m'assoir à sa droite, sur le rondin de bois sur lequel il est lui aussi assis. Je distingue son oeil droit qui est éclairé par le feu, un oeil avec un iris d'un noir profond, qui fixe le feu.

Geno : Pourtant, lors des premières nuits en mission, tu n'était pas mal à l'aise.

Jules : Bah, on était pas tout serré comme dans cette tente, on dormait à la belle étoile…

Geno : C'est pas faux... Au pire, tu peux toujours faire comme moi.

Jules : Non merci.

Geno : T'es sûr ?

Jules : Tu devrais pas me forcer avec ce genre de choses, en plus je sais pas me contrôler entièrement. Imagine que je me mette à produire énormément de mana pour rester éveillé et que là, d'un coup, je me mette à attaquer tout le monde sans prévenir.

Geno : Je serais là pour t'arrêter.

Jules : Quand même, on ne sait jamais.

Il rigole légèrement.

Geno : D'accord, je vais arrêter de forcer… Après, je te comprends, c'est normal d'avoir peur de ce qu'on ne maîtrise pas…

Un silence s'installe, rythmé par les quelques crépitements du bois dans le feu.

Jules : J'aimerais bien rentrer...

Il ne répond pas et continue à fixer le feu qui est devant nous.

Jules : Tu n'es pas d'accord avec moi ?

Geno : Si, C'est juste que... Depuis que tu es là, je me suis rendu compte que j'avais petit à petit oublié notre "maison"... Comme si ma place n'était plus là-bas.

Jules : Je vois…

L'oubli… Vraiment ? 

Jules : Dis, tu penses qu'il y a un moyen de sortir d'ici ?

Geno : A vrai dire...

Il prend un morceau de bois qui était à côté de lui et le met dans le feu.

Geno : Je pense qu'il y en à un... si on a réussi à entrer dans ce monde, on doit bien pouvoir en sortir. Cependant, il nous faudra du temps pour trouver comment le faire. Beaucoup de temps, d'énergie et de la volonté...

De la volonté... "Des fois, je me demande si le seul moyen de partir de ce monde, c'est d'accepter la mort"... Cette volonté... Geno n'en a plus beaucoup et Faucheur n'en a plus du tout... Est ce que je vais devenir comme eux ? Des gens qui perdent espoir en l'avenir et sombrent dans le désespoir au fil du temps ? Des gens qui vivent sans réel but ? Non !

Jules : Je vais trouvé cette sortie, et je vais nous faire sortir d'ici. Je suis sûr qu'il y a un moyen de revenir chez nous.

Il détourne son regard du feu et m'observe.

Jules : Je te jure que je vais trouver un moyen de sortir et…

C'est alors que je mets à bailler. Je commence à fatiguer ? Vraiment ?

Jules : Je vais tout faire pour réaliser mon objectif... C'est ça mon but, ma raison de vivre, c'est ce qui me permet de ne pas lâcher-prise et qui me donne espoir en l'avenir.

Il soupire.

Geno : Bien, j'espère que tu vas le réaliser. En attendant, tu ferais mieux d'aller dormir.

Jules : Ouais, passe une bonne nuit.

Geno : Toi aussi.

Je me lève et d'un pas déterminé, je me dirige vers la tente pour aller dormir.

Geno : Tu comptes te rallonger dedans ?

Jules : Bien sûr que non, je vais juste prendre mes affaires et trouver un endroit pour dormir dehors, à la belle étoile, en espérant trouver le sommeil.

Geno : J'espère que tu le trouveras…

Je prends mes quelques affaires avant de m'écarter un peu du camp pour être tranquille et bien dormir dans la nature.

Au même moment, Geno observe sa main gauche, toujours dans une des poches de sa veste, main qu'il ne sort jamais à la vue de tout le monde.

Geno : Désolé Jules, mais j'ai encore quelque chose à réaliser ici...

Trish : Une raison de vivre…

Les yeux ouverts, allongé dans une tente qui se situe à quelques mètres du feu, elle répète intérieurement cette phrase, encore et encore.

Toujours au même moment, dans les galeries de la caverne, dans une salle creusée au plus profond dans la roche.

Werd : Bienvenu dans mon entre !

Les 5 autres Symviosi qui le suivaient s'arrêtent alors et observent l'immense salle dans laquelle ils se trouvent.

Werd : C'est impressionnant, pas vrai ?

Raollin : Je ne savais pas que tu avais des meubles conçus par des humains.

Tous observent les différentes tables en bois, commodes, chaises qui sont placées un peu partout.

Werd : Je les ai volées dans le village d'à côté. Personne n'a remarqué ma vraie nature donc c'était assez simple.

Raollin : J'ai une question à te poser, Werd.

Le parasite à l'apparence d'un vieillard se tourne alors vers celui ressemblant à un adolescent. Ce dernier observe le tunnel qui mène tout droit vers l'extérieur de la grotte.

Werd : Qu'y a-t-il ?

Raollin : Si on est venu par ce tunnel…

Il se tourne et observe les six autres immenses trous creusés dans la roche qui sont à l'opposé de lui.

Raollin : Alors ils servent à quoi ceux-là ?

Un petit sourire se lit alors sur le visage du vieux parasite.

Werd : Vois-tu, ces six tunnels auront pour but de les séparer en petit groupe… 

Un petit sourire malsain apparaît alors sur son visage.

Werd : Divisé pour mieux régner.

Azorius : Et comment tu comptes t'y prendre ?

Werd : La peur.

Azorius : La peur ?

Werd : Oui, la peur chez les humains est si facile à créer et elle est très perturbante. Il ne réfléchissent même plus lorsqu'ils ont peur, il ne savent plus ce qu'ils font… J'ai étudié leur comportement depuis si longtemps que je sais comment ils fonctionnent, comment ils réfléchissent et comment nous aussi nous réfléchissons car nous sommes proches d'eux en un certain sens.

Il pose son index sur son crâne.

Werd : Nous avons nous aussi une conscience.

Hitch : Et pour évacuer tes recherches faites sur eux.

Sur les différentes tables de la pièce, il y avait de nombreux documents en désordre et des restes d'expériences sur des humains qui attirent l'œil de Hitch. 

Werd : Des parasites s'en chargeront, d'où ce tunnel d'évacuation.

Il pointe le tunnel qu'observait Raollin.

Hitch : Je vois...

Intrigué, le Symviosi se dirige vers un tas de chair qui est posé sur une des tables, sûrement des restes d'humains. C'est alors qu'il pose une de ses mains sur son œil droit. Il pense à ces gens qu'il risque d'affronter et qui lui ressemblent, qui ont, eux aussi, cet oeil noir si spécial, cet oeil qui lui permet de garder un côté humain.

Emoni : On rêvasse ?

Emoni s'était discrètement approché de lui et arbore un grand sourire.

Hitch : J'observais.

Emoni : Ah ? Et alors, qu'est ce que tu en penses ?

Hitch : Qu'est ce que tu sous-entends ?

Emoni : Ca ne te dérange pas de voir ça, tu n'es pas vraiment comme nous après tout.

Il repose à nouveau son regard sur le tas de chair, cette vision le dégoûte mais il ne le montre pas, il cache son côté humain pour ne pas déranger les autres.

Hitch : Non, ça ne me choque pas tant que ça…

Il se retourne et marche en direction du reste du groupe qui s'était éloigné.

Hitch : allez, viens, on va rejoindre les autres.

Emoni : Mais... Euh... Bon, d'accord.

Voix Féminine : Jules... Jules !

Qui... Qui m'appelle ? J'ouvre petit à petit les yeux. Le ciel est d'un bleu vraiment magnifique et… Le ciel bleu ? Ça veut dire que c'est le matin… Je sursaute et me retrouve en face d'une femme blonde qui me paraît famillière accompagner par un homme, non, un colosse.

Général Nerelli : C'est maintenant que tu te réveilles ?! Et qu'est ce que tu fais ici ?!

J'essaye de rapidement reprendre mes esprits.

Jules : Euh... Je… Je suis vraiment désolé, c'est une longue histoire.

Elle soupire alors que je me gratte les yeux tout en me levant.

Général Nerelli : Bon, dépêche toi, l'assaut a déjà commencé.

Quoi ?! Ils sont déjà partis ?! Je suis vraiment un débile ! Il faut vite que je me dépêche de les rejoindre. Je fonce en direction de l'entrée de la caverne.

Ludwig : Un pentacle ?

Rose : En effet.

Ludwig, le gérant de la guilde, observe Rose qui se tient devant lui, dans son bureau. Il tente tant bien que mal de cacher sa surprise et son incompréhension face à la chasseuse et face au rapport de mission qu'il tient entre ses mains.

Ludwig : Pourquoi dessiner un pentacle au fond d'un trou aussi profond ?

Rose : Nous ne savons pas, monsieur.

Ludwig : Hmmmm... Bref, au moins, vous avez réussi votre mission, ces documents que vous avez trouvés sur la fabrication d'armes à mana vont nous être très utiles pour la suite. Je vous remercie.

Rose pose alors les papiers qu'elle avait dans les mains sur le bureau qui se trouve en face d'elle puis sort de la pièce laissant Ludwig, seul, plongé dans ses pensées.

Ludwig : Un pentacle ? Mais qu'est ce qu'ils sont en train de préparer…

Une fois sortie de la salle, elle rejoint Faucheur qui l'attendait appuyer contre le mur. Elle peut lire, dans ses yeux, la haine qu'a le chasseur même si son visage est caché par un masque car ses yeux, eux, sont bien visibles.

Rose : Je sais que la fabrication de ces armes a été douloureuse pour toi et que tu ne veux pas que des gens revivent la même chose que toi, mais il fallait qu'on le fasse. De toute façon, je ne pense pas qu'il les utilisera.

Faucheur : détrompe toi, il est comme tous les autres... Les humains n'ont aucune pitié pour leurs semblables et sont prêts à tout pour obtenir gloire et puissance… Il est comme tous les autres… Il est comme nous tous.

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