Calimdor

De loin, j'ai pu constater à quel point la structure semblait solide avec ses murs d'une vingtaine de mètres de haut. Il devait y avoir des tours de garde à un intervalle d'environ 100 mètres et une tranchée large de pratiquement 8 mètres. Un pont levis permettait l'accès à l'intérieur des murs et avec ce que j'avais eu l'occasion de voir de très loin, il se pourrait qu'il soit levé la nuit.

Et une fois devant la porte pour entrer dans la ville, la structure qui nous surplombait était encore plus impressionnante. On pouvait constater l'épaisseur du mur de plusieurs mètres, un passage de douane et plusieurs gardes régulant la circulation. Il y avait une petite file d'attente dans laquelle nous passâmes une bonne vingtaine de minutes avant d'arriver à la porte d'entrée. Je remarquais au passage qu'il y avait deux files pour entrer. Celle dans laquelle nous étions et celle où des groupes passaient juste en montrant leur amulette.

Lorsque notre tour arriva, je remettais au soldat qui vint nous contrôler le document que m'avait remis Gaspard. Et une fois le document inspecté, il me demanda de bien vouloir me mettre à l'écart le temps qu'ils s'occupent des préparatifs pour me faire l'amulette. Personnellement, je trouvais le processus un peu simple, mais puisque l'on est dans un monde gouverné par la magie, je suppose que leurs techniques de suivi d'identité n'a strictement rien à voir avec ce dont j'avais l'habitude.

Pendant l'attente, Samu se rangea avec moi, probablement pour s'assurer que tout se passerait bien. Du coup, je finis par lui dire :

- (moi) Tu sais, je te suis reconnaissant pour ce que tu as déjà fait pour moi. Sans toi, j'aurai très certainement eu beaucoup plus de mal à entrer.

- (Samu) remercie surtout Gaspard la prochaine fois que tu passeras par Naéma.

- (moi) j'y penserai. … vous savez, vous n'êtes pas obligé de rester avec moi jusqu'à l'auberge. Je pense pouvoir me débrouiller tout seul maintenant, surtout si vous avez d'autre truc de prévu !

Samu réfléchit pendant un court instant, le visage fermé, avant de finir par me répondre :

- (Samu) Tu sembles avoir un peu plus d'aplomb et d'assurance que lorsque l'on s'est rencontré dans les bois. C'est bien, mais la vie en ville n'est pas la même qu'en forêt. Ici, des gens pourraient te chercher des problèmes justes parce que tu les as mal regardés. Et la force brut ne te sera d'aucune utilité. Fait vraiment attention à ce que tu fais et fais attention aux belles paroles et aux offres trop tentantes.

- (moi) … Oui, je ferais attention !

Je baissai un peu la tête, même si j'étais évidemment bien conscient de tous ce qu'il venait de dire. Après, les habitudes que j'avais dans mon ancienne société risquai de ne pas être valable ici.

« Oui, je vais devoir faire très attention… »

Il remarqua mon air un petit peu abattu et reprit la parole :

- (Samu) Ne prends pas cet air abattu, tant que tu suis ce que Gaspard t'a dit, tout devrait bien se passer.

- (moi) Je sais, c'est juste que… j'ai encore un peu de mal à réaliser… il y a encore quelques jours, je me demandai comment j'allais pouvoir entrer en ville. Et maintenant, je suis là ! j'espère que je pourrais vous aider plus tard !

- (Samu) seul l'avenir nous le dira. Mais avant qu'on ne se quitte, j'aimerai te donner quelques dernières recommandations.

- (Moi) je t'écoute !

- (Samu) tout d'abord, je pense que tu devrais aller faire un tour dans un magasin appelé 'Le trappeur'. Il propose plusieurs objets magique dont certains qui permettent de cacher l'utilisation de certain type de magie jusqu'à un certain niveau. Ça te serait très utile vu ton affinité avec la magie de soin !!!

Sur le coup, j'étais un peu surpris, mais en y réfléchissant, ce n'était pas si étrange que ça. Il devait m'avoir à l'œil et vu que je ne savais pas encore gérer correctement mon énergie…

- (Samu) Oh, un dernier conseil aussi. Je n'ai pu m'empêcher de constater que tu parlais exactement comme nous lorsque tu parles de toi. Sauf que nous sommes des hommes, et toi, t'es une fille ! Du coup, tu dois t'accorder au féminin ! Genre, au lieu de 'tout seul', tu dois dire 'toute seule'

- (moi) … Je… vais essayer d'y prêter attention !!!

Après ça, nous nous partageâmes nos derniers au revoir avant qu'ils ne partent de leur côté. Environ 2 minutes plus tard, un garde vint me chercher et m'emmena dans la tour de garde qui se trouvait à droite de l'entrée de la ville. Ils m'emmenèrent dans une salle avec un pupitre présentant une machine aux allures de vielle imprimante orné d'un gros cristal posé dessus en plein milieu et une petite table avec une feuille posée dessus.

Le soldat qui m'avait amené dans cette salle resta devant la porte alors qu'une autre personne avec une longue robe blanche et un petit insigne jaune en forme de soleil éblouissant vint à moi. Il m'adressa la parole avec une voix étonnamment calme, presque apaisante.

- (prêtre de Lum) Bonjour jeune fille. je suis le prêtre de l'église de Lum. Avant toute chose, je dois confirmer quelques détails importants avec toi. Tout d'abord, est-ce que tu confirmes que tu n'as jamais fait d'amulette d'identité ?

- (moi) Non, je n'en ai jamais fait.

- (prêtre de Lum) Bien, sache par ailleurs que créer sa première amulette coûte 1 pièce d'argent. En revanche, en refaire une en coûte 2. Et dans le cas où tu essayerais d'en faire une nouvelle alors que tu en as déjà fait une, tu payeras une amende supplémentaire de 10 pièces d'argents. S'il n'y a aucun problème avec ça, pourrais-tu venir confirmer ce qu'il y a de marqué sur ce document ?

Je fis comme il me demanda. Je regardai le papier qui contenait visiblement mes informations personnelles. Nom, prénom, genre, âge, adresse, prouesse, lien, …

Un détail que je remarquai était que dans la partie lien, il y avait marqué 'Mentor : Gandolf ?'. Je fis donc un signe au prêtre afin qu'il m'explique ce que cela signifiait. Chose qu'il m'expliqua rapidement, toujours avec la même voix agréable à l'oreille.

- (prêtre de Lum) lorsqu'une information n'est pas confirmée par nos données ou que la personne qui fait son amulette d'identité indique que l'information pourrait être erronée de quelque façon que ce soit, alors nous le signalons avec un point d'interrogation. Cela répond t'il à votre question ?

- (moi) Oui, parfaitement ! Merci !!!

« … J'espère qu'il n'existe pas réellement de Gandolf dans cet univers !!!!! »

A part ça, tout me semblait en ordre. Je confirmai donc le document que l'autre type en robe s'empressa de récupérer et mettre dans la fente à l'arrière de la machine prévu à cet effet. Ensuite, il me demanda de placer ma main sur le cristal.

« Bon, c'est le moment de vérité. J'espère que cette machine ne me verra pas comme un monstre ! »

Non sans une certaine appréhension, je posai délicatement ma main sur le cristal. Celui-ci se mit très légèrement à vibrer tout en dégageant une lumière douce et tamisée. Je pouvais voir le document glisser à ce moment-là dans la machine avec un petit bruit aigu, et je pouvais sentir quelques légères démangeaisons dans le bras alors que la machine semblait analyser mon énergie.

Au bout d'une trentaine de secondes, le mécanisme s'arrêta de travailler et un petit compartiment sur le côté de la machine se déverrouilla. Le magicien l'ouvra et en sortie une plaque rectangulaire avec mon prénom d'inscrit dessus. L'objet semblait être en acier avec un trou sur le bout, probablement pour y passer une ficelle.

Le magicien le prit et me le tendit.

- (prêtre de Lum) Voila ton amulette d'identité. Tout est en ordre. Surtout, ne la perd pas. Si tu veux voir les informations qu'il renferme, il te suffit d'y injecter un peu de ton énergie. tu peux aller donner l'argent au garde derrière toi.

Sans plus attendre, j'injectai mon énergie dans l'amulette afin de voir ce qu'il pouvait afficher sur moi. Voici ce que je pu voir :

Nom : -

Prénom : Espérance

Genre : Femelle

Race : Humain

Age : 15 ans

Date de naissance : inconnu

Parenté – mère : -

Parenté – père : -

Autre lien :

· Mentor : Gandolf ?

Rang société : Paysan

Métier 1 : -

Classe officiel : -

Niveau magique : 7

Grade militaire estimé : E-

Accomplissement : -

Réputation : F-

Crime : -

Niveau de recherche : -

« … Cool !!! Faut vraiment que j'apprenne à me faire un truc comme ça !!! »

Après m'être extasié pendant quelques instants devant toutes ces valeurs, les infos que je retenais étaient : j'ai un rang de paysanne ! J'ai ni métier ni classe. J'ai un niveau magique de 7, dont je ne suis pas sure à quoi il correspond, et on peut avoir un niveau militaire, mais aussi de réputation et de crime. Du coup, je commençai à envoyer ma série de question au prêtre :

- (moi) Excusez-moi, est-ce que vous pouvez me dire à quoi se réfère le niveau magique ?

- (prêtre de Lum) Ça ? C'est assez simple. La quantité de magie que ton corps peut contenir est définie par une valeur. Et en fonction de cette valeur, tu as un niveau. Tu devrais pouvoir facilement trouver ce tableau si tu ouvres un livre de magie pour débutant.

« Donc ils ont leur propres conventions. Je pense qu'il serait sage de s'y aligner ! Question suivante. »

- (moi) Ça veut dire quoi, grade militaire ?

- (prêtre de Lum) En fonction du niveau de développement de ton corps et celui de ta magie, notre système estime un grade caractérisant ta puissance militaire estimé, ou pour être plus précis, ton utilité sur un champ de bataille. Il est possible d'affiné cette estimation si tu donnes plus de détail sur les techniques que tu utilises.

« Ok ! Je sais que c'est quelque chose de classique de connaitre le niveau d'une personne dans un monde magique, mais présenté comme ça, ça te donne plus l'impression d'être juste une unité dispensable sur l'échiquier national ! »

- (moi) … Ok ! Et pour les accomplissements ? C'est quoi que vous comptez dedans ? Et surtout, quand est-ce qu'un accomplissement devient un crime ?

- (prêtre de Lum) Très bonne question, jeune fille ! Eh bien, pour commencer, les accomplissements concernent généralement les services rendus à la nation et les exploits personnels que chaque personne a pu accomplir. Cela concerne aussi les victoires dans des tournois et des duels, sachant que tu peux décider que cela n'apparaisse pas sur ton amulette. Ensuite, il est possible que certains exploits soient perçus comme des crimes en fonction de l'endroit où tu te trouves. Par exemple, un héros de guerre dans un pays peut être perçu comme une calamité dans un autre.

- (moi) Ok, je pense avoir saisie la chose. Merci pour toutes ces précisions !

- (prêtre de Lum) Je t'en prie, tout le plaisir était pour moi.

Par la suite, je fis comme il m'avait indiqué et donna 1 pièce d'argent au garde avant que celui-ci me laisse sortir et me donne enfin accès à la ville.

Une fois libre de mes mouvements, mon premier réflexe fut d'aller au bureau des offices afin d'y trouver une carte de la ville et d'avoir quelques informations sur les places importantes de la ville, et notamment sur l'académie de magie.

Sur place, on m'informa que la nouvelle année allait commencer dans 2 jours et que si je voulais m'inscrire, je pouvais encore le faire demain en me rendant sur place. On m'indiqua aussi l'emplacement des magasins chique et à voir de la ville, et tout un tas de détails moins important pour moi.

Au final, je finis par me diriger vers une petite auberge que l'on m'avait conseillée : le premier pas. L'endroit n'était pas extravagant vu de l'extérieur et à l'intérieur, je fus accueilli par un monsieur en train d'essuyer quelques verres derrière un bar avant de me faire signe de venir.

- (Aubergiste) Eh bien, jeune demoiselle, que puis-je faire pour vous ?

- (moi) Bonjour, j'aimerai prendre une chambre. C'est quoi le tarif dans votre établissement ?

- (Aubergiste) 1 pièce d'argent par nuit avec un repas compris. 6 pièce d'argent et 20 pièces de bronze si vous prenez pour une semaine.

- (moi) Ok… dans ce cas, je vais réserver pour 2 jours je vous prie.

Je lui présentai 2 pièces d'argents qu'il s'empressa de prendre avant d'aller dans une autre salle pour en revenir avec une clé et le chiffre 2 gravé dessus.

- (Aubergiste) C'est la deuxième chambre au rez-de-chaussée. De toute façon, le numéro est marqué sur la porte ! Pouvez pas vous tromper !

- (moi) Merci ! Je reviendrais plus tard pour manger une fois que je me serais installé.

Puis je me dirigeai nonchalamment vers ma chambre…

Lieu : une taverne dans Calimdor.

Date : pareil.

Point de vue : troisième personne.

Dans une taverne un peu animé, Samu et son collège s'asseyaient à une petite table dans un compartiment privé après avoir commandé une bière chacun. C'est le Faréen qui ouvrit la discussion :

- (Faréen) Alors, tu vas peut-être pouvoir me dire ce qui se passe avec cette fille !

- (Samu) Comment ça ?

- (Faréen) Une nouvelle amulette d'identité, une escorte pour arriver en ville… ça fait un peu beaucoup pour quelqu'un que vous rencontrez par hasard. Il s'est passé quoi exactement ?

- (Samu) Elle a sauvé l'une des villageoises.

- (Faréen) Ça justifie une aide, mais pas autant de précaution ! Il s'est passé quoi d'autre ?

- (Samu) … Si tu te souviens bien, l'un des engagés s'est fait tuer lors de l'attaque du camp de bandit.

- (Faréen) Oui. Et ?

- (Samu) Le type qui l'a tué utilisait une lame enduite d'un poison paralysant. Ce poison en lui-même n'est pas forcément mortel si tes poumons et ton cœur ne sont pas touchés, mais il a la particularité d'être assez chiant à contrer.

- (Faréen) laisse-moi deviner la suite : elle s'est fait toucher mais elle a réussi à contrer les effets du poison très rapidement !

- (Samu) … en fait, je ne suis même pas sure qu'elle a vraiment été affecté par cette attaque. De plus, elle a fait comme si elle n'avait été que légèrement blessée… ce qui est assez étrange si tu veux cacher le fait que tu t'es fait affecter par un poison. Du coup, j'ai dans l'idée qu'elle n'a peut-être même pas senti le poison dans son corps.

- (Faréen) Attends, tu déconnes ! c'est quoi comme niveau d'affinité, ça… élémentaire, au moins !!!

- (Samu) c'est ce que je dirais avec son niveau d'énergie. En tout cas, si ça se sait, elle pourrait avoir de gros problème…

Après ce petit échange, les deux hommes terminèrent leur bière avant de commander à manger, puis retourner à leurs activités.