[Chapitre bonus] La fête du thé (2)

''Comtesse Chanel.''

''Ma, quel plaisir de vous voir ici, baronne.''

''Vicomtesse Domaine, je ne pensais pas que vous seriez là.''

&''Je ne peux absolument pas manquer un grand goûter, marquise Kingston.''

De nombreuses nobles, mariées et célibataires, vêtues de robes magnifiques et extravagantes, à travers la capitale ont assisté au goûter dans le duché de Hayes pour différentes raisons. Certaines espèrent encore apercevoir le duc et le séduire tout comme la maîtresse. Si elle a pu le faire, qui dit qu'elles ne peuvent pas ?

D'autres sont venues pour tisser des liens avec la maîtresse. L'avenir est encore imprévisible. La maîtresse pourrait un jour être la seule duchesse dans le duché de Hayes. Et la duchesse pourrait un jour être une duchesse divorcée.

Mais leur principale raison de venir au goûter est de voir si vraiment la duchesse et la maîtresse se battent comme elles l'imaginaient. Pour que la maîtresse organise un goûter, cela signifiait que le duc était d'accord. Sûrement, en tant que noble, la duchesse comprendrait le vrai sens de ses mots et serait misérable.

Il n'était pas de leur faute d'être trop curieuses, car la dernière avait été silencieuse pendant presque sept mois maintenant.

Elle n'a participé à aucun banquet. Elle n'a accepté aucune invitation et n'a organisé aucun goûter. Pour elles, la duchesse semblait vouloir être invisible, contrairement à avant, quand on pouvait la trouver à n'importe quel rassemblement.

Quant à la raison, eh bien, la maîtresse est la seule chose à laquelle elles ont pu penser. Aucune femme ne serait heureuse de la décision du duc si elles étaient à sa place.

''Marquise Chauvez, je ne m'attendais pas à ce que vous veniez,'' une noble a salué la femme souriante et ridée connue assise en face d'elle.

''C'est un plaisir de vous voir, vicomtesse Mars.'' La marquise Chauvez a souri alors qu'elle continuait à accepter les salutations d'autres nobles.

Tout le monde présent savait que la marquise n'aimait pas la duchesse Hayes, et lors du dernier goûter de l'impératrice, elle s'était liée d'amitié avec la maîtresse avant même que le duc ne la marie dans le duché.

Sa présence au goûter est comme une annonce qu'elle est du côté de la maîtresse. Même sans le dire, elles le savaient.

''Bonjour à toutes.''

Tous les bavardages se sont arrêtés, et les têtes se sont tournées vers l'entrée. Elles ont fixé la femme aux cheveux dorés dans une robe élégante couleur de pêche qui ne cachait pas son ventre arrondi. Ses longs cheveux étaient embellis de broches et d'un peigne à cheveux papillon scintillant, et son visage ne montrait aucune négativité ou quoi que ce soit qui pourrait indiquer ses souffrances.

Elle ressemblait plus à une duchesse qu'à une seconde épouse, ce qui montrait à quel point le duc la favorisait plus que la duchesse.

La marquise Chauvez a souri légèrement en voyant cela. Sa rivale est aussi misérable qu'elle le pensait, rendant son cœur plus léger que jamais.

'Donc, elle est vraiment enceinte,' pensèrent certaines alors qu'elles n'étaient pas présentes au mariage mais avaient tout de même entendu des rumeurs sur la couleur de sa robe de mariée et son absence de voile.

Annalise s'est avancée au milieu de la grande salle et a fait une petite révérence à cause de son ventre arrondi.

''Merci à toutes d'être venues à mon goûter.'' Son sourire était si éclatant et brillant que beaucoup qui avaient de mauvais sentiments envers elle ne pouvaient s'empêcher de courber aussi leurs lèvres.

''Madame devrait s'il vous plaît s'asseoir. Vous êtes enceinte. Vous ne devriez pas rester debout trop longtemps, et vous devez marcher moins.'' La marquise Chauvez fut la première à parler.

''Oui, merci, marquise Chauvez. J'apprécie votre préoccupation,'' Annalise lui a souri. Elle se souvenait de cette femme qui l'avait consolée après ce qui s'était passé avec la duchesse au goûter.

Une fois qu'Annalise s'est assise sur un canapé simple qui différait de tous les canapés luxueux, la marquise Chauvez a décidé de mener la conversation.

En tant que nobles, tant que l'hôtesse n'est pas assise, aucune activité ne peut avoir lieu car ce serait jugé impoli et contraire à l'éthique.

''D'abord, je ne m'attendais pas à ce que le goûter soit à l'intérieur. Bien que cette salle soit trop belle pour être ignorée,'' la marquise Chauvez a observé la salle avec émerveillement. Les intérieurs bien alignés colorés de vert menthe et d'or, les installations murales artistiques, l'arrangement des canapés et tables de chaque côté... même les desserts avaient l'air incroyables.

Pour être honnêtes, elles ne s'attendaient pas à ce que la maîtresse décore un goûter comme cela. Elles pensaient que ce serait plus extravagant, comme elle était une roturière qui n'avait jamais vu le luxe. Bien qu'il ait été dit qu'elle avait rencontré le duc un an après son mariage.

Il l'a peut-être formée à leur style de vie noble, et en la voyant ainsi apprêtée, il a dû être impliqué dans l'organisation du goûter… ou la duchesse, mais cela semble très peu probable.

''Merci.'' Pour quelque chose que Dante a fait, elle n'aurait pas l'esprit de partager un peu. ''En fait, c'est le duc qui l'a suggéré.''

''Vraiment ?''

Bien qu'elles s'en doutaient, elles n'ont pas pensé que c'était réellement vrai. Alors qu'en est-il de la duchesse ?

Certaines ne pouvaient retenir leur curiosité, et l'une d'elles a courageusement demandé, ''Et qu'en est-il du jardin, Madame ? Pardonnez-moi, mais je me trouvais dans les parages le jour de votre mariage, et le jardin était magnifique.''

''Un jardin ?''

''C'est exact. Vous n'étiez pas là pour le mariage, vicomtesse Winsely. Ce jardin était trop beau pour être ignoré. Cela montrait à quel point les jardiniers l'avaient bien entretenu.''

''Quel dommage. J'aurais aimé le voir.''

Une autre a demandé, voyant qu'Annalise ne répondait pas tout de suite, ''Madame, pourquoi le goûter ne se déroule-t-il pas dans le jardin ?''

''E-Eh bien.'' Annalise ne s'attendait pas à ce que le jardin soit abordé lors du goûter. Elle voulait juste s'amuser, mais ces femmes lui rendaient la tâche difficile. Maintenant, elle comprenait pourquoi la dame qui l'avait enseignée disait que le monde noble était semblable à un antre de loups.

Elle sait que toutes ces femmes n'étaient pas en sa faveur en tant qu'épouse de Dante et la raison pour laquelle elles sont venues à son goûter c'était pour les ragots à son sujet, le duc et la duchesse.

Jetant un coup d'œil à Olivia, qui se tenait près de la porte, elle prit une petite inspiration profonde quand elle la vit l'encourager d'un signe de tête.

Olivia était autrefois dans le monde noble. Elle les comprenait mieux qu'elle. Elle lui avait conseillé que si elles lui posaient des questions comme celle-ci, elle devrait simplement dire la vérité.

''La duchesse était en fait celle qui s'occupait du jardin, et elle n'était pas en faveur de ma présence là-bas.''

''Oh mon..''

''Je ne m'attendais pas à cela..''

''La duchesse a dit ça..''

Olivia a regardé sa dame faire ce qu'elle lui avait dit et a fait un léger signe de tête. Bien qu'elle fût désolée d'utiliser ainsi sa gentille dame, c'était aussi pour son bien. Une fois que la femme de chambre aurait fait son travail et que le stratagème serait en action, la duchesse n'aurait aucune excuse pour personne... pas même le duc.

La marquise Chauvez jeta un coup d'œil dans sa direction, et leurs regards se croisèrent avant de détourner les yeux.

—--

Ce pendant, une femme de chambre marchait vers les portes noires du duché de Hayes avec un gros cadeau et un cadeau plus petit dans ses mains. Les yeux des chevaliers se sont aiguisés à la vue de celle-ci, faisant légèrement trembler la femme de chambre.

''Déclarez votre motif de visite au duché de Hayes.''

La femme de chambre bégaya, ''Je-Je suis i-ici pour livrer un cadeau à la seconde épouse du duc.''

''Invitation,'' demanda l'un des chevaliers. Il n'a pas mis les épaules tremblantes à ses yeux.

''L-La voici..'' L'enveloppe se trouvait sous le ruban bleu du plus petit cadeau emballé. Il la prit et vit qu'il s'agissait d'une invitation. Il remit ensuite la carte dans l'enveloppe et fit signe à son camarade chevalier.

''Vous pouvez entrer,'' Il acquiesça alors que l'autre chevalier ouvrait la porte et, après s'être assuré que l'enveloppe était à son emplacement initial, la femme de chambre pénétra dans l'enceinte.

Une fois à l'intérieur, elle poussa un soupir de soulagement et se dirigea vers le goûter, où elle pourrait remettre à la femme de chambre servant la seconde épouse du duc, les présents et partir immédiatement...

Sans qu'elle s'en rende compte, une paire d'yeux l'avait observée depuis qu'elle avait mis les pieds dans le duché.

Instants après, la personne se retourna et se précipita pour alerter son employeur dans les quartiers des serviteurs.

''Mademoiselle Amelia, elle est dans le duché.'' Il prononça après être entré dans une pièce.

''D'accord, merci, Sam.'' Amelia hocha la tête avec un sourire, puis plongea sa main dans le sac pendu autour de sa taille et sortit deux pièces d'or.

''Les voici,'' elle les mit dans ses mains.

''Cette pièce supplémentaire est pour avoir bien fait le petit travail d'espion.'' Elle lui fit un clin d'œil, et les yeux du jeune adolescent s'illuminèrent de bonheur.

''Merci !''

''Au revoir, Mademoiselle Amelia,'' Il fit ensuite un signe de la main et se retourna pour partir.

Elle lui fit également un signe de la main avec un sourire.''Au revoir et n'oubliez pas, c'était notre petit secret. Saluez votre mère pour moi.''

''Je le ferai,'' Il fit un dernier signe de la main et partit en fermant la porte.

Une fois qu'il fut parti, le sourire d'Amelia disparut et elle s'assit sur le lit simple.

''Ma dame avait raison,'' elle murmura. ''Cette femme de chambre avait des mauvaises intentions.''

>>Voici deux nouveaux chapitres pour mes premiers 100 lecteurs assidus. Je ne pouvais ignorer vos demandes sincères, chers lecteurs. Comme toujours, Votez Votez Votez<<