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CHAPITRE X – TAPIS DANS L’OMBRE

Recevoir de l'aide ?

Ils en avaient tout naturellement besoin. Il ne s'agissait pas d'une loi universelle en ces temps troublés mais plutôt d'une règle tacite pour assurer la survie des différentes stations.

A l'époque où le concept de vie sous terre a émergé, ce problème s'était naturellement présenté comme une évidence et même si la solution ne faisait pas consensus, elle était majoritairement adopté par les stations.

Apres tout, qu'est-ce-qui garantissait que celui qui refuse d'aider aujourd'hui ne serait pas celui en danger demain ?

L'altruisme n'a jamais été une valeur universellement partagé mais les intérêts l'était.

Ne pas aider par bonté de cœur mais afin d'assurer sa propre survie. Un investissement sur le long terme en quelques sortes.

Aussi pour les stations qui voulaient un retour immédiat, il y avait toujours la possibilité de s'arranger.

Chaque station ou base était unique.

De fait, certains avaient des éléments indispensable pour d'autre.

L'échange pouvait avoir lieu.

La station de Amanise par exemple disposait d'une foreuse géante qui leur avait permis de creuser Quadra et Quintis, prolongeant ainsi leur survie dans cet écosystème.

Un tel outil pouvait être extrêmement utile pour d'autres stations désireuses de l'étendre ou faisant face à des difficultés pouvant être résolu de cette manière.

Ainsi, lors d'une négociation, un tel outil aurait une valeur considérable lorsqu'il faudrait discuter intérêts et couts.

Mais tout cela ne restait qu'en théorie.

La réalité était bien différente. Et c'est cette dernière qui comptait.

Ainsi Amanise gardait le silence.

Ainsi Raphael faisait mine de ne pas s'intéresser à l'explication de sa sœur.

Les interrogations de Adonis n'étaient rien de nouveau pour ces deux-là.

Comment n'y auraient-ils pas penser ?

Amanise était certes une optimiste mais elle restait une chercheuse. Elle basait ses conclusions sur les faits, son expérience et sa compréhension.

Raphael n'en valait absolument pas moins. Il était rationaliste. Son avis était basé bien souvent sur sa compréhension des choses, ses réalisations ainsi que les faits avéré.

Ces divers plans sur lesquels tous deux se focalisaient n'étaient pas basé sur la chance ou l'espoir mais sur un ensemble de donné rassemblé au fur des mois de préparations.

Malgré tout, il y avait encore pas mal de zone d'ombres. Peu importe leur niveau de prévoyance, ils restaient limité dans ce qu'ils pouvaient accomplir à eux deux.

Et plus encore la réalité ne leur donnait pas raison sur la marche à suivre.

Plus de trois années s'étaient écoulé depuis qu'ils s'étaient refugié dans la stations, et plus de deux années depuis qu'ils ont réalisé qui étaient pour ainsi dire piégé, ce qui avait conduit l'ensemble de la station à envisager l'expansion en bas et à le mettre en pratique.

Pourtant, rien ne s'était passé.

A aucun moment leur station n'avait reçu de signal venu de l'extérieur.

Personne n'était venu après eux.

Pour la plus part des stations, trois années était une période trop grande sans ravitaillement ou échange avec d'autres stations, un an étant la période commune.

Pourtant ils n'avaient rien reçu de personne.

Ils étaient comme seul au monde, isolé de tous.

Cela restait la plus grande inquiétude de la fratrie. Ils croyaient qu'il y avait quelque chose d'inhabituel sous ce voile d'incompréhension.

Le monde était bien plus sombre et intrigant que la simple couche de survie qui recouvrit tout un chacun. Parfois, appeler à l'aide pouvait signer la perte d'une station.

Même pour les avantages, tout le monde ne 'jouaient' pas en suivant les même règles. Il y avait beaucoup de personnes à risque désormais qu'il n'y ait jamais eu dans l'histoire connu du monde.

Mais la situation était critique.

Ils ne pouvaient plus se permettre de s'inquiéter de conséquences néfastes, l'inaction aurait la plus néfaste des conséquences.

Les pensées défilaient dans l'esprit de Amanise à une vitesse impressionnante, son expression devenant de plus en plus sombre alors qu'elle réfléchissait.

A ce moment-là, Raphael prit la parole, ''Chaque chose en son temps, une inquiétude à la fois. Une fois l'antenne réparé, on réfléchira a la bonne approche. Toi, contente toi juste de faire attention à ma sœur une fois dehors.''

Adonis ressenti que sa question avait causé un certain trouble dans l'ambiance, ainsi se rétracta.

''Je comprends.'' Ajouta-t-il pour toute réponse.

Apres cela, leur petit rassemblement prit vite fin.

Raphael entreprit de retourner à son atelier afin de poursuivre dans ses recherches. Il avait encore beaucoup sur lequel se pencher.

Avant de s'en aller, il ne manqua pas de rappeler à sa sœur son entrevue avec le doyen, conseil qu'elle se fit une joie d'ignorer le sourire aux lèvres alors qu'elle se dirigea vers sa chambre.

Il confia également une tache a Adonis, en ne manquant pas de lui jeter quelques insultes au passages.

Des deux, Adonis semblait le plus âgé. Il ignorait cela dit son âge. Raphael lui avait une vingtaine d'année. Amanise restait la plus âgé du trio même si elle se refusait à révéler son âge.

Les raisons d'un tel refus échappait a Adonis, Raphael quant a lui n'osa pas se prononcer sur la question. Les quelques fois où il avait tenté l'expérience, il avait eu quelques soucis.

Ainsi, Raphael s'en alla, laissant Adonis avec Amanise.

Ces deux la vivaient ensemble depuis qu'elle l'avait recueilli. Elle se chargeait de surveiller son état, il n'était pas encore au mieux de sa forme. Et en retour, il l'assistait pour diverses taches.

La fratrie, pour des raisons qui leur étaient propres, s'étaient engagé dans une mission des plus périlleuses. A ce titre, ils ne pouvaient lésiner sur aucun supports, tant qu'il fut un petit peu digne de confiance.

La rencontre avec Adonis avait été pour eux une forme de bénédiction. Son assistance rendait les explorations secrètes de Amanise plus sécurisé, Raphael avait pu réaliser a ses dépends les aptitudes physique de ce jeune homme aux coté de sa sœur.

Ainsi, même s'il ne le portait pas dans son cœur, il réalisait de manière limpide la valeur de ce dernier.

Cette liberté de mouvement qui fut octroyé au jeune homme aux yeux émeraudes se limitaient par contre à l'extérieur, et ce dans une certaine mesure.

La station avait des archives et un registre clair de ses occupants, leur généalogie connu ainsi que leur affiliations.

Faire apparaitre un nouvel individu aurait fait surgir de nombreuses questions.

Ainsi, pour la plupart, Adonis restait dans l'appartement de Amanise a Gemis. Il n'en sortait que très peu, et c'était surtout à destination de zone a surveillance réduite comme les parcs, bars et autres installations de socialisations moins communes.

La station était spacieuse.

Elle était suffisamment large pour penser à une ville superposé lorsque l'on comptait les trois étages initiaux.

D'une manière générale, s'il n'avait pas été question d'incidents survenu quelques années plutôt, cette station en particulier aurait pu maintenir son état avec sa population actuelle sur au moins cinq ans avant de devoir faire face aux soucis qui l'accapare désormais.

C'est aussi pour cela que les dirigeants actuels pour certains d'entre eux, considéraient la patience ainsi que des solution passive comme la méthode de survie.

Ils ne réalisaient pas l'état réel de la station, se berçant d'illusions, a cela s'ajoutant la crainte pour un extérieur désormais méconnaissable.

D'une manière ou d'une autre, à l'intérieur de station, il existait une sécurité relative.

Mais l'extérieur était diffèrent, inconnu et étrange.

La vie y était déjà bien difficile en temps normal il y a trois ans de cela. Qu'en était-il de maintenant ? pourquoi se risquer à s'aventurer dans un environnement ainsi gorger de danger de toutes natures et de toutes formes ?

Dans la station, le premier étage Solis réunissaient la plupart des logements. Il était le plus spacieux. La population y était énorme, quelques milliers de personnes. Il était divisé en différentes zones. Les logements y ayant une apparence et une contenance différentes.

Ce n'était pas pratique mais tel était la réalité de vie.

Même dans ce sous-sol 'étroit' et 'sombre', tout le monde ne menait pas la même vie.

Afin d'obtenir une place dans cette station, chacun avait eu un processus de recrutement diffèrent, lui octroyant un accès spécifique ainsi que des avantages plus ou moins conséquents.

Alors naturellement, ceux avec le plus d'avantage étaient moins tenté de se risquer dans une aventure qui pourrait leur faire tout perdre, voir même décroitre leurs avantages.

Secteur F, Bar Croissant

Un homme était assis au comptoir. Il portait une tenue d'ouvrier, elle ressemblait celle des techniciens d'autre fois. Il était recouvert de poussière, sa tenue ayant une coloration différente de cette d'origine.

Il tenait dans sa main droite un énorme gobelet en plastique alors qu'il hurla à celui qui se tenait à un mètre de lui, ''Un autre verre, avec quoi tu coupes ton alcool ? Je n'ai pratiquement rien sentit''

Le barman l'observa un moment mais se mura dans le silence, il remplit a la place le verre de l'homme en question.

Le bar était ainsi plein.

Le comptoir manquait de place disponible. Des discussions avaient lieux ça et là. On pouvait a peine s'entendre parler tant le bazar était énorme.

Les lumières étaient ternes, reflétant l'état à l'extérieur. La musique était douce et sophistiqué, elle se faisait a peine remarquer. Elle accompagnait délicatement les cris et interactions des occupants.

Dans un recoin plus sombre que les autres de cet espace, il y avait un groupe d'individu assis en cercle qui discutait plus calmement que la plupart des autres tables.

Une serveuse s'approcha d'eux mais fut toute de suite renvoyé par l'un des hommes du cercle.

Autour de la table, personne n'avait d'alcool, la plupart avaient en main soit un verre de lait ou de l'eau distillé.

''Quand devons-nous passer à l'action ?'' demanda l'un des participants tel un chuchotement. 

Il était vêtu d'un sweat a capuche dont la capuche lui recouvrait la tête. A la lumière de la lampe sur la table, seul ses yeux brillaient comme un reflet dans l'ombre.

Les individus autour de lui n'étaient guère différents. D'une manière ou d'une autre, ils se couvraient la tête, rendant difficile de les discerner, surtout avec l'atmosphère ambiante.

Adonis était assis une table plus loin, sirotant son verre de jus. Il en avait la salive a la bouche alors qu'il ne masquait point son plaisir du moment.

''Jus de raisin que cela s'appelle, c'est extrêmement plaisant. En plus, j'ai l'impression d'avoir déjà consommé cela.

''Peu importe, il me faudra en rapporter un petit peu quand j'en aurai fini avec 'ça',''

Cette fois, il était vêtu d'un pantalon style tailleur avec une chemise a rayure qui lui donnait un air responsable, sa musculature ressortant légèrement de cet accoutrement qui semblait ne pas vraiment convenir a sa corpulence. 

A une certaine époque oublié, on aurait vu en lui un homme 'd'affaire' élégant. Les vêtements que lui avait prêté Raphael se prêtait parfaitement a l'occasion.

Il continua de siroter son verre le sourire aux lèvres alors qu'il écoutait délicatement la conversation qui se déroulait sur l'autre table.

''Se doit être eux, ce vieux balafré correspond à l'image que Raphael m'a montré.''

Sur la table ou se tenait une réunion en cercle, un homme d'âge mur avec une balafre qui lui parcourait la joue prit la parole, ''Evitons de nous précipiter, le moment n'est pas encore a l'offensive. Nous n'en savons encore que trop peu sur la situation en interne.''

''Et la faute à qui ?'', retorqua l'individu de précédemment. ''Ces gens nous gardent dans l'ignorance, nous traitant comme si nous étions leur sujets ou leur enfant, cela n'a que trop duré''

''Tu t'agites bien trop. Nous essayons de revendiquer de meilleur mode de vie ainsi qu'une clarté sur cette situation qui dure depuis bien trop longtemps. Il ne s'agit pas de foncer tète baissé et d'attaquer tout le monde.'' L'homme a la balafre poursuivi alors que son regard acéré parcourait ses compagnons assis à ses coté.

''La grippe des profondeurs est en train d'affecter les nôtres. Certains ne sont toujours pas revenu après avoir été envoyé à Triax. Ce dont nous avons besoin, c'est de réponse et d'assistance. J'espère que personne ici ne l'a oublié.''

L'homme de précédemment renifla d'insatisfaction mais il n'argumenta pas davantage.

''Calmez-vous tous les deux, nous agirons comme convenu mais la précipitation ne nous garantira aucun résultats satisfaisant. Amanise semble être réapparu depuis peu. Donnons-lui le temps de s'occuper de la grippe, puis nous suivrons le plan.

''Notre objectif ultime est la surface, je tiens à le rappeler à chacun d'entre vous.

Il marqua une pause et insuffla profondément alors les yeux de son audience étaient tous rivé sur lui, après un bref moment de réflexion, il se reprit et continua,

''Deux mois, Nous agirons dans deux mois à compter d'aujourd'hui''

''Les dirigeants de cette station ne font rien pour nous sortir de la crise actuel, vous pouvez tous le voir clairement, la station perd en autonomie. Nos rations déjà infime se sont vu réduite davantage, nos heures de travails prolongé, l'on se croirait dans le monde d'avant.

''Tout cela parce que ses gens ne sont pas prêt à risquer leur vie confortables. Mais ils sont bien les seuls à vivre confortablement en ce lieu.

''Aucun de nous ne leur appartient, nous ne sommes pas des serviteurs chargé de leur satisfaction.''

''Nous devons agir, mais agir avec prudence et parcimonie.

''L'air frais me manque. L'air de l'extérieur, pas cet air traité et dépourvu de substance qui nous empoisonne. La nature me manque, je sais qu'à vous également. Peu importe les dangers qui sont à l'extérieur, nous y avons survécu avant, et nous y survivrons encore cette fois.

''Alors nous reprendrons le contrôle de cette station à ces chiffe molles puis nous agirons enfin pour notre retour à la surface ! ''

Les sourires se dessinaient sur les visages assombries des auditeurs, le laïus de leur chef leur avait redonné de l'aplomb. Ils expriment chacun leur approbation et satisfaction.

Pour la plus part ici, ils étaient des travailleurs de faibles importances.

Dans la vie et le monde en générale, peu importe l'état de ce dernier, chaque travail, chaque activité a son importance, une valeur, une utilité pour le monde. Mais n'est-il pas vrai que chaque activité soit classé? Stigmatisé?

Les puissants définissent ce qui a de la valeur et ce qui n'en a pas. Ce qui mérite être honoré ou non. Et la plus part du temps, il s'est toujours agit d'activité qui satisfaisaient leur désir personnel, colorait leur monde plutôt que d'activité qui participaient au bien de leur race.

Lors de la construction de cette tour, quelques décennies plutôt, les travailleurs ayant sué sang et eau pour donner vie à ce projet, donné forme a la vision de l'architecte, n'avaient pour la plupart pas gagné le droit d'y vivre ou de s'y refugier. Apres la construction, ils avaient été remercié en vivre et autres nécessité puis congédié. S'ils voulaient avoir accès à leur construction, il leur était demandé de payer l'accès… il s'agissait d'un contraste étrange, surtout que les zone de lux de Solis à cette époque fut remplis et prise d'assaut par des individus qui n'avaient versé aucunes gouttes de sueurs à cet endroit.

Les 'révolutionnaires' ici présents étaient dans une situation similaire, il contribuaient jour et nuit au maintien de cette structure, y dévouait tous leur efforts, non pas par amour ou dévouement mais pour espérer un retour.

Une meilleure hygiène, un meilleur rationnement, et d'autres avantages dans ce monde souterrain rempli de lumière 'fictive'.

Pourtant des que la station se trouva dans une situation périlleuse, lorsque les ressources vint a s'amenuir, ils furent les premiers à en pâtir.

Ils savaient le niveau de vie qu'avaient ceux des autres zones, même s'ils n'y travaillaient pas, leur femmes et enfants y travaillaient. Ils étaient donc conscients de ces disparités… comment n'allaient-ils pas exploser de rage et de ressentiment a un moment donné ?

''Deux mois donc, je crois que j'ai l'information dont j'avais besoin'', Adonis pensa en continuant à jouer avec son verre en main, il l'avait déjà fini pour la troisième fois et attendait qu'on le lui remplisse à nouveau.

Il avait tant bien que mal écouté une bonne partie de leur échange, il était assis là depuis un certain moment après tout. Il avait pris la peine d'observer et de retenir la corpulence de chacun d'entre eux.

D'un point de vue personnel, il n'en pensait rien. Certains avaient une vie misérable, peu importe le contexte et la nature du monde, on n'y pouvait rien, les réalités de la vie étaient ainsi.

Adonis comme un autre s'en fichait éperdument en ce moment. La conversation auquel il avait assisté était bien plus fourni que ces résolutions qui fument prises à la fin.

Certains exprimaient leur peine et souffrances, leur désarroi et désir d'une vie meilleur. D'autres se lamentaient sur l'injustice de leur situation, l'ironie d'une vie pareille a l'ancien temps même dans un monde en décrépitude comme celui-ci.

Certaines choses changent, d'autres restaient immuable.

Très souvent parce que l'humain fait en sorte qu'elles le demeurent.

Adonis voyait cela encore plus superficiellement. Il n'était personnel connecté a aucun d'eux, de fait n'éprouvait rien à leur souffrance.

''Ils semblent avoir une raison véritable raison pour désirer ce qu'ils s'apprête à faire, pourtant cela ne m'atteint pas le moins du monde !'' Il avait un air cendré alors qu'il interrogeait sur ses propres émotions.

Que ressentir face au manque d'émotion ?

''Jusqu'à présent, aucune des situations survenu n'a éveillé en moi une quelconque influence. Est-ce dû à ma mémoire me faisant défaut qui justifie une telle indifférence de ma part ou ai-je toujours été ainsi ?''

Apres avoir été servi, son humeur se calma tout de suite alors qu'il sirota de nouveau sa boisson.

A vrai dire, il cherchait à se comprendre lui-même et se servait des situations du quotidien pour définir sa nature.

Les plus anciens souvenir de Adonis remontait a tout au plus quelques semaines alors qu'il s'était réveillé à la lisière de la foret au-dessus de la station.

A ce moment-là, muni d'une branche d'arbre de fortune, il avait assuré sa survie en chassant principalement des animaux de petites tailles et en dormant dans des arbres, sur des lianes qu'il avait eu un vrai mal à attacher.

Il savait le faire. Ne comprenait pas comment. NI pourquoi cette aptitude était ci ancré en lui mais il en était capable et de son point de vue, cette aptitude lui avait sauvé la vie.

Il avait tellement de questions qui lui traversaient l'esprit. Mais aucunes réponses.

Maintenant encore, il n'avait pratiquement aucunes réponses et projetait de s'aventurer de nouveau à l'extérieur tout seul dans le but d'en trouver.

Mais pour cela il avait besoin de temps pour se préparer. La station s'avéra être la couverture idéale pour assurer cet état de transition. Par contre, même s'il avait répondu à l'une de ses nombreuses questions à savoir s'il était seul dans cet environnement ou non, il devait reconnaitre que bien trop de choses se passaient plus il y avait d'humain au tour.

Et étonnement, il se trouvait mêler a pas mal d'entre elles. Cela ne l'avantageait pas, mais lui permettait au moins de combler son déficit lier a ses connaissances sur la nature humaine.

Alors il jouerait son rôle, celui de gardien pour Amanise dans ses exploration, celui d'espion de Raphael dans ses projets, et tout ce qui lui serait assigné d'autre.

Il n'avait plus de mémoire, ne savait pas grand-chose de lui-même et encore moins sur son passé. Cela la handicapait grandement car que sommes-nous sans nos expériences, sans ce qui nous a forgé? Il avait adoré attacher les lianes sans jamais comprendre pourquoi, cela lui sembla être un jeu d'enfant… mais et alors ?

Le plus important reste le présent. Et ne pas connaitre son passé et sa nature présentait un avantage… se recréer, se reconstruire. Il ne savait rien de qui il a un jour été, mais il pouvait et compter se forger désormais.

Repartir de zéro.

Il comptait partir à l'extérieur à la recherche de réponses, d'identité car cela comptait à ses yeux, ses rêves le lui rappelant constamment.

Mais cela ne signifiait pas qu'il comptait rester lisse jusqu'à obtenir toutes ses réponses.

Il ne savait pas s'il les obtiendrait, ce qu'il trouverait en cours de route. Il ne comptait pas miser sur le futur hypothétique mais certainement sur le présent immuable et réel.

Ainsi la situation actuelle de ces travailleurs lui apprenait au moins qu'il n'était pas facilement ému pour ne pas dire pas du tout.

Ils avaient leur problèmes et lui avait les siens.

D'ailleurs, il ne se sentait pas beaucoup plus proche de Amanise ou Raphael non plus. Tant que ses derniers lui permettrait d'atteindre son objectif actuel, il n'aurait aucun mal à être leur laquais.

''Laquais…. Hmmhm,'' Il eut un doux sourire en pensant à ce mot, Raphael l'avait qualifié ainsi un jour alors que Amanise l'avait repris en expliquant la signification correcte puis contextuel du mot.

Dans un certain sens, s'il devait se trouver une émotion pour ce qu'il vivait en ce moment, se serait surtout le divertissement, il prenait grand plaisir dans les évènements se produisant autour de lui, il s'amusait beaucoup.

Seuls ses rêves n'avaient rien d'amusants. Ils le frappaient au hasard et le mettait dans un état vraiment déplorable.

Il faillit mourir il y a quelques jours après être tombé d'un de ses perchoir alors qu'il subissait l'un de ses rêves. C'est également l'une des raisons qui avaient participé à sa rencontre avec Amanise.

Vu la puissance et l'impact de ses rêves, il réalisa qu'il ne pouvait pas juste vivre en abandonnant son passé, ce qu'il aurait potentiellement été près à faire si les évènements n'avaient pas tourné ainsi.

''Je pense qu'il est temps d'agir'' se murmura-t-il dans la gorge avant de prendre une bonne gorgé de jus, finissant presque son gobelet. 

''Oh toi, tu te prends pour qui… hik ? Ma femme m'a… hik, dit que tu l'a… hik… pprochait trop'', alors que Adonis se levait, il entendu des jacassements provenant de derrière lui, toute l'attention de la pièce y fut reporté.

''Vieil ivrogne, si tu buvais moins et travaillait davantage, peut-être qu'elle n'aurait pas a venir supplier pour mes rations alimentaire'' répondu l'homme qui se faisait apostropher, le sourire aux lèvres.

Des deux hommes, l'un semble avoir la cinquantaine, il était négligé, des cheveux gris la tête ainsi que sa peau velu. Sa barbe et courte et sale, ses yeux incapable de concentration. En ce moment, il s'agrippait a l'autre alors qu'il tenait à peine debout, ses yeux tremblant par moments, même dans un endroit comme celui-ci, il empestait l'alcool.

L'autre homme aurait pu avoir vingtaine d'année en moins que celui qui le retenait par le col, il était soigné dans une certaine mesure. Il avait au départ un verre de vin dans la main mais le déposa en arrière lorsque la situation s'enflamma. Ses yeux étaient clair et limpides, ses dents avec lesquels il affichait un large sourire et blanches et 'brillantes'. Il se sentait définitivement supérieur.

Et il l'était.

Le 'vieil' homme poursuivit son monologue en hurlant, il tentait également de projeter l'autre en arrière mais ses actions semblaient vaines alors qu'il était incapable de le bouger plus que de quelques articulations.

''Avec une force pareil, pas étonnant que tu sois incapable de leur fournir de quoi survivre dans cet endroit de merde'', le 'jeune' homme devint de moins en moins conciliant, la situation se prolongeait et les personnes autour se contentaient de regarder le spectacle en souriant.

Il n'y avait pas énormément de divertissement dans un lieu pareil alors ce genre de plaisir étaient des plus prisé.

L'audience riait des révélations faites tout en buvant.

Adonis, qui depuis longtemps s'était rassis, assistait a tout cela en toute indifférence, il semblait attendre quelques choses, ''Bientôt, ça devrait dégénérer maintenant'' pensa-t-il alors qu'il gardait un œil sur le groupe en face de lui.

''Je suppose qu'elle ne te l'a pas dit également, mais à chaque fois qu'elle vient me demander des rations supplémentaires pour toi et votre fille, elle m'offre une petite contrepartie… si tu vois ce que je veux dire, ce n'est pas grand-chose mais ça fait l'affaire pour le moment'' ajouta le jeune homme en mimicant des gestes assez explicites.

Les spectateurs n'en rataient pas une miette alors que des éclats de rires se fient entendre dans la salle.

Le vieil homme ne sut plus se contrôler, déjà qu'il n'y était pas vraiment parvenu jusque-là.

Il attrapa une bouteille qui trainait a cote, la cassa. Les éclats jaillissant et se déversant au sol.

Empoignant la bouteille, il s'élança vers sa cible en dirigeant la partie brisé de la bouteille vers sa trachée.

Son intention était claire.

Des regards sérieux apparurent dans la pièce a un moment donné.

Par contre, le jeune homme eut une réaction encore plus rapide, abaissant sa taille en se penchant en avant. Il évita de peu la charge vers son cou. D'un bond, il s'élança vers son assaillant, l'agrippa au niveau de la taille, le soulevant de quelques centimètres du sol.

Le vieil homme semblait avoir encore quelques bons réflexes alors qu'il se reprit rapidement en l'air et changea la direction de sa charge.

Cette action ne dura en réalité que quelques secondes.

L'attention de tout le monde était piqué a vif.

Personne ne s'attendait à ce que la situation dégénère à ce point.

Ou alors l'espérait secrètement.

Mais l'escalade fut rapide. Et brutal.

Alors que le vieil homme faisait preuve d'une agilité somme toute remarquable, le jeune homme se montrait plus vif encore, plus décisif, plus résolu.

Le vieil homme rapprocha changer l'angle de sa poigne, dirigeant son arme de fortune vers le dos a découvert de son adversaire.

Mais au moment de l'impact, durant une fraction de seconde avant de charcuter le dos du jeune élégant, il hésita.

Peu importe les raisons ayant poussé une tel action ou inaction, son offensive fut retardé.

Le jeune homme qui se débattait encore pour porter l'autre parvient dans ce court laps de temps a tenir sa prise plus fermement.

D'un mouvement décisif et sans la moindre hésitation, il projeta le vieil homme sur la table derrière lui.

Boom… Crack…

Le bruit fut lourd, vicieux et dérangeant.

L'altercation avait brusquement pris fin.

Adonis qui avait assisté l'ensemble de l'altercation se tenait debout, ayant reculé de quelques pas plus tôt.

En face de lui se tenait une table fracassé, son gobelet de jus avait été broyé.

Il était déjà vide de toute façon, ce n'était pas une grande perte.

Au-dessus du gobelet se trouvait un vieil homme mal entretenu, sa barbe grasse et ses cheveux noir gris huileux étaient trempé dans un liquide rouge visqueux. Son visage avait viré du jaune blanc au blanc rosé.

Huck… Huuuhm…

On entendait a peine ses cris étouffés par tout le bruit au tour.

La salle était silencieuse. La musique avait repris le contrôle des lieux. Les regards ne pouvaient pas se décrocher de la scène. Les expressions et réactions étaient toutes différentes.

On le voyait essayer de se mouvoir, de parler, de pleurer.

Mais il était allongé la, incapable de toutes ses choses.

Les larmes chaudes coulaient de ses yeux dont le brun a peine visible dans cette pénombre perdait déjà en luminosité. Elles étaient au départ d'un blanc transparent mais viraient au rouge claire.

La morve suivait, elle aussi mêlé de sang, visqueuse et abondante.

Adonis regarda ce corps qui se débattait pour rester chaud. Une expression étrange se dessina sur son visage.

Une bouteille était logé dans la trachée du vieil homme. Agissant comme un robinet a sang, le liquide en sortait tel un flow continu, submergeant l'entièreté de l'espace.

Cela pris un certain temps, son sang s'écoulant emportant avec lui toute trace de vie qui subsistait en lui.

Il mourut devant les yeux écarquillé de Adonis.