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Elden Ring : The Song of the Fallen Leaves (french)

Akira est mort en monstre. Le divin lui accorde une seconde chance en le ramenant à la vie. Mais dans une terre où les Sans-éclats sont traqués, écartelés, massacrés et greffés à d'indicibles abominations, Akira pourra-t-il trouver un sens à sa résurrection ?

Lyver · Derivados de juegos
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12 Chs

La Sentinelle dorée

Le colosse tira sur la bride et arrêta sa monture quand il les aperçut. Un grondement s'échappa de sous son heaume. L'épéiste serra le couteau qu'il s'apprêtait à lui donner pour le lancer sur le géant. Le projectile ricocha bruyamment sur le caparaçon du destrier.

« Tire-toi », gronda-t-il en dégainant son épée. « Tu feras que me gêner si je dois te protéger en même temps. » 

Akira serra la mâchoire. C'était dur à admettre, mais sans armes, il n'était d'aucune utilité. L'absence de son sabre ne lui avait jamais été aussi douloureuse que maintenant. Le chevalier fit cabrer sa monture, ses sabots s'agitant dans les airs. 

« Allez ! » le pressa le Sans-éclat en brandissant son épée à deux mains. 

Akira obéit à contrecoeur. Il se précipita dans les fourrées au bord du chemin et se cacha dans les buissons de façon à garder un oeil sur le combat. Au même moment, le chevalier chargeait droit sur l'épéiste, prêt à l'empaler, mais ce dernier roula sur le côté, et la hallebarde s'écrasa à l'endroit précis où il se trouvait une seconde plus tôt. 

Il riposta en portant une estocade avec toute la force dont il était capable, mais la lame buta contre l'armure et il manqua de se déboiter l'épaule. Destabilisé, il perdit l'équilibre ; le colosse brandit à nouveau sa hallebarde, et d'un mouvement ample, il balaya le sol et percuta le guerrier en pleine poitrine. Ses pieds décollèrent du sol, son épée lui échappa des mains, il s'écrasa quelques mètres plus loin. 

Akira sentit l'urgence lui ordonner d'agir, mais il se força à rester caché dans les buissons. 

L'épéiste reprenait tout juste ses esprits que le colosse le chargeait déjà, hallebarde brandie, prêt à l'écrabouiller. L'arme fendit l'air ; le Sans-éclat se jeta sur le côté ; elle s'abattit et creusa un profond sillon dans la terre molle. Le guerrier tentait à peine de se relever qu'il devait se jeter à nouveau au sol pour esquiver un autre coup de hallebarde. 

Akira ne pouvait pas rester sans rien faire. L'épéiste faisait de son mieux, mais son adversaire était trop fort. Et puis, désarmé comme il était, il lui suffisait d'un seul faux pas pour être expédié tout droit dans l'autre monde. Le samouraï chercha du regard l'épée que le Sans-éclat avait perdu : elle se trouvait à quelques pas de sa position, à peine. 

Sans hésiter, il sortit de sa cachette et s'empressa de ramasser l'arme, avant de se tourner vers le colosse qui continuait de mener la vie dure à son adversaire. Et, d'un grand cri, il l'interpella.

Ça fonctionna. Le chevalier doré se désintéressa du Sans-éclat pour se tourner dans sa direction. Akira se mit en garde. Ils se regardèrent une seconde. Puis le géant le chargea au triple galop. 

Le samouraï poussa un grand cri de guerre et se précipita vers lui. Lorsque la hallebarde fendit l'air pour le cueillir, Akira s'arc-bouta des pieds sur le sol et exécuta un saut prodigieux pour passer au-dessus de la trajectoire de l'arme, avant de frapper dans un défaut de l'armure, juste sous l'aisselle. Le choc fut si rude qu'il se torsada en plein vol et s'écrasa par terre. Il avait manqué de se casser le bras, mais son coup avait fait mouche : le chevalier avait basculé sur l'arrière de sa selle. Pendant un instant, Akira crut qu'il allait tomber de sa monture, mais il se retint de justesse à la bride et à ses étriers. 

« Joli coup » fit l'épéiste qui venait d'arriver à ses côtés. « Tu as l'air de savoir te battre. » 

Akira lui tendit l'épée. 

« Reprends-la », grimaça-t-il. « Je me suis blessé. 

— Je prends le relais », assura le Sans-éclat en empoignant l'arme. 

Et l'épéiste courut dans la direction du chevalier, qui faisait faire demi-tour à sa monture pour les charger à nouveau. Il poussa un hurlement et bondit juste sous la hallebarde pour taillader le flanc du destrier. 

La bête hennit et arrêta sa course pour se cabrer dans les airs. Le chevalier dut se retenir à la bride pour ne pas chuter. Puis le destrier tenta d'écraser le Sans-éclat sous ses sabots, mais il roulait déjà hors de portée pour se remettre en garde. La demi-seconde suivante, il leva son épée à hauteur d'épaule, s'immobilisa une seconde, puis fondit sur l'ennemi pour porter une puissante estocade. Cette fois-ci, la lame transperça le caparaçon, et l'animal manqua de s'effondrer par terre. 

Pendant ce temps, Akira se redressait en se massant le bras droit. C'est étrange, il n'avait pas le souvenir d'être d'aussi faible constitution. Bien que le chevalier soit puissant, un simple choc comme celui-ci n'aurait jamais dû lui causer tant de douleur. 

Le destrier bondit dans les airs. Akira plissa les yeux pour parvenir à distinguer le chevalier, gêné par le contre-jour de l'Arbre Monde. Le colosse brandit son bouclier géant ; juste en dessous se trouvait l'épéiste qui reculait à pas lents. 

« Attention ! » 

Le sol explosa quand il abattit son bouclier ; des mottes de terre jaillirent, des fissures lézardèrent le sentier, un déluge de débris retomba. Akira scruta le voile de poussière et, par miracle, il vit la silhouette du Sans-éclat, toujours debout, en train de s'acharner contre le caparaçon et les jambières du chevalier. Comment a-t-il pu éviter ça ? songea le samouraï. 

L'épéiste fit un pas en arrière et, à nouveau, il brandit sa lame à hauteur d'épaule et s'immobilisa. Les muscles saillants, le torse recouvert de poussière, il ferma brièvement les yeux. Puis, l'espace d'un instant, il disparut, soulevant des volutes de terre dans son sillage, pour réapparaître contre le flanc du destrier, la lame profondément enfoncée à travers l'armure. 

Il est fort, se dit Akira en observant de loin. Il se débrouille très bien. Il emploie certains arts que je ne connais même pas. Le samouraï crut que c'était fini, mais non : le Sans-éclat ne parvenait pas à retirer son épée. Elle était coincée dans l'armure de la monture. Et le colosse ne restait pas les bras croisés ; il levait déjà son bouclier géant pour l'écrabouiller. 

Akira se précipita dans sa direction. Trop tard. Le bouclier percuta l'épéiste de plein fouet ; le choc fut si brutal qu'il fut projeté plusieurs mètres en arrière et roula dans la poussière. 

Une épée fichée dans le flanc, le destrier ne parvenait plus à se mouvoir correctement. Le colosse mit alors pied à terre et la décapita d'un coup de hallebarde. La bête s'effondra dans un atroce hennissement, aspergeant l'herbe de peinture vermeil, avant d'avancer droit sur le Sans-éclat, toujours inerte. 

Akira se dressa sur son chemin. Le chevalier doré le dominait de plusieurs têtes ; il s'avançait en portant sa hallebarde sur l'épaule, son pavois était levé devant lui. 

« Tire-toi… » laissa échapper le guerrier dans un râle.

Le samouraï ne l'écouta pas. S'il se dérobait, le chevalier le tuerait. Il devait faire diversion. 

Le géant cala sa hallebarde sous son aisselle pour décrire de dangereux arcs-de-cercle qu'Akira évita en reculant. 

« Secoue-toi ! » s'exaspéra le samouraï en voyant que le Sans-éclat peinait à se redresser. « Il est sur nous ! » 

La bardiche passa cette fois-ci à quelques centimètres de son torse et lui arracha quelques cheveux. Akira se souvenait très bien s'être fait reprocher la longueur de sa chevelure, il le regrettait maintenant. 

Derrière lui, le Sans-éclat se relevait tant bien que mal.

« Pourquoi tu me protèges ? croassa-t-il. Je suis rien pour toi… 

— On s'en fiche », rétorqua Akira en évitant de justesse un nouveau coup de hallebarde. « Une vie reste une vie. » 

Le colosse sembla s'agacer. En une fraction de seconde, il raccourcit la distance et le cogna avec son bouclier. 

Akira se sentit perdre l'équilibre. Des acouphènes assourdissants lui ruinèrent les tympans. Il retrouva l'usage de ses sens juste pour voir la hallebarde dorée fondre sur lui.

Puis tout devint noir.