COURS !

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Paulina regarda avec peur le visage de l'homme qu'elle avait heurté. Elle avait le sentiment que les gens ici pourraient la tuer sans sourciller.

Elle fut un peu surprise de voir à quel point il était beau. Tout le monde dans ce royaume était-il aussi beau ? Elle chassa vite cette pensée de son esprit. Qu'ils soient beaux ou non, le plus important était qu'ils étaient dangereux. Même les femmes de chambre étaient toutes très jolies, mais elles agissaient comme des sorcières maléfiques. Sans parler de ce jeune homme, qui était de toute évidence un royal. Il semblait être un adolescent, tout comme elle, ou peut-être était-il plus âgé ? Mais il paraissait bien plus grand.

Clignant des yeux pour retrouver ses esprits, elle recula, s'éloignant de lui. Il continuait à la regarder avec une expression qu'elle ne pouvait pas déchiffrer, et son nez était froncé comme s'il n'aimait pas son odeur. Elle ne pouvait pas lui en vouloir.

"Je suis... désolée pour..."

"Que fais-tu ici ?" demanda-t-il d'une voix grave qui l'effraya et la fit se retirer encore plus loin de lui. Ses jambes se mirent soudainement à flageoler, et elle craignait de tomber face contre terre bientôt.

"Je... suis ici pour voir... ma maîtresse." Elle répondit.

Il regarda la fenêtre ouverte à côté d'eux puis la regarda, remarquant les marques rouges et le sang sur son cou. "Es-tu une bonne coureuse ?"

Elle lui donna un regard perplexe, se demandant d'où venait cette question.

"N--on..." Elle répondit nerveusement.

"Bientôt, la cloche va sonner. Et quand cela arrivera, tu auras des ennuis." Il l'informa.

"Q-quoi ? Ce n'est pas... la deuxième cloche ?" Demanda-t-elle, paniquée.

Il regarda la fenêtre à nouveau et se retourna vers elle.

"Si tu espères revoir ta maîtresse, cours aussi vite que tu le peux retourner dans tes quartiers avant que la cloche sonne de nouveau."

Paulina commença à s'agiter. Elle le regardait, la fenêtre, et le désordre qu'elle avait fait sur le sol.

"Mais..." Elle pointa le sol.

"COURS !" dit-il d'une voix autoritaire qui la fit sursauter.

Elle se releva, tombant quelques fois avant de se précipiter dans la direction d'où elle venait.

Il sourit en la regardant courir. Avait-elle dit qu'elle n'était pas bonne à la course ? Il pariait qu'elle pourrait distancer certains loups-garous si sa vie en dépendait.

"William ? Que fais-tu encore—" Sa sœur jumelle s'arrêta et renifla l'air.

"Il y avait une jeune fille humaine ici ?"

Il acquiesça, regardant toujours en direction de celle qu'elle avait prise.

Les yeux de sa sœur jumelle s'écarquillèrent. "Que faisait-elle ici à cette heure ? Et pourquoi n'avait-elle pas de patch parfumé ? Ne va-t-elle pas avoir des ennuis ?"

Elle demanda, l'air inquiet. Puis elle prit la main de son frère. "Dépêche-toi, partons maintenant avant que la cloche ne sonne. Les femmes de chambre de nuit s'occuperont de cela." Dit-elle, l'entraînant avec elle.

William regarda le bazar sur le sol avant d'acquiescer à sa sœur. Alors qu'ils se retournaient, la cloche sonna. Sa tête revint rapidement vers le chemin qu'elle avait pris. Il espérait qu'elle serait capable de survivre à la nuit.

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Paulina, qui courait toujours dehors, ne savait pas quand elle avait commencé à pleurer. Elle courait de toutes ses forces vers les quartiers des serviteurs, mais il semblait que plus elle courait, plus le bâtiment était éloigné.

Elle sentit son cœur remonter à sa gorge lorsqu'elle entendit quelque chose qui ressemblait à des hurlements au loin. Elle trébucha et tomba de peur, mais se releva immédiatement et continua la course. Sa vie en dépendait. Si elle mourait et laissait la princesse, comment allait-elle survivre seule dans cet endroit horrible ? Les hurlements se rapprochaient de plus en plus à mesure qu'elle courait.

Elle poussa un cri quand une main la tira dans un coin, mais le cri fut étouffé quand l'autre main de la personne couvrit sa bouche.

"Silence," chuchota la personne à son oreille. Elle reconnut que c'était la même voix de la personne qu'elle avait heurtée dans la salle un peu plus tôt.

Elle se détendit mais ne pouvait pas s'arrêter de haleter ou de retenir les larmes qui coulaient sur ses joues. Il drapa une cape autour d'elle, couvrant aussi sa tête avec, et la retourna pour la faire face à lui.

"Quoi qu'il arrive, ne lâche pas ceci." Il lui donna instruction. Elle se sentit obligée d'acquiescer, bien qu'elle n'avait aucune idée de pourquoi il lui donnait cela. Comment cela était-il censé la sauver ?

Soudain, il la poussa derrière lui lorsqu'il sembla que quelque chose s'approchait d'eux. Comme il était très grand, il put la couvrir entièrement, mais elle avait vu les grandes pattes aux griffes acérées d'un énorme animal, et elle pouvait jurer que ce n'était pas un chien.

Il fallut tout en elle pour ne pas hurler. Elle tenait fermement à l'arrière de la chemise de son sauveur et essayait de stopper sa respiration bruyante. L'animal sembla rester là pendant longtemps avant de se retourner et de partir, hurlant.

Lorsqu'il lui demanda éventuellement de courir, elle s'accrocha fermement à la cape et courut pour sauver sa chère vie. Quel genre de royaume était-ce ? Quel était cet animal ? Pourquoi ne s'en était-il pas pris à son sauveur ? Paulina se demandait en courant. Elle se décida qu'elle n'allait plus jamais sortir quand il faisait sombre. Sa seule prière était que la princesse ne soit pas dehors.

Williams la regarda courir, et il ne put s'empêcher de se demander ce que quelqu'un comme elle faisait dans le palais. Toutes les femmes de chambre et les serviteurs étaient généralement des loups-garous, alors que faisait une femme de chambre humaine là ? Il se demanda, avant de se rappeler que son cousin venait juste de ramener une épouse humaine à la maison. Peut-être était-elle la femme de chambre de la nouvelle mariée ?

"A-t-elle réussi à s'échapper en sécurité ?" chuchota sa sœur jumelle en apparaissant à côté de lui, interrompant ses pensées.

Lorsqu'il hocha la tête, elle prit sa main et commença à l'entraîner avec elle. "Allons-y. Si la dernière cloche sonne, cela n'aura pas d'importance que nous soyons des royaux !" Elle le rappela impatiemment.

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