La première journée est… studieuse. Kumail s'attendait à un combat, de la musculation ou même une séance de course à pied, mais Asaria, au contraire, l'enchaîne à un bureau avec une pile de dossiers pour qu'il apprenne et comprenne toutes les subtilités de l'Infinito Mundo.
Durant trois jours, il ingère les informations comme s'il se goinfrait, retenant le nom des principaux joueurs, des organisateurs, des techniques utilisées et des modes de combats proposés.
Sans pause, sans moment pour se relaxer, mais il comprend, vus les enjeux. Il a à peine le temps de manger et dormir… Il n'a que ses yeux pour pleurer et l'attention de Pune, Lili et Maddy pour le réconforter quand Asaria a le dos tourné.
Chaque jour, Asaria lui fait passer une interrogation, et la brunette se transforme en démon à la moindre erreur. Au bout d'une semaine, il sourit, fier de lui. Elle a lâché un "mmph!" d'approbation.
Enfin ! Maintenant qu'il connaît les tenants et les aboutissants de l'autre monde… Place à la pratique !
Enfin… Ça c'est ce qu'il espérait.
Le savoir acquis, il faut maintenant forger l'âme.
Bon… Méditation !
Debout à l'aube et couché à la nuit noire. Le reste du temps en méditation. Il ne savait pas qu'on pouvait avoir des ampoules aux fesses.
Franchement, avec tout ce qu'il a vécu, ressenti, subi… Rien que le fait qu'il ait encore toute sa raison est une preuve de son mental froid et dur comme de la pierre. Non. Comme un bloc d'acier.
Mind of steel.
Donc gaspiller du temps sur ça ? Pas très malin… Il faudrait travailler ses compétences, sa maîtrise du Nexus, simuler des combats… Bref rien à voir avec ce qu'il a fait ces deux dernières semaines… C'est…
_ ...Tu peux te taire cinq minutes ? Lance froidement Asaria en pleine méditation.
_ Quoi ? Réagis Kumail. J'ai rien dit !
_ J'entends tes gémissements depuis tout à l'heure.
_ Mais j'ai pas parlé ! S'insurge Kumail.
_ Pas besoin. Tu penses tellement fort qu'on t'entendrait depuis l'aile opposée de la résidence.
_ Pff. N'importe quoi.
_ « Ça sert rien, une perte de temps, une perte de temps, combats, combats, combats, bla bla bla ».
Le visage du jeune homme s'empourpra, et même s'il faisait sombre dans la salle d'entraînement, Asaria pouvait clairement le voir.
_ Hum… Pff… Ma… Mais… N'importe quoi !
_ Aller va dormir. On reprendra demain.
_ …
_ Pas la peine de cacher ta joie, de toute façon t'es nul même pour ça. Il y a tout à refaire chez toi. Qu'est ce qui m'a prise de prendre un incompétent pareil… Aller, à plus !
_ Eh mais toi…
_ Au fait, reste dans ta chambre. Approche de la mienne ou de celles des filles et je te castre à vie.
_ Pourquoi je m'approcherais de vous bande de… !
_ Bonne nuit.
Asaria ne lui laisse pas le temps de répondre, elle est déjà partie.
« Mais quelle ! Elle mériterait que ! En plus elle se croit ! Aaah ! »
Il s'énerve seul dans le noir, frustré.
Vu l'état dans lequel elle l'a laissé, forcément, il n'a pas sommeil.
« Autant se balader. Pourquoi je l'écouterais, de toute façon ? Quelle peste… »
Il commence sa promenade par l'aile ou il se trouve et marche calmement.
Depuis son arrivée, ses voyages se limitent à sa chambre, qui possède sa propre salle de bains, et la salle d'entraînement, dans laquelle il mange aussi.
En se promenant, il réalise qu'il n'avait pas encore compris à quel point Asaria vivait dans un monde à part.
Les portraits, la porcelaine, les tapisseries... on se croirait dans un musée ou une exposition d'art de luxe.
Mais d'où pouvait-elle bien sortir ?
Kumail, qui ne retient rien sur la noblesse et les différents statuts sociaux à part pour sa situation personnelle, a du mal à comprendre l'opulence dans laquelle vit Asaria. D'autant plus qu'elle ne semble pas avoir de famille. Hormis ses servantes, elle est seule... alors pourquoi a-t-elle besoin de toutes ces choses ?
C'est étrange, lui qui est en général d'un enthousiasme digne d'un rat mort à l'égard des autres, il ne peut s'empêcher de s'intéresser à la jeune femme. Bon, il y a pas à débattre : c'est une personne intrigante. Mais... plus il découvre de choses sur elle, plus elle devient intéressante.
Plongé dans la matrice de ses pensées, il en oublie de regarder devant lui. Son petit orteil nu compris à cet instant qu'il ne faisait pas le poids contre une statue en bronze massif.
Elle était immense et à la lueur de la lune, le jeune homme vit qu'elle représentait un homme âgé, barbu, vêtu comme un des fondateurs. Mais de ce dont il se souvenait, son visage n'était pas dans les cours qu'on lui avait enseignés.
Un illustre inconnu. Qui était sûrement à l'origine de l'indécente opulence des lieux.
Quelqu'un approche ! Il se cache derrière l'immense statue. Et se retrouve face à fesses. Tiens, ils ont même pensé à lui faire un derrière flasque à souhait.
La pensée saugrenue qu'il ait un pet incontrôlé lui traverse l'esprit et il se retient de rire comme l'adolescent qu'il est.
Il se désespère tout seul, sérieux...
Les pas se rapprochent... il peut voir leur propriétaire sans être vu. C'est Lili ! Décidément il n'est pas épargné. S'il avait su... Non, non, il ne va pas se laisser décourager. Rien ne lui fera regretter son choix de prouver à Madame Asaria-la-peste qu'il peut faire comme bon lui chante.
Courage !
Il se retient presque de respirer alors que la servante passe. Une trop longue minute s'écoule avant qu'elle n'ouvre une porte au bout du couloir et disparaisse dans la nuit.
Il est sur le départ, mais s'arrête et se retourne.
« Merci le vieux, tu devais être beau gosse quand t'étais vivant. Et jeune. Bon, j'y vais. Dis rien à Asaria, à la prochaine.»
Et il s'en va poursuivre sa promenade nocturne.
Il ouvre toutes les portes qu'il trouve, prudemment, et réagit plus ou moins virilement à ce qu'il y découvre. Beaucoup moins que plus quand il tombe sur un placard dans lequel des araignées ont élu domicile. Il arrive finalement au centre de la résidence. Sur le point de choisir quelle sera la prochaine aile qui sera visitée, il entend une voix étouffée au loin.
Il veut savoir.
La leçon toujours pas apprise, il décide de se laisser guider par elle et voir où ça le mène. Plus il s'approche de la cour arrière, plus les sons deviennent perceptibles. Il comprend que c'est une personne qui s'entraîne. Mais qui...
Il hésite une longue minute à danser d'un pied sur l'autre dans la pénombre, mais finit par céder. Il se cache derrière un pilier. Il n'ose pas se rapprocher davantage. Mais de là où il est, il ne peut pas distinguer plus qu'une silhouette.
Frustré, il sort de sa cachette et fait quelques pas. Au même moment, les nuages se dissipent et la lune vient éclairer la cour et chasse l'obscurité.
Kumail se fige, comme pétrifié. Asaria s'entraîne. Il aurait dû le savoir mais d'où sort-elle cette énergie après la journée qu'ils ont passée ?
Des mouvements aussi fluides et calmes que l'eau, mêlés à une volonté aussi ardente et vive que les flammes. Un regard perçant, une expression sereine, le tout scintillant de sueur luisant au clair de lune.
Il reste à découvert, à s'émerveiller, trop absorbé pour se soucier des conséquences...
D'un coup son air se raréfie, son t-shirt appuie sur sa gorge. Il est tiré en arrière par une poigne ferme jusque derrière les piliers sans pouvoir se défendre, puis on le jette contre un mur.
Prêt à en découdre, il lève la tête pour tomber sur les jambes longues et étonnamment musclées de Lisa...
_ Qu'est ce que tu fais ici à cette heure… Obcy ?
En entendant ça, Kumail se fige. Il ne pensait pas entendre ce mot ici, se faire humilier par une employée dans une maison où il était invité. Son sang bouillonne, son regard noir croise celui, empli de mépris, de la femme blonde. Vive comme un serpent, elle le plaque au sol d'un mouvement souple du pied, et maintient sa tête contre le marbre. Kumail ne répond pas. Ses vielles habitudes reprennent le dessus et il finit par éteindre sa haine et se rabaisse de lui-même.
_ Tu n'as pas ta place ici, lui rétorque Lisa le pied faisant pression sur sa gorge juste assez pour le gêner, l'humilier, mais pas au point de l'étouffer.
S'il écoutait les gens comme Lisa ou les connards du lycée, sa place était au milieu des déchets. Et Kumail voulait exister. Et certainement pas finir au sol parce qu'il se serait laissé faire. Il avait appris la leçon.
Il attrape le pied de Lisa et plonge son regard bouillant de rage dans le sien.
_ Va te faire foutre avec ta place !
Il balance le pied de Lisa, lui faisant perdre l'équilibre et la déstabilise.
Il ne se rabaissera pas, plus jamais.
Ils se regardèrent un instant sans parler. L'atmosphère était épaisse, il y avait tellement à dire et pourtant… Parler aurait certainement tout gâché. Une marque de reconnaissance passa dans les yeux de Kumail, tandis que ceux d'Asaria se parèrent de respect. Contrairement à Asaria, c'est une première pour le jeune homme. A part dans le virtuel, jamais il n'a rétorqué, ni brûler de volonté de se défendre.
Maintenant que Kumail y pensait, c'était la première fois qu'ils se retrouvaient seuls, sans avoir à réviser, à se concentrer. Juste eux deux, à la faveur de la lune…
Asaria baisse le regard. Ses yeux accrochent sans qu'elle y pense les mains brunes de Kumail. Ils sont entourés par de hauts murs ici. Ils sont jeunes, innocents, la vie leur offre tout ce qu'elle peut bien offrir à ce qu'ils sont. Mais bientôt ces mains seront tachées du sang d'autres jeunes de leur âge…
Alors ils ne seront plus Kumail et Asaria. Ils seront deux survivants, deux pions d'un jeu de mort.
La main tremble. Asaria sursaute légèrement, et retrouve les yeux d'or du jeune homme. Un sourire prend place sur son visage sans qu'elle ne puisse le contrôler. Il est effrayé, intimidé par sa présence. Autant qu'elle l'est, au fond d'elle. En cet instant, ils ne sont pas encore à se battre, se dit-elle. En ce moment… Ils ne sont encore qu'eux dans cet instant volé.
Un souffle… Quelque chose. Une pensée. Kumail ne contrôle toujours pas son cerveau anarchique.
_ Dis moi, c'est qui le…
Trop tard. Asaria soupire.
_ Je t'avais pas dit de rester te reposer ?
Le familier échec pour Kumail… Décidément, il a encore du chemin à faire.
_ Si.
_ Et alors ?
_ J'avais pas sommeil, dit-il le regard fuyant.
Un simple regard suffisait pour voir qu'il était à deux pas des bras de Morphée. Mais Asaria ne fait mine de rien…
_ N'importe quoi… soupire-t-elle.
_ Et toi ? Qu'est ce que tu faisais toute seule dehors ?
_ Ce que j'avais envie de faire.
_ Tch…
Le silence revient. Kumail regrette d'être venu. Il n'aime pas cette tension-là.
Asaria détourne le regard. Les mots veulent sortir, mais sa gorge se serre. Elle n'a pas l'habitude.
Kumail a beaucoup à apprendre sur l'Infinito Mundo. Elle… Elle n'y connait rien en humilité.
_ Et toi… hum. Qu'est ce que tu fais ici ? tout seul… reprend-t-elle timidement en regardant ses pieds.
Il la trouve adorable. C'est difficile pour elle de laisser sa fierté de côté. Il retrouve Asaria de la cafétéria. Sa voix semble trancher le silence pesant.
_ Rien, je me promenais.
_ D'accord…
La nuit semble avancer et les engloutir, le silence revient, mais complice. Ils se regardent, sans parvenir à lâcher les yeux de l'autre. La lueur dans leurs yeux devient plus importante que tout ce qu'il pourrait se passer. Kumail sent ses entrailles se tordre et sa poitrine se réchauffer en même temps. La voix d'Asaria semble presque éraillée quand elle parle de nouveau.
_ Je suis désolée pour ce qu'il s'est passé à la cafétéria.
_ T'y étais pour rien.
Son regard se fait interrogateur.
_ Le coup des ordures à la cafétéria, je te l'ai déjà dit, je sais que t'étais pas dedans. Donc tu n'es redevable de rien, dit-il d'une voix douce.
Il va partir, il doit lui dire… Lui faire comprendre. Il s'arrête à son niveau, et la regarde. Ses yeux noisette sont grands ouverts, rehaussant la marque qu'elle porte. Elle attend, presque fascinée.
_ C'est moi qui ai une dette envers toi, maintenant.
…
Le lendemain, au petit déjeuner, tout semble similaire, un matin normal. Excepté le fait que les deux couche-tard n'arrivent pas à échapper au regard de l'autre… Kumail n'a pas arrêté de repenser à sa dernière phrase, tout fier de lui. Tout ça sous le regard intéressé des filles, et moralisateur de Lisa.
_ Monsieur, désirez-v… essaye Pune avant d'être tiré par son bras mécanique.
_ Chut ! Le stop Maddy.
Pune penche la tête l'air interroger.
_ Vas pas les déranger ! Chuchote-t-elle. C'est une occasion inespérée, pour madame et K…
Elle ne termine pas sa phrase, sentant un mouvement du coin de l'œil, elle se tourne vers Pune. Celui-ci fait des vas et viens de la tête entre le visage de Maddy et son bras par lequel elle le retient. Décidément pas un robot comme les autres…
_ Oups… Désolée. Tu pourrais rester avec nous pour l'instant s'il te plait Pune ? Dit-elle en relâchant son bras.
_ Je ne comprends pas pour quelle raison le devrais-je ?
_ Tu restes ou je te débranche rétorque Lili.
_ Lili ! Pune est aussi un invité ! Sois plus respectueuse, s'insurge Maddy.
_ Ouais ouais si tu veux. Veuillez rester en notre compagnie monsieur Pune sinon je serais dans l'obligation de vous arracher les fils un à un. Mieux ?
_ Impossible, je te jure… Pune, je suppose que tu ne sais pas lire les sentiments humains ?
_ Pas tous, effectivement, Dame Maddy.
_ « Dame » ? Pff.
Le pouffement de Lili donne le sourire à Maddy.
_ Je perçois les plus expressifs comme la joie, la colère ou encore la peine, reprend l'IA. J'ai appris à lire celles de mon maître avec le temps, mais pour les autres cet exercice demeure assez difficile à compléter à l'heure actuelle, j'en suis désolé…
_ Il n'y a pas de quoi, c'est déjà très bien que tu puisses lire celles de ton maître, le rassure la jeune brune.
_ Merci dame Maddy. Bien qu'il m'est difficile de définir les sentiments ressentis par mon maître actuellement.
_ Hmm… Dit-elle le sourire aux lèvres. L'as-tu déjà vu en compagnie de personnes… qui étaient proches physiquement de lui ?
_ Jamais, répond immédiatement Pune.
_ Voilà pourquoi. deux personnes qui se plaisent ressentent des sentiments très forts, qu'ils ne peuvent avoir qu'en présence l'une de l'autre. Leurs comportement, leurs expressions, mêmes les hormones sécrétées et émises sont différentes.
_ Je vois. Pourquoi, dans quel intérêt entamer ce processus ?
_ Et bien… En soit, c'est l'instinct de re…
_ L'intérêt c'est de finir au lit avec, coupe Lili.
Face au regard interrogateur de Pune, elle reprend.
_ Bon, pas forcément au lit. Tout dépend des goûts de chacun.
_ Je ne parviens pas à saisir.
_ Sérieux ? S'accoupler, forni…
_ Ce que Lili essaie de dire, reprend doucement Maddy, c'est que les êtres vivants doivent se reproduire pour faire perpétuer leurs gènes, et que ça passe par un accouplement… Et tout ce bazar est déterminé par des goûts. Et il se trouve que ton maître et ma maîtresse sont au goût l'un de l'autre.
_ Donc si tu entends des cris venant d'une pièce où ils seront et que ce n'est pas de la douleur, évite d'entrer.
_ Certes, il ne faudrait pas stopper le processus de création de vie, répond Pune. Information enregistrée. Le maître doit pouvoir accéder au coït pour remplir ses objectifs à long terme.
A cette pensée, les filles se mettent à rire sans que Pune ne comprenne pourquoi.
Maddy pose un dernier regard d'espoir et entraîne les deux autres un peu plus loin (malgré les protestations de Lili) pour leur laisser de l'espace.
_ J'aimerais revenir sur ce dont on a parlé l'autre jour. Ton agresseur, précise Asaria d'un ton doux à Kumail en tournant sa tasse de thé entre ses doigts. Il t'a attaqué au hasard, mais c'est à cause des rouages du jeu.
_ Comment ça ?
_ L'Infinito Mundo est réel, mais il reste tout de même un jeu qui suit des règles. Il y en a trois. Inter-sphères, Intra-sphères et Inter-world. Elles précisent qu'un participant peut voyager en toute liberté vers les Sphères de niveaux inférieurs, mais pas vers les Sphères supérieures. Intra-Spheres nous impose les combats. Ils sont tirés aux sorts par tranches de niveaux, ce qui signifie que tu peux affronter un ancien combattant alors que tu débutes dans la Sphère en question. Inter-World… Passe moi la confiture s'il te plaît ?
Kumail a un léger sursaut, et lui donne le pot rouge vif. Lui-même avait oublié de finir son pain.
_ Merci. L'inter-world nous permet en tant que joueurs, de venir dans "ce" monde pour gagner en expérience. C'est bas, mais certains n'hésitent pas. On appelle ça le "mode prédateur". C'est simplement de la chasse, ils peuvent le faire là-bas ou ici, mais les gens ont arrêté de le faire dans l'Infinito Mundo.
_ Pourquoi ça ?
_ Certains par patriotisme, ils sont dans le jeu depuis tellement longtemps que les habitant de l'Infinito Mundo sont "leur peuple", et que ce monde-ci est un ennemi. Mais la plupart c'est parce que c'est beaucoup plus facile de s'attaquer à quelqu'un d'ici. On est beaucoup moins sur ses gardes hors du jeu. Mais pour pouvoir le faire, il faut activer un mode spécial qui retire toutes les protections du Nexus. Plus on le fait, plus les effets sont terribles sur le porteur. C'est la conséquence. Celui qui t'a attaqué à pris un risque, par le combat, et parce que ce mode est dangereux. Si le Nexus protège tous les combattants de la mort, il ne peut plus le faire si on active trop souvent ce mode.
Mais Kumail n'a pas l'air plus affecté que ça par la nouvelle.
_ C'est super lâche. Encore heureux qu'il y ait des conséquences, lâche-t-il.
_ Tu penses que c'est si simple de choisir de rester dans les clous ? demande Asaria en terminant son petit déjeuner.
_ Je sais pas. Mais je sais que je n'aurais jamais recours à ce « mode prédateur », on n'attaque pas les gens hors du jeu.
Sans faire de réponse, Asaria se lève.
_ Suis moi.
Elle commence à marcher, et Kumail la suit. Après tout c'est elle, son instructeur.
_ Lisa prépare le repas comme d'habitude. On ne sera pas long.
_ Bien madame, répond l'intendante en se courbant légèrement.
_ On va où ? demande Kumail alors qu'ils longent des corridors sans s'arrêter.
_ Tu verras.