Un rite de chasseur

"Allez, Harper," ma mère insista. "Dis-leur."

"Je..."

Mes mots se sont éteints dans ma gorge, et j'avais l'impression que mes voies respiratoires se fermaient. Je regardais d'un côté à l'autre entre ma mère et mes compagnons, incapable de trouver la voix nécessaire pour transmettre mes mots. Ils avaient l'air tout aussi horrifiés, et à travers notre lien, je pouvais sentir un tourbillon de leurs émotions me traverser comme une tempête tumultueuse.

Il y avait un mélange d'horreur et d'inquiétude, de confusion et d'incrédulité. Je ne pouvais plus distinguer quelles émotions appartenaient à qui ― ou si elles provenaient même de moi.

Je me contentais de secouer la tête, la bouche ouverte et se refermant comme un poisson hors de l'eau, luttant pour respirer. Quand le rire de ma mère a brisé le silence que j'avais causé, j'ai eu l'impression que quelqu'un m'avait éventrée.