Première leçon

Le soleil se leva de nouveau sur Calimdor, ses rayons filtrant à travers la fenêtre et m'éclairant alors que j'étais déjà en train de me préparer pour mon premier jour à l'académie. J'avais revêtu mes habits classiques, n'ayant pas vraiment d'intérêt pour la mode, un peu comme Astéria.

Après le repas du matin, nous fûmes tous conviés, avec les autres élèves admis avant-hier, dans un grand auditorium. Sur le chemin, je me séparais d'Astéria vu que nous n'avions pas grand-chose à nous dire, avant d'aller retrouver le groupe Kalem, Annabelle, Estelle, qui se trouvait plutôt dans les derniers rangs. Je leur fis un signe avant de venir à leur niveau et de m'installer avec eux.

Kalem avait cette fois-ci un habit un peu plus simple que la dernière fois. Une chemise avec un petit veston, plutôt dans le style d'un comptable ou d'un marchand. Il regardait l'ensemble de la salle impassiblement, alors que sa camarade à côté de lui, Annabelle, ne pouvait s'empêcher de se lever par moment afin d'avoir une meilleure vision sur les autres étudiants dans la salle.

Son regard finit par s'attarder sur Astéria, qui se trouvait aussi sur les derniers rangs, probablement pour être un peu plus discrète mais… disons que sa taille ne l'aidait pas vraiment ! Annabelle la pointa tout en me disant :

- (Annabelle) Regarde, tu vois la grande fille là-bas ? C'est elle qui a tout explosé lors du test ! Franchement, elle a pas l'air commode. Par contre, je sais toujours pas son nom.

- (moi) Elle s'appelle Astéria, et elle va être dans notre classe !

- (Annabelle) … Tu la connais ?

- (moi) On est dans la même chambre !

- (Kalem) … Je suis désolé pour toi !

- (moi) Je ne vois pas pourquoi. Elle n'a pas l'air d'être spécialement méchante ou d'avoir de mauvaises intentions !

- (Kalem) Comment tu peux dire ça après l'avoir rencontrée que depuis 2 jours ? Je sais pas si t'es au courant mais les kobolds sont réputés pour être plutôt rustre et brutaux. C'est même plutôt rare qu'ils s'intéressent à la magie au point d'aller dans une académie pour ça. Elle doit probablement cacher quelque chose !

« … Techniquement, il n'a pas tort, mais cela ne m'empêche pas de trouver sa réaction un peu excessive. Après, je ne suis pas marchande… »

Estelle, qui était resté silencieuse comme à son habitude, entra elle-même dans la conversation, avec cette voix douce et calme qui la caractérisait :

- (Estelle) Beaucoup de gens ont quelque chose à cacher ici. Cela ne veut pas dire qu'ils sont tous mauvais. Essaye au moins de lui donner une chance.

- (Kalem) Je n'ai jamais dit qu'elle était mauvaise, juste que le mauvais comportement de son peuple était quelque chose ayant déjà un précédant avéré.

- (Annabelle) Tiens, v'la le doyen qui vient d'apparaitre sur la scène ! Je pense que l'on pourra remettre cette conversation à plus tard !

Sentant que le sujet devenait un peu brulant, Annabelle détourna l'attention de tout le monde sur le discours qui allait bientôt être prononcé par le doyen, qui venait de se positionner devant son pupitre. Le visage qu'il montrait aujourd'hui me semblait un peu plus solennel que lorsqu'il nous avait présenté l'examen.

- (Néphirio) Bonjour à toutes et à tous. Je m'appelle Néphirio Araphilia et je suis le directeur principal de cette académie. Tout d'abord, je tiens à vous féliciter pour avoir tous réussi votre entrée dans notre établissement. Que vous ayez déjà un bon niveau ou que vos connaissances soient pour le moment un peu limitées, cela ne change pas le fait que vous soyez tous ici pour apprendre et progresser. Par ailleurs, sachez que si vous étalez des performances suffisantes et une bonne rigueur dans votre apprentissage, alors vous aurez la possibilité d'augmenter votre rang.

Le principal laissa une fois de plus ses paroles être digérées par l'ensemble des étudiants dans la salle. Chacun commençait à discuter avec son voisin sur la possibilité de progresser sur l'échelle de l'académie. Certains se voyaient même déjà arrivé jusqu'au rang S, ce qui était un peu hilarant et triste en même temps. D'autant plus qu'ils allaient rapidement redescendre sur terre lorsque le principal leurs annoncerait le reste, avec une voix un peu plus terne et imposante :

- (Néphirio) En revanche, s'il advenait à ce que vous manquiez trop de cours, que vous n'arrivez pas à suivre le programme que l'on vous propose, ou encore que vos notes soient trop mauvaises, alors vous subirez le sort inverse ! j'espère que ceci est bien clair.

Ce coup-ci, un silence de mort régnait dans la salle. Personne n'osait plus ouvrir la bouche, de peur d'être réprimandé. Le message semblait visiblement être passé, et le principal semblait en être contant de son petit effet. Il reprit, de nouveau sur un ton calme et posé :

- (Néphirio) Aujourd'hui, vos premiers cours officiels commenceront. Vous allez être assignés à une classe sous la tutelle d'un professeur principal en fonction de votre rang. Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, je vous souhaite à tous une bonne réussite dans vos études.

Après ça, les professeurs assis dans le fond de la scène se levèrent un par un afin de faire l'appel pour leur classe. Ils partirent du niveau le plus bas, C, jusqu'au rang S. parmi les personnes appelé, je reconnu Céline qui rentrait dans la classe B2, pour le reste, ce ne fut que des nouvelles têtes.

Je me retrouvais donc dans la classe A2, avec Kalem, Annabelle, et Astéria. En ce qui me concernait, je préférais me mettre seule, vers le milieu de la salle, afin de ne pas être tenté de parler avec les autres étudiants. Astéria et Annabelle se placèrent à l'arrière de la salle, alors que Kalem prit une position similaire à la mienne, mais sans être à côté de moi !

Il y avait un peu de tous les styles dans notre classe. Des gens habillés simplement comme moi, des filles qui exposaient un peu leurs formes, il y avait même quelques gars baraqués qui avaient limite du mal à tenir dans leur chemise. Je remarquais aussi une personne bien coiffé, avec des lunettes et se tenant au premier rang, habillé impeccablement bien, et déjà avec de quoi noter devant lui.

« S'il y a un vote pour les délégués de classe, juste par esprit de contradiction, je ne voterais pas pour lui !!! »

Une fois tout le monde installé, notre prof principal se présenta à nous. Il s'était positionné à côté de son bureau, devant un grand tableau noir. Il portait un habit formel dans le style militaire, mettant bien en valeur sa carrure imposante. Du haut de son mètre 80, il nous scrutait avec un regard froid, presque oppressant. Ces cheveux étaient noirs et courts, brossés vers l'arrière et il possédait une cicatrice sur la main, stigmate du passage d'une lame à travers celle-ci.

Il s'assura de l'attention de tout le monde, tirant sur sa veste, comme pour se donner encore plus de prestance qu'il n'en avait déjà, avant de dire, d'une voix assez détendu :

- (???) Il fait un peu chaud dans cette salle, vous ne trouvez pas ?

Sur ces mots, il fit un léger mouvement de la main vers les fenêtres qui s'ouvrèrent de moitié. Toute la classe continuait de le regarder silencieusement, surpris et aussi captivé par l'aura qu'il dégageait. Ces mots avaient fait s'évaporer la tension qu'il avait lui-même amené par sa simple présence, tout en lui donnant un certain charisme.

Il se présenta comme étant Éric Osniar, professeur d'enchantement. Son rôle serait donc de nous apprendre comment augmenter la puissance de notre corps et de notre équipement pendant un combat ou dans la vie courante.

Cependant, malgré son titre, le contenu Se porta sur autre chose que l'enchantement. La raison étant qu'il voulait d'abord s'assurer que tout le monde comprenne les bases de la magie avant de pouvoir passer sur quelque chose de plus spécifique.

Il passa donc les deux heures qui suivirent à nous expliquer ce qu'était la magie.

Pour commencer, la magie pouvait être caractérisée par deux choses : sa nature et sa complexité. Sa nature correspondait aux éléments feu, terre, ombre et autre que j'ai déjà eu l'occasion d'expérimenter, quant à la complexité, elle correspond à la manière dont on va ordonner son sort, de sorte à ce que la technique exécute une action particulière lorsqu'elle sera activée. Par comparaison, c'est comme si on programmait sa propre technique, une sorte de circuit magique réalisant les actions mécaniquement.

Bien sûr, il ne nous présenta pas en détail le fonctionnement d'un circuit, d'autre cours étaient prévus pour ça. En revanche, il nous en montra les limites. Ces dernières sont tout aussi simples à comprendre. Plus un sort est complexe, moins il possèdera de puissance, et ceux pour un principe assez simple qui est que plus un circuit magique est petit, et plus la quantité de mana qui peut circuler dedans est faible. Et plus une technique est complexe, plus les circuits qui les composent seront petits pour que la technique soit gravée dans un cristal.

Suite à ça, il jeta quelques sorts afin d'appuyer ses propos. Tout d'abord, il lança un simple sort de boule de feu en ligne droite sur une cible, avant de sortir une petite baguette, d'y injecter un peu de son énergie pour que cette dernière envoie une boule de feu.

Cet exemple montrait à lui tout seul qu'un circuit magique pouvait : canaliser et ordonner l'énergie, modifié sa nature, pour enfin la restituer. Cela voulait aussi dire que ce qu'un circuit magique pouvait faire devait être reproductible si la personne possédait une maîtrise suffisante sur son mana… Enfin, en théorie !

Il fit plusieurs autres démonstrations avec quelques variantes, montrant les avantages et les limites de cette pratique.

Dans la colonne des avantages, on avait : la rapidité et la facilité d'utiliser une technique donnée, la possibilité d'utiliser plusieurs techniques en même temps, et d'une nature que l'on ne maîtrise pas forcément

Pour ce qui est des limites, on a un objet qui ne peut pas s'adapter, ou difficilement, ce qui veut dire que l'on devient prédictible. D'ailleurs, il en profita pour nous montrer ce qui se passait lorsque l'on tentait d'injecter un peu n'importe quoi dans un tel objet.

La baguette qu'il avait était faite pour congeler de l'eau. Du coup, il commença par essayer d'injecter son énergie après lui avoir donné la nature du feu. Le bout de la baguette se mit à crépiter, produisant de petites étincelles comme s'il y avait un court-circuit à l'intérieur de l'objet, avant de commencer à produire une fumée blanche que j'apparentais à de la vapeur d'eau. En d'autre terme, un cercle magique ne fonctionne pas avec n'importe quoi, ce qui est assez logique. Après ça peut être assez intéressant de voir la réaction de tels équipements en fonction de ce qu'on lui donne, ça peut permettre de trouver de nouvelles fonctionnalités intéressantes, mais aussi, et surtout, cela peut permettre de trouver des contres aux techniques des autres.

Puis, pour finir, il fit ce que nous attendions tous, il chargea excessivement la baguette. Cette dernière commença à briller, dégageant une fraicheur de plus en plus crispante, tout en faisant à peu près son travail en gelant l'eau qui servait de cible, et tout le plateau sur lequel le récipient était posé ! C'était plutôt joli à voir, mais avec la détection passive, je pouvais clairement constater les mouvements erratiques de l'énergie sortir furieusement de la baguette, créant des fêlures sur cette dernière. L'objet ne tint pas très longtemps dans ces conditions, et finit par éclater en mille morceaux. Une petite vague de froid se propagea dans la salle, alors que le Professeur avait son bras et une partie de sa tête recouverts par du givre.

La scène était assez amusante car on pouvait ressentir tout le décalage entre lui, avec son air neutre et froid, rester sans bouger pendant quelques secondes, avant de retirer rapidement la fine couche de glace qui le recouvrait, comme s'il ne s'était rien passé. Il finit par rajouter à sa petite démonstration :

(Éric) Voilà ce qui risque d'arriver si vous chargez trop un objet magique ! J'espère qu'avec ça, vous êtes maintenant plus à même de visualiser le fonctionnement de la magie !