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Chapitre 7 : Mi-Mai 1565, Partie 2

Les deux cerfs avaient été capturés vivants, alors Shizuko pensa que cela s'était bien passé.

Les animaux sauvages tels que le cerf dégageaient une odeur de viande particulière s'ils n'étaient pas traités immédiatement.

Le cerf coincé dans le passage canadien était indemne, mais celui qui avait été capturé par le piège à ours était blessé à la jambe.

Il était évident que le deuxième cerf devait être traité en premier.

"On va d'abord s'occuper de celui qui a été pris dans le piège. Vous êtes prêts à suivre la procédure que je vous ai enseignée ?"

"Aucun problème, cheffe."

Les villageois hochèrent la tête tous en même temps face à la question de Shizuko.

Après avoir entendu leur réponse, Shizuko mit une pierre dans la fronde qu'elle avait en main.

"Alors allons-y."

Sur ces mots, Shizuko se leva et sortit du buisson caché.

Les cerfs remarquèrent la présence de Shizuko et les autres et tentèrent de s'échapper, mais ils étaient incapables de bouger.

"Faites que ça marche… ha !"

Shizuko tira avec sa fronde vers le cerf qui se débattait, et la pierre chargée dans la fronde dessina une belle parabole et toucha directement l'arrière de la tête du cerf.

Le cerf, qui avait subi des dégâts au niveau du cerveau, s'écroula en titubant.

Elle resta en observation pendant un moment, le cerf ne se relevait pas, il avait entièrement perdu connaissance.

"Attachez-le par les jambes arrières ! Et quand ce sera fait, enlevez-le du piège et retenez les jambes avants !"

"Compris !"

Le cerf n'était pas mort et ils ignoraient quand est-ce qu'il se réveillerait.

Ce serait très dangereux s'il se réveillait et se débattait durant le transport.

Cependant, les villageois inexpérimentés mirent beaucoup de temps à attacher les jambes du cerf.

"Allez, emmenons-le à l'abattoir."

Par chance, ils avaient réussi à attacher les jambes du cerf avant qu'il ne se réveille.

Ils le transportèrent vers une zone de pendaison installé près de la rivière afin de drainer son sang.

Ainsi, lorsque le sang du cerf sera drainé, il ne pourra pas se débattre en raison de la baisse de la pression artérielle.

Comme la rivière était située près de la ferme, ils n'avaient pas mis beaucoup de temps à y arriver.

Les villageois installèrent le cerf dans la zone de pendaison.

"Je vais le démanteler, attendez un moment."

"Vous savez faire ça, cheffe ?"

"Hmm, j'ai regardé mon grand-père le faire il y a longtemps, je l'ai même fait deux ou trois fois."

Shizuko répondit tout en préparant des couteaux de démantèlement.

C'étaient un set de couteaux de démantèlement de gibier qui lui avait été offert par son grand-père lors de ses 14 ans.

Il y avait des couteaux de toutes tailles, du petit couteau pour couper les joints aux lames assez longues pour être arrêté pour violation de la loi sur les armes (fusils comme épées) au Japon moderne.

Il y eut une dispute sur le fait d'avoir offert un set de couteaux de chasse à une fille au début du lycée comme cadeau d'anniversaire, mais Shizuko aimait ces couteaux.

Son grand-père avait un ami qui appartenait à un club de chasse, et tous deux lui avaient enseigné des techniques de démantèlement de gibiers tels que les cerfs et les sangliers sauvages.

Bien qu'elle soit une adolescente, Shizuko était une experte en démantèlement d'animaux sauvages.

Shizuko, munie d'un couteau de démantèlement, coupa le cou du cerf.

Si l'artère carotide était coupée, la pression artérielle du cerveau diminuait, faisant que le cerf perdait connaissance, mais que son cœur continuait de battre, faisant que l'on pouvait même drainer le sang des capillaires.

Ainsi, le sang pouvait être drainé sans que le cerf ne soit soumis à un stress inutile.

… Si on était pas dans l'époque Sengoku, les gens feraient des remarques cruelles et irresponsables comme quoi tuer le cerf est pitoyable.

La plupart des humains des temps modernes ne savaient pas comment les viandes de porc et de bœuf étaient fabriquées.

C'est pourquoi, s'ils voyaient un endroit où les animaux sauvages étaient abattus, ils feraient des remarques irresponsables comme quoi cela était « lamentable » ou « cruel ».

Mais Shizuko, qui avait été éduquée par son grand-père, pensait que ces remarques n'étaient que de l'hypocrisie.

Préserver notre vie, ça consiste à prendre celle des autres. Manger quelque chose, c'est manger une autre vie. Pour rester en vie, il faut tuer, c'est le principe de la vie. Dire que c'est triste ou cruel quand on regarde un abattoir… c'est tout simplement ridicule. Ce n'est que maintenant, après avoir eu du mal à obtenir quelque chose à manger pour la première fois, que je me rends compte de cette réalité, grand-père.

Shizuko regardait le sang couler du menton du cerf tout en ayant ces pensées.

Toutes les parties du corps devaient être traitées sans gaspillage, il fallait tout utiliser et ne rien laisser.

Elle pensait que cela était comme une sorte de service en mémoire au cerf.

"Le drainage du sang est presque terminé. Après ça, j'enlèverai les organes à l'intérieur. Préparez deux seaux, mettez de l'eau dans l'un des seaux. L'autre, vous pouvez le laisser là."

"Entendu !"

Shizuko avait demandé aux villageois de préparer deux seaux afin de séparer le foie des autres organes.

La raison à cela était que le foie contenait des vitamines qui renforçaient le sang.

Traité correctement, on pouvait le manger rien qu'en le faisant griller et saupoudré de sel.

Cependant, les autres organes pouvaient contenir des bactéries.

Par conséquent, ils devaient être mis dans l'autre seau et seraient utilisés comme matériaux pour le compost une fois qu'ils auront fermenté.

"Nous avons mis de l'eau dans le seau !"

"Merci."

Tous les organes non comestibles, une fois retirés, furent mis dans le seau vide.

Et après avoir séparé le foie des autres organes, elle nettoya ses couteaux avec le seau d'eau.

"Abaissez le cerf et nettoyez-le avec l'eau de la rivière. Prenez-le par les jambes et trempez-le de haut en bas."

"Compris."

Après avoir demandé aux villageois d'effectuer le dernier drainage de sang, Shizuko éplucha la fine peau du foie et retira le sang à l'intérieur.

Contrairement à la viande qui pouvait être mangée même si elle était fumée, le foie devait être mangé au plus tôt, sinon il pourrissait.

Je dois vite régler le problème de la nourriture… mais pour le moment, je dois me laver les mains et retirer la peau du cerf.

***

Après avoir plongé le premier cerf dans l'eau de la rivière, le deuxième fut lui aussi drainé de son sang et dépouillé de ses organes.

Puis il fut immergé dans l'eau de la rivière pendant 2-3 heures afin de drainer le reste du sang et d'effectuer le traitement à basse température.

Durant ce temps, les foies avaient été grillés, saupoudrés de sel et mangés.

À cette époque, deux repas par jour était la norme et il n'était pas coutume de manger un déjeuner, mais ils ne pouvaient pas laisser de la nourriture à l'air libre car ils n'avaient pas de chambre froide pour les stocker.

Par conséquent, ils avaient mangé uniquement les foies et les avaient traités comme une collation.

Au départ confus, les villageois se mirent à se battre après avoir réalisé que le foie de cerf était délicieux.

"Prenez-les par la tête, cette fois."

Shizuko, qui pensait que le moment était venu, ordonna de faire sortir les cerfs de la rivière.

"Oui~"

Sous une réponse unanime et enthousiaste, les villageois remontèrent les cerfs et les pendirent par le cou.

Shizuko, qui s'était lavée les mains et avait nettoyé ses couteaux, se mit à démanteler le cuir et la viande.

Une fois le cuir enlevé, je commencerai par les jambes de derrière.

Une fois le cuir retiré jusqu'au cou, Shizuko se mit à démanteler les jambes arrières du cerf.

Elle planta son couteau le long de l'os de la hanche qui était relié à la colonne vertébrale et coupa le tendon au centre de l'articulation.

Cela semblait facile à réaliser, mais en réalité, il fallait de bonnes compétences pour y parvenir.

Après avoir retiré toutes les jambes, Shizuko se mit à couper la lombe arrière.

La longe, le filet, les côtes autour de la cage thoracique, la viande autour du cou et la viande de la poitrine avaient été démantelées.

Après cela, elle retira les os des jambes.

Les omoplates en forme d'hagoita, qui se trouvaient dans les jambes avants, étaient difficiles à retirer, mais Shizuko parvint à le faire sans bavures.

Puis elle retira les os des cuisses, et coupa la langue et la viande de la tête des cerfs.

Pfiou… c'est beaucoup de boulot, ça. Tu as toujours fait ça tout seul, grand-père ?

Démanteler entièrement un cerf était un travail assez éprouvant.

Shizuko se sentait trop fatiguée pour dépecer le deuxième cerf, mais elle ne pouvait pas le dire.

"Je peux m'occuper du reste toute seule, alors aidez dans les champs."

"Entendu."

Shizuko ordonna aux villageois qui avaient fini d'accrocher le cerf à retourner à leurs tâches agricoles. Ils n'avaient pas travaillé dans les champs car ils étaient occupés avec les cerfs depuis ce matin.

Après avoir vu les villageois partir, Shizuko se motiva à démanteler le cerf.

Démanteler le deuxième cerf avec la même méthode lui demanda beaucoup de temps.

"Enfin terminé…"

Elle murmura ces mots tout en s'étirant pour soulager la fatigue qui pesait sur son corps.

Cependant, les choses ne s'arrêtaient pas au démantèlement.

Elle devait à présent couper les gros morceaux de viande à des tailles raisonnables et les saupoudrer de sel.

Dans cette époque où les réfrigérateurs n'existaient pas, si la viande était laissée telle quelle, elle pourrirait.

Dans les temps modernes, la nourriture était fournie de manière stable et les gens n'avaient pas à s'inquiéter, mais à l'époque Sengoku, la viande était une source de protéines importantes.

En outre, une interdiction imposée en 676 faisait que les gens n'avaient pas le droit de manger du bétail, des chevaux, des chiens, des singes japonais et du poulet.

Si je ne me trompe pas, c'est à partir de l'époque d'Edo qu'ils se sont mis à manger des poules, quand ils ont découvert que les œufs non fertilisés n'écloraient pas… enfin, je crois.

Avant cela, les poulets étaient considérés comme des oiseaux sacrés qui indiquaient l'heure, alors ils étaient principalement traités comme des animaux de compagnie.

De ce fait, l'industrie des œufs n'existait pas au Japon de l'époque Sengoku.

Rejeter une source de protéines aussi importante alors qu'ils étaient affamés… à quel point est-ce que les gens de l'époque étaient masos ?

Au moment où elle s'étira pour reprendre son travail, elle sentit une présence derrière elle.

Elle se retourna sans réfléchir et vit une bête.

***

La bête était un animal quadrupède avec une longue fourrure.

C'était un Canis de l'ordre des Carnivores (Carnivora), ou pour faire simple, un loup.

Q-Q-Q-Q-Qu'est-ce que je dois faire ?! Il a été attiré par le sang et la viande !?

Derrière Shizuko se tenait toute une montagne de venaison.

Il ne faisait aucun doute que ce loup est apparu parce qu'il avait senti l'odeur de la viande.

Après tout, les loups avaient un excellent odorat qui leur permettait de sentir leurs camarades à plus de trois kilomètres.

Tous les villageois sont déjà partis… je suis pas un peu en danger, là ?!

Ayant compris qu'elle était sans arme dans une situation désespérée, Shizuko paniqua.

Cependant, lorsqu'elle regarda attentivement le loup, elle remarqua qu'il se comportait étrangement.

Hein ? Il… il chancelle ?

Shizuko se frotta les yeux et le regarda plus attentivement.

C'était subtile, mais le loup chancelait légèrement de gauche à droite.

Elle ne l'avait pas remarqué à cause de la peur, mais le loup était si maigre qu'il semblait n'avoir plus que la peau sur les os.

Même les yeux d'une amatrice comme Shizuko pouvaient voir que ce loup était en très piteux état.

Après avoir réfléchi plus attentivement, Shizuko remarqua quelque chose d'étrange.

Les loups chassaient généralement en groupes, il devrait être impossible de n'en voir qu'un seul.

Mais il n'y avait aucun signe d'apparition d'une meute.

Ça veut dire que ce loup est complètement seul. Ça explique pourquoi il est aussi faible. Même en groupe, les loups n'ont que 10 % de chance de réussir une chasse. Et les chances sont encore plus faibles s'il est seul.

Même marcher était difficile dans son état.

Cependant, le loup était prêt à lutter jusqu'à la mort. À la moindre imprudence, il était prêt à arracher le cou de Shizuko.

Sous cette pensée, Shizuko observa nerveusement les mouvements du loup.

Ils se regardèrent pendant un moment, puis la situation finit par prendre fin.

Le loup s'était soudainement effondré comme une poupée dont on a coupé les ficelles.

C'était si soudain que Shizuko n'avait pas réagi pendant un moment.

"Ah ! E-Est-ce que ça va ?!"

Ayant réalisé que le loup avait atteint ses limites, Shizuko se précipita vers le loup.

Elle serra le loup dans ses bras sans aucune suspicion, et celui-ci semblait ne pas résister.

Non, il n'avait même plus assez de force pour lui résister.

"C-C'est quoi cette légèreté ?! Ça fait combien de jours que tu n'as rien mangé ?!"

Shizuko ne connaissait pas le poids général d'un loup, mais celui qu'elle avait dans ses bras faisait dix kilogrammes.

"Si je fais rien, il va mourir."

Shizuko reposa le loup et se précipita vers le tas de venaison.

Elle prit un morceau de viande approprié et le hacha avec un couteau de démantèlement.

"Il ne devrait même plus avoir assez de force pour mâcher. Alors il faut que je coupe la viande en petits morceaux…"

Elle hacha finement la viande et mit de l'eau dans un seau en bois qui roulait à côté d'elle.

"Tiens, tu devrais être capable de la manger comme ça."

Shizuko retourna auprès du loup avec de l'eau et de la viande qu'elle tendit devant la bouche du loup.

Le loup, qui avait remarqué l'odeur, se méfia légèrement de Shizuko, mais il finit par manger car il était affamé.

Le loup mâcha plusieurs fois la viande, montrant le peu de force qu'il lui restait.

"Bois également de l'eau."

Lorsque Shizuko posa le seau d'eau devant lui, le loup se mit à boire sans se méfier.

Le loup continua de boire pendant un moment, montrant qu'il devait être très affaibli.

"Haaa, sérieusement… c'est de la pure hypocrisie, ça."

Le monde sauvage était régi par la loi du plus fort, ceux qui ne savaient pas obtenir leur nourriture étaient destinés à mourir.

Elle avait beau avoir été attaquée, Shizuko s'était portée à la rescousse du loup qui s'était effondré sous ses yeux.

Shizuko, qui était étonnée par ses propres actions, poussa un profond soupir.

"Mais… je peux pas le laisser comme ça…"

Un moment plus tard, les villageois revinrent de leur travail, et ils ont évidemment hurlé lorsqu'ils virent le loup.

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