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Mon premier indic

Ce jeudi, ou plutôt ce Pirla dans ce monde, se traduisit par une journée peu intéressante à l'académie, suivit par un effondrement du nombre de quête dispo à la guilde des aventuriers. La rupture du donjon boisé se faisait vraiment ressentir et beaucoup de jeunes aventuriers s'étaient rabattu sur les missions que j'espérais pouvoir obtenir pour me balader tranquillement dans la ville.

« Super ! Ma seule potentielle couverture vient de disparaitre, je fais quoi maintenant ? … bah ! Fuck la pseudo-couverture ! De toute façon, je fais tellement tache dans cette partie de la ville qu'on me remarquerait probablement en 2 secondes. Donc autant y aller franchement ! Ça me fera juste un peu moins de tune ! »

Je ne perdis pas plus de temps en réflexions inutiles et me dirigea vers les bas-fonds de la ville, et plus précisément là où j'avais rencontré le vieux mendiant. Il était là, adossé au même mur que la dernière fois, faisant la manche aux passants avant de me remarquer du coin de l'œil. Je l'entendis grogner alors que je m'approchais de lui, me lançant un regard suspicieux, presque menaçant.

Il ne prit même pas la peine de se tourner vers moi alors que je me tenais à juste à côté de lui, ne prononçant que quelques mots, sèchement :

- (vieux) Je n'ai pas vu de petit chat aujourd'hui !

- (moi) Ça tombe bien puisque je suis là pour parler affaire !

Je sortie quelques pièces d'argent de ma poche avant de les agiter dans ma main, attirant de suite son attention. Je pouvais encore le sentir méfiant à mon égard, mais son expression progressait dans le bon sens.

- (moi) J'espère qu'il y a assez pour pouvoir vous payer un verre !

- (vieux) Hhmmm… P't'être bien que j'pourrais tenir la journée avec ça…

- (moi) Peut-être. On pourrait très bien en discuter autour d'un verre aussi. Un endroit un peu plus discret qu'ici.

Sur ces mots, le visage du vieil homme devint beaucoup plus doux, tout comme sa voix. Il saisit une canne à laquelle était attaché un petit baluchon avant de pointer une direction.

- (vieux) Par-là, j'connais une p'tite taverne tranquille qui devrait sied à ma charmante compagne qui a eu le bon cœur de me proposer un petit rendez-vous. Vous n'imaginez pas comment cet acte réchauffe mon pauvre petit cœur !

« Au secours ! »

Mais puisqu'il avait l'intention de discuter, je le suivais sans trop faire d'histoire. Il me guida deux rues plus loin, vers une taverne cosy, calme et terne, en tout cas vu de l'extérieur. La pancarte, à côté de la porte type saloon, indiquait « le loup dormeur ». L'intérieur était éclairé par des petits cristaux émettant une faible lumière, à tel point qu'il était difficile de bien distinguer les personnes se trouvant dans les coins de la pièce. Je pouvais compter une douzaine de tables éparpillées dans la salle, sans compter le bar où deux jeunes hommes mal rasé prenaient un verre tout en discutant avec la serveuse… enfin, en essayant en tout cas !

Cette dernière était clairement une demi-loup, ou une Wakoo, comme ils les appelaient dans ce monde. Ses oreilles de loup étaient grise, pointues, et ne manquaient pas de s'orienter dans de multiples directions à chaque fois que quelqu'un l'appelait, faisait une remarque désobligeante, ou encore lorsqu'une nouvelle personne pénétrait l'établissement. Elle avait aussi de la fourrure au niveau du coup, ainsi que sur les avant-bras et le bas des jambes de ce que je pouvais voir.

J'avais rarement l'occasion d'observer des créatures autre que des humains dans cette ville. Du coup, je prenais souvent le temps de bien les observer pour constater que chacun avaient leurs propres particularités. Que ce soit la couleur de leur fourrure, son emplacement, voir même la forme de certains membres différant d'un être humain.

Après avoir rapidement terminées ses affaires, la jeune fille vint à notre rencontre afin de nous placer dans un coin de la salle. Je pris le soin de me mettre dos au mur, histoire d'avoir une belle vue sur le reste de la salle tout en diminuant fortement le risque de me faire surprendre par derrière. De toute façon, ce n'est pas comme si qui que ce soit pouvait apprendre quelque chose de très important avec ce que j'allais demander.

A part les deux ivrognes au comptoir, je pouvais observer un étudiant en train d'étudier, ou d'écrire des trucs dans des livres. Un peu plus loin un type en capuche attendant quelque chose, ou plutôt quelqu'un, tout comme un mec musclé avec une grosse hache devant une autre table. Il y avait aussi quelques autres groupes de personnes discutant de diverses choses, remplissant la salle d'un petit brouhaha, rendant difficile la compréhension d'une conversation en particulier.

L'ancien ne manqua pas de caresser les jambes de la serveuse lorsque celle-ci vint prendre notre commande. Sur le moment, je ne me sentais pas très à l'aise, surtout si les agissements de ce vieux pervers devaient nous pousser à l'extérieur de la taverne. Heureusement, la jeune fille n'en fit pas toute une scène et se contenta juste de le repousser.

Une fois une bière à la main, j'ouvris la discussion en même temps que mon porte-monnaie !

- (moi) Je vais être directe, je cherche surtout des infos sur de la contrebande, ou de la contrefaçon. Pensez-vous être en mesure de m'informer là-dessus ?

Je plaçais sur la table quelques grosses pièces d'argent afin d'appuyer ma demande, cependant, le vieux me lança un regard dubitatif, pas très convaincu par mes paroles.

- (vieux) Je vais être directe, si t'es pas plus précise, je pourrais pas te répondre ! Quelle contrebande, quelle contrefaçon, où, quand, pour qui, pourquoi ! Non, attends, en fait, je m'en fous du pourquoi !

- (moi) … Désolé ! J'ai pas l'habitude, je vais essayer d'être plus claire. Imaginons que je possède un produit illégal et que je voudrais le faire entrer en douce dans la ville, genre du délétium ! Est-ce qu'il y a des gens qui pourraient m'aider ici ? Et est-ce qu'avoir des relations avec des nobles, ou plutôt, est-ce qu'être un noble pourrait m'apporter un avantage ?

- (vieux) … Ma foi, cette bière est plutôt bonne ! Je serais d'avis d'en reprendre une !

Je rajoutai 2 écus d'argent qu'il s'empressa de ranger dans sa poche avant de poursuivre :

- (vieux) Déjà, sache une chose importante gamine, être noble t'apportera toujours des avantages. Le seul inconvénient, c'est ta notoriété ! Ensuite, n'entre pas un réseau de trafiquant qui veux. Et n'essaye même pas de demander aux passants au hasard dans la rue. Tu finiras dans le caniveau en moins de deux jours !

- (moi) Je vois ce que vous voulez dire, mais ils doivent bien avoir un moyen de recruter de nouveaux clients, non ?

Il prit tranquillement le temps de réfléchir, regardant dans le vide un bref moment, avant de regarder le fond de sa chope de bière presque vide, puis de faire signe à la serveuse de venir lui en rapporter une nouvelle. J'avais un peu de mal à comprendre s'il cherchait vraiment quelque chose dans sa mémoire ou s'il attendait juste un geste de ma part. Jusqu'à ce qu'il finisse par briser lui-même le silence qu'il m'avait imposé :

- (vieux) Petite, si tu tiens tant à rentrer en contact avec eux, tu vas devoir passer par le marché noir.

- (moi) Et… vous pouvez m'en dire plus ?

- (vieux) Non !

Je le dévisageai pendant quelques secondes, alors qu'il sirotait sa boisson fraichement servie. Il restait impassible, ce qui n'était pas vraiment mon cas. Et je me sentais de plus en plus comme la petite fille que j'essaye d'interpréter depuis que je suis entré dans cette ville, face à un vieux sage qui prendrait plaisir à me faire tourner un peu en bourrique.

Cependant, je n'étais pas plus avancé avec ça. Il me fallait des infos plus utiles et concrètes. Je pris donc le soin de réfléchir longuement à ma prochaine question avant de la lui poser, ainsi qu'un nouvel écu en argent sur la table :

- (moi) Bien, imaginons que j'ai beaucoup de moyen en poche, et que j'ai envie de faire passer illégalement de la marchandise dans cette ville, comment je devrais m'y prendre ? Est-ce que je peux creuser un passage sous terre, ou tromper les gardes ?

- (vieux) Passer sous terre, quel bonne idée ! Et quand t'arriveras sur un autre continent, pense à m'envoyer une lettre !

Il me lança un petit rire moqueur tout en prenant une nouvelle gorgé de bière… Je crois ! Il marqua une nouvelle fois une brève pause avant de reprendre un air plus sérieux. J'avais vraiment du mal à voir si ma demande l'amusait, l'exaspérait, ou l'inquiétait.

- (vieux) Ecoute, petite, tu peux espérer creuser des tunnels dans un petit village de campagne peu surveillé, mais ici, n'y pense même pas. Tu ferais même pas 10 mètres avant de terminer au cachot ! Par contre, si t'as les moyens, tu peux toujours te rapprocher de certaines personnes de pouvoir.

- (moi) … Continuez.

Il baissa subitement la voix et se rapprocha de moi afin que je sois la seule à l'entendre. Je l'imitais, même si j'avais des doutes sur l'utilité d'un tel geste.

- (vieux) Petite, avoir des amis haut placés peut t'permettre d'faire plein de choses, comme se débarrasser d'un gars gênant, ou avoir des activités illégales.

- (moi) Donc un bon ami. Quel genre ?

- (vieux) … Si j'étais toi, j'taperais dans un membre du haut clergé, ou un noble avec un grand pouvoir. Comme ça, il pourra pt-être te faire profiter d'la voie royal qui ne passe pas le contrôle. Après, un membre important de la garde pourrais connaitre d'autres moyens que je n'connais pas.

- (moi) Une voie royale… Maintenant que vous me le dites, je me souviens d'un passage qui permettait à certaines voitures de contourner l'entrée… Et c'est tout ?

- (vieux) Non, une dernière p'tite chose ! Sache que parler comme on le fait, c'est strictement inutile, à part si tu veux avoir l'air suspicieux… ou si tu veux propager des rumeurs, au choix !

Il reprit sa position normale, quoique plus détendu qu'avant, et toujours avec sa chope à la main. Il semblait satisfait, en tout cas, il me paraissait moins repoussant que lorsque l'on est arrivé ici. Il se rapprochait de plus en plus d'un vénérable maître qui m'apprenait quelque chose.

- (vieux) J'espère, petite, que notre conversation t'a plu, parce que moi, je l'ai trouvé divertissante ! As-tu quelque chose d'autre à demander au vieux sage que je suis ?

- (moi) Non, à vrai dire, cette discussion m'a déjà bien ouvert l'esprit. Je pense que j'y vois plus claire à présent. Cependant, il est temps pour moi d'y aller. A une autre fois peut-être !

- (vieux) A bientôt, jeune fille, ce fut un plaisir !

Sur ce, je m'empressais de payer l'addition en laissant un petit pourboire à la serveuse avant de prendre congé et retourner dans mes appartements.

Mais sur le chemin, je ne pus m'empêcher de penser que j'atteignais rapidement les limites de mes méthodes de renseignements. Etant incapable d'obtenir des informations venant de sources plus protégées, et surtout plus onéreuses, je ne serais probablement pas en mesure d'obtenir quelque chose de mieux.

« 3 portes d'entrée, c'est le seul indice que j'ai pour le moment, autant dire pas grand-chose. Et vu que je ne peux pas me transformer dans cette ville, je ne peux pas non plus espionner les gens… C'est tellement frustrant… »

Lieu : le loup dormeur

Date : quelques minutes après le départ d'Espérance

Point de vue : troisième personne

Quelques personnes allaient et venaient dans l'établissement. Certains, des employés amenant des produits frais au cuisinier, et d'autres, des habitués ou des aventuriers. Une personne, grande, vêtu d'une grande cape et d'une capuche, et ne laissant que sa barbe grisonnante à la vue de tous, pénétra l'établissement. Il balaya l'ensemble de l'établissement avec son regard presque imperceptible, avant de s'avancer lentement vers la table où se trouvait un homme avec une grande hache à double tranchant. Ce dernier s'empressa de lui offrir une chope de bière avant de commencer à discuter affaire.

A la suite de ce dernier évènement, l'homme encapuchonné claqua de la langue tout en se levant brusquement de sa chaise, ne prenant même pas la peine de finir sa chope. Il déposa quelques pièces au comptoir avant de quitter l'établissement. Celui habillé tel un scribe l'imita, prenant le soin de ranger ses livres. Il paya sa note tout en laissant un gros pourboire à la serveuse, ainsi que quelques instructions.

Cette dernière, une fois le scribe parti, apporta une dernière bière au vieux monsieur, qui s'était retrouvé seul après le départ de son interlocutrice. Celui-ci, le nez rougeâtre et le regard hagard, profita de sa proximité avec la jeune fille pour tripoter son postérieur alors que cette dernière lui remettait un petit sachet.

- (vieux) Eh eh ! c'est très c…

*BAM*

Une rage difficilement dissimulable déformait son visage lorsqu'elle retourna au comptoir, laissant gésir ce pauvre homme sur le sol. Elle l'ignora, tout comme celui qui s'éloignait promptement de l'auberge ignora une altercation qu'il avait indirectement provoquée.

Sa capuche dissimulait un visage impassible, ou presque. Ses traits renvoyaient quelques traces de contrariété, et ses pas étaient décidés. Il traversa plusieurs rues plus ou moins animées avant d'atteindre l'une des tours qui arbore les murs de la ville. L'accès y est strictement réservé aux gardes et autres personnes étant liés de prêt ou de loin à la milice de cette ville.

Il passa le garde de faction devant la porte, pénétra la tour et y disparu sans laisser de trace.

non, cette histoire n'est pas morte, je prends juste mon temps !

comme d'ab, si vous remarquez quelque chose qui vous choque dans ce que j'écris, dites le en commentaire.

Sinon, pour le prochain chapitre, j'ai absolument aucune idée de quand il sortira. j'espère juste ne pas mettre 6 mois de plus pour ça !

Gelsius_Arkcreators' thoughts
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