4 Chapitre 4 : 2ème regret (1)

J'entendais le bruit des mouettes.

J'étais allongée sur quelque chose de chaud, on aurait dit du sable...

Mes vêtements étaient trempés et mon corps me faisait mal.

J'avais l'impression que quelque chose de lourd était posé sur moi.

Je me rappelai que le bateau avait échoué et ouvrit difficilement les yeux.

Le ciel était bleu.

Je relevai légèrement la tête et vis ma mère, elle semblait avoir perdu connaissance en m'enlaçant. Je tentai de pousser son bras pour m'extirper de son étreinte quand je remarquai que sa peau était glaciale. En y regardant de plus près, une certaine quantité de sang avait coulé de sa plaie pour tacher mon t-shirt.

Est-ce que... quelqu'un est encore mort par ma faute ?

Je suis fatiguée de voir tous ces gens mourir.

Je reposai mon bras et fermai les yeux.

Je vais dormir un peu plus...

Quand je m'assis, je découvris que je me trouvais au bord d'une plage.

Je m'agenouillai devant le corps de ma mère et lui caressai les cheveux, étourdie.

Sa belle chevelure était soyeuse comme de la soie. Depuis toute petite, j'avais toujours voulu les toucher...

Je connaissais cette personne depuis 11 ans déjà. Je savais que, comme tous les autres, je me souviendrai de sa mort dans les moindres détails, et de son sourire, de ses chansons, ainsi que de tous les moments qu'on a passés ensemble, parce que je ne peux pas oublier.

Mais je ne versai pas une larme, j'étais juste fatiguée. Et toutes les heures de sommeil que je pourrais faire n'effaceront jamais toute la fatigue mentale.

Pourtant, je lui creusai une tombe avant de chercher des champignons que je pourrais manger dans la forêt puis seulement à ce moment-là je me suis endormie, ne me levant que pour boire, manger, et autres besoins nécessaires.

[Tu es tout le temps en train de travailler et de faire de ton mieux, Winter, alors repose-toi !] avait écrit Clara

Est-ce que je me suis déjà sentie autant en paix qu'aujourd'hui ?

3 années s'écoulèrent comme cela.

Point de vue de XXX :

Un jour, j'ai croisé une enfant en train de dormir dans la forêt. Je me demandai ce que cette petite fille faisait là. Cependant, je repris mon chemin et décidai de l'ignorer, mais en y repensant, elle était très étrange. Je l'ai revue plusieurs fois. Elle était très douée à trouver de la nourriture et survivre sur cette île, comme si elle avait fait ça toute sa vie, et passait le reste de son temps à dormir.

Grâce à mes yeux magiques, je pouvais voir son aura. Elle semblait épuisée.

Je me rapprochai d'elle. Allongée par terre, elle ne faisait qu'un avec la nature. Elle dormait si paisiblement qu'on aurait pu la croire morte. Je pensais qu'elle se serait fait dévorer par des bêtes sauvages depuis le temps. Pourtant, l'énergie noire qui l'enveloppait semblait les éloigner.

En revanche, toute la magie de l'île semblait être attirée vers elle.

Quelle enfant mystérieuse.

Elle possédait aussi l'attribut de lumière, ce qui était très rare. Mais ce que je ne comprenais pas, c'était qu'il était normalement impossible pour l'attribut de la lumière et celui de l'obscurité de coexister dans le même corps.

Voyant qu'elle ne se réveillait pas, je l'appelai :

« Hey ! »

Point de vue de Winter :

« Hey ! »

Je n'avais pas entendu de voix depuis bien longtemps. Maintenant réveillée, mon corps repris le dessus et attaqua l'homme. À ma grande surprise, celui-ci l'évita.

Il devait être très fort pour égaler ma vitesse.

Je montai ma garde et parlai pour la première fois depuis 3 ans :

« Qui êtes-vous ? »

Il leva les mains en l'air, impassible.

« Juste un mercenaire qui a pris sa retraite pour s'installer sur cette île. »

Mercenaire... ?

Il avait un cache-œil.

« Et toi que fais-tu ici ? »

Je ne lui répondis pas.

« C'est toi qui as creusé cette tombe ? » insista-t-il

Je gardai le silence et restai vigilante.

« "Claudia Francfort"... donc tu sais lire ?

- ...

- C'est ta mère qui est morte ?

- ...

- Francfort... »

Il me regarda puis dit :

« Voyons, si je te voulais du mal je l'aurais fait depuis longtemps. Détends-toi un peu... Tu veux venir chez moi ? Je te ferai un chocolat chaud. »

Comme je ne lui répondais pas, il me prit par le col en disant :

« Viens chez moi. »

Je me débattis en vain tandis qu'il me trainait jusqu'à un chalet et me servit du chocolat chaud.

« Tu as l'air doué aux arts martiaux, tu voudrais que je t'entraîne ? »

Malgré son air effrayant, cet homme était plutôt amical, et il m'a appris plein de choses.

Ce n'est parce qu'on a vécu des dizaines de milliers d'années qu'on ne peut plus rien apprendre. Au contraire, on peut aussi bien progresser que régresser. La plupart du temps, on s'enferme dans un cercle vicieux pour se protéger du monde extérieur, dans une illusion, ou on peut même effacer sa propre mémoire.

En me voyant allongée dans l'herbe, il me demanda :

« Serais-tu atteinte d'une maladie grave ?

- ... »

Mais qu'est-ce qu'il raconte encore ?

« Oui. répondis-je

- Quelle maladie ?

- Une maladie mentale. »

Je crois que j'ai vraiment une maladie mentale.

« Non mais je me demandais comment est-ce tu peux dormir autant. Ça fait au moins 20 heures par jour.

- ...

- Est-ce que tu veux rencontrer ma nièce ? »

Je me relevai.

Il a une nièce ?

Avant d'ouvrir la porte, il me prévint :

« Ma nièce est malade. Elle a une maladie grave et je ne peux pas utiliser de magie peur la soigner car c'est une nécromancienne. Seulement l'attribut de lumière peut soigner après tout... Elle s'appelle Kéa. Elle doit avoir ton âge. »

Une nécromancienne ? Si je me souviens bien, Clara aussi était nécromancienne.

« Je croyais que la magie n'existait pas (dans ce monde). l'interrogeai-je

- C'est faux. C'est juste que les magiciens sont biens cachés. Ils ont même construit une tour pour enseigner aux personnes de talent qu'ils trouveraient. »

Nous rentrâmes dans la pièce.

La jeune fille tourna la tête dans notre et le mercenaire me présenta :

« Je t'ai apporté une amie, elle s'appelle Winter. »

Elle sourit et une jolie voix pénétra mes oreilles :

« Enchantée, je m'appelle Kéa. »

Elle était vêtue tout de blanc et son sourire semblait illuminer la pièce.

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