Carte Noire

Après que Jack soit monté dans l'ascenseur, ses pensées étaient encore en désordre. Et cela, Sabrina l'avait remarqué. Mais, elle ne dit pas un mot. Toutefois, cela ne voulait pas dire qu'elle n'était pas curieuse à ce sujet.

C'était la première fois qu'elle le voyait avoir un tel changement d'expression. Pas même le palais du Prince et de la Princesse ne l'avait fait changer aussi radicalement. Bien qu'il fut ravi par les manoirs quand elle lui faisait visiter, elle ne l'avait pas vu sourire joyeusement.

Mais, ce qui la rendait le plus curieuse, c'était que la réaction des deux était la même. Ils se sont arrêtés pour pouvoir se dévisager. D'après ce qu'elle pouvait voir, ils devaient au moins avoir une histoire passée.

Selon la façon dont aucun d'eux n'était en colère ni heureux, alors, quelque chose qui s'était passé auparavant devait être quelque chose d'ambigu dans le sens où ils ne savaient pas s'il fallait être en colère ou heureux à ce sujet.

Alors que ses pensées l'emmenaient de plus en plus loin, ils arrivèrent au dernier étage du bâtiment de sept étages. Bien sûr, l'ascenseur s'était arrêté à certains étages pour laisser sortir ceux qui allaient à cet étage spécifique.

(Septième étage !)

Le son du système sonore de l'ascenseur fit sortir le duo de leurs pensées. C'étaient les seuls restés dans l'ascenseur à ce moment-là.

Lorsqu'ils sortirent de l'ascenseur, ils furent accueillis par un décor qui était assez inhabituel.

Il y avait un espace ouvert et un hall d'accueil. Au fond se trouvait un bureau où se tenait une dame qui semblait avoir la mi-vingtaine. Devant le bureau se trouvait une plaque portant les mots 'secrétaire' inscrits dessus.

Derrière elle, il y avait une porte menant à un bureau. La porte était actuellement fermée. À part ça, il n'y avait rien d'autre qu'ils pouvaient voir à part les décorations habituelles et le distributeur d'eau.

Après avoir atteint l'accueil, Jack alla droit au but : "Bonjour, je voudrais mettre à niveau ma carte."

En disant cela, il sortit sa carte et la tendit à la dame derrière le bureau. La dame regarda la carte avant de détourner son attention vers Jack.

Les vêtements de Jack ne portaient aucune marque. Cela sous-entendait que les vêtements qu'il portait provenaient de stands. Bien qu'elle fut sceptique à ce sujet, elle décida de confirmer d'abord. Après tout, ces riches personnes avaient des goûts différents.

Quant à la dame à ses côtés, bien qu'elle portait des vêtements de marque, ceux-ci n'étaient pas si coûteux. Cela indiquait qu'elle n'était pas si riche. Mais, ce qui l'avait prise au sérieux par rapport à Jack, c'était le fait que la dame qui portait des vêtements de marque était respectueuse envers lui juste par son expression.

Après avoir tapé sur le clavier de son ordinateur pendant un moment, elle demanda la pièce d'identité de Jack. Après l'avoir prise, elle continua à taper sans dire un autre mot.

Après une minute ou deux, elle leva la tête en regardant Jack avec incrédulité. C'était la première fois qu'elle voyait une telle suite de chiffres sur une carte bancaire ordinaire. (Carte de crédit bien sûr)

"Y a-t-il un problème ?" demanda Jack après avoir vu que la dame se contentait de le fixer sans rien dire d'autre.

Sabrina étouffa ses gloussements après avoir vu l'expression de la secrétaire. Elle savait à quel point cela choquait. Après tout, c'était 100 millions de dollars en liquidités. Une telle somme énorme d'argent se trouvait habituellement dans des cartes de niveau VIP.

Mais, la voici. Dans la carte de niveau le plus bas trouvée à la banque Flyers.

"Hum, je suis désolée pour cela," s'excusa rapidement la secrétaire alors que son attitude changeait presque à cent quatre-vingts degrés. Elle était maintenant beaucoup plus respectueuse envers Jack qu'auparavant.

"Je vais terminer les procédures dans une minute ou deux. S'il vous plaît, vous pouvez remplir ce formulaire pendant que j'informe le directeur à ce sujet." Elle dit en tendant un formulaire à Jack.

Jack reçut le formulaire avant de se retirer dans le hall du étage. Prenant le stylo qui était sur la table, il enleva le capuchon avant de commencer à remplir les détails sur le formulaire.

Alors qu'il remplissait le formulaire, la secrétaire se précipita dans le bureau derrière son bureau. Elle avait même oublié l'étiquette de frapper avant d'entrer.

À l'intérieur du bureau gigantesque, il y avait un bureau luxueux, deux chaises devant et une autre derrière où un homme était assis. Derrière le bureau, il y avait une autre porte menant à une autre pièce.

Dès que l'homme entendit la porte s'ouvrir et le bruit précipité des pas, il leva la tête qui était actuellement fixée sur l'écran d'ordinateur. Il fronça les sourcils en voyant la secrétaire agitée.

"Qu'y a-t-il Mme Ivy ?" demanda-t-il d'une voix profonde empreinte de mécontentement.

En entendant la voix et le ton, la secrétaire, Ivy réalisa son erreur. Elle s'excusa rapidement, "Je suis désolée M. Haman. J'étais tellement agitée que j'ai oublié mon étiquette."

Haman était un homme dans la fin de la quarantaine, approchant de la cinquantaine. Mais, on pouvait déjà voir qu'il y avait de petites mèches grises dans ses courts cheveux noirs peignés en arrière. Son aura était autoritaire. C'était quelqu'un qui avait l'habitude d'exercer le pouvoir.

Il demanda, "Calmez-vous et dites-moi ce qui ne va pas."

"M. Haman, il y a un jeune à l'extérieur avec une carte bancaire qui a plus de 100 millions de dollars de dépôt." Elle répondit précipitamment, en insistant bien sur les mots '100 millions'.

"Qu'est-ce qui te rend si agitée ? Ce n'est qu'un million, combien de millions sont déposés quotidiennement ?" demanda Haman en balayant l'air de la main alors qu'il reportait son regard sur l'écran.

Ivy resta sans voix, stupéfaite. Elle se demanda alors à elle-même : 'N'ai-je pas assez insisté sur le mot 'million' ? Ou, le directeur ne fait-il pas attention ?'

Juste au moment où elle allait le corriger, l'expression de Haman changea radicalement, les mots qu'Ivy venait de dire s'étant finalement enregistrés dans son esprit. Il sauta sur ses pieds en effrayant Ivy.

C'était la deuxième fois que Haman réagissait hors de son ordinaire. La première fois n'était pas si longue, juste environ cinq minutes auparavant quand cette dame et son assistant étaient entrés. Ils venaient d'un grand milieu. Aussi, pour qu'ils visitent effectivement leur succursale ici, c'était un honneur pour eux.

Maintenant, voici une autre personne qui provoquait une réaction si grande de la part du directeur. Elle se demanda à elle-même quel jour on était.

Après y avoir réfléchi, c'était samedi. En ce jour, il y avait peu de personnes qui visitaient la banque ou, la plupart de ceux qui venaient n'étaient pas de gros clients. Bien qu'on puisse dire que la banque était assez pleine, c'était seulement aux étages inférieurs, où ceux avec des comptes normaux étaient servis.

Haman se leva de derrière son bureau et saisit Ivy par les épaules avant de la secouer en demandant, "Où est-il ? Pourquoi ne l'as-tu pas accueilli à l'intérieur ? Va le chercher - Non, j'irai le saluer moi-même."

La rafale de questions ne donna pas le temps à Ivy de réagir avant que Haman ne se précipite hors du bureau. Ivy fut perdue dans ses pensées un instant, réfléchissant à la manière dont son patron avait perdu son sang-froid. Puis, elle le suivit à la hâte.

….

Après avoir rempli le formulaire, Jack s'apprêtait à le poser sur le comptoir lorsque la porte du bureau s'ouvrit brusquement et un homme à la fin de la quarantaine sortit précipitamment.

Il regarda autour de lui, ignorant complètement Jack et Sabrina. Il fronça les sourcils. Il allait juste parler lorsque Ivy sortit précipitamment de la porte grande ouverte.

"Où est-il ?" Demanda Haman avec agitation à Ivy.

Ivy fut à nouveau abasourdie. Puis, elle détourna son regard vers Jack qui les regardait d'un air absent. Mais elle ne dit pas un mot.

Sa réaction fit froncer les sourcils à Haman. Mais, il suivit son regard et se tourna vers Jack. Juste à partir de l'expression de son visage en regardant Jack, il sut que c'était Jack qui avait un tel solde.

Mais cela le stupéfia. Il s'attendait à voir un homme d'âge moyen comme lui ou peut-être un vieil homme. Qui aurait su que la personne super riche était un jeune homme. (Bien sûr, super riche pour la ville de Inchoate.)

Son expression changea à celle d'un léger embarras en s'approchant de Jack. Il venait d'ignorer Jack il y a peu.

Après être arrivé devant Jack, il tendit la main pour une poignée de main tout en se présentant, "Bonjour, je suis Haman Biko, le directeur de la banque Flyers, agence de la ville de Inchoate."

"Bonjour," Jack serra sa main et répondit simplement.

"Hum," Haman savait que c'était dû à son attitude précédente lorsqu'il cherchait le super riche homme d'âge moyen ou vieux. Il avait complètement oublié qu'Ivy avait dit qu'il y avait un jeune à l'extérieur. Ce n'est que maintenant que ses mots s'enregistraient pleinement dans son esprit après avoir été réveillé par le mot 100 millions.

"Monsieur…" Il était sur le point d'inviter Jack dans le bureau lorsqu'il se souvint qu'il ne connaissait pas le nom de Jack. Alors, il ne put que bégayer maladroitement en regardant Jack.

Jack secoua la tête avec résignation alors qu'il se présentait, "Vous pouvez m'appeler Jack."

"Oui, M. Jack. S'il vous plaît, bienvenue dans mon bureau pour prendre une tasse de thé ou de café." Il dit en jetant un coup d'œil à Ivy. Ivy comprit immédiatement ce qu'il voulait et était prête à commencer à préparer les deux pour que Jack puisse choisir.

"D'accord," Jack hocha la tête avant de tourner son regard vers Sabrina qui était toujours assise sur le canapé dans le hall d'accueil. "Viens avec moi."

Au début, Sabrina fut stupéfaite avant de devenir extatique. Elle savait que quoi qu'il en soit, elle n'était pas qualifiée pour entrer dans le bureau du directeur de la banque Flyers. Mais maintenant, Jack lui donnait sa chance.

Alors, elle acquiesça rapidement et les suivit dans le bureau.

Jack observa l'aménagement simple mais élégant du bureau et hocha la tête en signe d'appréciation.

Après s'être assis sur la chaise aux côtés de Sabrina – qui ne s'assit qu'après que Jack se soit assis – Jack passa aux affaires.

"Je voudrais passer au niveau supérieur de ma carte bancaire, après quoi, je voudrais faire un transfert." Dit Jack.

Voyant que Jack était une personne directe, Haman ne tenta pas de le flatter et hocha la tête avant de commencer à taper les détails de Jack sur le formulaire sur le clavier de son ordinateur.

"Selon le montant d'argent sur votre compte, vous avez le droit de réclamer une carte noire de notre banque."