tueur de dieu grande réincarnation

Dans les profondeurs insondables d'un brouillard dense et sombre, je me retrouvais perdu, vulnérable, incapable de discerner quoi que ce soit autour de moi. J'avançais à l'aveuglette, mon esprit se débattant pour trouver une lueur de réconfort dans cette obscurité oppressante qui semblait m'engloutir tout entier.

(Où suis-je tombé ?)

Alors que ces pensées tournoyaient en moi, mes yeux commencèrent enfin à s'adapter aux ténèbres environnantes. Peu à peu, des formes prirent corps dans le brouillard, et je vis avec une angoisse grandissante deux silhouettes gigantesques et imposantes. Elles se tenaient droites dans l'ombre, se faisant face, échangeant un regard fixe et lourd de signification. Puis, l'une d'elles rompit le silence, sa voix résonnant dans l'espace comme un écho lointain, mais autoritaire.

" Dépêche-toi d'en finir avec lui, tu veux bien ? Il commence sérieusement à m'agacer. "

Il faisait si noir que j'étais incapable de distinguer qui des deux avait parlé, mais l'aura menaçante qui émanait d'elles était écrasante. À cet instant, les deux silhouettes tournèrent lentement leurs regards vers moi. Leur attitude était hautaine, comme si elles me jaugeaient avec un dédain absolu. Mon cœur s'emballa ; je n'avais jamais connu une terreur aussi paralysante. Chercher à me calmer en respirant profondément ? Impossible. Chaque fibre de mon être tremblait sous la peur.

Fuir ? Cette idée me traversa l'esprit, mais je savais, sans même essayer, que mes jambes ne me porteraient nulle part. Leurs regards semblaient m'immobiliser, me clouant sur place. Alors, dans un dernier sursaut de bravoure, je décidai de tenter la négociation. Je pris une profonde inspiration, puis, rassemblant tout mon courage, osai balbutier :

"V… vous savez, vous n'êtes pas o…obligé d'en arriver là !"

Ma voix, faible et tremblante, encourageait le désespoir qui m'habitait. Même moi, je ressentais une certaine pitié en entendant mon propre ton suppliant. Un sourire moqueur apparut sur le visage de l'une des silhouettes, une expression que je pouvais deviner malgré l'épaisseur du brouillard. Après un silence glacial, les deux figures échangèrent un regard, puis l'une d'elles prit la parole, sa voix empreinte d'un mépris évident :

" Tu vois ? En plus d'être faible, ce mortel est totalement stupide… Ce jeu a assez duré, [——]. Il est clair que ce misérable devient ennuyant. "

Hein, de quoi parlait-il ? Mon esprit était embrouillé, incapable de comprendre. L'autre silhouette lâcha un long soupir de lassitude avant de répondre :

"Fais-moi confiance, [——]. Cette fois, ce sera la dernière. Si cette incarnation échoue encore, son destin sera définitivement scellé."

Une vague de confusion s'abattit sur moi.

(Ces êtres me connaissent ? Comment est-ce possible ?)

Je n'avais pas le temps de démêler cette énigme qu'elles abaissèrent à nouveau leur regard vers moi, et l'une des silhouettes tendit la main dans ma direction, prononçant des mots étranges :

"Incarnation Zhou Chen ! Ceci est votre 45ème tentative dans la monté des 7 cieux célestes. Vous avez, encore une fois, échoué au 7ème étage. Cependant, votre persistance et votre soif d'immortalité demeure intacte. En témoignage de votre détermination, nous vous accordons ce présent. Voici la Marque du 'Renouveau', crée par Yunshoul, l'apôtre de la Renaissance, celui qui vous a défait pour la 25ème fois ! Revenez, défiez ces épreuves et obtenez tous vos désirs inassouvis ! "

Le flot de paroles semblait déferler sans fin, et j'étais submergé. (Le 45ème essai ? Un 'renouveau' ? Une bénédiction ?) Des milliers de questions tourbillonnaient dans ma tête, et mon esprit luttait pour saisir un semblant de compréhension. Avant que je ne puisse formuler la moindre pensée cohérente, une lueur intense émana des yeux des deux figures imposantes, illuminant l'espace autour d'elles d'une lumière aveuglante. Puis, une autre lumière, plus douce mais tout aussi vive, enveloppa mes jambes, montant peu à peu jusqu'à mon torse.

"A… attendez, que faites-vous ?!"

"Cessez de posez des questions ! Retrouve la force qui fut jadis tienne et redéfie les 7 cieux célestes !"

Avant que je ne puisse réagir, la lumière m'entoura entièrement, dévorant ma vision dans un éclat incandescent qui effaça toute conscience.

Un instant plus tard — ou peut-être des heures — je me réveillai en sursaut, allongé sur un lit inconfortable, tremblant de la tête aux pieds, le front couvert de sueur. Mon cœur battait à un rythme frénétique, comme s'il voulait s'échapper de ma poitrine. Tout ce que je venais de vivre… n'était-ce qu'un rêve ?

"Était-ce… était-ce seulement un rêve ?"murmurais-je, encore sous le choc.

Je baissai les yeux vers mes jambes, remarquant un détail étrange, presque absurde dans mon état confus.

"Elles… elles n'ont pas l'air un peu plus courtes que d'habitude ?"

Avant que je n'aie le temps de me poser davantage de questions, une voix douce et innocente résonna à côté de moi, rompant le silence de la pièce et me ramenant brutalement à la réalité.

"Maître Yu Han ? Vous etes réveillé !"

Yu… Han ? Mais… qui est-ce ?

Avant même que je ne puisse remettre mes idées en place, un corps chaud et réconfortant m'enlaça, me couvrant d'une chaleur intense qui chassa toutes mes incertitudes, ne serait-ce que l'espace d'un instant. C'était un contact inattendu, apaisant, presque trop intime dans cet état d'incompréhension où je me trouvais. La voix douce, maintenant plus proche et empreinte de douceur rassurante, rompit enfin le silence.

"Vous m'avez fait tellement peur ! Je croyais que vous..."

Elle suspendit sa phrase, la gorge serrée par une émotion visible, son regard inquiet et désespéré. Quelques larmes perlaient le long de son visage pâle, trahissant l'intensité de son soulagement. Je pris une profonde inspiration, encore perdu, et tentai de rassembler mes pensées.

"Wow, wow, wow… attendez une minute. Qu'est-ce qui se passe ? "

Après un bref moment de flottement, je parvins enfin à me ressaisir, prenant doucement ses bras pour les écarter et me libérer de cette étreinte inattendue. Elle se reprit rapidement, essuyant ses larmes d'un revers de main.

"Vous ne vous en souvenez plus ? Vous avez perdu connaissance pendant que vous méditiez dans votre salle d'entraînement… Ça fait deux jours entiers que vous ne donniez plus aucun signe de vie."

(Perdu connaissance et depuis quand ai-je une salle d'entraînement ?)

Ces informations tourbillonnaient dans mon esprit, chaque mot ajoutant à ma confusion. Je levai un regard hésitant vers la femme à mes côtés et répondis avec une assurance feinte.

"Eh bien… Je suis désolé de vous avoir inquiétée. Mais, comme vous pouvez le voir, je vais beaucoup mieux, alors pas besoin de s'inquiéter !"

Elle hocha la tête, un brin contrariée, son expression trahissant une légère méfiance. Elle n'était pas tout à fait convaincue, mais acquiesça avec un soupir résigné.

" Très bien… Dans ce cas, je vais de ce pas avertir votre mère de votre rétablissement. "

Elle fit demi-tour et se dirigea vers une porte en bois située au fond de la pièce. Je lui adressai un léger sourire et un signe de la main, espérant la rassurer un peu, avant qu'elle ne quitte la pièce, me laissant enfin seul.

Un silence lourd s'installa. Je me retrouvais face à moi-même, entouré de questions sans réponses.

" C'était… quoi ça ? "

J'essayai de rassembler mes pensées, de remettre de l'ordre dans les événements qui s'étaient enchaînés à une vitesse vertigineuse.

"Commençons par le début… Je me suis retrouvé dans un brouillard noir… Mais comment ? Aucune idée. Ensuite, il y a eu ces deux types étranges. Ils m'ont parlé d'un "45ème essai", d'un "renouveau", d'une "bénédiction", et d'un certain "Yunshoul"… Puis, il y a eu cette lumière aveuglante, et me voilà ici."

Perdu dans mes pensées, je scrutai la pièce autour de moi, cherchant un indice, une explication tangible. Mon regard se posa alors sur un miroir posé au-dessus d'une petite table en bois. Le souvenir de cette femme qui m'appelait "Yu Han" refit surface. Instinctivement, une certitude monta en moi : Ce nom… Ce n'était pas le mien.

Me rapprochant du miroir, je saisis le cadre froid du bout des doigts et le levai à hauteur de mon visage. Le choc fut tel que mon visage se crispa de stupeur, mes yeux grands ouverts et ma bouche béante d'incompréhension.

Je frottai mes yeux, une fois, puis une deuxième, espérant que l'image change, qu'un détail me rappelle vaguement ce que je pouvais être avant… Mais en vain. Bien que mes souvenirs demeurent flous, une certitude glaçante s'imposa : le visage qui me fixait n'était pas le mien.

Cette image reflétée dans le miroir était celle d'un étranger.